Débarquant de leur terres bataves natales, les néerlandais de Bodyfarm nous gratifient ici de leur première sortie, un EP appelé sobrement Bodyfarm. 

Commencant sur une intro nous plongeant dans une ambiance style guerrier solitaire après holocauste nucléaire (ca vous rappelle aussi Terminator ?), Bodyfarm propose un death metal couillu et, malgré son jeune âge, fait plutôt bien les choses en nous envoyant cinq compos, certes pas super originales non plus, mais agréables et efficaces sur le moment. Certains passages tirés en longueur auraient certes pu être évités pour proposer un poil plus de soli ou pour rendre l’aspect mélodique encore plus présent. Mais s’agissant ici d’un premier EP après seulement un an d’existence, on leur pardonnera cet écueil. Ce qu’on pardonnera moins facilement, c’est cette impression que le groupe donne un peu en nous resservant la même compo cinq fois en changeant ca et là une rythme, une ambiance. Mais au final, tout se ressemble et aussi efficace que soit un titre sur le moment, après 5 minutes, vous ne saurez plus si ca vient de la compo 3 ou 4. Vous me direz, si c’est bien fait, quel est le problème ? Le problème est que l’écoute du disque devient lassante, proposant deux grandes tendances dans la musique du groupe : des passages plus blasts plus agréables et des passages lents où le groupe semblent nous ressortir à chaque fois la même recette, bonne certes mais indigeste à la longue.

Au final, Bodyfarm nous livre un EP en demi-teinte, avec des compos pas vraiment mauvaises mais pas vraiment originales non plus mais aussi et malheureusement, des passages midtempos trop semblables d’une compo à l’autre. Le groupe n’en étant qu’à son premier coup d’essai, espérons qu’ils rectifient le tir pour l’essai suivant. Au risque de finir dans l'oubli…

Supercastor (05/10)

www.facebook.com/Bodyfarmdeathmetal

https://myspace.com/bodyfarmnl

Clawhammer PR/ Abyss Records / 2011

Tracklist (17:29) 1. Into Battle (intro) 2. Bodyfarm 3. Final Redemption 4. Heartraped 5. Slaves of War

Après plusieurs années faites de demos et de splits divers, les Texans de Blaspherian sortent enfin leur premier album. Mais attention, ce disque n’est pas à mettre entre toutes les mains. 

En effet, si vous aimez le chant des pinsons guillerets pour vous réveiller, si les mélodies et polyphonies finlandaises vous caressent l’oreille comme la brise légère du matin vous berce, si vous écoutez un album de chant des baleines pour vous endormir comme un bébé dans vos draps de flanelle, alors, un conseil : fuyez Blaspherian ! Pour les Texans, la musique n’est qu’un canal, un moyen de vomir leur haine, de décharger toute leur énergie malsaine pour proposer un death metal noir, lourd, gras, oppressant. Et même si ce metal n’est pas des plus original, on s’en bat le poil, ce n’est pas le but ici, le but ici étant d’annihiler tous vos repères et de vous exploser à la gueule toute cette rage à l’aide de riffs de guitares aiguisés, de riffs de batterie martiaux, de growls plus caverneux qu’une grotte. Pas besoin de compos à une vitesse folle, tout passe ici dans la lourdeur et la noirceur. 

Un album proposant un death metal sans concession aucune, que l’on pourrait certes qualifier de trve death mais trve a une connotation trop négative à mon gout. Si vous aimez le death metal lourd et gras, vous aimerez Blaspherian. Si vous n’êtes intéressés que par les douces mélopées, qu’est-ce que vous foutez encore là ??

Supercastor (07/10)

myspace.com/blaspherian

Deathgasm Records – Clawhammer PR / 2011

Tracklist : 1. The Disgrace of God 2. Desecration Eternal 3. Sworn to Death and Evil 4. Lies of the Cross 5. Infernal Warriors of Death 6. In the Shadow of His Blasphemous Glory 7. Invoking Abomination 8. Exalted in Unspeakable Evil

Avec pas loin d’une heure pour huit compos, les Irlandais du Nord de Darkest Era nous proposent ici leur premier album compilant ses deux EP sortis en 2008 et 2010.  Officiant dans un style très particulier offrant des sonorités folk et celtic très marquées mais tout en ayant des riffs et des passages heavy, le groupe sait très bien manier les ambiances et les rythmes pour proposer des compos jamais lassantes malgré leur « longueur » ou les passages plus lents, mélodiques à souhait où le groupe semble reprendre son souffle avant de mettre la deuxième couche.

Les compos semblent très réfléchies (même si la structure même de la compo – intro heavy, passage mélodique folk, fin heavy – est répétée de nombreuses fois) et les influences folk (à fortiori celtiques très présentes sur « Poem to the Gael ») des origines des membres sont forcément assimilées et très présentes tout au long de l’album. Malheureusement, les compos sont un peu déforcées par une production privilégiant la mise en avant du chanteur. Pas que celui-ci soit mauvais, au contraire, il fait son boulot correctement, même s’il varie assez peu ses intonations. Plus de variations dans la voix et les intonations aurait sans doute encore amélioré sa prestation. 

Voilà un groupe qui aura su mettre ses origines complètement à profit pour proposer un opus cohérent, avec des compos alliant les dites-origines avec un léger côté heavy. Dommage que la production semble un poil « en dessous ». Avec un mix encore meilleur, l’album aurait gagné en efficacité.

Supercastor (06.5/10)

www.facebook.com/darkestera

darkestera.net

Metal Blade Records / 2011

Tracklist : 1. The Morrigan 2. An Ancient Fire Burns 3. Beneath the Frozen Sky 4. Heathen Burial 5. Visions of the Dawn 6. To Face the Black Tide 7. Poem to the Gael 8. The Last Caress of Light Before the Dark