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Sortilège – Apocalypso

Deux ans après un acte de renaissance salué par tous (l’excellent Phoenix) et quelques concerts savamment choisis (Hellfest, Raimes…), Sortilège enquille avec cette suite très attendue : Apocalypso.

Dès l’introductif « Poséidon », nous comprenons que Sortilège remplit toutes les cases de satisfaction. Ici, le groupe choisit l’attaque plutôt que la défense. C’est en étant majoritairement frontaux que Zouille et ses acolytes sont les plus efficaces. « La parade des centaures », le massif « Attila » (où le groupe est accompagné par Stéphane Buriez de Loudblast , ceci expliquant peut-être cela…), « Poséidon », sont de futurs incontournables. Les guitares d’Olivier Spitzer et de Bruno Ramos sont franches et efficaces.

La voix de Zouille impressionne. Il n’a jamais aussi bien chanté. Son chant puissant réussit à mettre en valeur l’ensemble des compos (même sur le facile « Le sacre du sorcier »).

La production moderne apporte une emphase bienvenue à l’ensemble. Tout est plus grand, plus fort que sur Phoenix. Contrairement à ce dernier, Apocalypso regarde vers le futur. Rien ne sonne passéiste et tant mieux. Sur le meilleur morceau de l’album (« Derrière les portes de Babylone »), le groupe mélange sa musique avec celle du groupe Myrath pour un résultat époustouflant. Un pied de nez à tous ceux qui reprochent au groupe de rester sur les acquis de son glorieux passé.

Avec Apocalypso, Sortilège prouve par A+B qu’il est en grande forme. De quoi ravir ses fans et d’en glaner de nouveaux…

Nico (8,5/10)

Site Officiel : http://sortilege.website/

Very Records – Season of mist /2023

1. Poseidon 02. Attila (feat. Stéphane Buriez) 03. Derrière les portes de Babylone (feat. Myrath) 04. Le sacre du sorcier 05. La parade des centaures (feat. Stéphane Buriez) 06. Walkyrie 07. Encore un jour 08. Trahison 09. Vampire 10. Apocalypso (feat. Kevin Codfert)

Six ans après l’album éponyme et deux live, Obituary nous livre une nouvelle fournée de ce qu’il sait faire le mieux : du death-metal à haute teneur calorique.

Ne tournons pas autour du pot. Ce onzième album studio ne déçoit pas. On y retrouve tous les ingrédients qui caractérisent la formation floridienne : violence ; chant écorché ; riffs ; groove.

« Barely alive », uppercut introductif, est joué pied au plancher. Les morceaux suivants permettent de retrouver leur rythme groovy grassouillet typique (« Without a conscience », « Dying of everything », « My will to live »…). Le trio Terry Butler/Donald Tardy/Trevor Peres est une des sections rythmiques les plus en vue du genre. Les gars se font sacrément plaisir à vouloir briser des nuques. Ils y arrivent sans problème.

Les riffs sont rapidement mémorisables, les guitares sont accordées au plus bas et offrent très peu de solos. Et même si Ken Andrews se permet quelques échappées bienvenues, nous sommes très loin de l’époque Santolla. Tant mieux.

Le groupe se paie même le luxe de balancer un ou deux hymnes pour les futurs concerts. Nulle doute que « War » et « The wrong time » trouveront leur place dans la set list à venir.

Véritable bloc inamovible de la scène death-metal, Obituary réussit encore une fois son affaire : Dying of everything est un album solide, fait par de sincères artisans dévoués à la cause. Rien n’a bougé, où presque, depuis trente-trois ans. La qualité reste au rendez vous. Impressionnant.

Nico (9/10)

Site Officiel : https://www.obituary.cc/

Relapse /2023

01. Barely Alive 02. The Wrong Time 03. Without A Conscience 04. War 05. Dying Of Everything 06. My Will To Live 07. By The Dawn 08. Weaponize The Hate 09. Torn Apart 10. Be Warned

Porté depuis des années par une bande de passionnés de musiques extrêmes, les acteurs de l’ombre est le label qui a réussi à se faire une belle place sur l’échiquier du metal extrême. Les sorties de Regarde les hommes tomber, de Au-dessus, de The great old ones et autres Déluge ont imposé une identité et un style que l’on retrouve désormais dans l’ensemble de leurs productions. Une envie d’aller de l’avant, de défricher des terrains musicaux encore non explorés. Une tendance que l’on retrouve sur ce troisième album de Deliverance.

Menés par Étienne Sarthou (Karras, ex Aqme, comme quoi…) les Franciliens de Deliverance ne choisissent pas la facilité. Neon chaos in a junk-sick dawn est une œuvre qui exige plusieurs écoutes. C’est un album riche qui n’a pas peur de se frotter à différents styles. On y entend du black-metal (évidemment…), quelques touches de doom, un chouia d’industriel et de sludge. Styles qui se mélangent pour un résultat surprenant.

L’attaque frontale est choisie en premier lieu (« Salvation need a gun »). Le décor est planté. Neon chaos in a junk-sick dawn sera violent, urbain, désespéré. La suite (« Venereal ») se déroule sur la même partition. Jusque là, c’est du bon boulot. Mais rien ne nous préparait à la suite…

Le pinacle de l’album se nomme « Odyssey ». Morceau incroyable qu’il faut écouter et réécouter pour en saisir les diverses subtilités. Dix-huit minutes et trente-deux secondes passionnantes qui nous font plonger dans un rock progressif saupoudré de black-metal. Les vocaux de Pierre Duneau envoûtent puis se font de plus en plus abruptes. Ils s’entremêlent avec une musique subtile, à la fois douce, et stridente. Un ensemble parfait qui s’impose comme une référence en la matière.

La suite ne démérite pas. « Up-tight » prend son temps pour s’installer avec un gros mid tempo à la Immortal, puis, après un break aux claviers, accélère jusqu’à plus soif. « Neon chaos » et ses vocaux futuristes choisit d’être abrupte et ne lâche pas la bride.

Neon chaos in a junk-sick dawn se clôture avec un gros pavé de 17 minutes de désolation : « Fragments of a diary of Hell ». Deliverance nous fait plonger dans le futur. Un avenir sombre évoquant dans un premier temps des ambiances à la Blade Runner ou encore Soleil Vert. Puis l’ambiance se fait lourde, industrielle… On se laisse emporter par une ambiance indescriptible et cette musique qui n’aurait presque pas besoin de mots pour se faire comprendre. Deliverance nous amène au bord des abysses. Le monde de demain ne sera que noirceur avec aucun échappatoire possible.

Deliverance nous livre un sommet musical qui risque de faire date. Une nouvelle référence pour les générations.

Nico (9,5/10)

Site Officiel : https://deliveranceplease.bandcamp.com

Les Acteurs de l’Ombre /2022

1. Salvation Needs a Gun 02. Venereal 03. Odyssey 04. Up-Tight 05. Neon Chaos 06. Fragment of a Diary from Hell