Archive for the ‘ Chroniques ’ Category

« Through the astral door » et « The prophecy of agony », les deux premiers extraits de Fourth Reign Over Opacities And Beyond, nous avaient mis la puce à l’oreille. C’est confirmé, désormais, il est impossible d’ignorer Acod. Il va même falloir prendre le trio marseillais très au sérieux. Avec cette signature avec Les acteurs de l’ombre, Acod bénéficie désormais d’une exposition médiatique digne de ce nom. Conséquence directe : le groupe s’extirpe enfin des tréfonds de l’underground et nous livre un album qui s’imposera dans les indispensables de 2022.

« Sur d’anciens chemins… » est la parfaite intro nous emmenant dans les abysses du Mordor (au hasard…). Acod pose une ambiance épique qui perdure tout au long de ce nouvel opus. Une mise en bouche tellement qualitative qu’on y retrouve des mélodies qui font penser au Dune de Toto.

La suite de l’album emboîte le pas ; les neuf morceaux tutoient l’excellence. Fourth Reign Over Opacities And Beyond est une œuvre ultra dynamique (« Sulfur winds ritual ») et s’écoute d’une traite. La production est propre, claire, efficace… Elle se met au service de compositions irrésistibles ; à l’image de « The prophecy of agony » qui est véritable tube en puissance.

Classique, sachant être symphonique quand il faut l’être (« Gemus Vacuitatis »), ce cinquième album est la deuxième partie d’une trilogie débutée avec The divine triumph. Il donne envie d’aller plus loin ; de découvrir les précédentes productions du groupe ; de saliver en attendant la suite. Car maintenant, nous allons guetter avec ferveur les faits et gestes du groupe.

Nico (9/10)

Site Officiel : https://acod.bandcamp.com/

Les acteurs de l’ombre /2022

01. Sur d’Anciens Chemins… 02. Genus Vacuitatis 03. The Prophecy Of Agony 04. Sulfur Winds Ritual 05. Nekyia Catharsis 06. Infernet’s Path 07. Artes Obscurae 08. Fourth Reign Over Opacities And Beyond 09. Through The Astral Door 10. Empty Graves / Katabasis

Behemoth – Opvs Contra Natvram

Depuis maintenant 8 ans et un The Satanist loin de faire l’unanimité, même au sein de la rédaction, Nergal s’est engouffré dans une direction artistique que bien peu de personnes auraient pu anticiper au vu de ses albums précédents. Après la fuite en avant amorcée dès Satanica en 99 et le pinacle de brutalité qu’était Evangelion en 2009, le groupe avait radicalement changé de ton, et bien malin aurait été celui qui aurait pu prédire la teneur de ce 12e album des Polonais.

Il y a quatre ans, je concluais ma chronique de I Loved You At Your Darkest par ces mots : Sans parvenir à s’affranchir de ses origines, Behemoth livre un album plutôt décousu et faussement brutal. (…) Espérons que le groupe parviendra un jour à vraiment franchir le pas et à redevenir une entité cohérente… Hélas, force est de constater que le patchwork proposé ici est, une fois de plus, loin d’être cohérent, et les quelques fulgurances rappelant l’époque où Behemoth était une machine de guerre bien huilée côtoient d’autres morceaux bien moins efficaces, où le groupe peine à poser ses ambiances.

Ici et là, Opvs Contra Natvram propose quelques clins d’œil au passé, des easter eggs en quelque sorte : une ligne de guitare qui n’aurait pas dénoté sur Evangelion (au début de « The Deathless Sun »), une rythmique tout droit recyclée de The Satanist (l’intro de « Neo-Spartacvs » qui reprend un pattern de « O Father, O Satan, O Sun »)… Et c’est peut-être justement cela qui rend cette impression de patchwork encore plus marquée que sur la galette précédente. Pour un groupe toujours en recherche d’évolution, Behemoth reste maladroitement accroché à son passé.

Est-ce que tout est autant à jeter ? Non, pas vraiment. L’espace de quelques morceaux (je pense surtout à « Malaria Vvlgata » et à « Disinheritance », qui font paradoxalement partie des morceaux les moins mis en avant depuis la sortie de l’album), Nergal et ses comparses nous rappellent que Behemoth n’a pas toujours été la bête de foire que le groupe est devenu aujourd’hui. À vouloir trop en faire, le groupe semble se dissiper. À quoi bon sortir un clip pour presque chaque morceau si la musique (ce qui devrait être l’élément central) en est réduite à devenir une bande-son pour un court métrage ?

De fer de lance d’un genre, Behemoth est devenu une machine qui, grâce à toute la structure qui l’entoure et une tonne de paillettes et d’artifices, domine artificiellement la scène Metal, un colosse aux pieds d’argile.

3/10

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Nuclear Blast – 2022
Tracklist (43:15) 1. Post-God Nirvana 2. Malaria Vvlgata 3. The Deathless Sun 4. Ov My Herculean Exile 5. Neo-Spartacvs 6. Disinheritance 7. Off to War! 8. Once upon a Pale Horse 9. Thy Becoming Eternal 10. Versvs Christvs

Bloodbath – Survival Of The Sickest

Mine de rien, ça fait 8 ans que Bloodbath est revenu aux affaires avec un Nick Holmes qui semble avoir retrouvé une seconde jeunesse en se (re)mettant au Death Metal et au growl. Mieux encore : avec ce troisième album, Holmes devient le frontman ayant enregistré le plus d’albums au sein du groupe. Alors, après deux galettes de qualité chez Peaceville Records, Bloodbath est-il parvenu à faire la passe de trois en rejoignant Napalm Records ?

Eh bien oui. À l’heure actuelle, Bloodbath est même probablement le groupe qui a su le mieux gérer son comeback tout en digérant un changement de frontman. Là où des groupes comme At The Gates ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes, les Suédois affichent une forme insolente. J’irais même jusqu’à dire qu’avec le recul, les trois albums post-split sont au-dessus de The Fathomless Mastery et sa prod’ moins organique, moins sale.

Au menu de ce Survival Of The Sickest : du gras. Double tartine de saindoux, 11 titres, 45 minutes de tronçonnage en règle. La recette est éprouvée et pas forcément recherchée, mais à quoi bon se racler le pot de rillettes ? Certes, on ne retiendra pas forcément un titre-phare en particulier, mais cette absence de « hit » est compensée par un niveau de qualité constant et élevé, avec ici et là quelques invités de marque (comme si le line-up n’était pas encore assez composé de grands noms) : Luc Lemay (Gorguts), Barney (Napalm Death) et Marc Grewe (ex-Morgoth, Insidious Disease).

Si vous avez aimé les albums précédents avec Papy Holmes au chant, vous aimerez Survival Of The Sickest. Il n’y a rien d’extraordinaire, mais ça reste cohérent et efficace. Un album « paquet de frites », en gros, sans raffinement mais qui passe très bien.

7,5/10

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Napalm Records / 2022
Tracklist (44:49) 1. Zombie Inferno 2. Putrefying Corpse 3. Dead Parade 4. Malignant Maggot Therapy 5. Carved 6. Born Infernal 7. To Die 8. Affliction of Extinction 9. Tales of Melting Flesh 10. Environcide 11. No God Before Me