There Can Be Only One – Épisode 5 : The Haunted
Posted by Mister PatateMar 5
« Si tu ne pouvais garder qu’un seul morceau de The Haunted, tu choisirais lequel ? »
Un peu comme pour Cannibal Corpse dans l’épisode 2 de cette série, avant de choisir un morceau ultime de The Haunted, il faut choisir son camp.
Dans le coin rouge sang, Marco Aro : exit la finesse, bonjour l’approche frontale. Ce que ce frontman perd en versatilité, il le compense par une conviction presque religieuse. Oui, il te hurle à la face et oui, il peut y passer la soirée entière. La doublette Made Me Do It – One Kill Wonder, plus de 20 ans après sa sortie (Made Me Do It passe le cap du quart de siècle cette année), reste une leçon de tabassage en règle.
Dans le coin bleu, Peter Dolving : initialement aussi frontal que son compère Marco sur le premier opus du groupe, il a su, dès son retour au sein de la formation, insuffler un supplément d’âme au groupe sur l’indispensable rEVOLVEr. Cependant, il faut aussi avouer que le reste de ses interventions au sein du groupe n’a pas toujours été du même tonneau (qui a dit Unseen ?)…
En 2004, pour le jeune con en plein façonnage de ses goûts musicaux que j’étais, The Haunted, c’était la bande à Peter. Je me revois à Bruxelles, en pleine pause de midi. Le rituel était bien huilé : manger un bout au resto d’entreprise, puis filer chez Métrophone, à deux pas du bureau. Je passe la porte, je dis bonjour à Gary ou à Phil et je me précipite vers le mur du fond. Les nouveautés. Et quelque part en 2004, parmi toutes mes découvertes, il y a rEVOLVEr (et Stabbing The Drama de Soilwork le même jour. Croyez-moi, l’après-midi est passé en un éclair).
Ce premier contact avec The Haunted explique en très grande partie pourquoi mon cœur penche pour Dolving malgré ses prestations en dent de scie à la tête du groupe. Avant même d’apprécier At The Gates, je biberonnais rEVOLVEr. Oui, j’ai pris les choses à l’envers. Et parmi cette enfilade de bangers, il y a – à mes yeux – leur hit ultime. « All Against All ».
Tout d’abord, il y a cette efficacité instantanée. Dès la première écoute, le morceau se grave dans les neurones de l’auditeur. On en est presque au niveau de la pop en termes d’assimilation rapide. Mais ce n’est pas pour autant que le propos est adouci ou léger, loin de là. Peter est au sommet de son art, tant au chant clair qu’au chant crié/hurlé. La section rythmique est efficace sans faire de chichis et les guitares… Si ce solo ne vous met pas les poils, vous êtes morts à l’intérieur. On est loin des soli slayeriens des premiers albums. Ici, c’est maîtrisé de bout en bout.
Dans cet album qui, selon moi, tutoie la perfection, « All Against All » est LE morceau le plus efficace. Celui qui fait office de synthèse entre les brûlots presque thrash et les expérimentations (souvent, mais pas toujours) maîtrisées du groupe (dans le bon, je retiens « Abysmal » et « My Shadow » sur cet album, ainsi que le très groovy « No Ghost » sur Unseen).
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