Archive for the ‘ Chroniques ’ Category

Dirty Black Summer se définit comme un groupe de Blackened 90’s Rock du sud de la France Depuis trois ans, la formation a écumé les routes et s’y est forgé une solide réputation live en délivrant un post-grunge enthousiasmant.

Mais visiblement avec Dirty Black Summer, rien n’est simple. A peine ce premier album sorti, le groupe annonce que : « Pour des raisons internes et personnelles au groupe, nous avons pris la décision de mettre Dirty Black Summer dans un hiatus indéterminé… ».

Une décision surprenante car Gospel of your sins possède tous les attributs d’une réussite : une personnalité affirmée,  des influences de qualité, un potentiel et un savoir faire que l’on devine à chaque minute écoulée (Jb Le Bail, Igorrr, ex Svart Crown est aux commandes).

Dirty Black Summer annonce la couleur d’entrée avec « All saints » ; une musique noire qui nous replonge dans les nineties où il n’était pas rare d’entendre un Alice in Chains ou un Soundgarden à la radio. Le quintet connaît sa partition sur le bout des ongles : riffs plombés, voix ténébreuse et mélodies irrésistibles sont au programme. La suite embraye sous un déluge de guitares (« Love funeral ») mêlant deux ambiances ; une tambouille rock grunge et gothique qui n’aurait pas fait tache sur la bande originale du film « The crow ».

Dirty Black Summer se paye le luxe d’enchaîner les brûlots (notre préférence ira vers « Black Pills & Death Mask » et au poignant titre éponyme) jusqu’au solide « Last confession » qui clôture ce premier long format prometteur. En espérant qu’il ne s’agisse pas du dernier.

Nico (9/10)

Site Officiel : dirtyblacksummer.bandcamp.com

Nova lux production /2023

01. All Saints 02. Love Funeral 03. Black Pills & Death Mask 04. Toxic Boy 05. At The Devil’s Night 06. Gospel Of Your Sins 07. Spit On My Grave 08. Belladonna 09. Nothingness 10. Last Confession

Eihwar – Ragnarök

Putaing cong, ils ont définitivement pété un boulard chez Season Of Mist. À croire que vivre à Marseille est devenu tellement déprimant qu’ils se sont mis à rêver du Nord. Et au lieu de simplement se faire une coloc’ avec Listenable dans le 5-9 (ou le 62, c’est pareil), ils ont signé Eihwar.

Eih-qui ? Eihwar, par Thor, straight outta Toulouse, la plus scandinave des villes françaises. Le Heilung low-cost du Puy du Fou, un duo dont la musique est pompeusement estampillée « Viking War Trance » alors que son énergie ferait passer Amon Amarth pour du Agoraphobic Nosebleed.

Odin, que c’est pauvre ! Les compos sont aussi lisses que l’armure de cosplay du Jean-Leif qui leur sert de grogneur, n’en déplaise au chargé de comm’ du Hellfest qui nous annonce « un mélange hybride pour une transe chamanique muant la Temple en dancefloor ». Le seul truc un tant soit peu subversif de ce projet, c’est le blackface de la chanteuse attifée en Bullerskydd (59,99 EUR au rayon couvertures d’Ikea, plaid effet fourrure garanti 100 % polyester sans souffrance animale). Elle va être belle, la Temple en plein aprèm, avec une horde de wannabe Ragnar qui ondulent du kilt en lampant de la Kro tiède dans leur corne en résine made in China pour séduire une Valkyrie (et comme le dit le proverbe : « Valkyrie, à moitié dans ton lit »). Le genre de spectacle à vouloir se faire crever les yeux par Hugin et Munin (les corbeaux d’Odin pour les non-initiés, histoire de rester dans le thème).

Ragnarök fait l’effet d’un spectacle cheapos dans un parc d’attractions pseudo-médiéval : on voit toutes les ficelles, on sent l’odeur plastique du « vrai cuir » des armures, les épées et les haches sont aussi émoussées que les compos poussives.

Season Of Mist avait déjà « l’original » dans ses artistes avec Heilung, les Phocéens viennent ajouter une pâle doublure qu’on nous survendra à gogo dans les fests comme « la sensation Viking » de 2024. Une belle leçon de marketing cynique de la part d’un label qui nous avait habitués à tellement mieux (et à Gronibard) par le passé. Ni énergique, ni dansant, Ragnarök est une musique d’ascenseur vers le Valhalla pour des cosplayers du froid transis depuis la fin de Vikings.

(skål/10)

Facebook officiel

(Season Of Mist / 2023)
Tracklist (45:36) 1. Berserk 2. Fenrir 3. Ragnar’s Last Raid 4. Ragnarök 5. Skjaldmö 6. The Feast of Thor 7. The Forge 8. The New Vikings 9. Valhalla 10. Yggdrasil’s Renewal

Dog Eat Dog– Free Radicals

Dog Eat Dog est un groupe qui sait se faire désirer. A l’instar d’un Guns N’ Roses ou d’un Tool, nous venons de patienter dix-sept longues années entre deux albums. Il a fallu ronger son frein. Pendant cette éternité, le groupe de John Connor a tout de même continué de tourner pour une poignée de fidèles. En 2017, l’EP Brand new breed nous avait rassurés: Dog Eat Dog était encore en vie… Jusqu’à ce nouvel album inespéré : Free radicals.

Ne tournons pas autour du pot, ce cinquième album est une quasi réussite totale. Nous retrouvons ici tout ce qui fait le sel de Dog Eat Dog : quatorze titres et pas un seul déchet. La formule est bien rodée, Connor, Neabore, Finley et Hammerli savent y faire pour pondre des morceaux accrocheurs. « Man’s best friend », « Never give in », « Lit up » ne dépareillent pas face aux tubes du passé. L’ensemble est très dynamique (« Blvk Glvd ») et l’on se laisse porter par cet enthousiasme général.

Le quatuor a même eu la bonne idée d’inviter Rudeboy (ex Urban Dance Squad) sur le délicieux « Mean street ». Notons tout de même un petit bémol : Free radicals manque cruellement de saxo, l’ingrédient caractéristique du style Dog Eat Dog. Alors que sur scène il est heureusement toujours présent, sa place sur ce dernier album est bien en retrait, voir absent.

Néanmoins, ne boudons pas notre plaisir. Contre vents et marrées, Dog Eat Dog nous prouve avec Free radicals qu’il est bien toujours vivant. C’est une belle occasion de découvrir ou de se replonger dans l’univers bariolé du groupe.

Nico (8,5/10)

Site Officiel : https://www.facebook.com/dogeatdog.official

Metalville /2023

01. Lit Up 02. Kin 03. Never Give In 04. Time Won’t Wait 05. 1 Thing 06. Mean Str 07. Energy Rock 08. @Joe’s 09. Blvk Clvd 10. Bar Down 11. Man’s Best Friend 12. E1on1 13. Looking Back 14. Zamboni