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Faisons place à la sortie du troisième album de LORD OF MUSHROOMS. Troisième seulement alors que le groupe existe depuis la fin des années 90 autour d'un duo qui a résisté aux affres du temps: Laurent James (guitariste) et Julien Negro (bassiste). Le groupe a cherché à s'imposer dans le metal progressif en affichant un positionnement assez original, dans l'ambiance et le mélange d'instruments qu'il proposait.

Cet opus lui permet de montrer une nouvelle fois qu'il ne se contente pas d'utiliser les vieilles recettes mais qu'il mûrit en même temps que ses fans. Par contre, je précise tout de suite que ce groupe reste à cheval entre rock prog et metal prog. N'allez pas chercher trop de remous par ici.

Gus Monsanto, ancien chanteur de ADAGIO, prête sa voix pour cet essai. Et elle colle très bien à l'ambiance doucereuse qui s'installe rapidement à l'écoute. Jouant sur plusieurs intonations, le chanteur réussira bien à s'intégrer à l'ensemble, tout en laissant la part belle aux instruments. Vous penserez certainement par moments à James LaBrie et d'une manière générale au DREAM THEATER d'il y a quelques années.

Le clavier et le batteur, respectivement Lucas Mariotti et Marco Talevi, amènent leur pierre à l'édifice par quelques belles démonstrations techniques. Les contre-temps et autres recherches de contrastes seront récurrents, et seront appréciés. Le piano cristallin en particulier viendra donner une tessiture inattendue à l'ensemble et se mariera très bien dans "The Missing Link", par exemple. Sortiront sinon du lot "Imago", et "Awaken".

Les morceaux étant plutôt longs (six à huit minutes), vous aurez le temps de vous laisser transporter par les soli bien exécutés, et les riffs bien pensés. Si le résultat semble bien équilibré, si chaque son est bien intégré à l'ensemble, c'est que la prod a bien fait son boulot. Les morceaux ont une vraie profondeur, fruit d'un travail peaufiné, avec le souci du détail dans la recherche de l'harmonie. Il convient de le préciser, puisque certains autres albums sortent avec le minimum de finition, un peu comme le devoir conjugal expédié le mardi soir avant de pouvoir enfin dormir.

Les paroles sont plutôt recherchées et l'on est bien loin du preux paladin qui veut occire des démons. Ce sera plutôt une réflexion en tiroir avec des remises en questions au fil de nouvelles mises en perspectives (comme le titre de l'album, ça alors). Voilà, je reste vague, je crée le suspense, car il y a un vrai travail dans la construction et l'ordre des chansons, alors à vous de le découvrir. En fait, pour faire simple, il s'agit d'un concept album, à savoir que chaque chanson est un chapitre d'une seule histoire qui sera narrée au fil des morceaux de l'album. Comme l'ont fait en leur temps GENESIS, ou PINK FLOYD.

Tous les morceaux ne sont tout de même pas de même niveau. Certains passages manquent de mordant, d'autres seront vite oubliés. Mais l'ensemble reste une bonne surprise, suffisante, pour aller zieuter les dates de tournées et voir avec curiosité le rendu de ce type d'album en live. Gardez malgré tout à l'esprit qu'il s'agit d'un mélange rock/metal progressif, donc en préliminaires ou après, c'est selon.

 

[07/10] Meliadus

 

Site officiel: xxx

MySpace Officiel: http://www.myspace.com/lordofmushroomsprog

2012 / Lion Music

Tracklist (67:14 min) 01. Imago 02. Warmth In The Wilderness 03. Grace (Dedicated To…) 04. Circles On The Water 05. The Missing Link 06. Red Queen’s Race 07. Light And Thunder 08. Raindrops On My Wings 09. Nyx’s Robe 10. Awaken 11. Falling (Bonus Track)

Everlast, c'est un seul homme, Eric Shrody, une grande figure du rap il parait. Alors je ne sais pas vous, mais le rap n'est pas ma tasse de thé, un peu comme les yaourts aux cornichons. Toutefois, il en en est déjà à son sixième album solo, alors si vous ne le connaissez pas, il est temps de vous le présenter.

Everlast a fait ses preuves dans RHYME SYNDICATE, un groupe de rap de la fin des années 80 où s'égosillait un certain Ice T, bien avant que ce dernier n'endosse un rôle de flic dans New York Unité Spéciale. (chacun ses goûts) Il a alors connu des fortunes diverses dans deux groupes successifs, HOUSE OF PAIN, et LA COKA NOSTRA. On peut bien dire « fortunes », puisque le single "What it's like", par exemple, s'écoule à plus de trois millions d'exemplaires. Il a chanté avec EMINEM, a travaillé avec SANTANA pour l'élaboration du titre "Put Your Lights On". Il a été plusieurs fois disque de platine, donc on peut dire que notre brave Everlast a mis du beurre dans les épinards, puis des croûtons de pain et a même pu s'offrir les services d'une blonde à seins nus pour lui préparer tout ça.

Revenons en donc à ce sixième album. En lançant les titres, l'impression soudaine est que ce n'est pas du rap, mais plutôt du hip-hop. La deuxième impression est qu'il mélange les genres : blues, hip-hop, country, slam, et finalement le mélange prend bien. La troisième et dernière impression est que c'est plutôt du country avec quelques morceaux plus trash. Vous entendrez un florilège d'instruments différents : violoncelle, banjo, guitare Dobro, et pedal steel guitar (le truc qui fait ouin ouinnnn dans la country), de l'organ, bref des sons finalement peu présents dans le métal (et dans le hip-hop).

Les morceaux sont pour la plupart organisés autour d'un riff, ou d'un thème un peu plus complexe, mais qui sera répété x fois pendant trois minutes environ. On s'imagine que le mec doit se balader chez lui en permanence avec sa guitare et doit passer son temps à inventer des accords dès qu'il a deux minutes. Mais la mélodie est correcte et agréable à la réécoute, et il y a 18 titres, donc ça va.

La voix profonde, rocailleuse (tabac?) de Everlast domine la scène et est plutôt agréable. Il chante donc en anglais et il est patent que vous passerez à côté de l'ambiance si vous ne vous attardez guère sur les paroles. Pour ce qui est du contenu, on est dans le cliché typique : bouh, méchants riches sans coeur, pauvres ouvriers, méchant capitalisme sans pitié. Je résume niaisement, c'est un peu plus subtil que ça tout de même. Mais il ne vous prend pas pour autant pour l'aigri simplet et alcoolique du dimanche.

Les paroles sont assez intéressantes pour êtres comprises, et il est clair que les fans vont être nombreux à rejoindre cette tendance subversive ô combien alléchante en cette période trouble. Mais bon, si ce genre de thème vous lasse d'emblée, alors vous ne changerez pas d'avis avec cet album. "Little Miss America" reviendra sur les cicatrices de la guerre, "I Get By" vous saisira à la gorge avec les paroles suivantes : "I don’t trust the government, i don’t trust no cops. We dip and we dive and we socialize We struggle and we strive just to stay alive."

Enfin bon, vous voyez le genre.

Pour résumer, l'album est soigné, les mélodies simples mais bien exécutées, les paroles convenues mais sans être trop démagogiques, le chanteur agréable à entendre sans être trop arrogant. Le mélange des genres prend bien (même si on est franchement plus dans du country que dans du hip-hop). Les fans de rap, de hip-hop, ou d'histoires imprégnées de fantasy passeront leur chemin. Seuls ceux désireux de dévouvrir un mélange des genres assez réussi, sans trop regarder dans les détails, trouveront leur compte dans cet album.

 

[06/10] Meliadus

 

Site officiel: ***

MySpace Officiel: www.myspace.com/everlast

 

2012, SPV / Long Branch Records

Tracklist (60:44 mn) 01. Long At All 02. Gone For Good 03. I Get By 04. Little Miss America 05. My House 06. Long Time 07. Friday The 13th 08. The Crown 09. Sixty-five Roses 10. Moneymaker 11. The Rain 12. Some Of Us Pray 13. I'll Be There For You 14. Even God Don't Know 15. A Change Is Gonna Come 16. Everyone Respects The Gun 17. Final Trumpet 18. Black Coffee

The Moor – The Moor EP

Saluons l'entrée en scène de THE MOOR, nouvelle engeance du metal italien. Les membres ne sont pas tout à fait inconnus pour les plus connaisseurs, puisque nous retrouvons les guitaristes (Enrico Longhin, Davide Carraro), le chanteur (toujours Enrico Longhin), et le bassiste (Massimo Cocchetto) de l'ancien groupe BLEED IN VAIN. Ce dernier était dans le style death metal symphonique, et a connu un succès honorable. Enfin, pendant un temps seulement.

D'où l'habile résurrection sous la forme de THE MOOR, qui, pour la peine, change d'étiquette, et devient du metal progressif. Alors les fans sont déjà là, puisqu'avant même la sortie de cet album EP, les trublions de THE MOOR ont déjà testé leurs mélodies lors d'une grande tournée en Italie l'année passée. Confortés dans leur succès, ils proposent donc sous format numérique cinq titres de bonne facture.

En effet, cinq titres seulement, puisque je rappelle qu'il s'agit d'un EP (Extended Play). Les morceaux, ne dépassant pas les 04 minutes 30 secondes, seront bien exécutés. Puissants, virils, suffisamment complexes pour justifier leur présence dans du progressif, ils devraient vous satisfaire si vous aimez le metal italien. Ne cherchez pas de clavier, il n'y en a pas. Ne cherchez pas non plus l'originalité, il n'y en a pas. Ce n'est pas un défaut pour autant, mais on devine le choix de proposer des morceaux bien formatés pour satisfaire les anciens fans, et attirer de nouvelles et innocentes proies. Bref, du consensuel.

Par exemple, vous trouverez deux morceaux ambivalents (Before Abigail et Antikythera), dans le sens que vous devriez en aimer l'un et pas trop l'autre. Un peu comme si vous êtes dans une douche et que vous pouvez vous faire rejoindre soit par une jolie blonde à forte poitrine soit par un grand black musclé. Souvent, votre préférence ira spontanément vers l'un des deux.

Sinon, le chanteur Enrico Longhin n'a pas besoin de sucer des cailloux pour se faire entendre, car sa voix domine sans problème les instruments. Douce par moment, il s'aventurera même à se donner par moments de faux airs de Lemmy Kilmister de MOTORHEAD (à moins qu'il y ait un guest non précisé). C'est tout dire. Les titres offrent une belle démonstration des capacités du groupe, les soli sont effectués avec soin. Les fans d'OPETH et de DREAM THEATER devraient y trouver de quoi susciter leur curiosité, mais pas au point d'intégrer ces titres dans leur playlist habituelle. Oui, belle transition pour préciser que cet album se trouve uniquement sous format numérique auprès d'iTunes, Amazon, etc..

THE MOOR limite donc sa prise de risque et la recherche d'originalité. Tiendra-t-il la longueur ou se verra-t-il finir comme BLEED IN VAIN, tel un yaourt à la cerise crashé sur un mur? Pour l'instant, suivons ce groupe avec bienveillance.

[6,5/10] Meliadus

Site officiel : www.themoor.org

Lion Music – 2012

Tracklist 1. Covered 2. Before Abigail 3. Antikythera 4.Venice 5. The Road