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Cronian – Entreprise

Cronian_EnterpriseA l’image de l’artwork cover teinté Léonard De Vinci et crée par le génial artiste Marcelo HCV, cet Enterprise risque de surprendre tout à chacun s’essayant à son audition. Musique futuriste, nouvelle expérience dans l’échelle des degrés des sphères parallèles de la planète Metal, exploration de territoires inconnus ; c’est selon. Quoiqu’il en soit, si vous prenez le temps au déchiffrage de cet opus, vous ne pourrez en ressortir indifférents. L’unicité de cette offrande vous portera vers  l’adoration ou son inverse.

Retour en 2000 donc, où le compositeur de Borknagar, -groupe de black folklo norvégien œuvrant depuis 1995-, Oystein Garnes. Brun, et le suédois multi instrumentaliste Mr. V – A.k.a, Vintersorg et Borknagar !!!- décidèrent de concert la création d’une entité nouvelle : Ion. Celle-ci dans un dessein de créations aux approches différentes de leurs groupes d’origines s’appellera finalement Cronian. Mr V étant aussi partie prenante dans des projets comme Otyg et Fission, il faudra attendre 2006 et la sortie de « Terra » chez Century Media pour que le duo ait enfin une existence matérielle concrète. Fin juin 2008, les deux compères entrent aux Ballerina Audio en Suède (Vintersorg, Otyg) pour mixer et masteriser ce nouvel album désormais labélisé norvégien et dont la touche finale sera supervisée par le maitre Dan Swan lui-même –Edge of sanity, Bloodbath…-, rien de moins.

Hors des sentiers battus et balisés, adeptes de la prise de risques, c’est un doux euphémisme, Cronian pond ici un projet avant-gardiste unique. Une expédition musicale aventureuse dans un futur apocalyptique, ou les ressacs aux gouts d’émotions et d’agressions se brisent continuellement sur votre sensibilité. Alternances de tempos apposées sur des mélodies catchies à tiroirs et très développées ; dualité symbiotique parfaite entre le chant clair stylé Jon Anderson –Yes- et les vocalises criées Death/black, nappage symphonique évanescent ou omniprésent, complexité des effets, breaks et ponts, production ciselée et sur mesure… Une tracklist de vrais musiciens dont l’inspiration originale parait sans bornes et dont le pouvoir de transcription auditive est sidérant. Cet Enterprise est un mutant aux encéphales multiples ayant pour noms contrées atmosphériques à la Yes, Bandes sons movies Sci-Fi, musique classique, et issu, enchevêtré dans, ou supporté par un corps au tissu organique Metal.

L’édifice pourrait être fragile, branlant ou déséquilibré. Mais les scandinaves parviennent en grande majorité à éviter écueils et poncifs pouvant les échouer sur le lénifiant. Le trident initial « Diamond  skies », « Arcades », « Nine waves », temps fort  de l’album avec un sublime « The encounter » emportent l’adhésion et font ignorer quelques soupçons de langueurs naissantes.
Espérons juste que cette galette intemporelle, atypique et surprenante trouve un public… Qu’elle mérite.

Metalpsychokiller (07.5/10)

www.facebook.com/cronian

Indie Recordings / 2008

Tracklist (48:35) 1. Diamond Skies 2. Arcades 3. Nine Waves 4. Project Hibernation 5. Cirque 6. Deportation 7. Moving Panorama 8. The Encounter 9. End (durance) – Part II 

 

Axel Rudi Pell – Tales of the Crown

Axel-Rudi_Pell-talesofthecrownAllez, nous n’allons pas faire l’affront d’une présentation d’ARP, vieux de la vieille s’il en est puisqu’officiant mine de rien depuis 1989 et délivrant, ce qui ne nous rajeunit pas, un 18ème album – dont douze « studios » – avec ce Tales Of The Crown. Adepte de la première heure du gratteux compositeur de Bochum, celui-ci ne m’a jamais laissé déçu, si ce n’est parfois par cette manie de pondre quelques offrandes de ballades ou par le dernier Diamonds Unlock en 2007, galette de covers divers et dispensable. Mais bon, il voulait se faire plaisir et cela nous a fait patienter, alors disons « Joker ». 

Cependant, pour les jeunes métaleux néophytes, les hibernatus justes décongelés, ou ceux rentrant de voyages interstellaires de plusieurs années lumières, voici le line up  de ce dernier opus : Axel bien évidemment, l’historique bassiste Volker Krawczak, le monstrueux légendaire batteur tentaculaire Mike Terrana (Rage, Metalium, Masterplan, Artension, Squealer etc., et halte au feu) et enfin l’énorme tatoué de claviériste/guitariste qui a du enregistré avec, ou épaulé la moitié des grands noms de la planète heavy, Ferdy Doernberg. Ah oui, il manque le chanteur ; mais bien évidemment c’est toujours Johnny Gioeli, La voix d’ARP, la mise en vocalise des créations, le complice de la dualité locomotive à cet attelage infernal, version teutonne beaucoup plus poussée qu’une paire Us Rob Rock/Roy Z par exemple, et ayant définitivement fait oublié depuis six galettes l’initial Jeff Scott Sotto.

Pas de révolutions pour ce nouvel album, ce que tous fans depuis des lustres redoutent toujours. Le quinton délivre son heavy/power mélodique traditionnel et ciselé par une expérience incommensurable, oscillant selon les plages vers le prog, le speed ; mais majoritairement vers le bon vieux hard rock labélisé eighties. Du Rudy Pell pur jus, bien frais et empli de spontanéité, ou tout sentiment de rengaine est absent malgré les certaines réminiscences habituelles de Rainbow ou Dio et l’absence totale de nouveautés… Enfin, sauf peut être au niveau de la production qui parait être plus emphatique, plus puissante et colossale que précédemment ; le talent de l’ingénieur du son Charlie Bauerfeind n’y étant certainement pas étranger.
Une tracklist haut de gamme, sans temps mort ni plage plus faible. ARP assène sans coups férir et vous conquiert dès le « Higher » inaugural, tellement entendu mais si bien ficelé que l’on s’avoue vaincu et conquis d’entrée. Surfant dans un panel habituel, un « Angel eyes » speedé au refrain power, un « Crossfire » cuirassé, un « Riding on an arrow » à l’intro dont s’enorgueilliraient les Scorpions, un colossal « Tales of the crown » ou  encore un « Buried alive » du feu de dieu… Rien que du bon, du lourd, tendant vers l’excellence et véritablement marqué du Sceau. Des mélodies accrocheuses, des dégoulinés guitaristiques en cascades incandescentes, des riffs acérés et des vocalises calqués à merveille sur l’esprit des compos ; du grand art tout simplement. Une mention spéciale au titre instrumental « Emotional echoes », débuté à l’acoustique et … L’on en dira pas plus pour vous laisser le plaisir de la découverte.

Au final, comme une métaphore sur les ados voulant du Coca, du Mac do, de l’Adidas…, et pas autre chose. ARP est un label, une Aoc, une marque de fabrique dont on ne peut se lasser si on l’en apprécie les ingrédients. Ce d’autant plus que notre teuton ébouriffé est au sommet de sa forme, et que son « Tales » entrera sans conteste dans le tiercé gagnant de ses offrandes.

Metalpsychokiller (08.5/10)

www.axel-rudi-pell.de

SPV / 2008

Tracklist : 1. Higher 2. Ain't Gonna Win 3. Angel Eyes 4. Crossfire 5. Touching My Soul 6. Emotional Echoes 7. Riding On An Arrow 8. Tales Of The Crown 9. Buried Alive 10. Northern Lights

 

Battlelore – The Last Alliance

battlelore-allianceLa cadence de création des finlandais (Lappeenranta, Etelä-Karjala) de Battlelore est somme toute relativement accélérée puisque ceux-ci se sont fendus de cinq albums en seulement six années, entre le « Where the shadow lies » de 2002 et cette dernière alliance à l’artwork cover réussi malgré son clacissisme. Pour tous les aficionados du combo, la question quand à cette nouvelle offrande est de savoir si le groupe a replongé dans sa « trilogie initiale », hymne au maitre Tolkien. Ou si Jyri Vahvanen, le guitariste compositeur, a poursuivie l’évolution affirmée dans un « Evernight » sublime succédant à un « third age of the sun » décevant, essoufflé, et quelconque, seul petit point faible d’une discographie particulièrement réussie.

Les fans de la dernière heure seront comblés au détriment de ceux de la première. Le clan finlandais persiste et signe, se conforte dans sa nouvelle voie et nous assène sa galette la mieux ciselée, la plus professionnelle depuis leur début en 1999. Le groupe s’est fait un nom, un public, une étiquette –adieu le folk power-, et à l’image du packaging (Cd et Dvd) ou de la tournée prévue avec entre autres Korpiklaani, Falchion et Kivimetsan Druidi (vous devez absolument découvrir ces derniers!!!) ; l’artisanal s’est effacé au profit de l’industriel…

Amoureux du  coté « underground » des « Sword’s songs », « Buccaneers Inn », « des cornes du Gondor » ou du charme d’un « Attack of the orcs » bien mal ficelé mais o combien vrai, vous risquez d’être déçus par la disparition de la spontanéité et de l’unicité au profit d’un alésage, d’un calibrage efficace mais uniforme et faisant rentrer le groupe dans le rang. Tous les petits défauts inhérents et faisant entre autres le charme de Battlelore ont été effacés à l‘image d’une production – enregistré, mixé et masterisé au Sound Supreme Studios à Hämeenlinna (Finlande) par Janne Saksa  et le monstrueux Dan Swanö !!!- délivrant désormais un son énorme et équilibré quand celui-ci souffrait autrefois d’un petit coté « crade » ou d’une mauvaise balance entre claviers et guitares. Même Kaisa Jouhki, dont les quelques errements dans les vocalises avaient jadis un charme bien spécifique, se calque à merveille sur des compositions faisant mouche et sur lesquelles  Tomi Mykkänen par la puissance de ses growls flirte avec l’excellence. Alternance de chant clair et guttural, grosse rythmique épique et héroïque, fantasy, flute, orchestration symphonique, ballade, facette acoustique… Tout est présent, passé en revue, et d’excellente facture. « Moontower », « Guardians », « Third immortal » ou un « The great gathering »énorme aux envolées organiques évanescentes, sont autant de perles méritant amplement le qualificatif de « tueries ».
Indéniablement la tracklist proposée frise la perfection et ravira tous les fans du groupe dont je fais partie.  Mais il n’empêche que l’évanouissement partiel du coté terroir au profit d’une certaine forme de  mondial-métallisation  laisse un petit gout amer d’uniformité déjà ressenti avec le doom gothique des suédois de Draconian et leur « Turning season within » par exemple. Enfin, le résultat est excellent malgré tout ; c’est ce que l’on appelle la rançon de la gloire…

Metalpsychokiller (09/10)

www.battlelore.net

www.facebook.com/BattleloreOfficial

myspace.com/battleloremusic

Napalm Records / 2008

Tracklist : 01. Third Immortal 02. Exile the Daystar 03. The Great Gathering 04. Guardians 05. Voice of the Fallen 06. Daughter of the Sun 07. Green Dragon 08. Awakening 09. Epic Dreams 10. Moontower 11. The Star of High Hope

Bonus dvd (Live at Metal Female Voices Festival 2007): 01. Ghân of the Woods 02. Ocean’s Elysium 03. Into the New World 04. Buccaneer’s Inn 05. We Are the Legions 06. House of Heroes 07. Beneath the Waves 08. Sons of Riddermark