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Alors que ce sixième album de Hooded Menace est en train d’atterrir sur toutes les bonnes platines, enfonçons une porte ouverte : les Finlandais n’ont plus rien à prouver ! Car oui, à force d’enquiller les réussites, le groupe de Lasse Pyykkö est désormais bien installé sur l’échiquier death-doom mondial. Au point de devenir LA référence en la matière.

The tritonnus bell va droit au but. Dès l’intro, « Chthonic Exordium », la messe est dite ; ce sixième opus se jouera sous le signe du heavy-metal ou ne sera pas.

Le véloce « Chime diabolicus » donne la marche à suivre. Les mélodies se mémorisent instantanément, les riffs en réfèrent aux grands anciens du heavy et les huit minutes et dix secondes de ce premier titre passent à toutes vitesse. Si « Blood ornaments » joue plus sur les ambiances, on sent que le groupe se décomplexe au fur et à mesure qu’avance l’album. Le quartet fait preuve de cohérence (le groupe est resté le même depuis Ossuarium Silhouettes Unhallowed) et cela s’entend.

Moins étouffant qu’auparavant, et malgré les vocaux toujours caverneux de Harri Kuokkanen, Hooded Menace sait se faire aussi plus accessible.

« Those Who Absorb the Night » s’installe au Panthéon et résume bien la démarche décrite ci-dessus : efficace au plus haut point, surprenant mais se rapportant toujours à l’esprit originel. La suite déroule le même schéma et l’ensemble de The tritonnus bell se résume à un seul adjectif : réjouissant !

Hooded Menace réussit une fois de plus un coup de maître avec ce qui s’avère être un de ses meilleurs opus à ce jour. Tel un bon vin, Hooded menace prend de l’âge, mais gagne de plus en plus en saveur. Et celui là, nous le boirons jusqu’à la lie.

Nico (9,5/10)

Site Officiel : https://hoodedmenace.bandcamp.com/

Season OfMist /2021

01. Chthonic Exordium 02. Chime Diabolicus 03. Blood Ornaments 04. Those Who Absorb the Night 05. Corpus Asunder 06. Scattered into Dark 07. Instruments of Somber Finality

Gojira – Fortitude

Oui, nous avons pris notre temps pour écrire cette chronique. Reconsidérer le « cas » Gojira dans son ensemble, remonter aux sources (Terra Incognita, The Link), mesurer la progression de ce groupe français qui a réussi l’exploit de s’exporter à l’international, était nécessaire. Cultiver un sentiment chauviniste aussi. Car oui, Gojira remplit désormais des salles comme le Accord Hôtel Arena après s’être enquillé les MJC pendant de nombreuses années.

Cinq années après l’acclamé Magma, Gojira revient donc avec ce nouvel album : Fortitude.

« Born for one thing » pose les bases. L’assise musicale des Bayonnais est toujours aussi impressionnante : pas une note de travers ; un riffing efficace ; une voix qui percute. Ce premier titre, point de jonction avec le précédent album, nous installe dans une zone de confort. Comme à l’habitude, Gojira frappe juste et fort.

La suite n’est pas en reste. « Amazonia », un des pinacles de Fortitude, conquiert l’auditeur. Un morceau irrésistible par son ambiance évoquant Sepultura (oui, on parle de l’Amazonie ici) et une efficacité approuvée (quel break !).

Si nous sommes désormais bien loin des déflagrations de The Link et From Mars to Sirus et de ce feeling à la Morbid Angel qui nous plaisait tant, Gojira a su se réinventer. Il plonge les deux pieds dans le mainstream avec talent: « Another world », « Hold on », « New found » s’imposent au fil des écoutes. Et nous ne parlons ici que du « tout venant »…

Avec le dyptique « Fortitude/The Chant » judicieusement placé en milieu d’exercice, Gojira surprend le chaland. La voix se fait plus mélodique, le tempo se ralentit. La mélodie envoûte pour s’inscrire durablement dans le cortex. De fait, « The Chant » est le morceau le plus accessible de toute la carrière du quatuor. Le genre de truc qui pourrait encore lui faire gagner des fans.

L’album continue son bonhomme de chemin avec les plus calmes « Sphinx », « Into the storm » et « The trails ». Un ensemble qui coule de source et apporte un plus. Les frangins Duplantier ont bien bossé leur copie et cela s’entend.

L’affaire se termine sur le gigantesque « Grind » qui n’hésite pas à mixer brutalité et une certaine forme de béatitude. Ce morceau nous montre-t-il la direction que le quartet va suivre à l’avenir ? Si c’est le cas, le futur s’annonce sacrément alléchant. En attendant, Gojira nous offre ici un des indispensables de l’année.

Nico (9,5/10)

Site Officiel : https://www.gojira-music.com/

Roadrunner /2021

01. Born For One Thing 02. Amazonia 03. Another World 04. Hold On 05. New Found 06. Fortitude 07. The Chant 08. Sphinx 09. Into The Storm 10. The Trails 11. Grind

Osiah – Loss

Troisième album pour le groupe britannique basé à Sunderland, qui approche de la décennie au compteur. Le groupe ne change pas de fusil d’épaule, au menu du Deathcore un poil technique. Death Metal et Deathcore se mixent avec une lourdeur au poil et une production bien calibré. Agressif et percutant, Loss délivre une dose de Deathcore efficace à défaut de hérisser vraiment les poils, sans non plus se démarquer franchement. Le groupe coche toutes les cases : les vocalises abrasives, des passages agressifs, avec parfois une couche de tabassage en règle à coups de double grosse caisse (la sauvagerie développée sur ” Queen Of Sorrow “est très accrocheuse), sans négliger les multiples breaks et accélération de rigueur. C’est au fond une revue complete de toutes les figures de style imposées par le genre. Reconnaissons tout de même que les britanniques possèdent un savoir faire tel qu’on laisse l’album défiler sans en avoir la nausée ou l’envie de l’éjecter brutalement de sa playlist.

On note la présence de deux invités Jason Evans du groupe Ingested (sur le titre éponyme de l’album) et Ben Duerr de Shadow of Intent (sur The Eye Of The Swarm), dont les contributions ne sont pas fondamentales, mais doivent sans doute apporter un poil de notoriété qui ne fait jamais de mal.
Loss laisse une impression qu’il manque un ingrédient pour faire d’Osiah un groupe marquant qui sort du lot, sans doute un peu de personnalité au delà d’un savoir faire évident.
La seule faute de goût revient finalement à la promotion de du groupe qui élève Osiah au rang du “groupe le plus féroce du nord de l’Angleterre”. Rien que ça ? Sérieusement ? Modestement, à notre niveau, en terme de férocité britannique nous avons tendance à penser qu’Anaal Nathrakh est bien plus terrifiant qu’Osiah… qui ne démérite pas pour autant. Sans en faire des tonnes Loss mérite une écoute de la part de tout amateur de Deathcore qui tâche.

Hamster (7/10)

Osiah – Loss – Unique Leader Records – 2021
Tracklist (48 minutes) 1. Realm Of Misery 2. The Second Law 3. Paracusia 4. Queen Of Sorrow 5. Temporal Punishment 6. Loss (ft. Jason Evans) 7. Terracide Compulsion 8. The Eye Of The Swarm (ft. Ben Duerr) 9. War Within Our Walls 10. The Ominous Mind (Jaded Inside) 11. Celar Et Audax 12. Echoes 13. Already Lived