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Avant toutes choses, il vous faut apprendre à ne pas confondre les norvégiens dont il est question ici avec les suédois de la bande à Niklas Kvarforth ! Ensuite il vous faut aussi savoir que cette formation est active depuis 1999 en officiant en quartette Jazz & Instrumental, un style qu’il pratiquera sur ses deux premiers albums Where the Ragged People (2001) et Go et Sweet Shanghai Devil (2003). Shining durant cette première période de sa vie subit de nombreux changements de line-up avec un nombre conséquent de musiciens passés dans ses rangs. C’est par l’intermédiaire de l’album  In the Kingdom of Kitsch You Will Be a Monster (2005) que Shining prend des couleurs Avant-gardiste et Rock qu’il mixe à son jazz des origines. Grindstone  (2007) leur quatrième album poursuit la mutation de Shining qui arbore désormais une certaine lourdeur ainsi que des sonorités Rock Progressif, musique classique et Pop l‘éloignant complètement et définitivement du Jazz traditionnel de ses débuts.

  
Pour ma part j’ai découvert la musique de Shining en 2010 avec leur  cinquième sortie Blackjazz et son virage Metal très prononcé. J’ai toujours été curieux et intéressé par la fusion Metal et Jazz, que ce soit dans le Death Metal (je pense à Cynic ou Cryptopsy mais nombreuses sont les formations à intégrer des éléments jazz à leur musique), dans le Grindcore (je possède même certains actes terroriste de Painkiller le projet de John Zorn avec des membres de Napalm Death) ou le Black Metal comme les regrettés italiens de Ephel Duath voire plus récemment avec nos français de Pryapisme ou Ihsahn. Sur Blackjazz et son successeur One One One (2013), Shining durcit son propos en mêlant le chaos de son Jazz originel à des sonorités Metal (aux frontière du Metal extrême) et Electro / Indus lui donnant souvent un cachet Metal Industriel. 

 

Me replonger en profondeur dans le crossover Jazz & Metal de Shining m’a d'ailleurs donné envie de vous parler du dernier album en date de Murmur album éponyme (2014) que je chronique ici rédigée et publiée quasi en même temps que celle de ce International Blackjazz Society dont les précommandes sont actuellement ouvertes et qui sortira le 16 Octobre prochain ! Privilège du chroniqueur, je l’écoute en boucle depuis 2 semaine et autant vous le dire tout de suite, j’ai pris un pied monstrueux ! Shining a mis les petits plats dans les grands pour ce septième album studio avec une production béton comme c’était déjà le cas pour Blackjazz et One One One qui avaient eux aussi été mixés par Sean Beavan (Depeche Mode, A Perfect Circle, Slayer etc.) mais ici pour International Blackjazz Society c’est Tom Baker (Nine Inch Nails, Deftones, Beastie Boys etc.) qui s’est vu confier le mastering à Los Angeles. Au rayon des autres nouveauté Shining est en deal depuis le mois d’avril avec Spinefarm Records.

 

On peut dire que ce dernier album sonne très bien et qu’aucune partie n’a été négligée ! Que se soit les zones de chaos Jazz comme sur « Admittance » et « House Of Warship » mais il y en a bien d’autres tout du long de l’album où le saxophone et la batterie vous vrilleront les tympans ou que se soit par le biais de compositions plus poser entre Rock Progressif acidulé et Pop Rock sur vitaminé à l’instar de la langoureuse power ballade « House Of Control »  qui finit en apothéose symphonique. Comme sur les deux efforts précédant les parties et sonoritéss Indus / Electro Metal n’ont pas été mises de côté et je peux vous dire qu’elles sont même très présentes sur quasi totalité de l’album ! J’ai particulièrement adoré le morceau qui clôture l’album « Need » qui ravira les adorateurs du Fear Factory (période Obsolet / Demanufacture) ou de Strapping Young Lad et son City. 

En effet Shining me fait toujours autant penser à des trucs Metal Industriel comme White Zombies ou Ministry qui auraient fusionné leur musique au Jazz et au Rock Progressif. International Blackjazz Society sonne comme un très bon mixe des deux albums précédents puisque il arbore autant la complexité du Jazz Metal chaotique de Blackjazz que des formats plus directs  presque Pop et Metal Indus / electro très présent sur One One One. Un album génial et qui malgré sa folie peut convenir à un publique très large à l’instar des dernières productions de leurs compatriotes de  Leprous (ma chronique ici). Décidément le Metal norvégien se porte effectivement très bien et International Blackjazz Society en est une nouvelle preuve flagrante ! A suivre de très près la tournée européenne en soutient de ce nouvel album que le groupe a annoncé récemment car cela risque d’être assez spectaculaire quand on connait la renommé de Shining en concert qui réussit toujours a retranscrire le chaos et l’efficacité de ses compositions sur scène !

FalculA (8,5/10)


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Spinefarm Records – Replica / 2015 (16 octobre) 
Tracklist (38:20) : 01. Admittance 02. The Last Stand 03. Burn It All 04. Last Day 05. Thousand Eyes 06. House Of Warship 07. House Of Control 08. Church Of Endurance 09. Need.

Puisque aucun streaming n'est encore dispo vu que l'lbum sort le 16 Octobre e vous mets ici un clip de la période One One One : 

C R O W N – Natron

C’est avec un réel plaisir que j’ai appris il y a quelques mois le retour de C R O W N le projet (initialement un duo) formé par Stephane Azam et Pascal Guth tous deux ex-Hollow Corp. une formation de Colmar œuvrant dans un mixe de Sludge Thrash Death Metal qui était elle-même une émanation de Coverage un groupe mixant Postcore et Death Metal dans laquelle on retrouvait également Stéphane. Quand je dis un réel plaisir, je ne fais pas semblant ou un genre de politesse !  J’ai vraiment été passionné dans le courant de l’année 2013  lorsque j’ai découvert en fouinant sur le Bandcamp de leur label Candlelight Records l’univers de C R O W N avec leur premier album l’excellent Psychurgy. Cet album faisait suite à un premier EP The One étant sorti un an auparavant en 2012 et dans la même année d’un split Ep C R O W N vs STValley. STValley n’est autre que le projet solo Néo Folk Electro & Ritual de Stephane Azam. Je vous encourage à aller écouter tout le travail de C R O W N qui est entièrement disponible en streaming sur le Bandcamp de la formation ici. C R O W N s’est récemment renforcé puisque il est devenu un trio franco-suisse depuis 2014 qui a vu l’arrivée au sein de la formation du vocaliste et guitariste Frederyk Rotter qui est également membre de Zatokrev.

 

C’est assez difficile de décrire le genre musical pratiqué par C R O W N puisque dès leur Ep The One il consiste à mixer divers courants et éléments comme la musique Industiel et Ambient, le Post Rock / Shoegaze, la Newwave/ Coldwave des 80s ainsi que le Metal  Extrême puisque on y retrouve beaucoup de bases Black Metal, Sludge / Postcore et Doom. Le premier contact avec Natron leur dernière réalisation sortie et disponible via Candlelight Records depuis le 14 Août, s’avère très agréable puisque il nous dévoile un artwork très soigné  entre esthétique moderne et sophistiquée et paganisme ancestral. Le travail de Maks.L Pathologikal (site ici)  est vraiment sublime et nous en met d’emblée plein les mirettes !

 

J’ai aussi remarqué en zyeutant brièvement sur la tracklist de Natron avant de l’insérer dans le lecteur qu’elle s’était allégée avec une durée un peu plus courte et moins de plages que celle de Psychurgy. En effet à la première écoute on récent une certaine épure des compositions par rapport à l’album précédent et une certaine optimisation ou fulgurance en découle. Tout est plus efficace et ramassé au sein de mêmes compositions ! Attention ! Je ne dénigre pas Psychurgy hein !? J’avais en 2013 classé cet album dans mon top 15 en fin d’année et je l’écoute en l’appréciant toujours autant. Je dis juste que j’ai ressenti une approche différente dans la mise en œuvre des compositions de Natron. Comme sur l’album précédant C R O W N use toujours autant avec science de Down-tempo implacables comme sur « Serpents », « The Words You Speak Are Not Your Own »  mais c’est vrai  sur beaucoup de passages de l’album.

 

Il agit de manière mécanique et ressemble un peu à une sorte de version ultra lente et tyrannique de la musique de Godflesh (ou Jesu l’autre projet de Justin Broadrick plus éthéré). Comme s’était également le cas sur Psychurgy on retrouve des compositions qui usent de saillies typiquement Black Metal. Le titre  « Wings Beating over Heaven » en est une parfaite illustration avec ses hurlements hystériques, ses blastbeats ainsi que ses lignes de guitares atmosphériques. J’ai adoré la rupture à  2 :20 est son break très Colwave et Industrial ! C’est une pure merveille ce morceau aux contrastes saisissants !

 

A d’autres moments C R O W N nous montre une facette tout aussi séduisante de sa musique où il œuvre à la lisière de la bonne Pop aux couleurs Newwave 80s. C’est saisissant et rondement mené sur « Fossils »  ou « Flames » et il m’a un peu fait penser à ce que fait un groupe comme Leprous sur sa dernière réalisation (ma chronique ici). J’ai vraiment adoré ce côté lumineux et intimiste de C R O W N autant que son côté implacable à la brutalité granitique ! En ce sens le travail d’arrangements est assez exceptionnel tout comme la production de l’album qui a été enregistré comme c’était le cas auparavant par  Stephane Azam lui-même au  Gartbaum Studio. Par contre une chose nouvelle c’est David Husser qui s’est chargé du mixage au Temple Studio et le mastering a été l’œuvre de Adam Bastard au Warmer Mastering.

 

A l’arrivée avec Natron on obtient une nouvelle fois un très bel objet doublé d’un excellent album d’un étrange mais saisissant crossover de styles aussi divers que le Sludge, le Postcore, le Black Metal, Le Doom Metal, le Metal Industriel, l’Ambient Industriel, la Newwave et le Post Rock. Un album que j’attendais avec impatience et qui ne m’a pas déçu ! Comme en 2013 on retrouvera C R O W N dans mon top en fin d’année ! Tenez-vous le pour dit !

 

FalculA (9,5/10)


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Candlelight Records / 2015
Tracklist (49:08) : 01. Serpents 02. The Words You Speak Are Not Your Own 03. Wings Beating over Heaven 04. Fossils 05. Apnea 06. Tension of Duality 07. Flames

Öxxö Xööx – Nämïdäë

Je me rappelle, il y a de cela quatre ans maintenant, du choc qu’a été pour moi la découverte puis la totale immersion dans la musique de Öxxö Xööx avec leur premier opus Rëvëürt. Je me souviens qu’avant même de me plonger dans son écoute j’avais été fortement interpellé par l’orthographe du nom de cette formation ainsi que du titre du dit opus qui m’avaient fait penser à l’univers de Magma. Je ne m’étais point trompé ! Il faut dire que le fait de retrouver Igorrr (dont notre Mr Brute Force a fait plusieurs chroniques de son projet solo Hallelujah ici et Maigre ici) et son acolyte au sein de Igorrr et Whourkr le dénommé Laurent Lunoir alias Öxxö Xööx que l’ont retrouve aussi dans Rïcïnn le projet de Laure Le Prunenec qui assure les vocaux féminins sur Rëvëürt et Nämïdäë ainsi qu’au sein de Corpo-Mente (formation plus que recommandable dont je vous mets le Facebook Officiel ici), m’avait rendu très curieux !

 

Imaginez un peu l’univers de Magma (comme lui Öxxö Xööx a créé son propre langage et utilise le même genre de locution et vocalises) percutant le Metal Gothic, le Funeral Doom ainsi que les musiques Electro / Industriel et symphonique ou néoclassique ! Öxxö Xööx est tout ça et bien plus même ! Comme je le dis plus haut Rëvëürt avait marqué mon année 2011 et depuis je cite d’ailleurs souvent ce groupe (que ce soit via forum ou réseau sociaux) je les ai même énormément passé dans mon émission de radio sur Radio Kaos Caribou (qui n’est plus d’actualité, je le dis au passage) ainsi que lors de chroniques ici même (la plus récente étant celle de Valborg ici). Bref je suis devenu très friand de la musique du groupe et attendais ce deuxième album Nämïdäë de pied ferme ! Il est sorti en CD, version digitale et vinyle  au mois de Mars sur le label finlandais Blood Music (Facebook ici) dont je vous ai déjà parlé lors de ma chronique du dernier album de Lychgate (chronique ici) et c’est donc avec un peu de retards que je me décide à vous causer de cet album. Mieux vaut tard que jamais comme on dit !

 

On peut remarquer que le line-up s’est étoffé puisque Isarnos qui est aussi l’actuel batteur de Wormfood a rejoint la formation et pris en charge la batterie et les percussions. Concernant le son qui est une nouvelle fois l’ouvrage de Igorrr, je l’ai  trouvé plus organique et affuté avec énormément de rondeurs et de reliefs là où il avait tendance à être trop clinique sur Rëvëürt. C’était d’ailleurs à mon sens la seule faiblesse dans la musique du groupe. En ce sens Öxxö Xööx  a énormément gagné en lisibilité et envergure sonore. Je ne vais pas m’amuser à décortiquer la musique de Öxxö Xööx morceau par morceau mais sachez que tout est optimal sur Nämïdäë. Öxxö Xööx se montre tout aussi exubérant, contemplatif et évolutif dans l’approche de ses pièces orchestrales que sur son premier album.

 

Les parties Metal sont vraiment bien plus léchées aussi et vous aurez droit à une multitude de solo Heavy Metal et autres leads guitares ou arpèges de guitares acoustiques tout du long de Nämïdäë. Comme c’était également le cas sur Rëvëürt, Nämïdäë nous montre toujours d’abondantes alternances up tempo et down tempo ainsi que d’ambiances funèbres et lumineuses. J’insiste sur le caractère Néoclassique, Symphonique  et Baroque de Öxxö Xööx qui une fois de plus use de grandes orgues, de clavecins, d’ensembles de cordes et de choeurs d'opéra. Le tout reste barré mais très séduisant et on pourrait qualifier le style pratiqué de Doom Metal Avant-gardiste et expérimental.

 

Öxxö Xööx est vraiment un groupe à part et passionnant ! Sa musique s’adresse aux plus raffinés et esthètes d’entrevous mais elle devrait aussi parler au Doomster lambda et aux férus de Magma ou à des personnes ayant accrochés aux univers musicaux de Corpo-Mente, Igorrr et Liturgy of Decay. Je vous recommande grandement Öxxö Xööx ! Faites-moi confiance et jetez vous dans ce nouveau et étonnant vortex sonore entre modernisme, neoclassicisme et tradition Metal nommé Nämïdäë ! Vous ne le regretterez pas ! Je me porte garant !

 

FalculA (8,5/10)


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Bandcamp Officiel où Rëvëürt & Nämïdäë sont en full streaming !


Bood Music / 2015 
Tracklist (01:14:46) : 01. Därkäë 02. LMDLM 03. Ländäë 04. Dä Ï Lün 05. Lör 06. Lücï 07. Äbÿm 08. Dälëïth.