Vous le saviez déjà ; le Muscadeath est l’évènement de l’automne pour tous les amateurs de metal extrême. Une parenthèse d’une après-midi où la violence musicale est l’exacte opposée de l’ambiance décontractée qui règne au Champilambart. Pour cette dix-huitième édition, Carnage Asso s’est décarcassé pour nous concocter une affiche aux petits oignons.

Le menu est copieux : neuf groupes sont présents pour satisfaire le fan de death-metal. Une affiche pointue où découvertes et valeurs sûres sont au programme ; avec en tête de gondole les Suédois de Vomitory.

Si Scarvolk, Gohrgone et Vomitory n’ont pas démérité, nous émettons quelques réserves sur le slam death d’Inseminate Degeneracy et le concert étrangement faiblard de Freitot. Focalisons nous plutôt sur le nectar de cette édition 2019.

Exocrine :

Venu de Bordeaux, Exocrine représente aujourd’hui le meilleur du death technique. Jamais redondante, la musique du quatuor enchante à plusieurs niveaux. Musicalement, c’est parfait, mais ce ne serait rien sans quelques riffs bien sentis. Le chant accroche, les solos sont passionnants, on ne s’ennuie pas. Bref, Exocrine décroche le titre de révélation de la soirée.

Ad Patres :

Les Bordelais de Ad Patres ne sont pas là pour vendre des casquettes. Ils viennent promouvoir leur excellent dernier opus A brief introduction to human experiments. Le son écrase tout, les compos sont vives et frappent juste. Le public répond au groupe comme un seul homme. Résultat : Ad Patres nous file la première grosse fessée du festival avec son death-metal puissant. Et prouve que l’on peut faire du death-metal de qualité avec un t-shirt Carpenter Brut.

No Return :

Les Parisiens sont en grande forme, galvanisés par une programmation de dernière minute (remplacement au pied levé de Crusher). No Return donne un concert efficace, rapide, urgent.
Persévérant, le groupe a mis trente ans pour enfin trouver LA formation idéale qui sied parfaitement à son thrash-metal véloce. Une récompense amplement méritée pour Al1 Clément, taulier de l’affaire depuis 1989.
La rythmique des frères Barbosa est en béton armé, les guitares de Al1 et Geoffroy riffent comme jamais et les vocaux claquent. Mick Caesare (Destinity) fait preuve de beaucoup de charisme et galvanise le public du Muscadeath. La set-list est exhaustive ; elle pioche dans la copieuse discographie du groupe. C’est un concert parfait et une célébration méritée pour ce vétéran du genre.

Mortuary :

Avec l’assurance de celui qui a vécu, Mortuary débarque sur la scène du Champilambart pour tout casser. Avec trente ans de carrière à son compteur, le groupe de Patrick Germonville et Jean Noël Verbecq défouraille sans demander son reste. En deux morceaux, Mortuary plie le festival et donne LE concert de la soirée. C’est un véritable uppercut musical. Nous restons sonnés par tant d’agressivité et d’enthousiasme. Le groupe est heureux d’être là et le public aussi. Il ne reste plus qu’à se ruer sur The autophagous reign, album à venir dont nous vous parlerons bientôt.

Le Muscadeath s’en tire encore avec les honneurs, de part sa programmation pointue et son organisation sans faille. Vivement l’année prochaine.

Nico.