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Cryptopsy – The Best Of Us Bleed

Voilà une bien belle coïncidence : alors que le groupe vient de nous proposer un nouvel album en autoproduction, voilà que Century Media Records nous sort un best of retraçant la carrière des Canadiens, à grands renforts de live, de versions en répèt’, d’une reprise et de trois inédits (écrits en partie par Youri, entre-temps ex-membre du groupe). Difficile de dire si ce n’est qu’un pur hasard du calendrier ou une volonté de profiter de la sortie récente d’un nouvel effort, mais là n’est pas la question. Il est plutôt préférable de se poser la question de la pertinence d’un tel best of, et la réponse n’est pas des plus positives.

Les inédits, ainsi, ne frappent pas particulièrement par leur efficacité. Certes, ils sont bons, mais cela sent presque la chute de studio de l’album éponyme sorti il y a un mois. À ce niveau, donc, il est préférable d’investir ses billes dans le nouvel album dont la force de frappe est supérieure. Passons ensuite sur la pâle reprise de SYL (n’est pas Devin qui veut…) pour nous intéresser au best of à proprement parler. Qui dit best of, dit « meilleurs morceaux », et là, j’ai le sourcil droit en hausse. « Worship Your Demons » ? « The Headsmen » ? « The Pestilence… » ? Le choix des compos des derniers albums laisse clairement à désirer, et ce n’est qu’en enfournant le disque 2 dans le mange-disques que l’on retrouve enfin le Cryptopsy que l’on aime, « Slit Your Guts », « Defenestration » et autres « Abigor » (même si un petit « Open Face Surgery » n’aurait pas été de refus, quitte à faire vraiment dans le best of et histoire d’éjecter un morceau plus récent).

Et le live ? Là, difficile de faire la fine bouche, j’avoue. En sept morceaux, on en prend plein les cages à miel, le son est plutôt bon (même si la batterie est trop en avant et empiète allègrement sur les autres instruments) et la setlist correcte. C’est peut-être même d’ailleurs le seul mérite de cette sortie (les versions rehearsal étant anecdotiques) : un petit live, 7 morceaux expédiés avec envie et énergie, le genre de live à mettre en bonus d’un album à part entière.

À qui s’adresse cette sortie ? Aux fans ? Mis à part le live et trois maigres inédits, cette compil’ n’a rien à leur apporter. Les personnes désireuses de découvrir Cryptopsy ? Au vu du choix des morceaux du best of, difficile de dire s’ils pourront vraiment se faire une idée pertinente du groupe, et j’aurais plutôt envie de les encourager à mettre la main sur les premiers efforts du groupe. Qui pourrait bien vouloir cette compilation ? Pas moi, en tout cas.

Jäkelunge (3/10)

Site officiel www.cryptopsy.ca
Myspace officiel www.myspace.com/cryptopsy

Century Media Records – 2012
Tracklist
Disque 1 1. Boden 2. A Graceful Demise  3. Holodomor 4. Oh My Fucking God 5. Worship Your Demons 6. Silence The Tyrants 7. The Headsmen 8. Carrionshine 9. The Pestilence That Walketh In Darkness (Psalm 91: 5-8) 10. Endless Cemetery 11. We Bleed 12. Soar And Envision Sore Vision 13. Voice Of Unreason 14. Cold Hate, Warm Blood 15. White Worms 16. Emaciate
Disque 2 1. Phobophile 2. Slit Your Guts 3. Crown Of Horns 4. Defenestration 5. Abigor 6. Open Face Surgery (live) 7. Graves Of The Fathers / Drum Solo (live) 8. Shroud (live) 9. Born Headless (live) 10. Slit Your Guts (live) 11. Cold Hate, Warm Blood (live) 12. We Bleed (live) 13. White Worms (rehearsal) 14. Loathe (rehearsal) 15. Depths You've Fallen (rehearsal) 16. Cold Hate, Warm Blood (rehearsal)

 

On connaît tous Lord Worm, son histoire, sa carrière au sein de Cryptopsy. Certains apprécient son timbre, d’autres y sont allergiques, mais il ne laisse personne indifférent. Et quand il a quitté Cryptopsy, il a laissé un vide que le groupe aura eu du mal à combler. Dès lors, le retour de Monsieur Ver dans un nouveau combo suscite un certain intérêt, une certaine curiosité. Lord Worm nous gratifiera-t-il à nouveau de ces vocalises si caractéristiques ? Le Black Metal lui convient-il ? Les comparaisons avec Aborym et Anaal Nathrakh sont-elles justifiées ? Autant de questions auxquelles je m’efforcerai de répondre ici.
 
Niveau chant, la douche risque d’être bien froide : Lord Worm se la joue presque « Dani Filth robotique ». Aigu, retravaillé au possible, son chant est affreusement monotone et artificiel. Lui qui nous avait habitué à un registre plus varié et si particulier, il tombe ici bien bas. Avec suffisamment d’effets sur la voix, n’importe quel pelé aurait pu convenir pour s’égosiller dans le micro. 
 
Et la musique ? Les comparaisons avec des cadors tels qu’Aborym ou Anaal Nathrakh sont bien flatteuses, je le crains. À aucun moment Unrelenting Fucking Hatred ne peut, selon moi, soutenir la comparaison avec ces combos. Certes, l’ensemble n’est pas mauvais, mais il devient vite lassant. Que ce soit le son de la guitare, la batterie (qui ne brille pas par son originalité) ou le chant (comme je l’évoquais ci-dessus), l’impression dominante est celle de la répétition, de la monotonie, et parvenir à véritablement discerner certains passages marquants est tout bonnement impossible : c’est plat. À un niveau assez élevé, certes, mais plat. Comme l’aurait dit feu Patate : « Un peu comme un alpage à 1500 mètres d’altitude, quoi. Manque plus que les moutons ».
 
Rage Nucléaire ? Tout au plus un pétard mouillé, une petite colère hystérique et vaguement atomique dans un coin… Si vous voulez de la brutalité, allez plutôt voir du côté d’Anaal Nathrakh, qui aurait pu (aurait dû) utiliser Unreleting Fucking Hatred comme titre de son dernier brûlot…
 
Jäkelunge (4/10)
 
 
Season Of Mist / Underground Activists – 2012
Tracklist 1. Violence Is Golden 2. Hunt with Murderworms, Sculpt with Flies 3. The Gift of the Furnace 4. Fields of the Crucified 5. Endziel 6. The Sorrow Children at Mourningside 7. 30 Seconds in the Killhouse 8. Unrelenting Fucking Hatred 9. The Gallows and the Black Coffin 10. The Feeding Habits of Homo Horriblis

Hail Spirit Noir – Pneuma

Non, la Grèce ne se limite pas à une terre de tourisme et de banqueroute financière. SepticFlesh et Suicidal Angels sont ainsi devenus, chacun dans leur genre, des valeurs sûres, des groupes dont les sorties sont attendues par un nombre croissant de fans. Cette scène a beau être méconnue, elle nous propose néanmoins des sorties pour le moins intéressantes, et ce Pneuma, premier effort de Hail Spirit Noir, ne déroge pas à la règle.

Pour son premier album, Hail Spirit Noir ratisse large au niveau des genres et des influences, mêlant habilement ici une pointe de Black, là du Death, le tout saupoudré d’ambiances bien développées, d’influences prog, d’un chant tantôt Black, tantôt clair, de touches presque bluesy et d’envolées d’orgue. Rien que ça. Sur le papier, voilà qui pourrait rebuter plus d’un auditeur frileux, mais le résultat final est pour le moins intéressant. Surprenant, certes, mais non dénué d’intérêt. « Mountain of Horror » est ainsi un « joyeux » melting pot de genres tout en conservant une certaine cohérence. À ce niveau, Hail Spirit Noir ose l’expérimentation, abattant les frontières et construisant de nouveaux paysages musicaux.

Toutefois, il convient de souligner un handicap indéniable : la production, ou plutôt devrais-je dire l’ersatz de production, trop fine, presque faiblarde. La batterie est ainsi parfois étouffée dans un coin et brouillonne, notamment sur certains passages de « Against The Curse, We Dream » où l’on frôle la bouillie. À ce niveau, Pneuma fait très amateur, mais il y a fort à parier que le groupe pourra certainement faire mieux à l’avenir.

Exception faite de ce défaut (majeur à mes yeux), Pneuma fait l’effet d’une bonne surprise découverte avec quelques mois de retard. Reste à voir si le groupe pourra gommer ses imperfections et capitaliser sur ses qualités pour confirmer son potentiel d’ici quelque temps avec un nouvel album.

Jäkelunge (7/10)

Site officiel

Myspace officiel

Code666 Records – 2012
Tracklist (37:38) 1. Mountain of Horror 2. Let Your Devil Come Inside 3. Against the Curse, We Dream 4. When All Is Black 5. Into the Gates of Time 6. Haire Pneuma Skoteino