itw_oshy_Almana_03Derrière ce groupe se cache en réalité le nouveau projet du guitariste Victor Smolski (ex-RAGE) qui avait disparu de nos écrans radars depuis son départ avec fracas de RAGE en février 2015. Il n’aura pas mis longtemps à se ressaisir et à faire, à nouveau, parler sa créativité à travers cette nouvelle incarnation du nom d’ALMANAC. Ecrire de la musique c’est bien mais encore faut-il trouver des camarades de jeu pour incarner cette nouvelle entité. Pour se faire, Smolski fait appel à son copieux carnet d’adresse et parvient à convaincre des figures connues du petit landerneau métal de se joindre à lui. Sa triplette de chanteurs en particulier concentre quelques belles années d’expérience : David Readman (ex-ADAGIO, ex-PINK CREAM 69), Andy B. Franck (BRAINSTORM) et Jeannette Marchewka (LINGUA MORTIS ORCHESTRA) se sont mis au service de sa musique. Les autres participants sont des musiciens moins connus qui font ici, pour certains, leurs premiers pas.

Le concept de ce premier album plonge dans les pages de l’histoire et d’intéresse en particulier à de grandes figures russe. Originaire de Biélorussie, Smolski a été élevé au contact de ses personnages majeurs qui ont fait les grandes heures de la Fédération de Russie. Ces événements défilent sous nos yeux à grande vitesse, l’auditeur va ainsi passer des guerriers nomades des steppes à l’invasion mongole, du siège de Constantinople jusqu’à Ivan le Terrible ou aux impitoyables Cossacks. Cette trame prend, avec Tsar, la forme de huit titres racés de Power Metal Symphonique. Smolski n’a plus rien à prouver quant à son savoir-faire et propose de petits bijoux finement ciselées, un équilibre subtil entre force et subtilité. Les chansons restent finalement assez classiques dans leur construction mais ces bases power métal typiquement power métal, école allemande, se voit constamment enrichie d’orchestrations et de structures néo-classiques. Readman et Franck se taille la part du lion au niveau vocal, ils alternent souvent au sein d’une même chanson pour un résultat tout à fait satisfaisant. Ce sont deux grands professionnels et ils offrent une solide prestation.

Les chansons s’enchainent sans temps mort et l’album se déploie à vive allure. « Tsar » ouvre très efficacement le disque et annonce d’entrée la couleur. Dommage qu’il soit un chouia trop long. Suit immédiatement « Self-blinded eyes », premier single extrait de cet album et qui enfonce le clou. Après une intro aux sonorités slaves, l’offensive démarre grâce à une mélodie accrocheuse et le refrain efficace. Ces quelques touches folks rappellent ARKONA puisque Smolski utilise aussi des instruments à cordes traditionnels ici et là. Mais il reste avant tout un guitariste de talent et il ne se prive pas d’en faire la démonstration comme sur « Darkness » un interlude instrumental à la guitare que n’aurait pas renié Malmsteen. Sur la longueur, Tsar vous tiendra en haleine, ALMANAC reste professionnel su début à la fin et aucune faute de goût n’est à signaler. Rien non plus à redire au niveau de la production, la rigueur allemande dans ce domaine a déjà démontré son savoir-faire. Une seule critique pourrait être émise et concerne la longueur excessive de quelques chansons. Mais rien de rédhibitoire.

Dans un registre assez proche de ce qu’il avait pu proposer avec RAGE associé au LINGUA MORTIS ORCHESTRA, Victor Smolski rappelle à tous qu’il faut encore compter sur lui dans le paysage métal européen. Il a su bien s’entourer pour faire son come-back et confirmer qu’il y a une vie pour lui sans Peavy Wagner. Le conservatisme de ce dernier lui était devenu insupportable. Reste maintenant à voir si l’aventure ALMANAC pourra tenir sur la durée. Pas sûr vu l’esprit retors d’un Readman et les multiples occupations de Franck que l’on n’imagine pas lâcher BRAINSTORM. L’avenir nous le dira.

Oshyrya (7,5/10)

 

Site Officiel

Facebook Officiel

 

Nuclear Blast / 2016

Tracklist (52:22 mn) 01. Tsar 02. Self-blinded Eyes 03. Darkness 04. Hands are Tied 05. Children of the Future 06. No more Shadows 07. Nevermore 08. Reign of Madness 09. Flames of Fate