Nous entamons la rédaction de cette chronique avec, à l’esprit, un drôle de sentiment. En effet Once Upon a Joke constitue le premier, et sans doute, le dernier album des parisiens de GAIDEN. Après deux EPs, Joker Business (2009) et Joker Business II (2014), le groupe tire sa révérence en fanfare avec onze titres métal progressif sous le bras. La fin d’une telle aventure a de quoi attrister les fans mais la lumière est apparue rapidement au bout du tunnel puisqu’Ego (chant), Alex (guitares & programmations) et Pascal (création graphique) se lancent dans un nouveau projet, SEASONS. Mais nous en reparlerons en temps et en heure.
GAIDEN quitte donc les planches avec un album copieux et qui fait envie tout d’abord sur la forme grâce à une très belle pochette. Autant leur précédent EP nous avait semblé musicalement parlant fragile et immature, autant Once Upon a Joke sonne beaucoup racé et adulte dès la première écoute. Les parisiens ont mis les petits plats dans les grands pour ce grand final avec onze compositions pour plus d’une heure de musique. Après une intro assez longue histoire de se plonger dans l’ambiance, les hostilités débutent vraiment avec « Silent Winter », ses rythmiques saccadés et ses riffs tranchants à souhait. Alex, armé de sa guitare, tisse une texture à la fois complexe et subtile, proposant ainsi à ses camarades une aire de jeu où ils pourront exprimer tout leur talent.
Ego prend rapidement le commandement des opérations et mène les débats de sa voix douce et très expressive. Saluons les progrès réalisé et la maîtrise affichée même si cela manque parfois de puissance et que quelques lignes vocales peinent à convaincre. L’atmosphère générale ne pousse pas vraiment à l’euphorie, l’univers dépeint tout au long de ces nouvelles chansons s’avère mélange noirceur et agressivité. Le quatuor s’en donne à cœur joie lors des parties instrumentales parfois assez développées. Cela joue vite et bien, avec un petit côté djent pas désagréable du tout. Alex n’a pas choisi de se faciliter la vie et fait souvent prendre à GAIDEN un chemin musical tortueux. Loin de nous l’idée de nous en plaindre puisque chacun des membres relève le défi et parvient à hisser son niveau de jeu.
Le diptyque « Afterlife Inc » constitue le cœur de l’album et confirme les très bonnes impressions suscitées par l’écoute d’Once Upon a Joke. Le groupe pêche par contre sur les titre plus doux et lent à l’image d’un « Broken Hopes » pas vraiment transcendant. Rien à redire sur la production générale de l’album. Le son reste clair et rend hommage au travail de composition réalisé.
Avec Once Upon a Joke, GAIDEN tire sa révérence de la meilleure des manières en montrant un visage fier et convaincu de la qualité du travail accompli. Avec une décennie d’existence et un tableau de chasse garni, le quatuor peut sereinement refermer ce chapitre. Comme le groupe l’affirme lui-même, the Joke is never over …
Oshyrya (7,5/10)
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Autoproduction / 2017
Tracklist (64:54 mn) 01. Therapy (Intro) 02. Silent Winter 03. Smell Of Hell 04. Afterlife Inc Part I (One Way Ticket) 05. Broken Hopes 06. Grotesque Effluvium 07. The Stranger 08. Awake 09. Ancient Blood 10. Afterlife Inc Part II (Operator Of The Hive) 11. Hero (Bonus Track)
Un peu en dehors de son terrain de chasse habituel, le label finlandais Lion Music nous présente CHRYSILIA, un tout nouveau groupe de métal folk et symphonique originaire de Grèce. Cette aventure, née de la la collaboration entre la chanteuse & violoncelliste Chryso et du claviériste Elias Pero (ex-SOVEREIGN) se transforme et évolue petit à petit de projet studio à véritable groupe avec le recrutement de musiciens expérimentés. Les voici qui se présente à nous avec un premier album sous le bras, Et In Arcadia Ego.
La majorité d’entre nous ont découvert l’existence et le talent du guitariste colombien Nicolas Waldo depuis sa signature en 2014 sur le label finlandais Lion Music. Nous avions pu tomber par hasard sur les disques de VORPAL NOMAD mais il s’agissait surtout du fruit du hasard. Master of the Universe (2014) et Equilibrium (2017) ne constituent que la partie émergée de l’iceberg, notre ami possédait déjà une jolie carrière discographique plus ancienne. Lion Music profite du dixième anniversaire de The Secret Place pour en proposer une réédition.