Archive for mai, 2025

The Haunted – Songs Of Last Resort

« C’est la bande droite sur l’autoroute du Death thrash mélo : 105 à l’heure, cruise control, vieux moteur qui fait du bruit. On arrivera à destination, mais y’a plus les cheveux au vent sur l’Autobahn allemande avec Peter Dolving aux commandes »

Voilà comment je commentais « Warhead », premier single et opener de Songs Of Last Resort, 10e effort de The Haunted. On peut difficilement dire que l’engouement était au rendez-vous. Et pour cause : depuis le retour de Marco il y a douze ans, le groupe ronronne plus qu’il ne gronde, vivotant sur sa réputation alors que toute personne un peu honnête reconnaîtra que le groupe n’a jamais su répéter la prouesse rEVOLVEr qui remonte à… 21 ANS, si vous aviez la vingtaine au moment de l’achat de cette pépite, n’oubliez pas de boire un bon verre d’eau entre chaque bière quand vous sortez le vendredi soir et à vous étirer chaque matin pour éviter les raideurs. Parce que la vieillesse s’installe sournoisement.

Et la vieillesse, on la sent particulièrement à l’écoute de cet opus. Comme beaucoup (trop) de groupes, The Haunted n’est plus que l’ombre de lui-même. Sur les quatre premiers albums (sortis en l’espace de 6 ans et avec deux changements de frontman, rappelons-le), les Suédois étaient au sommet de leur art. Ici, HUIT ANS se sont écoulés depuis la sortie d’un Strength In Numbers qui fleurait déjà la naphtaline et le manque de hargne (même si le rédac’ chef n’était pas de cet avis à sa sortie).

Et malgré tout, le fan qui sommeille au fond de moi a ce réflexe pavlovien. Le pied qui tape la mesure. La tête qui dodeline sur certains morceaux. La première partie de l’album fait encore vaguement illusion. Bon, on ne retrouve pas l’énergie des débuts, mais ça reste suffisamment sympa pour passer un moment agréable.

Voilà, c’est justement ça, le problème de The Haunted cuvée 2025 : trop bon pour être simplement ignoré, trop moyen pour être acheté. Songs Of Last Resort est un album Spotifyable : on paie 17 euros par mois pour pouvoir, de temps en temps, se passer quelques pistes plus récentes du groupe. Par contre, hors de question de débourser 10,5 euros sur Bandcamp pour en détenir une copie dématérialisée.

5,5/10

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Century Media Records / 2025
Tracklist (40:25) 1. Warhead 2. In Fire Reborn 3. Death to the Crown 4. To Bleed Out 5. Unbound 6. Hell Is Wasted on the Dead 7. Through the Fire 8. Collateral Carnage 9. Blood Clots 10. Salvation Recalled 11. Labyrinth of Lies 12. Letters of Last Resort

Ghost – Skeletá

Tobias Forge est ambitieux. Avec Ghost, le chanteur suédois veut tout simplement dominer le monde. Depuis Opus Eponymous (2010), son groupe a fait un sacré chemin. Sa musique pop et metal enrobée d’un visuel pseudo satanique, plaît au plus grand nombre ; les albums et E.P s’enchaînent à un rythme régulier et se vendent bien ; les salles de concerts affichent complet… Bref, la petite entreprise Ghost ne connaît surtout pas la crise.

Soyons direct, Skeletá n’est pas le chef d’œuvre annoncé par tous (comprendre médias généralistes et influenceurs venant de découvrir le groupe). Ce sixième opus est la suite logique d’Impera qui était la suite logique de Prequelle qui était… Bref, vous connaissez la suite… Mais voilà, qu’on l’aime où qu’on le déteste, Ghost réussit encore son coup grâce à cette évidence mélodique, cette facilité avec laquelle Tobias Forge enchaîne les « bangers » pop/metal.

Moins immédiat qu’Impera, Skeletá nécessite quelques écoutes (quatre/cinq environ) avant assimilation. Puis c’est la révélation. Tout devient logique. C’est peut-être un peu putassier, mais ça fonctionne une fois de plus ; que ce soit la petite intro typique, les refrains addictifs (« Satanized », « De Profundis Borealis » …), les morceaux nous ramenant quelques années en arrière (« Lachryma » n’aurait pas choqué sur Meliora), les ballades dégoulinantes de guimauve (« Guiding lights »), les influences demi avouées (« Peacefield » fortement influencé par le « Separate ways » de Journey), les synthés et la cowbell de « Umbra »…

Une conclusion s’impose : Forge s’en tire encore plutôt bien et continue inexorablement sa montée vers les cieux du succès. Un comble pour ce sataniste en carton. Mais attention, le pilotage automatique n’est pas très loin.

Nico (8/10)

Site Officiel : https://ghost-official.com/

Loma Vista Recordings / Concord / Universal /2025

01. Peacefield 02. Lachryma 03. Satanized 04. Guiding Lights 05. De Profundis Borealis 06. Cenotaph 07. Missilia Amori 08. Marks Of The Evil One 09. Umbra 10. Excelsis