Il faut croire qu’OPEROSE et OPPOSING MOTION ne suffisent pas à Joe McGurk. Tout en menant tambour battant ces deux projets, il continue également son petit bonhomme de chemin en solo. Après Elements en 2015, voici Encore dans une même veine instrumentale.
Le britannique ne manque pas de talent et a déjà fait la preuve de sa maîtrise technique. Il enfonce ici une fois de plus le clou et démontre sa maestria avec son instrument. Encore laisse les choses là où son prédécesseur avait laissé les choses. Ce disque se veut très visuel, on sent bien que notre ami apprécie les bandes originales de film et leur côté générateur de paysages et d’émotions. McGurk a fouillé dans ses archives personnelles et a sélectionné les thèmes musicaux qui allaient servir de base à chacune des compositions présentes ici. A partir de là, laissant couler son inspiration et ses envies, il a modifié, modernisé, trituré tout cela pour accoucher de sept nouveaux titres.
La guitare ne prend pas toute la place, les orchestrations sont nombreuses et donnent un peu de chaire à l’ensemble. A l’exception de « Neoclassica (Avarice Suite) », le guitariste a fait sobre en ne dépassant pas les cinq minutes pour chaque titre. On évite ainsi les chansons à rallonge sans grand intérêt. McGurk n’a jamais caché ses influences néoclassiques et il s’exprime très largement dans cette veine sur Encore. Les quatorze minutes de « Neoclassica (Avarice Suite) » et son nom pose d’emblée le décor et annonce la couleur. Le résultat se veut riche, complexe, mélodique et coloré. Le pari s’avère réussi même si quelques longueurs ici et là empêchent de totalement s’enthousiasmer. La production générale reste correcte mais nous sommes un net cran en dessous des ténors européens.
Sur la longueur, Encore n’atteint pas le niveau d’Elements. L’écoute s’avère agréable mais à quelques exceptions près, ces mélodies peinent à marquer durablement l’esprit de l’auditeur. L’exercice de l’album instrumental n’aide pas et ne pourra intéresser que les mordus du genre. Pour qu’un plus large public puisse profiter du talent du britannique, espérons que ses autres projets accouchent rapidement de nouvelles aventures.
Oshyrya (6,5/10)
Lion Music / 2018
Tracklist (48:30 mn) 01. Encore 02. Sailing to Eternity 03. Tears Fall (But Never Reach) 04. Well Trodden Path of Regret (Featuring Lars Eric Mattsson) 05. Neoclassica (Avarice Suite) 06. Butterfly in the Underworld 07. Soldiers of Despair 08. Elements – Classical Version (Bonus Track)
La vieillesse, ce naufrage. Un jour, votre peau ne sera plus aussi ferme, des poils vont vous pousser dans les oreilles, vous piquerez du nez devant la téloche, les festivals vont sembleront soudainement bien trop peuplés de jeunes trop bruyants et la moindre sortie un peu arrosée vous laissera en PLS pendant deux jours. Ce constat terrifiant s’applique aussi à vos groupes préférés, et le petit dernier qui vient rejoindre la cohorte grandissante des groupes qui devraient s’arrêter avant de violer tout à fait leur mythe s’appelle At The Gates.
Watain semble en pleine transition, et il y a fort à parier que cet album, d’ici quelques années, constituera un tournant dans la carrière du groupe, une étape transitoire entre un Black brut et quelque chose de plus grand, de plus ambitieux.