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Il fut un temps où Forgotten Tomb prenait par les tripes. Springtime Depression, Love’s Burial Ground… Voilà des albums qui vous crevaient le cœur, vous réduisaient les neurones en bouillie et annihilaient toute joie. Ça, c’était avant. Depuis 2011, cependant, les Transalpins ont changé leur fusil d’épaule et officient maintenant dans le dark rock pour jeunes donzelles en pleine crise de mal-être prémenstruel. Vous imaginez la gueule des fans de la première heure.

« Deprived » ouvre l’album de manière presque anecdotique, et l’élément le plus frappant est la ressemblance avec les Suédois de Shining, la folie et le génie en moins. Même le petit « ough » à la Niklas y passe. Les riffs ne sont certes pas mauvais, mais il est impossible de ne pas voir l’ombre de la bande à Kvarforth qui plane sur ce nouvel effort de Forgotten Tomb et, immanquablement, de comparer les deux groupes… et les Italiens n’ont pas le même talent que Shining, je le crains. Shining dégage une folie, un mal-être. Forgotten Tomb, lui, suscite la même réaction émotionnelle que la lecture des conditions générales de votre assurance auto : l’indifférence, l’ennui et une impression que cela ne finira donc jamais.

Après un Under Saturn Retrograde assez décevant, Forgotten Tomb poursuit sa chute et nous livre un opus peu inspiré, aux morceaux tirés en longueur de manière inutile et qui fleure le Shining de seconde zone. Préférez l’original à la copie, tournez-vous plutôt vers Redefining Darkness. Avec un peu de chance, Forgotten Tomb reviendra à ses premières amours et nous fera à nouveau vibrer.

Jäkelunge (4/10)

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Agonia Records – 2012
Tracklist (52:44) 1. Deprived 2. …and Don't Deliver Us from Evil 3. Cold Summer 4. Let's Torture Each Other 5. Love Me Like You'd Love the Death 6. Adrift 7. Nullifying Tomorrow 

 

Destruction – Spiritual Genocide

Mine de rien, Destruction nous accompagne depuis maintenant près de 30 ans et a su mériter, au fil des années et malgré ses déboires, ses galons de grand nom du Thrash allemand aux côtés de Kreator et de Sodom. Depuis Inventor Of Evil, le père Schmier a ainsi aligné quelques albums solides et autant de tournées où le groupe a fait parler la poudre (dont la fameuse tournée Thrashfest Classics et ce show old school dévastateur). Après 30 ans, on pourrait croire que ce brave Schmier et ses deux comparses se dirigeraient tout doucement vers la maison de retraite, mais ce Spiritual Genocide vient nous prouver que le Thrash allemand est comme le bon vin : il se bonifie avec l’âge.

En 40 minutes, Destruction nous livre une nouvelle cuvée bien gouleyante, 11 plages sans véritable répit, ni véritable innovation. « Cyanide », par exemple, débute par un de ces longs hurlements aigus dont Schmier a le secret et vous met immédiatement dans le bain. Oui, Spiritual Genocide est un énième album de Destruction, à la recette éprouvée : pluie de riffs, hargne, rythmique à la force et à la précision imparables (l’arrivée de Vaaver y est pour quelque chose, lui qui avait déjà fait forte impression sur Day Of Reckoning) et jusqu’au-boutisme. Après presque 3 décennies, impossible d’attendre autre chose de Destruction, à vrai dire. On grince certes toujours un peu des dents au début, on regrette un peu que ce soit simplement un énième album de Destruction, mais ce manque de prise de risques est composé par une efficacité à toute épreuve. Le seul regret serait le morceau « Legacy Of The Past » sur lequel interviennent Gerre (Tankard) et Tom (Sodom) : avec un tel line-up, on aurait pu s’attendre à un morceau explosif, mais on finit avec une plage plutôt moyenne, très loin d’un « The Alliance Of Hellhoundz » où les nombreux guests, épaulés par une compo ravageuse, mettaient vraiment le feu…

Après Kreator, Testament et Overkill, Destruction vient s’ajouter à la liste des albums qui feront de 2012 un bon cru pour les amateurs de Thrash, et on leur pardonnera volontiers leur orthodoxie. Remarquez, une des rares fois où Destruction a essayé d’innover, ils ont sorti The Least Successful Human Cannonball

Jäkelunge (8/10)

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Myspace officiel

Nuclear Blast Records – 2012
Tracklist (41:23) 1. Exordium 2. Cyanide 3. Spiritual Genocide 4. Renegades 5. City of Doom 6. Legacy of the Past 7. To Dust You Will Decay 8. Carnivore 9. No Signs of Repentance 10. Riot Squad 11. Under Violent Sledge

 

Khonsu – Anomalia

Khonsu, c’est un projet sorti de nulle part qui a pu, avec une petite démo à son actif, se payer le luxe de fouler les planches de l’Inferno, un des festivals européens les plus renommés. À l’époque, le groupe s’appelait Merah… mais il aura suffi d’un gars qui portait le même nom et qui a tué plusieurs personnes en France pour que les frangins à l’origine de ce projet rebaptise leur bébé en Khonsu. Au temps pour l’image de gros dur provocateur du Metalleux. C’est d’ailleurs une décision ridicule, si vous voulez mon avis : à ce train-là, interdisons le prénom Adolf. Anthrax, in illo tempore, avait conservé son nom malgré la fameuse affaire des lettres à l’anthrax, et Khonsu (enfin, Merah) aurait dû faire de même. Mais trêve de bavardages, passons à la musique.

Musicalement, Khonsu mérite cet engouement. Les frères Grønbech (accompagnés en live par quelques pointures officiant ou ayant officié aussi dans des formations d’envergure tels qu’Absu, Satyricon, God Seed ou Thorns) ont joint leurs talents pour accoucher d’un album ambitieux. Arnt, mieux connu pour son rôle de chanteur de Keep Of Kalessin sous le pseudo de Thebon, nous livre une prestation très réussie au chant, mais sa prestation ne serait rien sans l’habillage musical composé et produit par son frère. Tout tombe en place de manière pour ainsi dire logique. Batterie, guitare, instrumentations, synthé, samples : on sent derrière chaque compo un travail minutieux et acharné pour que l’ensemble soit à la cohérent, riche et accessible. Abandonnez toute volonté de coller une étiquette à cette musique : les influences sont tellement nombreuses que ce serait peine perdue d’essayer d’enfermer Khonsu dans une case. Khonsu en occupe plusieurs à la fois, voire mérite presque d’avoir sa propre case, aux frontières entre le Black, l’Indus et le Prog.

Pour un premier effort, cette fratrie norvégienne vient nous prouver une nouvelle fois à quel point leur pays est riche en projets ambitieux et intéressants à de nombreux égards… à tel point que j’encouragerais volontiers Thebon à davantage délaisser KoK (qui perd réellement de son intérêt) pour se concentrer sur Khonsu.

Jäkelunge (8/10)

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Season Of Mist – 2012

Tracklist (58:21) 1. In Otherness 2. The Host 3. Darker Days Coming 4. Inhuman States 5. So Cold 6. The Malady 7. Va Shia (Into The Spectral Sphere)