Archive for septembre, 2022

En évoquant leur précédent album éponyme, je pointais les sept ans d’attendre qui espacèrent alors les sorties du Léopard Sourd. Les choses n’ont pas tellement changé avec ce Diamond Star Halos qui s’est fait attendre encore sept ans. Oui mais l’attente n’eut rien d’insoutenable… il faut bien le dire. En effet, si Def Leppard était un disque solide, ce qui n’est pas rien pour un groupe affichant une bonne quarantaine d’années d’existence, il ne révolutionnait rien fondamentalement. Certes, il profitait d’une bonne entame avec trois excellents titres, mais perdait lentement de sa superbe pour alterner le bien et le banal. Sept ans, le même constat peut-être fait ici : Diamond Star Halos profite des mêmes qualités et souffre des mêmes travers.

Commençonks évidemment par le positif : porté par un son toujours excellent et une interprétation impeccable, Def Leppard lance son album tambour battant par une salve de hard rock fichtrement bien tournée : « Take What You Want », « Kick » et « Fire It Up » augurent du meilleur et il n’est pas surprenant que le groupe en ait tiré plusieurs vidéos. Joe Elliot chante bien – même si on sait que les conditions studio sont bien différentes de celles du live – et Phil Collen propose d’excellents solos. Et, contrairement à Def Leppard, les auto-citations ne sont pas de mise. Certes, cela ne révolutionne rien mais ces trois morceaux sont très bons et trouveront assurément leur place dans les setlists aux côtés des innombrables hits du groupe.

Arrive le duo avec la chanteuse de country Allison Krauss, « This guitar », et la première douche froide pointe son nez : c’est mou, banal, sans intérêt. De la variétoche US à oublier au plus vite. Et malheureusement le titre annonce que la vitesse de croisière ne sera pas bien follichone. Le groupe alterne les bons moments de hard rock mélodique (« SOS Emergency », « Unbreakable »), mais en rien renversants, avec le banal (« Liquid Dust ») voire du franchement barbant (« Lifeless » encore avec l’ineffable Alison Krauss). Ces duos donnent l’impression que le groupe vise avant tout les succès à Nashville, ce qui n’était pas proprement l’identité de Def Leppard à l’origine.

En parlant d’identité, l’on sait que le glam-rock british a toujours été une influence importante pour le groupe, même si on percevait quand même plus celle de UFO et de Thin Lizzy aux commencements. L’album hommage, Yeah !, revendiquait fièrement cette ascendance : Def Leppard se montrait très à l’aise sur des reprises de T. Rex, Sweet et Roxy Music. Et bien aujourd’hui, l’on peut dire que la musique de Def Leppard s’est fortement « glamisée » : légère, entrainante, catchy, elle accroche l’oreille, mais devient d’un coup beaucoup plus banale et superficielle. Le groupe qui avait pu écrire jadis un « Die Hard The Hunter » ou un « Gods Of War » a d’une certaine manière tourné la page. On frôle parfois le « vite écouté / vite oublié / vite rangé dans l’armoire à CD ». Je trouve cela personnellement un peu dommage.

Baptiste (6/10)

 

Mercury / 2022

Tracklist : 01. Take What You Want 02. Kick 03. Fire It Up 04. This Guitar (feat. Alison Krauss) 5. Sos Emergency 06. Liquid Dust 07. U Rok Mi 08. Goodbye For Good This Time 09. All We Need 10. Open Your Eyes 11. Gimme A Kiss 12. Angels (can’t Help You Now) 13. Lifeless (feat. Alison Krauss) 14. Unbreakable 15. From Here To Eternity

Après trois jours de pause bien méritée, nous reprenons notre dose de musique pour cette dernière journée (en ce qui nous concerne) du Hellfest 2022.

Jeudi 23 Juin 2022 :

Les valeurs sûres :

Alors qu’il remplit les salles en Grande-Bretagne, Thunder n’est pas vraiment connu en France. Dommage, car le groupe délivre un bon vieux hard-rock des familles. Classique, racé, bien formaté pour une Mainstage à 17h. En trois trop courts quarts d’heure, les Britanniques font le job et jouent les sept morceaux les plus évidents de leur répertoire (« Higher ground », « The devil made me do it »…). C’est très plaisant de voir ces vieux briscards arpenter la scène avec enthousiasme. Danny Bowes (vocaux) fait tourner sa boutique à plein régime et termine ce tour de chant avec LE tube de Thunder, « Dirty love ». Le contrat est rempli.

David Coverdale est un vieux de la vieille. Dans les années 90, il se faisait déjà traiter (par Mike Patton) de « vieux croûton ». Trente ans plus tard, il est encore là à ferrailler un farrewel tour qui, de par le fait, n’en finit pas. Pas mal pour une relique. Mais Coverdale est un personnage généreux, avenant et bougrement charismatique. Le voir bouger sur scène, se donner à son public est réjouissant. Et peu importe le chant parfois trop juste, nous sommes prêts à pardonner ces quelques écarts dus au temps qui passe. La set-list est à l’image du bonhomme : elle offre au public ce qu’il est venu chercher : de la pépite hard-rock 80/90’s. « Slide in it », « Crying in the rain », « Is this love », « Here I go again », il n’en manque aucun. C’est un bonheur. Et petit bonus final, la venue de Steve Vai sur « Still of the night ». Whitesnake tire sa révérence d’une bien belle façon. Bravo !

La nuit commence à tomber quand Helloween version « Pumpkins united » débarque à toute berzingue sur la Mainstage 2. Ce line up de rêve (Weikath, Deris, Kiske, Hansen…) est en grande forme. Cette reformation inespérée est un bonheur de chaque instant. Niveau chant, Andi Deris et Michael Kiske se complètent à la perfection. Le combo Michael Weikath+Kai Hansen+Sascha Gerstner nous offre de belles envolées de guitares. Les gars prennent du plaisir et ça se voit. Pour preuve, Weikath, bougon comme à l’habitude, a même esquissé un sourire.

Kai Hansen a droit à son moment de gloire (« Metal invaders »/Victim of fate »/« Gorgar »/ »Ride the sky »). L’ensemble fonctionne du tonnerre de Dieu.
Helloween n’est pas avare et sert sur un plateau des morceaux de choix : « Eagle fly free », « Dr Stein », « Power », « Future world » ; le dernier album n’est pas oublié avec l’excellent « Best time ». Seul bémol, une version longue de « I want out » incluant des rythmiques reggae. Nous aurions préféré que ce tube soit joué de façon plus classique, mais nous pinaillons. En tous cas, nous avons assisté au grand concert heavy-metal de la journée. Du grand art.

Jerry Cantrell, bizarrement, est programmé à une heure du matin. Cela n’entache pas son enthousiasme, ni celui des spectateurs : la Valley est bondée. Alors que son dernier album est difficilement trouvable, le guitariste/chanteur ne se complique pas la vie. Pas moins de 10 titres d’Alice in chains sont joués. Facile.
Mais qui dit Alice in chains dit voix doublées. Cantrell se paye donc le luxe de s’offrir les services de Greg Pucciato (ex Dillinger Escape plan) pour l’accompagner dans l’interprétation de ces classiques (« Check my brain », « Them bones », « The rooster »…). S’il n’égale en rien Layne Stayley, ni William Duvall, Pucciato fait le boulot avec assurance.

Si l’ensemble est enthousiasmant, net et sans bavures, il nous fait poser une question : pourquoi ne pas avoir rappelé ses compères d’Alice in chains ?

L’espoir :

Zeal & Ardor prend lieu et place sous une Temple bondée. Normal, le groupe a un des meilleurs albums de l’année en cours. Son mélange de gospel/électro/black metal a un rendu beaucoup plus brut qu’en studio. Ce n’est pas plus mal. On se surprend donc à redécouvrir ces relectures live qui diffèrent des originaux (« Death to the holy »…). Manuel Gagneux est magnétique et ses acolytes sont démonstratifs. Ils sont très motivés. Le public réagit positivement et célèbre cette musique riche et originale. C’est mérité.

La déception :

Il n’y a pas si longtemps, Scorpions donnait encore des concerts de bonne facture. Certains passages irritaient, mais globalement le groupe se montrait encore digne de son statut. Ce soir, ça n’est plus le cas. Si musicalement, Shecker, Jab et les autres assurent, vocalement, c’est la Bérézina. Klaus Meine est à la ramasse. Sa voix chevrote et se casse bien trop souvent. Malgré tout le respect que nous portons au groupe, c’est le concert de trop.

Et pendant ce temps :

Tribulation met « La vie en Rose » en intro de son concert et roule en pilotage automatique ; Worst doubt en impose et casse quelques dents sur la Warzone ; le concert de Phil Campbell n’est vraiment pas passionnant…

Nico.

https://www.hellfest.fr/

Les photos de la quatrième journée se trouvent ici.

Le groupe DYING FETUS a publié la vidéo du titre ” Compulsion For Cruelty “, cela faisait 5 ans que les ricains n’avaient rien sorti de neuf :

www.facebook.com/DyingFetus