Vous vous souvenez de Unearthly Trance ? Une carrière de dix ans, 5 albums, du sludge-doom collant comme une terre grasse sur la pelle d’un fossoyeur. On les croyait à la retraite. Que nenni. Flanqués désormais de Stephan Flam des death-doomsteurs de Winter et de Tim Bagshaw (ex-Electric Wizard, ex-Ramesses, excusez du peu), les revoilà avec Serpentine Path, un projet tout neuf dont le premier album éponyme vient de sortir chez Relapse Records… et ils ne comptent pas vraiment faire dans la dentelle, ces braves gens.
Au vu de leur CV et de leur passif, le genre proposé ne surprendra personne. On reste dans le gras, le lourd, le vindicatif, Electric Wizard copulant sans vergogne avec Winter, voire même Asphyx sur certains passages que n’auraient pas renié la bande à Van Drunen. Et cette voix, ha, ce chant, bordel, à des lieues des plaintes de Jus Oborn, bien plus rugueux, plus menaçant, et ce constat s’applique aussi à la production, plus grésillante, plus sale, un peu à l’instar d’un Dopethrone, par exemple.
Pour un premier album, Serpentine Path cogne fort et devrait ravir les fans du genre. Amateurs de rythmiques lentes, de haine dégoulinante et de riffs en plomb fondu, vous y trouverez votre compte…
Jäkelunge (7,5/10)
Relapse Records – 2012
Tracklist (41:59) 1. Arrows 2. Crotalus Horridus Horridus 3. Bats Amongst Heathens 4. Beyond the Dawn of Time 5. Obsoletion 6. Aphelion 7. Compendium of Suffering 8. Only A Monolith Remains
J’ai parfois la désagréable impression qu’on se fout quand même légèrement de notre gueule, et cette sensation m’accompagne depuis la première écoute du premier album de Grand Supreme Blood Court, un « nouveau » projet de Death batave composé d’ex-membres d’Asphyx, de membres actuels d’Asphyx et d’un membre de Hail Of Bullets, side-project de Martin Van Drunen (qui officie dans… Asphyx). En gros, nous avons devant nous une brochette d’artistes ayant été, tôt ou tard, en contact avec Asphyx. Et ils font du Death ensemble. Probabilités d’avoir un album aux sonorités très asphyxiennes ? À votre avis ?
Le goregrind est un genre risqué. Sur le papier, tout porte à croire que ce style est à la portée du premier venu : guitares accordées très bas, basse vrombissante, des samples dégueu ou rigolos, voix pitchée et artwork à gerber. Rien de particulièrement technique ni compliqué, en somme, le genre de projet qui se monte en une soirée arrosée entre potes et, quelques mois plus tard, on foule les planches de l’Obscene Extreme.