Depuis toujours j’ai préféré me plonger dans un album complet pour ce qui est de découvrir l’univers musical d’artistes ou de groupes et n’ai jamais été grand fan de best of ou autres compilations. Il est vrai qu’à une certaine période antérieur au net (je parle des 90s et du début des 2000s), ces objets pouvaient avoir un réel intérêt mais à présent avec le streaming et les plateformes de partage en ligne de type Youtube ces supports sont devenus complètement désuètes et inappropriés. En pleine crise du disque c’est à se demander pourquoi les labels les utilisent encore ! J’ai bien ma petite idée à ce sujet mais on va dire que je ne fais rien que critiquer et fait du mauvais esprit. En gros ma pensée : certains labels abusent et nous prennent vraiment pour des vaches à lait !
Les Nashville Pussy et leur Hard Rock sur vitaminé piochant tant dans les répertoires de AC/DC ou de Motörhead que dans un répertoire Southern Rock, ne sont plus à présenter ! 17 années se sont écoulées depuis leur superbe premier opus Let Them Eat Pussy (1998) dont je suis toujours friand et qui avait bien émoustillé les planètes Hard Rock et Metal d’alors !
Sachez que ce Ten Years Of Pussy est un simple Best Of se concentrant uniquement sur la période du groupe de 2005 à 2014 qui est également la période où le groupe a sorti ses réalisations par le biais de Steamhammer / SPV. Les plus observateurs d’entre vous savent que Nashville Pussy est doté d’un premier Best Of le dénommé Dirty sorti lui par Axe Killer Records en 2005 et qui faisait malheureusement l’impasse sur le premier album se focalisant sur les deux suivants. Certainement une histoire de droit vu que Let Them Eat Pussy était sorti via Mercury Records.
Ten Years Of Pussy est une rétrospective de ces dix dernières années au sein de l’écurie Steamhammer / SPV et se compose de deux cds, le premier étant le Best Of à proprement parlé alors que le second regroupe six titres live datant de 2009 et capté au Rock City de Nottingham. C’est à la rigueur le seul intérêt de cet objet en fait ! Vous aurez même droit à une reprise d’Ike & Tina Turner jouée en compagnie du guitariste de Supersucker Ron Heathman. Bref la partie live est la plus intéressante !
Qui apprécie la musique des Nashville Pussy ne pourra qu’adhérer à ce Best Of car on retrouve l’énergie et l’efficacité dont nos américains sont coutumiers. Si vous êtes comme moi et que vous les avez perdus de vue depuis un certain temps (depuis le deuxième album en ce qui me concerne) vous serez sans doute heureux de retrouver la musique de cette formation. Après comme je le dis en introduction, je préfère les albums au best of et ne recommande pas ce Ten Years Of Pussy aux personnes souhaitant découvrir la musique du groupe. Je leurs recommanderai plutôt d’aller voir du côté du début de la discographie du groupe (les trois premiers albums) ! Une sortie anecdotique donc !
FalculA 6,5/10 (pour le best of) 8/10 (pour la partie live)
Steamhammer – SPV / 2015
Tracklist CD 1 – Best of : 1. Come On Come On 2. Rub It To Death 3. I'm So High
(with Danko Jones) 4. Going Down Swinging 5. Before The Drugs Wear Off 6. Hate And Whisky 7. The South`s To Fat To Rise Again 8. Pussy Time 9. Til The Meat Falls Of The Bone 10. Pillbilly 11. Why Why Why 12. Up The Dosage 13. Lazy Jesus(with Lemmy) 14. Ain't Your Business 15. Good Night For A Heart Attack 16. Stone Cold Down.
Tracklist CD 2 – Bonus “Live in Nottingham” : 1. One Way Down 2. Nutbush City Limits (Ike&Tina Turner cover with Ron Heathman) 3. Struttin' Cock 4. Late Great USA 5. Go Motherfucker Go 6. You're Goin' Down.
Le hasard fait bien les choses, comme on dit couramment ! Pourquoi commencer cette chronique de Pale Chalice de la sorte ? Tout simplement parce que je ne connaissais absolument pas cette formation avant de m’attaquer à la rédaction de la chronique de Valis le premier effort de Mastery (ma chronique ici). C’est en effectuent des recherches sur le net à propos de ce dernier que j’ai découvert leur musique ! Et quelle musique !!!
En effet les deux formations en plus d’avoir partagé le même label The Flenser (facebook ici), Pale Chalice a rejoint les rangs de Gilead Media (facebook ici) pour cet opus, ils se partagent aussi le vocaliste / bassiste Steve Peacock a.k.a Ephemeral Domignostika. En activité depuis 2008 Negate the Infinite and Miraculous n’est que le premier album du groupe qui a tout de même sorti un EP Afflicting the Dichotomy of Trepid Creation (2011). Le groupe indique qu’il lui a fallu quatre années pour enfanter de cet album. Il a bien fait de prendre tout ce temps ! Cet album est disponible depuis le mois de Juin.
Tout d’abords la production de Zack Ohren du studio Castle Ultimate Productions à Oakland ainsi que le mastering de Adam Tucker au Signaturetone Recording sont superbes ! Quel joli rendu tout en rondeurs et profondeurs avec une mention spéciale pour la basse / batterie qui comme nous allons le voir et un élément moteur de la mécanique de Pale Chalice.
Pale Chalice nous propose un Black Metal volubile et progressif avec un riffing tantôt moderne tantôt dans une veine Black Metal historique. On peut dire qu’il évolue à ce titre dans la pure tradition des groupes de la scène américaine comme Woe, Bastard Sapling et tant d’autres. Excepté la première plage « Through Vexed Veil » ramassée sur ses 3 minutes (les autres compositions s’étalant sur 5 à 8 minutes) et qui est une sorte de marche mid tempo visant à planter le décor et à introduire le tonitruant second titre « Shaking Nerves And Vacuous Spheres ». Sur ce morceaux mais c’est aussi vrai sur d’autres passages de l’album comme sur le génial « Weltering Depths Of The Carrion Wave » , Pale Chalice m’a évoqué un groupe des 90s les finnois de …and Oceans (actuel Festerday). C’est assez difficile à expliquer pour quelles raisons mais je pense que c’est dû à une certaine explosivité qu’ont les deux groupes ainsi que le fait qu’ils affectionnent certains riffing Folk (comme Impaled Nazarene d’ailleurs) dans leur Black Metal.
Il y a aussi le timbre de voix et la locution de Ephemeral Domignostika notamment certains de ses cris hystériques qui me rappellent ceux de ce punk de Kena Strömsholm (…and Oceans) et parachèvent cette évocation qui sur « Bent By Carapace Chain » est vraiment frappante ! Mon rapprochement parlera certainement à peu d’entre vous mais je suis certain que parmi les anciens ça attisera les curiosités ! Tous les morceaux de l’album sont très bons et s’articulent sur cette colonne vertébrale très dynamique remarquablement tenue par le duo basse / batterie et où viennent fourmiller tout un tas de petites innovations guitaristiques.
A l’arrivée on obtient un excellent album de Black Metal rythmiquement varié mais très charpenté et rempli de plans fatals et ultimes ! Je remercie Pale Chalice car son Negate the Infinite and Miraculous a fait vibrer ma corde nostalgique et m’a tout simplement fait passer un agréable moment à heabanguer comme un troll !
Comme quoi en cherchant un peu on peut trouver des choses tout à fait surprenante ! Imaginez un peu plus Raw, Oldschool mais Avantgardiste et chaotique que nos frenchies de Deathspell Omega ! Mais oui ! J’ai trouvé une perle du genre ! Ca s’appelle Mastery et ça nous vient des USA, de Californie plus précisément ! Je pense bien pouvoir postuler à plusieurs palmarès avec la découverte de cette abrupte bestiole ! Vous allez voir… Tout d’abords Mastery est l’œuvre d’un seul homme, d’aucuns diront cerveau malade, moi je parlerai plutôt de dingue génie machiavélique ! Ephemeral Domignostika, Steve Peacock de son vrai nom, est également le bassiste chanteur de l’excellent Pale Chalis qui nous a également offert récemment une belle réussite dans une veine bien plus civilisée avec son Black Metal volubile et chaleureux (ma chronique ici).
En activité depuis 2005 Valis est sorti en Février dernier et fait suite à une série de démos et de split albums, c’est donc le réel premier effort longue durée du projet Mastery. Déjà l’artwork est vraiment classieux et moderne tout en étant sournois puisque ne laissant nullement transparaître les malfaisantes intentions de Mr Steve Peocock ! En effet le géniteur se targue de pratiquer du Free Jazz Black Metal avec plus de 100 riffs par composition. Je peux vous dire qu’il ne s’agit aucunement d’une publicité mensongère et que le monsieur dit vrai ! Toutes personnes ne supportant pas l’extrême brutalité et la cacophonie peuvent immédiatement laisser tomber dès à présent cette chronique car hormis deux courtes plages Ambient de transition « A.S.H.V.E.S.S.E.L. » et « I.L.K.S.E.E.K.E.R » les trois longues compositions de Valis leurs seront insurmontables !
Votre serviteur lui à adoré et s’est éclaté les cages à miel jusqu’à en saigner ! Il faut dire que l’album commence très fort avec « V.A.L.I.S.V.E.S.S.E.L. » et ses 17 minutes 53 secondes au compteur ! Mastoc et hyper bourrin avec un bouillonnement des riffs Black Metal, du blastbeat aux ruptures et breaks qui feraient passer le Mathcore pour de la Pop ainsi qu’une voix Black sentant le soufre en rappelant celle du old Immortal. D’ailleurs certaines attaques rythmique et riffs rappellent furieusement ce que faisait Immortal sur un album comme Battles In The North et ça tabasse comme ça durant six minutes de rang avant de tomber dans un break improbable avec un arpège de guitare acoustique contrastant avec les minutes précédentes puis ça repart comme en quarante avant de sombrer sur des mid tempos avec des riffing plus massifs proches d’un mix Black Metal / Postcore et ça repart ainsi de suite jusqu’à la fin avec toujours plus de dissonances et d’acidités comme si l’auteur voulait nous faire suffoquer.
J’ai aussi adoré les deux autres morceaux de l’album. L’hystérique à flux tendu « L.O.R.E.S.E.E.K.E.R » avec ses riffs tournoyant accompagné de sa cohorte de blastbeats impressionnants et sa fin dissonante à souhait. De même que le bouquet final de 12 minutes de « S.T.A.R.S.E.E.K.E.R. » qui parachève de vous faire saigner les oreilles et de vous donne le tournis jusqu’à la nausée ! Pour ma part c’est pareil à un tour de grand 8 : une fois fini j’en redemande !
En termes d’avant-gardisme et de violence je pense qu’on tient avec Mastery la crème de la crème ! Un prétendant qui va être dur de détrôner ! Ça se passe comme ça avec Mastery : il vous faudra aimer souffrir pour pouvoir sentir toute la puissance d’un atroce mais au combien sublime fucking blitzkrieg Black Metal ultra noisy et expérimental ! Moi j’achète !