Archive for the ‘ Chroniques ’ Category

Benighted – Ekbom

Avec l’âge, le temps passe de plus en plus vite. Les goûts changent. Les gens évoluent. En un claquement de doigts, 10 années ont passé et tu redécouvres, presque stupéfait, un groupe dont tu croisais la route (presque trop) souvent. 10 ans, putain. En 2014, je tannais tout le monde avec Carnivore Sublime. Et puis, un peu par hasard, Benighted est passé au second plan de mes écoutes, à tel point que je n’ai suivi leurs exploits discographiques que de très loin, d’une oreille distraite. Jusqu’à cette nouvelle offrande débordant de joie, de bonheur et de bien trop d’insectes pour les plus sensibles d’entre nous.

La recette Benighted a-t-elle changé ? Non, pas vraiment. La bande à Julien creuse toujours le même sillon brutal/grindcore qui me séduisait déjà à l’époque. Benighted tabasse, Benighted éructe, Benighted en met plein les esgourdes. À la limite, on pourrait lui reprocher qu’il en devient presque trop simple, trop prévisible, 36 minutes menées tambour battant sans remise en question. Mais une remise en question est-elle vraiment nécessaire ? Depuis maintenant 5 ou 6 albums, Benighted a SA formule, un son propre, une identité inimitable. Il y a quelque temps, lorsque j’avais eu l’occasion d’entendre un premier single d’Aborted bien avant sa sortie, j’avais immédiatement tiqué en mode « mais attends, c’est Julien, ça ? ». Et quand on arrive à un point où on devient identifiable en à peine quelques lignes de chant ou avec cette combinaison de blast et de riffs acérés, il ne reste qu’une chose à faire : conserver ce cap.

Plongée dans un esprit malade avec la vermine pour tout compagnon, Ekbom s’intègre avec aisance dans l’excellente discographie de Benighted. Aucune surprise au rendez-vous, simplement le niveau de qualité auquel Julien et ses comparses nous ont habitués depuis bien longtemps.

8,5/10

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(Season Of Mist / 2024)
Tracklist (36:39) 1. Prodome 2. Scars 3. Morgue 4. Le vice des entrailles 5. Nothing Left to Fear 6. Ekbom 7. Metastasis 8. A Reason for Treason 9. Fame of the Grotesque 10. Scapegoat 11. Flesh Against Flesh 12. Mother Earth, Mother Whore

Depuis un bon bout de temps, Six Feet Under s’apparente plus à une blague qu’à autre chose. Le groupe de Chris Barnes s’est englué dans une médiocrité (Torment, la série des Graveyard classics…) de laquelle il ne paraissait plus pouvoir se dépêtrer. Malgré quelques albums de bonne tenue (Undead, Unborn, Crypt of the devil), le vocaliste est devenu la risée de la scène death-metal enfonçant le clou encore plus profond avec Nightmares of the decomposed et ses célèbres cris aigus (« eeeeeeee ! ») devenus cultes. Et pourtant, nous restons attachés à Six Feet Under. Allez savoir…

Bref, contre toute attente, Killing for revenge enchaîne une flopée de titres imparables au tempo constamment dans le rouge. En effet, il est impossible de résister à « Know-Nothing Ingrate », « Accomplice to Evil Deeds », « Ascension » et « When the Moon Goes Down in Blood »). Ils annoncent le retour de 6FU aux affaires sérieuses. Et même quand le rythme ralentit (« Hostility Against Mankind »), le quintet arrive à frapper dans le mille. La suite est tout aussi délicieuse avec des titres amenés à devenir de futurs standards ( « Bestial Savagery », « Mass Casualty Murdercide »).

Avec ce dix-huitième opus (!), Chris Barnes et ses acolytes effectuent une remontada inespérée. Enrobé dans une belle pochette signée Vincent Locke, 6FU est musicalement au top et rien ne semble vouloir arrêter ce flot de guitares saillantes (Jack Owen et Ray Suhy ont bien bossé), ces rythmes rapides et ces vocaux graisseux. Même la reprise de « Hair of the dog » arrive à nous enthousiasmer.

Nous n’en attendions pas grand-chose ; Killing for revenge est donc une belle surprise.

Nico (8,5/10)

Site Officiel : https://www.facebook.com/sixfeetunder

Metal Blade /2024

1. Know-Nothing Ingrate 2. Accomplice to Evil Deeds 3. Ascension 4. When the Moon Goes Down in Blood 5. Hostility Against Mankind 6. Compulsive 7. Fit of Carnage 8. Neanderthal 9. Judgement Day 10. Bestial Savagery 11. Mass Casualty Murdercide 12. Spoils of War 13. Hair Of The Dog (Nazareth cover – CD et digital)

Ecr. Linf – Belluaires

Le black metal hexagonal est reconnu à travers le monde. Au fil des ans, d’Anorexia Nervosa à Blut Aus Nord, le savoir-faire « made in France » s’est considérablement développé. Un nombre incalculable de formations œuvrent pour la cause du metal noir. Dans cette masse, il est difficile de se distinguer. Pourtant, à l’écoute de Belluaires, nous devinons qu’Ecr. Linf (comprendre « écraser l’infâme », en référence à Voltaire) a tous les atouts pour faire la différence.

Ecr. Linf annonce d’emblée la couleur. « Le désespoir du prophète » est grandiloquent, quasi cinématographique. Le groupe exécute sa partition au millimètre. Il connaît tous les codes du black metal : riffs et mélodies entêtantes, voix d’écorché, batteries percutantes. Ici, tout est grand et puissant (« Le royaume du vide »). Normal, le line up n’est pas né de la dernière pluie. Composé de membres de Demande à la poussière, d’ex Svart Crown, de musiciens participant aux concerts d’Igorrr, Ecr. Linf possède une assise musicale maîtrisée.

« Tribunal de l’âme » est le morceau le plus frénétique tandis que « La danse des crânes » surprend avec son accordéon. Du même acabit, la suite déroule du câble au kilomètre.

Au pire, nous pourrions trouver cela trop propre, mais puisque le talent et une personnalité en devenir sont bien présents, nous passerons outre. Belluaires est cohérent ; une suite logique de titres vers lesquels nous ne manquerons pas de revenir.

Nico (8,5/10)

Site Officiel : https://www.facebook.com/Ecr.LinfOfficiel

My kingdom Music – Source Atone /2023

01. Le désespoir du prophète 02. Tribunal de l’âme 03. La danse des crânes 04. Missive 05. Le royaume du vide 06. Ultime projection 07. Valetaille 08. Feu pâle