Tobias Forge est ambitieux. Avec Ghost, le chanteur suédois veut tout simplement dominer le monde. Depuis Opus Eponymous (2010), son groupe a fait un sacré chemin. Sa musique pop et metal enrobée d’un visuel pseudo satanique, plaît au plus grand nombre ; les albums et E.P s’enchaînent à un rythme régulier et se vendent bien ; les salles de concerts affichent complet… Bref, la petite entreprise Ghost ne connaît surtout pas la crise.
Soyons direct, Skeletá n’est pas le chef d’œuvre annoncé par tous (comprendre médias généralistes et influenceurs venant de découvrir le groupe). Ce sixième opus est la suite logique d’Impera qui était la suite logique de Prequelle qui était… Bref, vous connaissez la suite… Mais voilà, qu’on l’aime où qu’on le déteste, Ghost réussit encore son coup grâce à cette évidence mélodique, cette facilité avec laquelle Tobias Forge enchaîne les « bangers » pop/metal.
Moins immédiat qu’Impera, Skeletá nécessite quelques écoutes (quatre/cinq environ) avant assimilation. Puis c’est la révélation. Tout devient logique. C’est peut-être un peu putassier, mais ça fonctionne une fois de plus ; que ce soit la petite intro typique, les refrains addictifs (« Satanized », « De Profundis Borealis » …), les morceaux nous ramenant quelques années en arrière (« Lachryma » n’aurait pas choqué sur Meliora), les ballades dégoulinantes de guimauve (« Guiding lights »), les influences demi avouées (« Peacefield » fortement influencé par le « Separate ways » de Journey), les synthés et la cowbell de « Umbra »…
Une conclusion s’impose : Forge s’en tire encore plutôt bien et continue inexorablement sa montée vers les cieux du succès. Un comble pour ce sataniste en carton. Mais attention, le pilotage automatique n’est pas très loin.
En quinze ans de carrière, Deafheaven n’a jamais sorti un mauvais album. Il a même accouché de quelques indispensables (New Bermuda, Sunbather) et d’un déconcertant Infinite Granite, qui donnait l’impression de sonner le glas de leur période black-metal car touchant avec talent une cible dream pop/shoegaze.
Eh bien, nous nous trompions ; Deafheaven n’a pas tourné la page du metal. Une fois l’intro de Lonely People with Power passée (« Incidental I »), nous retrouvons la furie musicale, les cris stridents de George Clarke et toutes les particularités qui font de Deafheaven un groupe unique. La première moitié de ce nouvel opus n’est que bruit et fureur. Même si quelques micros pauses (« Heathen ») donnent quelques instants de répit, l’intensité musicale et émotionnelle reste à son maximum.
Lonely People with Power aurait pu gentiment continuer sur cet élan; nous n’aurions rien trouvé à redire. Mais, Deafheaven parvient encore à nous surprendre avec « Incidental II » marquant une vraie cassure avec les premiers titres. Accompagné de Joe Matthews de Boy Harsher, Deafheaven s’apaise un instant puis replonge dans un maelström de violence. Le côté sombre et violent du groupe (« Revelator ») est assumé et se renforce un peu plus. Le résultat est soufflant.
« Incidental III » est un marqueur débouchant sur deux morceaux grandioses dans le plus pur style de Deafheaven (« Winona », « The marvelous orange tree ») : un black-metal moderne qui continue d’innover. C’est grandiose.
01. Incidental I 02. Doberman 03. Magnolia 04. The Garden Route 05. Heathen 06. Amethyst 07. Incidental II (feat. Jae Matthews) 08. Revelator 09. Body Behavior 10. Incidental III (feat. Paul Banks) 11. Winona 12. The Marvelous Orange Tree
Le Muscadeath aura lieu le 19 et le 20 Septembre 2025. Toujours au Champilambart de Vallet (près de Clisson). Aujourd’hui, Carnage Asso dévoile les six premiers groupes de cette nouvelle édition.
Il s’agit de Belphegor, Deathcode Society, Gurrkhas, Villes ardentes, Devangelic et Tarnok.
Vous trouverez toutes les infos et vous pourrez acheter vos billets sur le site officiel du Muscadeath.