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Disasterhate – Mirroring The Abyss

Depuis quelques années déjà, la présence de femmes au sein (pas garanti sans jeu de mot pourrave) de groupes de metal est monnaie courante, avec des fortunes diverses. Et forcément, qui dit femme dans le metal dit plus souvent chanteuse lyrique que growls gutturaux et cris écorchés. Outre la difficile question de savoir si un groupe à chanteuse aurait autant de succès si le metalleux lambda basique n’était pas un crevard fini, le problème est souvent qu’en matière de groupes à chanteuse lyrique, tout ressemble le plus souvent à une soupe servie en masse et souvent préformatée. Sans doute pour tenter de se démarquer, Disasterhate a fait lui le choix d’un chant de proposer non seulement des parties lyriques mais aussi avec des cris écorchés. Et c’est malheureusement là que le bât blesse.

N’est pas Angela Gossow qui veut et le registre hurlé de la chanteuse est ici assez difficile à supporter à la longue. Très vite, cela devient plus qu’énervant, tant elle semble avoir du mal, être à bout de souffle quand les parties hurlées se font plus longues. Et même lorsque la chanteuse reçoit l’aide de ses comparses, le chant n’est jamais à la hauteur des compos. Car, autant le chant est « loin », autant musicalement, ça tient super bien la route. Les compos sont énergiques, très entrainantes et vous feront rapidement agiter la tête sans vous en rendre compte. Les variations de rythme et d’ambiance sont légions, ce qui nous donne au final un bon, voire très bon album musicalement parlant (même si une certaine impression de déjà entendu laisse par moment poindre dans les passages plus lents, plus mid-tempos).

Et c’est bien là tout le drame de ce premier opus de ces Italiens : ils nous proposent une musique très bien faite, très riche, faite d’éléments thrash, d’éléments death, voire d’éléments plus rock mais le chant vient « ruiner » tous les efforts en étant trop juste pour ses ambitions dans les passages hurlés et trop « déjà entendu » sur les passages lyriques. J’ai malheureusement peur pour cet opus qu’il ait en plus du mal à trouver ses fans, les fans de chanteuses lyriques risquant sans doute de se trouver trop agressés par les chants hurlés et les fans de chant death risquant de trouver cet album un poil trop « poule metal ». Dommage.

(05/10) Supercastor

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Club Inferno Entertainment / 2014

Tracklist : 1. Me = Android 2. Desecrated Sick Reality 3. Shining Black Mirror 4. In a Rarefied Morning Sun 5. Blank 6. Toxic Sleep 7. The Abyss 8. Day of Zero 9.  The Isle of the Dead

 

Cannibal Corpse – A Skeletal Domain

À l’heure où certains groupes splittent après plusieurs années, voire des décennies d’existence, à l’heure où on parle sans cesse d’une reformation plus qu’hypothétique de tel ou tel groupe disparu, Cannibal  Corpse rassure ses fans sur son envie et son potentiel toujours intacts après plus de 25 ans de bons et loyaux services et nous propose ici son treizième opus. Alors, le 13, chiffre porte-bonheur ou, à l’inverse,  annonciateur de malheur ?

Autant faire comme eux et trancher directement dans le vif du sujet : cet album est une vraie tuerie ! À son habitude, le groupe originaire de Buffalo ne fait pas dans le détail et dès le début, nous écrase tel  un rouleau-compresseur. Il faut dire que le groupe est plus que bien aidé par une production énormissime. Après plus de 3 albums avec le sieur Rutan, le groupe a décidé de changer de producteur pour travailler avec Mark Lewis (DevilDriver ou Black Dahlia Murder entre autres)et bien leur en a pris ! Cannibal Corpse a rarement sonné aussi puissamment. Les reproches que j’avais pu formuler contre la  prod de Torture semblent avoir complètement entendus et réglés. Mais la production n’est pas le seul élément à participer cet assaut musical en règle.

Niveau compositions, Cannibal Corpse a réussi là où  de nombreux autres groupes ont échoué : proposer un metal inspiré, un style reconnaissable entre mille, tout en faisant hommage à son passé (le  groove de l’intro de  « Vector of Cruelty » fait par exemple  immanquablement penser à « Unleashing the Bloodthirsty ») mais des compos modernes, qui sont du Cannibal Corpse pur jus et qui sont  pourtant totalement nouvelles. Les guitares d’O’Brien et Barret  semblent toujours vouloir se tirer la couette à eux pour prouver qui fait le plus mal, Mr. « Pieuvre » Webster est toujours aussi monstrueux à la basse (qui a le mérite d’être plus « présente » dans la production, ce qui fait qu’on peut vraiment apprécier son jeu phénoménal). De son côté, Paul a beau être souvent décrié et accusé de lâcher de nombreux pains en live mais force est de constater que son jeu est toujours aussi riche et diablement efficace. Quant à Corpsegrinder, que dire de plus que ce qui a déjà été dit maintes fois ? Cet homme semble surhumain à force. Les albums s’enchainent et ses prestations sont toujours aussi épatantes de vitesse et d’agressivité.

Le temps passe, les albums s’enchainent (avec parfois des fortunes diverses) mais Cannibal Corpse prouve une nouvelle fois au monde (si besoin en était) qu’il est et qu’il restera toujours une valeur sûre du death metal. Tel l’or pour l’économie, Cannibal Corpse est la valeur refuge pour le death metal de haut vol et cet album se place facilement dans le groupe de tête de leurs albums.

(09/10) Supercastor

 

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Metal Blade Records / 2014

Tracklist : 1. High Velocity Impact Spatter 2. Sadistic Embodiment 3. Kill or Become 4. A Skeletal Domain 5. Headlong into Carnage 6. The Murderer's Pact 7. Funeral Cremation 8. Icepick Lobotomy 9. Vector of Cruelty 10. Bloodstained Cement 11. Asphyxiate to Resuscitate 12. Hollowed Bodies

Pantheon I – From The Abyss They Rise

À en juger par l’artwork et les photos promos « clichesques » (le groupe en train de tenir en joue une nonne et une femme sous burka sur l’une ou le groupe avec deux femmes à poil en laisse sur une autre) et au vu du CV des zicos du groupe (ex- 1349, ex-Den Saakaldte entre autres), on pourrait aisément croire que cet opus va se la fendre black metal pur et dur, voire trve.

Et là, dès les premières notes, Pantheon I nous place un contrepied parfait. Sur des relents black indéniables, le groupe est loin, très loin du trve black. Proposant des compos variées, passant du black lent, limite ambient à un black beaucoup plus noir et rapide, le groupe n’oublie pourtant jamais la mélodie et les ambiances travaillées pour proposer un metal très ouvert, même pour l’oreille d’un néophyte en black metal. Enfin, tout cela est vrai surtout pour les quatres premières compos car dès "What Lies Beneath", la production qui était là complètement claire devient crasse et rugueuse comme une vieille cassette audio qu’on aurait trop écoutée (sauf pour les intros et le violon, bizarrement). Et là, pour le néophyte, ça risque de coincer, d’autant que les compos semblent moins poussées niveau variations (ou du moins, les passages plus typiquement black (blast-beats et co) sont plus marqués). On a donc un opus à deux vitesses malheureusement entre une partie avec un black plus ouvert sur les autres genres et un black plus dans la pure tradition du genre. Mais c’était sans doute un des écueils inévitables de ce type d’opus concept avec une première partie qui est en fait le dernier EP et le reste qui est une sorte de best-off de tout ce que le groupe a écrit avant.

Un album à deux vitesses, qui nous montre le passé et le présent d’un groupe qui aura connu une évolution nette, une ouverture à d’autres genres, à d’autres influences. Au vu des compos figurant le présent, vivement le nouvel album (complètement nouveau).

Supercastor (07/10)

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Non Serviam Records / 2014

Tracklist : 1. Pariah 2. Martyr 3. I'll Come Back as Fire 4. What Lies Beneath 5. From the Abyss They Rise 6. Core of the Soul 7. Thus Spake the Nightspirit (Emperor cover) 8. Transparent 9. Is This a Prophecy? 10. Myopic Dark Eyes 11.  A Shadow 12. Impious Spirit 13.  Enter the Pantheon