« N’ayez pas peur, il ne vous fera pas de mal… Vous ressentirez un frisson d’horreur et pourtant ce n’est pas un film d’épouvante… Vous ressentirez toute la chaleur de l’amour et pourtant ce n’est pas une histoire d’amour… C’est l’histoire authentique, bouleversante d’un monstre… ». Voici le terrible et monstrueux Abyssal ! Difficile de faire plus obscur et anonyme que ce projet anglais vu que le groupe ne fait pas de concerts ni ne donne d’interviews et ne laisse encore moins filtrer d’informations quant à la composition de son line-up. Cette attitude anti-système n’est pas pour me déplaire d’ailleurs ! Elle aurait même tendance à exercer une grosse attraction sur moi !
Abyssal a portant déjà réalisé deux albums en totale auto-production et toujours disponibles en écoute intégrale et en libre téléchargement via Bandcamp ici (ou en CDR à qui en faisait la demande directement au groupe) : Denouement (2012) et Novit Enim Dominus Qui Sunt Eius (2013). Le Black / Death / Doom Metal barré et avant-gardiste des deux premiers opus bénéficie d’une sacrée bonne réputation dans la scène indépendante ! Dans la mouvance de groupes comme Portal, Antediluvian, Grave Miasma ou Mitochondrion mais avec certaines accroches Doom Extrême comme Evoken ou Disma (swe). Abyssal a déjà bien assommé son monde avec seulement deux productions !
D’ailleurs Novit Enim Dominus Qui Sunt Eius a même été édité par la suite en format CD digipack par Profound Lore Records (je crois que cette version est épuisée), Exitium Productions s’étant chargé de le sortir en cassette audio et Iron Bonehead Productions ayant pris en charge la version Vinyle. Abyssal nous revient en cet été 2015 avec un Antikatastaseis toujours aussi intriguant, profond, exubérant et tout simplement monumental avec un habillage sonore dans sa production ultime à l’instar de ses deux précédents efforts. Sur cette dernière réalisation il continue son évolution amorcée sur Novit Enim Dominus Qui Sunt Eius à savoir donner encore plus d’amplitude à sa musique déjà complexe, violente et barrée. Pour ce faire Abyssal use à présent de forts contrastes aux seins de ses compositions qui demeurent le plus souvent de longues pièces musicales.
Dès l’entame du premier titre « I Am The Alpha And The Omega » on comprend que le groupe ne s’est pas résigné à laisser tomber ce Black / Death Metal psychotique et ultra barré comme Portal nous l’a enseigné mais Abyssal lui fait prendre des tournures très Atmosphériques et se complait à élaborer des édifices hauts perchés afin de les faire s’effondrer vers les profondeurs abyssales d’un Doom Metal Extrême. On n’est pas non plus à l’abri de tournures Ambient et Rituel Music comme sur le tribal et occulte « The Cornucopian » et sa délicieuse ambiance païenne qui se mute en un Black Death ultra Technique et brutal entrecoupé de lignes Atmosphériques bouleversantes. Contraste toujours sur « Telomeric Erosion » autant destructeur et chaotique qu’aérien au lyrisme poignant.
L’album regorge de moments fort et haut en couleurs comme la majestueuse montagne bordée d’arides déserts que représente « Veil Of Transcendence » et son piano néoclassique improbable ou « Delere Auctorem Rerum Ut Universum Infinitum Noscas » et son Shoegazing flirtant avec le Drone donnant la réplique à un Doom Death dévastateur.
Tout est sublime et confine à la contemplation d’une violente trance sur cet Antikatastaseis ! C’est sans conteste pour moi jusqu’à présent le meilleur album Metal de l’année toutes catégories confondus ! Profound Lore Records a encore frappé très fort ! Que dire de plus ? Il ne reste qu’à applaudir ce chef d’œuvre !
Profound Lore Records / 2015
Tracklist (58:20) : 01. I Am The Alpha And The Omega 02. The Cornucopian 03. Veil Of Transcendence 04. Telomeric Erosion 05. A Casual Landscape 06. Chrysalis 07. Delere Auctorem Rerum Ut Universum Infinitum Noscas.
Livhzuena est une jeune formation bretonne de Thrash / Death Metal Progressif et Atmosphérique dont j’ai découvert la musique avec son premier EP (2013) par l’intermédiaire des musiciens de Grorr (ma chronique ici) lors d'échanges dans le cadre de la préparation d’une interview. Si je me souviens bien les deux formations avaient partagé l’affiche lors d’un concert. Ce premier EP 2 titres (on retrouve les morceaux « Wave The Banner » et « Mars » sur le dernier album) m’avait interpelé par sa qualité au niveau de la production du son ainsi que la dextérité musicale présentée par tous les musiciens : le tout pour un rendu très carré assez bluffant ! Je m’étais alors promis de traiter Livhzuena lorsqu’ils nous présenteraient un effort plus conséquent. C’est chose faite depuis le 22 Mai dernier et je ne fus aucunement surpris que ce premier album sorte au final en partenariat avec Klonosphere et Season Of Mist pour la distribution.
Comme à mon habitude lorsque c’est le cas, je vais souligner et féliciter l’excellent travail de production ! C’était déjà le cas pour leur EP Livhzuena a donc rempilé pour ce Dark Mirror Neurons avec le studio Slab Sound de Lorient et il a très bien fait ! La prise de son ainsi que le mixe final s’avèrent taillés sur mesures pour les compositions progressives et atmosphériques mais bien rentre dedans du groupe. Chaque instrument est à sa place au sein d’une production moderne mais très organique. Elle réussis pleinement à mettre en valeurs les qualités de la musique à savoir sa progressivité et une certaine emphase atmosphérique et mélodique ainsi que l’aspect plus brutal du Metal de Livhzuena qui reste sa colonne vertébrale.
En effet, malgré quelques légers désagréments propres à toutes premières réalisations, Livhzuena en impose réellement tout du long des 7 titres qui composent Dark Mirror Neurons. Ces jeune gens ont une puissance de frappe impressionnante dont peu de formations peuvent se targuer d’avoir dès un premier effort ! Quand je parle de « légers désagréments » je pense notamment à certaines influences encore trop visibles tels que Gojira comme sur l’intro de « Quantic Quake Monster » qui fait immédiatement penser à The Link ou comme sur le chorus de « Void » qui fait beaucoup trop penser à certains plans de Mastodon ainsi qu’à certains éparpillements stylistiques due à la fougue de la jeunesse et à la volonté de nous en foutre plein les oreilles.
Mais tout ceci est vite balayé par le groove et l’efficacité qui ressort de manière générale de leurs compositions ainsi qu’une mélodicité très prenante. J’ai adoré le très intense et nuancé « Shadows and Matter » avec ces rythmiques puissantes et ses leads mélodiques accompagnées de légères nappes atmosphériques. Tout est taillé au millimètre sur ce morceau, rien n’est superflu et je peux vous dire tranquillement que l’élève Livhzuena est presque en passe de détrôner le maître Gojira sur ce titre ! J’ai aussi beaucoup apprécié la construction et l’enchaînement des titres de l’album qui illustre bien le concept sur notre place au sein de ce vaste univers. Mention spécial aussi pour les deux dernier titres de l’album « Void » (malgré le petit reproche que j’ai mentionné plus haut) et l’envoutant « Dark Mirror Neurons » avec son atmosphère spatiale, ses guitares folks du meilleur effet et sa basse gonflée à l’hélium.
Un très bon premier essai tout de même qui se montre colossal, intense et évolutif à la fois ! Livhzuena vient gonfler les rangs de ces jeunes groupes de Metal Moderne talentueux m’ayant fortement marqué avec leurs premiers albums tels que Malkavian (chronique ici) Soundcrawler (chronique ici) ou Beyond The Styx (chronique ici). Si le groupe ne se disperse pas à l’avenir et reste bien compact en réussissant à faire cohabiter tous les éléments de sa musique au sein de leurs futurs morceaux en gardant sa puissance de frappe, son groove et sa progressivité de même que ce côté atmosphérique : je suis certain que Livhzuena fera très très mal ! Je prends les paris !
FalculA n’en peut plus de saliver ! Il faut dire que comme beaucoup de Holymaniac ( nom que l'on donnait aux fondamentalistes du label français Holy Records r.i.p un grand activiste du Metal Extrême des 90s et qui a stopé son activité de production pour devenir EMP) Il attend le retour de cette formation depuis très longtemps. En effet la formation greco-roumaine On Thorns I Lay après plus de dix années de silence a dévoilé via son Facebook Officiel la sortie prochaine de son nouvel album.
A l’heure qu’il est encore rien n’a filtré sur l’artwork ou la tracklist de l’album mais la formation a mis en ligne sur youtube une vidéo du titre Eternal Silence qui figurera sur ce prochain disque et qui devrait paraitre via le label grec Sleaszy Rider Records. Affaire à suivre car on dirait bien à l’écoute de ce morceau que On Thorns I Lay revient à ses premiers amours à savoir le Doom Death Metal !