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Deicide – Banished By Sin

Avec maintenant 35 années au compteur, ce bon vieux Glen fait partie des meubles du Metal de la mort made in Florida. Et qui dit 35 années de carrière, dit aussi « une vision assez traditionnelle de la scène ». À la sortie de ce Banished By Sin, il comparait ainsi les nouveaux groupes de Wannabe-Weezer-Looking Dudes, comme si le fait, par exemple, de porter un t-shirt blanc n’était pas Metal. Haaa, Glen. S’il était français, il s’appellerait Gérard, il roulerait en C15 et mangerait du saucisson avec son Opinel. Un jour, il a atteint son équilibre parfait et il a décidé que toute évolution, passé ce moment, serait « une connerie de tous ces wokes » (prononcé « wok », parce que Gérard est un boomer).

Et pourtant, preuve de sa volonté de vivre avec son temps, Gérard Benton (ou un gars de son label, cette hypothèse étant la plus probable vu les similitudes entre cet artwork et celui de Kerry King signé dans la même crèmerie) a utilisé l’IA pour l’artwork de sa galette n°13. Bon, on sent une maîtrise toute relative, mais si l’artwork était un élément indispensable pour apprécier un album, tout le monde aurait cancel le dernier Gojira. Perso, je l’ai cancel parce que CDLM, mais c’est un autre débat, revenons à nos boucs.

Sur le plan musical, Deicide persévère dans sa formule initiée dès The Stench Of Redemption : adieu le blasphème et la radicalisation musicale à tous les étages, place au blasphème à tous les étages, mais avec un apport plus « mélodique ». J’évoquais déjà cette évolution lorsque je m’étais penché sur To Hell With God et In The Minds Of Evil, et force est de constater que, depuis lors, Deicide a poursuivi clairement sur cette voie qui ne plaisait pas à tout le monde à l’époque et qui doit très probablement toujours hérisser le poil des fans de la première heure. Pour ma part, cette évolution me convient parfaitement. Et je dois dire que sur album, le père Benton reste convaincant tant au growl qu’au cri plus black. Espérons que ce soit aussi le cas en live (même si le boss, avec son sens de la formule bien à lui, m’avait dit que « c’est aussi chiant que la pluie, Deicide »).

On peut ne pas aimer le personnage – qui a probablement déjà une placé réservée au panthéon des trouducs du Metawl –, il faut reconnaître que Glen Benton parvient encore, après 35 ans de Death Metal, à sortir un album plus que recommandable. Pas suffisamment bon pour truster le top 10 de l’année, mais largement assez bon pour ne pas égratigner la carrière du groupe.

7/10

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(Reigning Phoenix Music / 2024)
1. From Unknown Heights You Shall Fall 2. Doomed to Die 3. Sever the Tongue 4. Faithless 5. Bury the Cross… with Your Christ 6. Woke from God 7. Ritual Defied 8. Failures of Your Dying Lord 9. Banished by Sin 10. A Trinity of None 11. I Am I… a Curse of Death 12. The Light Defeated

Pendant une décennie, Severe Torture nous avait proposé un flux assez constant de sorties avec un dénominateur commun : un Death bourrin et efficace en diable. Puis, soudain, après un Slaughtered solide, plus rien, si ce n’est des apparitions en live ici et là. Il aura donc fallu 14 ans pour que la bande à Dennis revienne avec un vrai album.

Et sans surprise, le groupe n’a pas changé malgré ces longues années de pause (uniquement entrecoupées par un petit EP en 2022, le bien nommé Fisting The Sockets). La recette n’a pas changé, la seule différence notable réside dans le personnel : Seth a en effet laissé sa place derrière les fûts à Damiën Karpentier, mais ce changement de batteur n’a aucune influence sur le son. Pour être honnête, si je n’avais pas vu une vidéo du nouveau batteur sur la page Facebook du groupe, je n’aurais même pas remarqué la moindre différence.

Deux écoles s’affrontent à l’écoute de cet album. Les plus optimistes verront le verre à moitié plein : le « meilleur » groupe de Death à tendance brutale des Pays-Bas est de retour avec un album qui s’inscrit dans la lignée de ses prédécesseurs. Ni trop court, ni trop long, il propose ce bon équilibre entre charges DM bien burnées et passages plus lents et pesants, histoire de reprendre son souffle. Les plus chagrins, quant à eux, verront le verre à moitié vide : 14 ans d’attente pour ça ? Aucune audace, aucune évolution, simplement un album qui conserve un pied dans le passé alors que la scène a évolué depuis lors.

Perso, j’ai choisi mon camp : je vide mon verre et m’en ressers un tout en me remettant, une nouvelle fois, un album qui n’apporte certes rien à l’édifice du death metal batave mais qui a le mérite de s’écouter sans trop de réflexion et avec un plaisir non feint.

8/10

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(Season Of Mist / 2024)
Tracklist (38:33) 1. The Death of Everything 2. Marked by Blood and Darkness 3. Hogtied in Rope 4. Torn from the Jaws of Death 5. Christ Immersion 6. Putrid Remains 7. The Pinnacle of Suffering 8. Through Pain and Emptiness 9. Those Who Wished Me Dead 10. Tear All the Flesh off the Earth

Benighted – Ekbom

Avec l’âge, le temps passe de plus en plus vite. Les goûts changent. Les gens évoluent. En un claquement de doigts, 10 années ont passé et tu redécouvres, presque stupéfait, un groupe dont tu croisais la route (presque trop) souvent. 10 ans, putain. En 2014, je tannais tout le monde avec Carnivore Sublime. Et puis, un peu par hasard, Benighted est passé au second plan de mes écoutes, à tel point que je n’ai suivi leurs exploits discographiques que de très loin, d’une oreille distraite. Jusqu’à cette nouvelle offrande débordant de joie, de bonheur et de bien trop d’insectes pour les plus sensibles d’entre nous.

La recette Benighted a-t-elle changé ? Non, pas vraiment. La bande à Julien creuse toujours le même sillon brutal/grindcore qui me séduisait déjà à l’époque. Benighted tabasse, Benighted éructe, Benighted en met plein les esgourdes. À la limite, on pourrait lui reprocher qu’il en devient presque trop simple, trop prévisible, 36 minutes menées tambour battant sans remise en question. Mais une remise en question est-elle vraiment nécessaire ? Depuis maintenant 5 ou 6 albums, Benighted a SA formule, un son propre, une identité inimitable. Il y a quelque temps, lorsque j’avais eu l’occasion d’entendre un premier single d’Aborted bien avant sa sortie, j’avais immédiatement tiqué en mode « mais attends, c’est Julien, ça ? ». Et quand on arrive à un point où on devient identifiable en à peine quelques lignes de chant ou avec cette combinaison de blast et de riffs acérés, il ne reste qu’une chose à faire : conserver ce cap.

Plongée dans un esprit malade avec la vermine pour tout compagnon, Ekbom s’intègre avec aisance dans l’excellente discographie de Benighted. Aucune surprise au rendez-vous, simplement le niveau de qualité auquel Julien et ses comparses nous ont habitués depuis bien longtemps.

8,5/10

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(Season Of Mist / 2024)
Tracklist (36:39) 1. Prodome 2. Scars 3. Morgue 4. Le vice des entrailles 5. Nothing Left to Fear 6. Ekbom 7. Metastasis 8. A Reason for Treason 9. Fame of the Grotesque 10. Scapegoat 11. Flesh Against Flesh 12. Mother Earth, Mother Whore