Archive for novembre, 2018

Behemoth – I Loved You At Your Darkest

I shall not forget

Je n’oublierai pas “mon” Behemoth. Ce groupe (enfin, peut-on parler de groupe, ou devons-nous plutôt parler de Nergal qui, au fil des années, s’est entouré de musiciens pour nous partager sa vision du Metal et a conservé, depuis quelques albums déjà, un line-up stable ?) qui a commencé par un Black Metal « pur » avant, petit à petit, de faire des infidélités à ses premiers amours pour y ajouter une touche Morbid Angelienne et aligner des albums de Black-Death toujours plus violents, toujours plus asphyxiants. Demigod, The Apostasy, Evangelion : chaque album repoussait les limites.

Puis vint la maladie de Nergal, sa guérison, et The Satanist. L’album de la rupture. Des années après sa sortie, il reste à mes yeux un soufflé qui serait trop vite retombé et, mis à part quelques détails, mon avis est inchangé. The Satanist était un pas en arrière, et Behemoth donnait l’impression de vouloir tisser des ambiances avec un métier à tisser faussé. Je ne donnais pas cher de la peau du groupe, à plus forte raison lorsque Nergal a ouvert la parenthèse Me And That Man (et espérons qu’elle soit refermée à jamais). Et pourtant, voilà un nouvel album de Behemoth. Et je ne sais pas quoi en penser.

I shall not forgive

Enfin, si, je vois où le bât blesse. Nergal a voulu transformer Behemoth en une « expérience totale », à l’instar d’un Rammstein. Behemoth n’est plus uniquement un groupe de musique : il mise également sur divers artifices (au niveau de l’imagerie, des shows, de la provoc’ plus ou moins facile, voire du merchandising à la con avec notamment son propre café et ses croquettes pour chien) pour faire parler de lui. Cependant, le propos musical semble être passé au second plan. Piochant ici des plans qui sonnent étrangement familiers (« Wolves Ov Siberia » à partir de 1:30, c’est presque de l’auto-plagiat), proposant là des morceaux plutôt expérimentaux selon les normes de Behemoth mais hors-sujet (« Bartzabel » avec le cul coincé entre deux chaises), Nergal brouille les pistes, se disperse allègrement en « artiste libre ». Prenez « God = Dog » : des accoutrements pseudo-religieux, des chœurs un poil mystiques… Sans l’ajout des enfants de chœur en fin de morceau, on avait presque un morceau de Batushka à la sauce Behemoth !

Nergal se moque de notre avis. Nergal se moque de ce que diront les chroniqueurs. Tant qu’on parle de son groupe, il existe. Je me réjouis certes de cette liberté d’un artiste en mesure de faire ce qu’il lui plait, mais cela ne signifie pas pour autant que je dois aimer cette évolution à mes yeux mal maîtrisée. Sans parvenir à s’affranchir de ses origines, Behemoth livre un album plutôt décousu et faussement brutal. Evangelion exsudait la violence, I Loved You At Your Darkest sonne creux, parfois faux même. Espérons que le groupe parviendra un jour à vraiment franchir le pas et à redevenir une entité cohérente…

Mister Patate (3,5/10)

Facebook officiel 

Nuclear Blast Records / 2018
Tracklist (46:32) 1. Solve 2. Wolves ov Siberia 3. God = Dog 4. Ecclesia Diabolica Catholica 5. Bartzabel 6. If Crucifixion Was Not Enough… 7. Angelvs XIII 8. Sabbath Mater 9. Havohej Pantocrator 10. Rom 5:8 11. We Are the Next 1000 Years 12. Coagvla

Malgré une discographie faite de hauts et de bas, Lofofora a toujours inspiré le respect. Grâce à des textes engagés, une attitude positive à en faire pâlir Mass Hysteria et des prestations musicales musclées. Gros point positif, les dernières productions du groupe (Monstre ordinaire, L’épreuve du contraire) le montrent adulte et accompli. Frondeur, il se lance un nouveau défi : Simple appareil, un album acoustique.

Reuno, Phil et Daniel, épaulés ici par Kevin Foley, sortent de leur zone de confort. Alors que la plupart auraient cédé à la facilité en proposant des relectures de répertoire, le quatuor n’a pas hésité à composer onze nouvelles chansons. Reuno Wangermez se met à nu : il nous parle d’amour déchu, d’amis tombés au combat (le joli « Les anges ») et rend hommage à Sven de Parabellum. Cet ensemble paraît idyllique, mais la formule montre rapidement ses limites. L’introductif « Les boîtes » déroule une base qui se répète tout au long de l’album : intro crépusculaire + voix grave + textes profonds. Malgré quelques chansons honnêtes, on s’ennuie. « Histoire ancienne » ressemble à un mauvais pastiche de Christophe Miossec. C’est décevant.

Considérons donc Simple Appareil comme une parenthèse dans la carrière de Lofofora. Même si l’exercice est raté sur la longueur, notons la courageuse prise de risque de Lofofora. Simple Appareil aurait pu faire un formidable E.P.

Nico (5/10)

Site Officiel : http://www.lofofora.com/

@thome/2018

1. Les boîtes 2. L’appétit 3. La splendeur 4. Théorème 5. Troubadour 6. Les anges 7. La dose 8. Sven 9. L’histoire ancienne 10. Day Off 11. Le Martyr