Archive for août, 2022

Après deux jours de chaleur, la température descend enfin. Même si la fatigue point le bout de son nez, nous sommes prêts à affronter une nouvelle journée de concerts.

Dimanche 18 Juin 2022 :

Les vieilles canailles :

C’est dans les vieux pots que l’on fait la meilleure soupe. Au moment où Sortilège monte sur la Mainstage 2, c’est l’euphorie. Christian « Zouille » Augustin et ses compères sont affûtés, prêts à en découdre. Tout le monde chante ces titres immortels (« D’ailleurs », « Marchand d’hommes », « Messager », « Chasse le dragon »…) et fait un triomphe mérité à ce groupe qui revient de loin.

A presque soixante ans, Doro Pesch impose le respect. La dame sait tenir une scène et le fait avec brio. Aucune chance se se tromper, la majorité des titres sont tirés du répertoire de son ex-groupe Warlock. Du heavy-metal traditionnel avec son lot d’hymnes imparables (« All we are », « Burning the witches »…). Sa formation de mercenaires est en place et rend justice à ces chansons immortelles. Impressionnant.

Judas Priest fait aussi le travail. La scénographie est au top. La voix de Rob assure et les tubes s’enchaînent. On passe aussi un excellent moment.

L’avant dernier concert de la journée , pour votre serviteur, est celui de Killing Joke sous la Valley. La semaine suivante, ce sera sur une Mainstage. Nous ne boudons donc pas notre plaisir de les voir dans un cadre plus intimiste.
S’il leur faut deux/trois titres pour s’échauffer, les Britanniques sont en forme. Et dès que les premières mesure de « Love like blood » résonnent, la machine s’emballe pour ne plus s’arrêter. Jaz Coleman est toujours halluciné ; il émane de lui une folie communicative. Entouré des débonnaires Youth, Geordie Walker et l’efficace Big Paul Fergusson, le chanteur donne le meilleur, même à cette heure tardive. Un florilège de tubes transforme la Valley (« Loose cannon », « Pandaemonium », « Wardance », « Bloodsport »…) en dancefloor. Killing Joke plie le game de ce Hellfest 2022 avec une prestation parfaite.

Middle age:

Korn était très attendu. Énormément de fans patientent depuis le précédent concert. Vouloir atteindre le devant de la mainstage est donc compliqué. Mais l’effort en vaut la peine : Jonathan Davis et ses boys sont en grande forme. Le son est impeccable et le quintet enchaîne une série de tubes plaqués or (« Here to stay », « Got the life », « Coming undone », « Freak on the leash »…). Le set se termine avec un obligatoire « Blind » anthologique. Alors, Korn est-il le dernier géant de la vague nu-metal ? Vous connaissez probablement notre réponse.

Gaahls Wyrd n’est pas là pour figurer. Au risque de se répéter, Gaahl est un vocaliste incroyable, l’incarnation terrifiante du black-metal dans sa forme la plus pure. Traditionnel, violent, froid, Gaahls Wyrd nous donne une belle leçon de ce que doit être le black-metal.

Life of agony débarque sur la Valley et délivre un show époustouflant. Les classiques s’enchaînent à vitesse grand V (« Weeds », « Lost at 22 », « This time », « River run red »…). Alan Robert a l’œil des mauvais jours, mais bastonne sa basse ; Veronica Bellino maltraite ses fûts et Joey Z assure. Tous les regards sont tournés vers une Mina Caputo possédée. La vocaliste se donne, interagit avec le public et mouille le maillot comme bien peu le font. Elle respire la sincérité. Son discours sur « Underground » ne peut pas être feint. Un grand concert pour un grand groupe.

Les déceptions :

[Note pour le lecteur : attention vous rentrez dans une zone de subjectivité maximale]

Lacuna Coil est devenu une grosse machine néo machin truc, loin du groupe qu’il a été à ses débuts. Nous avons plié bagage assez rapidement.

Maximum the hormone a fait le boulot. Ça joue très bien, MAIS l’effet de surprise n’est plus. Et on a presque l’impression que le quatuor n’est plus aussi sincère que jadis. Une sale impression de folie artificielle demeure. C’est vraiment dommage pour ce groupe qui se fait rare en nos contrées.

Pendant ce temps là :

A l’avenir, nous allons nous pencher sérieusement sur le cas Vile Creature, espoir du sludge qui n’arrête pas de monter ; Regarde les hommes tomber continue son petit bonhomme de chemin, tout comme leurs compatriotes de Pénitence onirique…

A suivre (…)

Nico.

https://www.hellfest.fr/

Les photos de la troisième journée se trouvent ici.

La crise sanitaire s’avère être une sacrée catastrophe mais elle aura au moins eu une vertu. Incapables de donner des concerts pendant de longs mois, les groupes ont dû se creuser les méninges pour entretenir la flamme et proposer des nouveautés aux fans. Beaucoup en ont profité pour composer de nouvelles chansons et sortir un nouvel opus. D’autres initiatives ont également émergé pour fournir aux amateurs leur dose de live sans sortir de chez soi.

… and Business Is Good!

NIGHTWISH, pour ne citer qu’un exemple, a mis les petits plats dans les grands pour proposer un show en streaming contre monnaie sonnante et trébuchante. De même, fin 2021, les allemands de POWERWOLF ont mené une démarche similaire en mettant au point un concert spectaculaire, The Monumental Mass: A Cinematic Metal Event. Son label, Napalm Records, le propose désormais pour tous avec une sortie DVD et BluRay.

POWERWOLF cartonne depuis quelques années, ce sont les HAMMERFALL ou SABATON des années 2011/2022: de très bons professionnels, ils proposent une recette solide et efficace recyclée album après album. Les tubes sont nombreux et font un malheur sur scène. Le public adhère jusqu’à présent vu le succès des dernières tournées.

Pour ce spectacle le quintet a vu les choses en grand et propose un spectacle qu’ils ne pourront sans doute jamais se payer tout au long d’une tournée. Le décor se veut très élaboré, les figurants nombreux et les effets scéniques omniprésents. Un gros travail a été abattu pour proposer une ambiance indus / gothique cohérente avec l’univers visuel du groupe. A l’image d’un GHOST, tous les clichés y passent avec des flammes, des nonnes, des ghoules, des loups bien sûr et des images liturgiques. Le claviériste s’amuse avec son orgue pyrotechnique, Attila Dorn en fait des tonnes et de la neige tombe pendant “Where The Wild Wolves Have Gone”…

Faute de grives on mange des merles

Le spectacle a été divisé en quatre chapitres : Temptation, Sin, Confession et Forgiveness permettant de passer en revue toute la riche discographie des teutons. Chaque fan aura sa setlist favorite mais il n’y a là pas de quoi se plaindre. Votre serviteur regrettera l’absence de « Ira Sancti (When The Saints Are Going Wild) » tiré de l’album Blood of the Saints mais nous ne vivons pas dans un monde parfait. Techniquement rien à redire, tous les musiciens sont bien en place et Attila Dorn ne s’économise pas derrière son micro. Quelques faiblesses émergent ici et là au niveau de la voix mais difficile de le lui reprocher vue l’ampleur de la tâche.

Après des mois de vaches maigres, POWERWOLF pouvaient difficilement faire mieux que ce The Monumental Mass: A Cinematic Metal Event pour se rappeler au bon souvenir de ses fans et entretenir la passion. Bien sûr tout est calibré, très produit et rien ne dépasse. Si vous voulez du vrai, du naturel et imparfait, les allemands ont multipliés les shows pendant les festivals d’été (dont le Motocultor en France). Ils se lanceront à partir de novembre dans une large tournée européenne (Wolfnächte 2022).

Oshyrya (08/10)

 

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Napalm Records / 2022
Tracklist (80:00 mn) 01 Prologue – Monumental Mass Theme 02 Faster Than the Flame 03 Venom Of Venus 04 Stossgebet 05 Demons Are A Girl’s Best Friend 06 Monumental Mass Theme – Sin 07 Dancing with the Dead 08 Cardinal Sin 09 Resurrection By Erection 10 We Drink Your Blood 11 Glaubenskraft 12 Monumental Mass Theme – Confession 13 Fire and Forgive 14 Beast of Gevaudan 15 Incense & Iron 16 Where The Wild Wolves Have Gone 17 Monumental Mass Theme – Forgiveness 18 Amen & Attack 19 Army of the Night 20 Blood for Blood (Faoladh) 21 Armata Strigoi 22 Epilogue – Monumental Mass Theme

 

Bloodbath – Carved (video)

Bloodbath livre le single ” Carved ” extrait de son nouvel album ” Survival Of The Sickest ” (sortie le 9 septembre 2022 via Napalm Records) avec la participation de Luc Lemay de Gorguts :

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