Archive for the ‘ Chroniques ’ Category

Amahiru – s/t

AMAHIRU où le retour de Frédéric Leclercq vers des rivages mélodiques et diablement accrocheurs. Certains pensaient notre ami définitivement tombé du côté obscure et extrême avec son investissement corps et âme au sein de KREATOR, SINSAENUM et LOUDBLAST mais non, notre homme aime brouiller les cartes. L’occasion est venue grâce à sa bonne entente artistique et son amitié avec la guitariste japonaise Saki (MARY’S BLOOD & NEMOPHILA) rencontrée lors d’un concert à Hong-Kong.

De cette fructueuse collaboration est née douze titres, groovy et mélodiques, comme le dit lui-même Leclercq. Dans ce domaine, il avait déjà maintes fois prouvé son talent en signant de sacrés brûlots avec DRAGONFORCE. Afin de donner corps à leur projet, le duo a dû s’entourer les bons partenaires de jeu. Et le carnet d’adresse de Leclercq a fait des miracles : Coen Janssen d’EPICA a été un des premiers à les rejoindre, suivi par Mike Heller, l’extraordinaire batteur de FEAR FACTORY. Moins connu du grand public mais bénéficiant déjà d’une solide réputation sur la scène britannique, Archie Wilson au chant a été la dernière pièce du puzzle AMAHIRU.

Dès les premières mesures « d’Innocent » qui ouvre cet album éponyme, le décor est planté : guitares tranchantes et techniques, nappes de claviers pour renforcer la mélodie et section rythmique basse batterie en ordre de marche histoire de fixer chaque composition sur des fondations insubmersibles. Difficile de ne pas être séduit après quelques minutes, le savoir-faire est évident et nos amis ont su déployer un bel enthousiasme. Derrière son micro, le chanteur donne tout et propose une belle prestation, emplie d’énergie et de conviction. Avec Leclerc et Saki aux commandes, on devine que les soli de guitares ne vont pas être en reste. Ils enfoncent le clou de belle manière ! « WTTP » et « Hours », les deux premiers singles, montrent une autre facette de la musique du groupe. Hyper accrocheurs et presque dansants, ces hits pour radio US évoquent un NICKELBACK des grands jours ou encore un ANDREW WK au top de sa forme. Cela vous rentre dans le crâne en quelques minutes et vous secouerez la tête en rythme sans même vous en rendre compte.

Chaque composition est calibrée pour déployer immédiatement tous ses charmes et capturer l’auditeur. Toute résistance est inutile. Rien de révolutionnaire ici mais une maîtrise et un talent évidents à chaque étape. En quatre ou cinq minutes, la messe est dite et les titres s’enchaînent à haute intensité. Il faut attendre « Ninja No Tamashii », un titre instrumental aux sonorités traditionnelles nippones, pour reprendre un peu sa respiration avant d’attaquer la deuxième partie du disque. AMAHIRU n’appuie que très rarement sur la pédale de frein et compte bien finir de convertir les plus sceptiques avant la fin du voyage. En plus de son casting cinq étoiles, signalons les apparitions en guest de Elize Ryd (AMARANTHE) et de Sean Reinert (CYNIC, DEATH) sur un titre chacun. Le groupe a souhaité ainsi rendre hommage à ce dernier tragiquement disparu en janvier dernier.

Comme aime le rappeler Frédéric Leclercq il a toujours eu cette fibre métal mélodique en lui et, alors qu’il assouvit pleinement ses penchants extrêmes à travers ses autres projets, AMAHIRU cristallise cette facette de son identité musicale. Les aigris diront que le bougre bouffe, peut-être, à tous les râteliers mais diable qu’il le fait bien ! En ces temps difficiles et anxiogènes, AMAHIRU offre une belle dose d’enthousiasme et d’énergie. De nos jours, cela devrait être remboursé par la Sécurité Sociale…

 

Oshyrya (7,5/10)

 

Facebook Officiel

 

VERYCORDS / 2020
Tracklist (56:29 mn) 01. Innocent 02. WTTP 03. Hours 04. Way Out 05. Ninja No Tamashii 06. Vanguard 07. Bringing Me Down 08. Lucky Star (feat. Elize Ryd) 09. Waves 10. Samurai 11. Bringing Me Down (feat. Sean Reinert) [Alternative Version] 12. Zombi (Bonus Track)

Tagada Jones est un groupe estimable. Nous parlons ici d’un orchestre qui propose avec régularité des albums de qualité ; dont Dissident qui restera leur Everest discographique. Après la relative déception de La peste et le choléra, malgré des prestations live époustouflantes, nous attendions leur nouvel opus A feu et à sang avec impatience et crainte.

L’affaire commence plutôt bien avec le morceau éponyme. Mélodie, paroles et refrain ; tout est calibré pour cet hymne en devenir. Il s’agira d’un titre idéal le jour où les concerts reprendront. « Nous avons la rage » reprend la même formule avec succès. Du bon travail, tout comme « Le dernier baril » et ses accents industriels. Autres charmantes mélopées à conseiller : le dynamique « Pour l’amour, pour la gloire » et son classicisme punk bienvenu, « De rires et de larmes » et son feeling à la Offspring. Même « Elle ne voulait pas », avec l’abominable Didier Wampas, réussit à enthousiasmer le chaland. C’est dire… Si certains titres sont en deçà, la bonne impression générale prend le dessus.

Avec A feu et à sang, Tagada Jones effectue donc un impressionnant tour de force. Il nous présente un groupe en pleine forme qui évite de peu le pilotage automatique. Nous leur apposerons donc les adjectifs suivants : solide, classique, efficace et intègre. Parce que oui, c’est ça Tagada Jones !

Nico (7,5/10)

Site Officiel : http://www.tagadajones.com

AT(h)OME /2020

1. A Feu et à Sang 2. Nous avons la rage 3. Le dernier baril 4. Les 4 éléments 5. Pour l’amour, pour la gloire 6. Elle ne voulait pas 7. De rires & de larmes 8. Les autres 9. Un lion en cage 10. La biche et le charognard 11. L’addition 12. Zombie 13. La nouvelle génération 14. Magnitude 13

Zakk Sabbath – Vertigo

Une évidence s’impose. Pour avoir accompagné Ozzy Osbourne, joué et rejoué les riffs de Tony Iommi pendant plus de vingt ans, Zakk Wylde est LE musicien légitime pour reprendre du Black Sabbath.

Laissant un instant le boursouflé Black Label Society, Zakk s’est mis en tête de rendre hommage à son groupe fétiche lorsque ce dernier a rendu sa révérence. Accompagné d’une équipe de mercenaires aguerris (Blasko ex-Rob Zombie et Joey Castillo ex-QOTSA), le fier guitariste est parti en croisade, écumant les salles en propageant la bonne parole du heavy-metal originel. Jusqu’à proposer ce Vertigo qui nous intéresse aujourd’hui.

Lorsqu’une œuvre, ici le premier album de Black Sabbath, est reprise, le premier réflexe est la comparaison. Impossible d’y échapper. Zakk Sabbath s’attaque donc à un monument de la musique, mais le guitariste/chanteur connaît bien son affaire. Vertigo est un remake appliqué. Soucieux que chaque détail soit rigoureusement identique à l’original. De l’harmonica de « The wizard » en passant par la voix singeant Ozzy, tout est ici (presque) fidèle ; respectueux ; dévoué.

Hormis quelques solos, Zakk reste assez sobre et ne se sent pas obligé d’en faire des tonnes. Au pire, nous regretterons l’approche pachydermique de la batterie oubliant les subtilités du jeu de Bill Ward.

Vertigo est, contre toute attente, une réussite. Un hommage sincère qui réussit son pari : donner envie de se replonger dans l’original. Maintenant, une problématique s’impose : voudra-t-on le réécouter dans quelques années ? Rien n’est moins sûr… Alors profitons de l’instant.

Nico (*/10)

Site Officiel : https://zakksabbath.bandcamp.com

Magnetic Eye /2020

01. Black Sabbath 02. The Wizard 03. Wasp/Behind The Wall Of Sleep/Bassically/N.I.B. 04. Wicked World 05. A Bit Of Finger/Sleeping Village/Warning