Archive for the ‘ Chroniques ’ Category

Gaahl est une sommité dans l’univers du black-metal ; un être complexe qui a bourlingué un peu partout ; qui a produit des albums exceptionnels avec Gorgoroth et God Seed ; qui est LE vocaliste le plus terrifiant du metal noir ; qui a fait un courageux coming-out ; qui est devenu un mème (« Verre de vin…Silence…Satan ! »). Quatre années ont été nécessaires pour que le Norvégien donne une suite à l’excellent E.P The humming mountain. Évidemment, l’annonce de la sortie de ce deuxième album de Gaahls Wyrd a évidemment piqué notre curiosité.

Braiding the stories est la suite logique de ce que Gaahl a entrepris depuis plusieurs années. Il nous livre une musique bien plus subtile (« Voices in my head ») que la moyenne. Ici, le chanteur tente, ose et ne cesse de surprendre tout au long de ce qui restera, pour l’instant, son album le plus aventureux. L’agression n’est plus dominante, ce sont les ambiances qui prédominent. Et si le Norvégien maîtrise totalement son sujet, peut-on vraiment encore parler de black-metal ?

Ce second opus, s’il n’abandonne pas certains gimmicks du genre (« Root the will »), n’a plus grand chose à voir avec la musique des débuts. Nous naviguons désormais dans un dark metal d’excellente facture. Habile et imaginatif, cet opus est plein d’emphase (« Visions and time » très Swans dans l’esprit). Les influences bien loin du metal noir se bousculent et enrichissent un propos déjà bien intense. Ce qui fait de Braiding the stories un indispensable. Et qu’il soit black-metal ou pas n’a vraiment plus d’importance.

Nico (9/10)

Site Officiel : https://gaahlswyrd.bandcamp.com

Season of mist /2025

1. The Dream 2. Braiding the Stories 3. Voices in My Head 4. Time and Timeless Timeline 5. And the Now 6. Through the Veil 7. Visions and Time 8. Root the Will 9. Flowing Starlight

Vader – Humanihility

Avec plus de 40 ans de carrière au compteur, la bande à Peter n’a plus grand-chose à prouver. La preuve ? Depuis 2020, les Polonais s’étaient murés dans un silence radio, se contentant de sortir depuis leur dernière plaque Solitude In Madness deux lives à l’intérêt discutable et un box reprenant des vieilleries. On en venait presque à croire que le groupe se contenterait de capitaliser sur son abondant catalogue pour enchaîner les rééditions et les apparitions sur scène sans le moindre effort, le cul confortablement posé sur ce trône de sous-headliner qui agrémente les fins d’après-midi ou les débuts de soirée en festival…

Et là, après cinq longues années, enfin du neuf !

Bon, on va directement faire retomber l’engouement : on reste sous la barre des 10 minutes (9:16, pour être exact) pour trois morceaux dont un morceau spécialement enregistré pour devenir l’hymne du Mystic Festival qui se tient chaque année à Gdansk. Peter et ses acolytes nous avaient habitués à de nombreux EP, mais il faut avouer qu’un si maigre butin après 5 ans, c’est léger. D’autant plus qu’il y a à boire et à manger.

Au rayon des bonnes surprises, on notera les deux premiers titres, « Genocide Designed » et « Rampage ». C’est du Vader PUR JUS. Rythmique qui mène les compos tambour battant, Peter et son timbre si caractéristique… Ouais, le groupe reprend là où il s’était arrêté. Originalité zéro, prise de risque nulle, mais les fondamentaux sont là, Vader fait du « plat du pied – sécurité ». On en demande pas plus. Par contre, on ne retiendra d’« Unbending (Mystic Festival Anthem 2025) » que sa rythmique très basique (on dirait du Rammstein époque premiers albums) et son manque de mordant. Le rythme donne certes une légère impression de martialité, mais la compo peine à décoller et ne convainc pas.

Un retour aux affaires bien maigre, en fin de compte, mais aussi et surtout la première sortie de Vader avec Mauser depuis 2008 (son dernier album avec Peter ? L’énorme Impressions In Blood en 2006, excusez du peu). Alors, premier tour d’échauffement avant un vrai retour aux affaires ? Seul l’avenir nous le dira.

6,66/10

Facebook officiel

Nuclear Blast Records / 2025
Tracklist (9:16) 1. Genocide Designed 2. Rampage 3. Unbending (Mystic Festival Anthem 2025)

Puteraeon – Mountains Of Madness

I have had the pleasure to work with Puteraeon since 2017 and their releases have always been solid, but the quality of this new album completely took me by surprise. It is just so damn good it’s hard to fathom! It’s like they thought about every little detail on how to make the album brutal as hell, yet memorable and extremely epic.

I dare to say this one will go down in the history books as one of the best Swe-Death releases ever.

Dan Swanö

Voilà. La chronique pourrait déjà se finir ici. Parce que le père Swanö n’est pas le premier venu. Parce qu’il n’a pas seulement suivi la scène suédoise. Il en est un pilier incontournable. Et forcément, lorsqu’il chante les louanges d’un groupe pas forcément connu du grand public et signé sur un label danois plutôt confidentiel (Emanzipation Records), on tend l’oreille en un réflexe pavlovien tout à fait compréhensible. À plus forte raison quand il est responsable du mix et du mastering de la galette en question.

Il y a plus de dix ans, je m’étais déjà penché sur le cas de Puteraeon avec leur deuxième album, Cult Cthulhu. Et je n’avais pas été forcément tendre, la faute à son identité très (trop) suédoise. Mais aujourd’hui, la donne a bien changé.

Comme le dit si bien Dan, Mountains Of Madness parvient à combiner brutalité et souffle épique dans ses compos. Tous les curseurs sont placés au bon endroit. Riffs casse-nuque ? Check. Section rythmique presque galopante ? Check ! Ours en rut au micro ? Check, on vous dit ! Et l’ambiance, on en parle de cette ambiance ? Cet opus est une transposition musicale parfaite du fameux Les Montagnes hallucinées de H. P. Lovecraft : c’est froid, inhospitalier, menaçant, lugubre… Là où certains groupes suédois contemporains jouent allègrement la carte du Death bourrin dopé à la HM-2 que j’aime pourtant d’un amour réel et viril (qui a dit LIK pour ne citer qu’eux ?), Puteraeon insuffle une vraie ambiance malsaine, un supplément de noirceur.

On ne peut pas donner tort à Dan Swanö : avec ce cinquième effort, Puteraeon sort un album de Death à la sauce suédoise qui marque les esprits. Je n’irais pas jusqu’à le placer dans le même panthéon qu’un Left Hand Path (on touche pas aux légendes, bordel), mais il s’avère plus varié et plus complet que bon nombre d’autres groupes qui ont eu la chance de croiser un plus gros label au bon moment. Froidement recommandé pour les amateurs du genre.

8,5/10

Facebook officiel

Emanzipation Records / 2025
Tracklist (39:47) 1. Miskatonic Expedition 2. The Land of Cold Eternal Winter 3. Remnants 4. Horror on the Antarctic Plateau 5. The Nameless City 6. Gods of Unhallowed Space 7. The Rise of the Shoggoths 8. Watchers at the Abyss 9. I Am the Darkness