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Bloodbound – Tabula Rasa

Pendant ce temps, en salle de réunion de Blistering Records, le manager de Bloodbound et le nouveau directeur des ventes de Blistering Records sont en pleine discussion:

– Dis, j'ai une bonne nouvelle, mes petits suédois de Bloodbound nous ont sorti un nouvel opus ! C'est cool nan ?

– Et merde, va core falloir se creuser la tête pour vendre ce truc de guimauve.

– On a signé un contrat, alors, tu les vend et pis c'est tout.

– Bon ok mais on commence par quoi ?

– Ben, je sais pas, pourquoi pas mettre le paquet pour signaler le retour du chanteur original Urban Breed pour cet album ?

– Attends, c'est pas lui qui chante comme Bon Jovi ?

– Euh, tu pousses un peu là non ?

– Ben écoute, plus je l'écoute et plus je lui trouve des intonations étrangement similiares. Sauf quand il pousse dans les aigus … mais c'est vraiment pas les meilleures parties, au contraire. Alors, autant pas en parler pour faire vendre !

– Et sinon, tu penses quoi de la citation de Joacim Cans de HammerFall qui a dit vouloir rejoindre le groupe si jamais un jour HammerFall splittait ?

– Il a dit ça lui ?

– Je t'assure !

– Ben, ça doit leur être monté à la tête à Bloodbound, ils copient ou quoi ? Ils croyent qu'il suffit de faire comme HammerFall : des mélodies appuyées, une "balade" qui pourrait aisément passer à la radio sans trop de retouche, des compos solides et ça passe? Mais quand ça apporte rien de vraiment neuf, on fait quoi là ?

– Y a certes une ressemblance mais ils copient pas non plus, t'exagères.

– Bon, et on pourrait mettre quoi d'autre en avant comme argument de vente ?

– Un côté aggressif sur certaines compos où les riffs et le rythme est plus mordant ?

– Sérieux ? Arrête tes conneries deux secondes, on bosse là.

– Mais je suis sérieux !

– Ah, bon, allez, c'est vrai, je te l'accorde, les riffs sont parfois plus mordants et le rythme s'accèlère par moments.

– Et l'artwork, tu comptes pas en parler ?

– Quoi? Cette espèce de tête de Terminator?

– Ben ouais, ça pète non ?

– Les couilles ouais…

– …

– Non mais sérieux ? Là aussi ils pensent qu'il suffit de mettre un artwork typé méchant pour que ça passe ? Ou alors, c'est pour détourner de leur côté guimauve?

– Donc, en gros, si je résume ta pensée : selon toi, c'est de la merde ?

– T'as tout compris. Mais bon, jsuis généreux, on va le sortir quand même car il pourrait plaire aux afficionados du style mais bon, t'attends pas à des miracles parce que même les fans purs et durs pourraient avoir du mal …

Supercastor (02/10)

 

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Blisterings Records / 2009

Tracklist: 01. Sweet Dreams of Madness 02. Dominion 5 03. Take One 04. Tabula Rasa 05. Night Touches You 06. Tabula Rasa, Pt. 2 (Nothing at All) 07. Plague Doctor 08. Master of my Dreams 09. Twisted Kind of Fate 10. All Rights Reserved

Azarath – Praise The Beast

SATAN !! Voilà comment on pourrait résumer le thème de ce quatrième opus des polonais de Azarath. Débutant sur une intro concue comme une véritable litanie en latin à Satan (Sanctus Sathanas), Azarath envoie le premier brulot de son metal. Mais dans quel genre justement ? Comme moi, à voir la pochette qui nous montre un démon noir presque identique à celui de Dimmu Borgir sur In Sorte Diaboli, à voir le thème, à voir la tracklist, on aurait pu partir vers la noirceur du black metal haineux et aggressif. Pas de bol, les polonais nous prennent ici à contre-pied et nous mette une grosse claque de death metal brutal, aggressif, obsédé par Satan qui n'est pas sans rappeler Immolation, Morbid Angel ou encore le grand frère Behemoth. 

Et ce n'est d'ailleurs pas étonnant d'y ressentir une influence Behemoth. En fait, personne d'autre qu'Inferno lui-même se retrouve derrière les fûts. Même si l'album bénéficie d'une production volontairement crade, la batterie semble néanmoins quelque peu en retrait. Mais si on avait mis Inferno et son blast-beat presque perpétuel sur cet album, on aurait plus rien entendu des guitares, assez saturées mais proposant néanmoins assez peu de soli. Mais accrochez-vous quand ils arrivent ! Car cela n'annonce pas un moment de répit mais au contraire, ça dévastate encore plus. Côté beugleur, la voix est caverneuse et suintante, vomissant toute la haine du combo et toute son adoration du prince des ténébres (et Ozzy n'y est pour rien ici !). Les compos sont assez variées et seront une vraie tuerie en live car on sent l'effort d'écriture sur certaines parties pour mettre un joyeux bordel dans les fosses, comme sur « Queen of the Sabbath » où le groupe, un peu comme Behemoth (avec son passé black), nous propose un moment plus typé black metal avec son « Sanctus Sathanas » scandé sans cesse. Le metal de ce groupe n'est tout de fois pas sans surprise comme l'intro sur « Unholy Trinity » dont le côté tribal se prolonge au delà de la simple intro ou encore « From Beyond the Coldest Star » qui est une instrumentale cloturant de fort belle manière cet opus, un peu comme si la bête était contente de l'annihilation provoquée. 

Certains diront qu'il s'agit ici d'un sous-Behemoth, un peu comme les critiques sur Hate (autre groupe polonais) mais ne s'agirait-il peut-être pas d'une « Polish Touch » sur le metal ? Un gros death metal avec une influence black assumée? Quoiqu'il en soit, si vous aimez le brutal death metal haineux et aggressif jusqu'à la gueule, vous allez adorer Azarath et son Praise The Beast. De même si vous aimez le black metal (car les références y sont nombreuses) qui adore Satan. Quant aux autres, écoutez Azarath et adorez le !

Supercastor [09/10] 

 

Site Officiel : www.azarath.tcz.pl/
 
Myspace Officiel : www.myspace.com/azarath666
 
Agonia Records / 2009
Tracklist : 1. Summoning 2. I Hate Your Kind 3. Sacrifice of Blood 4. Invocation 5. Praise the Beast 6. Queen of the Sabbath 7. Azazel 8. Unholy Trinity 9. Obey the Flesh 10. Throne of Skulls 11. From Beyond the Coldest Star

Earth Crisis – To The Death

Earth_Crisis_-_To_The_DeathMe retrouver à chroniquer du hardcore, straightedge qui plus est ! Voilà le résultat d'une gueulante hamsterico-patatesque sur le fait de voir certains cds traîner dans les arrivages. Notez, j'ai aussi choisi sans savoir, mea culpa comme disait l'autre. Bref, laissons là ces considérations et écoutons ce que les gars de ExC (ça vient pas de moi, jvous rassure) ont à proposer. Renseignements pris, il s'agit ici de leur premier album après leur reformation après un split en 2001. Et au vu de la réputation dont ils jouissaient avant leur split, autant vous dire qu'ils étaient attendus au tournant avec cet opus marquant leur retour. 

Et au final, ça donne quoi ce hardcore straightedge ? (en gros, pour ceux qui ne savent pas : straightedge = no drugs, no alcohol, no one-shot sex et de la salade au dîner). En fait, le côté straightedge se retrouve surtout au niveau des textes, niveau musique, ça ne se ressent pas plus que ça, ça reste du hardcore, avec ses compos hachées typiques, ses breaks, ses accélérations rageuses, son beugleur qui nous geule ses lignes chants façon j'm'époumone à gueuler comme un damné. Alors, attendre 8 ans pour proposer un album de hardcore banal ? Mais que nenni ma pauvre lucette ! Ici, on verse dans le hardcore construit qui présente même certaines mélodies (discrètes certes), du hardcore plaisant, le tout avec une prédominance du midtempo, pas un truc pour faire une démonstration du plus rapide moulinet et autre coup de pied retourné en l'air au monde. Vous l'aurez compris, Earth Crisis semble ici vouloir plus poser tranquillement son style plutôt que de matraquer pour le simple plaisir de matraquer. Les soli sont très peu nombreux mais restent cohérents, même si vu leur petit nombre, un effort aurait pu être fait niveau production pour les faire ressortir plus clairement. Et c'est là aussi un écueil du disque. La production semble par moment totalement ailleurs, les guitares sont trop en avant et trop saturées, le chant est certes omniprésent mais semble faiblard niveau son. Quant à la rythmique, ça reste là aussi un peu noyé, dommage. 

Sinon, pas grand chose à reprocher à cette galette, je dirais même qu'elle m'a plutôt emballé, avec son hardcore midtempo très pesant mais qui sait se démarquer des sorties du genre où tout tourne autour du KSD et de leur fameux "make a fookin pit" cher à de nombreux groupes hardcore. En fait, le meilleur moyen de vous parler de cette galette serait de vous dire d'oublier vos préjugés sur le hardcore et d'écouter cet opus. Il ne sera certainement pas mon album de l'année mais il aura au moins le mérite (et c'était pas une chose gagnée d'avance) de m'avoir fait passer un moment agréable en écoutant du hardcore.

Supercastor (07.5/10)

www.facebook.com/earthcrisisofficial 

myspace.com/earthcrisis

Century Media Records / 2009

Tracklist (32:17) : 01. Against The Current 02. To Ashes 03. So Others Live 04. Security Threat 1 05. When Slaves Revolt 06. Plague Bearers 07. Control Through Fear 08. Cities Fall 09. Eye Of Babylon 10. What Horrifies 11. To The Death