Archive for novembre, 2016

The Agonist – Five

oshy_20112016_th_agonLes canadiens de THE AGONIST avaient dû passer un sacré test en 2015 en publiant Eye of Providence, le premier disque sans leur chanteuse fétiche. Cette dernière ayant cédé aux charmes d’ARCH ENEMY, Vicky Psarakis avait été recrutée pour prendre le micro. Après avoir rassuré leurs fans, le quintet se devait de confirmer et de battre le fer tant qu’il était chaud. Voici donc leur cinquième album, sobrement titré Five, après seulement un an et demi.

Premier gros changement pour cette cuvée 2016, exit Century Media, les canadiens ont désormais trouvé refuge chez Napalm Records. Les autrichiens font vraiment feu de tout bois, signant à tour de bras dans de nombreux genres musicaux. Sinon, au niveau musical, la recette n’a pas vraiment changé. THE AGONIST continue de développer son death métal mélodique mâtiné de touches metalcore, tentant ainsi de faire le pont, la synthèse entre les différents genres qui cartonnent en ce moment outre-Atlantique. La mélodie côtoie la violence et l’agressivité, les riffs techniques et tranchants virevoltent dans tous les sens. Autant les canadiens flirtent parfois avec le rock alternatif typiquement nord-américain autant ils n’oublient pas leurs racines extrêmes avec des soli ravageurs et typiquement death, des growls en veux-tu en voilà de Psarakis et des breaks metalcore à foison. Des titres directs et sans concessions comme « The Chain » ou « The Anchor and the Sail » sont pensés comme des mandales et visent à vous secouer la tête sans tir de sommation. Comme tout bon groupe canadien/américain, les chansons sont très calibrées, assez courtes et doivent plaire à l’auditeur en un instant. Les musiciens sont tous les quatre au taquet et multiplient les circonvolutions techniques avec bravoure et talent. Derrière le micro, Psarakis fait le boulot même si son chant criard devient très vite lassant. Mais le même constat pouvait déjà être fait au temps de White-Gluz.

Alors, une réussite ce Five ? Si vous êtes fan du groupe depuis ses débuts, vous retrouverez vos petits et vous serez aux anges. Votre serviteur n’a jamais véritablement adhéré à ce drôle de gloubi-boulga entre death mélo et metalcore et ce constat se confirme avec ce nouvel album qui peine à convaincre tant il apparait parfois comme étant le c.. entre deux chaises. Prisoners (chronique ici) en 2012 m’avait frustré, Five m’a plutôt ennuyé.

Oshyrya (5,5/10)

 

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Napalm Records / 2016

Tracklist (57:12 mn) 01. The Moment 02. The Chain 03. The Anchor and the Sail 04. The Game 05. The Ocean 06. The Hunt 07. The Raven Eyes 08. The Wake 09. The Resurrection 10.The Villain 11.The Pursuit of Emptiness 12.The Man Who Fell to Earth 13.The Trail 14.Take Me To Church (cover)

oshy_20112016_skalmAvec une jolie régularité, les hordes Vikings venues d’Islande viennent naviguer le long de nos côtes et n’hésitent pas ici ou là à prendre pied sur le terre ferme et à se livrer au pillage de nos territoires. Deux années après Með Vættum (chronique ici) voici le sextet de retour avec Vögguvísur Yggdrasils. Et le voyage annoncé ne concerne rien de moins que les neufs mondes, d’Asgard en haut à Helheim en bas. C’est n’est pas la première fois qu’un tel périple se présente à nous, THERION avait déjà tenté l’aventure avec Secret of the Runes en 2001.

En quatre albums, SKALMOLD a su faire son trou mais fait pourtant face à la critique à force de proposer encore et encore la même recette. Vous allez me dire que d’autres avant eux font de même (AMON AMARTH) pour ne pas le citer mais pourtant les islandais lassent plus vite que les suédois. Les bons gros riffs qui tâchent sont bien là ainsi que les rythmiques pachydermiques et le chant caverneux de Björgvin Sigurðsson. Oui c’est guerrier à souhait, blindé de testostérone mais il manque le souffle époque et la beauté brutale aperçue sur Börn Loka. Quand les islandais s’en donnent les moyens, ils deviennent rapidement bien meilleurs comme sur un « Niðavellir ». La finesse et violence se mêlent alors pour un résultat bien supérieur. Dans l’ensemble, SKALMOLD semble jouer la sécurité et continue de labourer un champ déjà bien connu de tous les amateurs de viking métal. La fraicheur et la vivacité des débuts semblent avoir disparues du paysage depuis deux albums maintenant.

Les chansons s’enchainent et une certaine lassitude s’installe, le sentiment d’avoir déjà entendu telle ou telle mélodie même si l’écrin s’avère tout neuf. L’ombre d’un ENSLAVED plane ici et là et rappelle à tous que SKALMOLD n’est pas issu d’une génération spontanée mais aussi le fruit de différentes influences. Peu de groupes viennent d’Islande mais ils partagent bien des éléments avec leurs camarades scandinaves. Il faut attendre « Ásgarður » pour l’oreille se tende à nouveau à l’écoute de passages en chant clair. Cette petite respiration nous prépare à la déferlante « Helheimur », furieuse et violente à souhait.

Entendons-nous bien, Vögguvísur Yggdrasils est loin d’être mauvais, il contient tous les ingrédients attendus mais la magie fédératrice et le petit plus salvateur sont aux abonnés absents. Le groupe joue la sécurité et rentre dans le rang. L’hiver arrive, voici de quoi vous réchauffer.

Oshyrya (06/10)

 

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Napalm Records / 2016

Tracklist (50:32 mn) 01. Múspell 02. Niflheimur 03. Niðavellir 04. Miðgarður 05. Útgarður 06. Álfheimur 07. Ásgarður 08. Helheimur 09. Vanaheimur

Monkey3 – Astra Symmetry

oshy_20112016_monkPas simple de savoir ce que les suisses de MONKEY3 fument ou boivent avoir de composer mais j’en voudrais une grosse quantité tant les effets semblent puissants. Leur précédent opus, The 5th Sun (chronique ici) nous avait déjà fait un effet bœuf et Astra Symmetry est bien parti pour donner le même résultat. Le quatuor de Lausanne a pu faire ses armes et encore aiguiser sa démarche dans les plus grands festivals comme les Roadburn, Hellfest et autres Desertfest. La livrée 2016 laisse présager du meilleur.

Forcément, l’amateur de krautrock, de mélodies électro et planantes ne peut se lécher les babines devant ce disque qui tente de synthétiser tout ce que l’on aime. Les guitares se mêlent à des envolées cosmiques et donne une gravité à l’ensemble. Chaque chanson ouvre un nouveau champ des possible, ce son cosmique vous envahit, vous prend par la main et va vous guider sur des années-lumière. « Moon » s’avère être une petite merveille, une mélodie hypnotique se déploie sous nos yeux et ne vous lâchera plus pendant longtemps. MONKEY3 possède le talent fou de composer une musique extrêmement visuelle, les images se multiplient dans l’esprit de l’auditeur que se voit entrainer vers l’immensité du ciel pour son plus grand bonheur. Il est rapidement ramené sur terre par ces passages très rock/stoner des années 70 mais les deux visages du groupe se marient à merveille. Cette approche finalement très prog dans l’esprit donne un charme fou à l’ensemble et chacune de ces chansons recèlent de petits trésors. Tous les titres s’enchainent sans temps mort, avec grâce. L’auditeur se trouve ainsi immergé pour plus d’une heure dans un rêve éveillé. Chaque chapitre laisse apparaître un autre prisme qui dévie la lumière d’une autre façon et laisse apparaître une autre réalité musicale. Quasiment totalement instrumental, Astra Symmetry nous caresse et nous protège dans un cocon rassurant.

Avec Astra Symmetry, MONKEY3 enfonce le clou et prouve à tous que The 5th Sun n’était pas qu’un accident heureux. Les suisses prennent leur temps mais à l’écoute du résultat, on leu pardonne aisément. Avec leur rock planant et psychédélique, ils réhabilitent un genre un peu tombé en désuétude et cela fait un bien fou. Astra Symmetry se savoure avec douceur et ne dévoile ses merveilles que progressivement. Quel pied !

Oshyrya (08/10)

 

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Napalm Records / 2016

Tracklist (72:32 mn) 01. Abyss 02. Moon 03. Endless Ocean 04. The Water Bearer 05. Crossroad 06. Mirrors 07. Dead Planet's Eyes 08. Seeds 09. Astraea 10. Arch 11. The Guardian 12. Realms Of Lights