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WeaksaW – WeaksaW

Après une démo en 2008 et un EP en 2009, les deux bien accueillis par la critique, les montpelliérains de WeaksaW reviennent sur les devants de la scène française avec le renfort de l’équipe Klonosphere, qui leur assurera une bonne distribution et donc une bonne occasion de se faire remarquer.

D’autant plus que ce premier album éponyme du groupe n’a pas à rougir, et dispose au contraire de pas mal d’arguments à mettre en avant. WeaksaW -et du coup, l’auditeur également- peut en effet jouir d’un excellent travail d’ensemble, tant pour la présentation de l’objet en lui-même, avec un bon artwork, que pour la production qui est en béton. Un son massif qui met en exergue toutes les velléités agressives de ce groupe évoluant dans une sorte de Thrashcore moderne. Le chant est agressif (il manque toutefois légèrement de nuances), les guitares acérées et saccadées, et la section rythmique carrée et puissante. Et les ambiances ne sont pas en reste, avec un ensemble sombre, agressif et assez accrocheur, car le groupe ne mise pas tout sur la puissance, mais sait varier les tempos intelligemment pour proposer des passages plus posés, permettant en même temps d’aérer le tout et de le rendre digeste. On ressent un arrière goût de Lamb Of God sur certains passages, et un quelque chose de très légèrement Meshuggien également, avec cette tendance récurrentes à proposer un riffing très saccadé.

Avec ce premier full length, WeaksaW nous prouve que techniquement, il en a sous le pied, et qu’il est un groupe puissant. Même si l’originalité n’est pas particulièrement présente, que l’intensité souffre d’une certaine irrégularité, et qu’aucun morceau ne ressort clairement du lot pour nous baffer sans coup férir, on ne peut pas nier que le groupe s’en sort très bien, car les influences, quelles qu’elles soient, sont en plus bien digérées et ne sont pas forcément évidentes à l’écoutes (sauf peut être Lamb Of God qui ressort selon moi plus que le reste). Les montpelliérains ont de la personnalité, c’est certain. Et il ne s’agit là que d’un premier album, les petits défauts sont donc excusables, car on ressent bien que derrière il y a le potentiel pour les corriger.

Prometteur, ce premier effort de WeaksaW, on attendra donc de pied ferme la suite, sans douter que le groupe confirmera les qualités qui ressortent ici, et saura les exploiter pour taper encore plus fort.

Sheol [7,5 /10]

 

Myspace officiel: http://www.myspace.com/weaksaw

Facebook officiel: https://www.facebook.com/pages/WeaksaW/48791336355

 

 2011, Klonosphere / Season Of Mist

Tracklist (44:34min) 1. WeaksaW 2. Oil slick 3. Advertising 4. The maze 5. Dystopian city 6. Blemishes 7. Rattlesnake redemption 8. Unconscious 9. The alder fall 10. Kingdom of light

Nojia – Solarchitect

Toujours sur de bons filons, Klonosphere nous fait découvrir en cette fin 2011 les frenchies Nojia et leur premier album Solarchitect. Premier album qui devait être au départ une simple démo semble t-il, mais qui a finalement pris la forme d’un vrai album.

Le groupe, formé en 2007, et dont je n’avais encore jamais entendu parler jusqu’alors, évolue dans un registre Post Rock instrumental, et je rajouterais « foutrement bien fait », car s’agissant d’un premier album on remarquera immédiatement que le potentiel est présent. En effet, même si Nojia n’invente rien dans ce jeune style qu’est le Post Rock, il apporte sa pierre à l’édifice avec bravoure et talent, et justifie tout à fait que l’on s’attarde sur son cas, tant il cristallise avec Solarchitect tout ce qui est appréciable dans un tel registre.

Au rang des « défauts » de cette première galette, je resterai presque muet, car il n’y a pas grand-chose à redire sur ce travail très pro. On pourra noter quelques longueurs, mais rien de bien méchant ni de rédhibitoire : la condition sine qua non pour apprécier un tel disque devra par contre être respecté ici : être au calme, disposé à s’ouvrir totalement à la musique et passer un bon moment sans être interrompu, pour apprécier une telle galette à sa juste valeur. Pour le reste, outre le contenu quelque peu attendu (rien de neuf sous le soleil du Post Rock instrumental comme je le disais plus haut) –mais ceci n’est qu’un premier album souvenez-vous, il n’y a donc là rien d’anormal- Nojia nous propose un ensemble homogène, finement ciselé, jouissant notamment d’une excellente production, claire et cristalline comme le nécessite ce style. Cela dit, dans les moments les plus forts, lors des montées en puissance, la production se montre également à la hauteur, et s’avère puissante et lourde. Cette dualité constante entre la douceur, la subtilité, et la lourdeur puis la puissance, le tout amené progressivement et avec beaucoup de fluidité, caractérise bien la musique de Nojia, comme beaucoup de groupes du même acabit d’ailleurs. Solarchitect devrait ravir les fans du style : tiraillés entre riffing lancinants, passages épurés et aérés, batterie volubile, lourdeur et ambiances prenantes, tous les ingrédients pour passer un bon moment sont présents. Malgré des morceaux assez longs dans l’ensemble, on ne s’ennui pas et on ne regrette pas l’absence du chant, ce qui est plutôt bon signe.

Avec ce premier album distribué par Klonosphere, Nojia a toutes des chances de se faire connaitre et apprécier à sa juste valeur. C’est tout ce qu’on souhaite au groupe en tout cas, car Solarchitect vaut le détour.

Sheol [8 /10]

 

Myspace officiel: http://www.myspace.com/nojia

Facebook officiel: https://www.facebook.com/nojia

 

2011, Klonosphere / Season of Mist

Tracklist (65:04 min) 1. Overture 2. Shattered species 3. Natural surge 4. Solarchitect 5. Fracture

Battle Of Britain Memorial s’est formé en avril 2009 à Toulouse. The Aftermath of Your Bright Beings est le premier album de ce groupe aux influences allant du Post Rock (Mogwai, Explosions In The Sky…) au Screamo (Envy …) en passant par le Post Hardcore (Neurosis, Cult Of Luna…). Il s’agit d’un concept album contant « la décadence de l’être humain à travers les yeux d’un témoin, faisant par là même une introspection sur sa propre nature, jusqu’à la chute irrévocable et la destruction finale ».

Enregistré par Jérémie Mazan (guitariste de Nephalokia), ce premier effort des toulousains nous présente un groupe mature, évoluant dans un registre Post Rock/Screamo, comme on pouvait s’y attendre après avoir pris connaissance de ses influences. L’ensemble est très bien produit, avec un son très bien travaillé, cristallin ou saturé, laissant à l’auditeur tout le loisir d’apprécier les compos. Il y a peu de choses à redire sur ce premier album, tant le travail est propre et professionnel (il s’agit pourtant d’une autoproduction). Musicalement, BOBM est plein de qualités et démontre dé jà une maitrise évidente du style : le potentiel saute aux yeux. L’auditeur se laissera aisément emporter soit par des ambiances planantes et éthérées soit plus sombres et plus lourdes, le tout structuré par une excellente batterie dans la veine Post Rock (j’entends par là des rythmiques appuyés en mouvement perpétuel). L’ensemble est homogène et solide, le mélange Post Rock/Screamo plutôt fluide, bien qu’une sorte de tension amenée par l’utilisation récurrente (et intelligente) de sample), plane au dessus des compos en permanence.

Cela dit, c’est la facette Post Rock qui prend le dessus sur le reste, une facette pour laquelle le groupe est assez doué. Le côté Screamo dans la personnalité du groupe se manifeste surtout par le chant crié, qui est selon moi la seule ombre au tableau, car il est très vite irritant. Le registre est en effet assez spécial (un peu trop criard et aigu à mon goût, il dénote sur le reste), et risque de gêner certains auditeurs. Ce type de chant tranche d’une façon assez radicale d’avec le reste, qui est fluide, aéré et subtil, souvent amené par des lignes de chant clair toute en finesses, apportant une sorte de mélancolie aux compos dans lesquelles il apparait. Le contraste est fort, pour un résultat pas toujours efficace. Je ne peux m’empêcher de penser que BOBM serait bien plus accrocheur sans ces lignes de chant crié. Mais il s’agit là très certainement d’un parti pris découlant d’une vision propre du style et d’un désir de faire passer certaines émotions que ce chant caractérise. Toujours est-il qu’il est à mon goût le seul point faible de ce premier album, par ailleurs réussi en tous points.

Sheol [7/10]

 

Site officiel: http://www.battleofbritainmemorial.com

Facebook officiel: http://www.facebook.com/battleofbritainmemorial

 

 2011, Blue Wave Production

Tracklist ( 36 min) 1. Welcome to rapture 2. Metaphysics of the lighthouse 3. Those who hide their plight 4. Cum tacent clamant 5. Midnight blue 6. The fall