Mortuary n’est pas le premier nom qui vient à l’esprit quand on parle de metal extrême hexagonal. C’est injuste tant le groupe a prouvé par A+B qu’il pouvait se mesurer aux plus médiatiques : Loudblast et Agressor. Pour fêter leur trente ans de carrière, les Nancéiens balancent un pavé dans la mare : leur sixième album. The Autophagous reign.
L’affaire débute avec un hymne. Tel l’ouragan Dorian, « Delete/replace » balaye tout sur son passage. Vocaux râpeux, riffs précis, tout y est bon et fonctionne à l’énergie. On enchaîne sans débander avec le véloce « The sapiens order ». Même formule, même réussite. Et ainsi de suite.
Les tauliers, Pat Germonville (vocaux) et Jean-Noël « Razor » Verbecq (basse), tiennent leur boutique avec l’aplomb de ceux qui ont de la bouteille. Trente ans au service du metal de la mort n’ont pas émoussé leur inspiration et leur rage. Dans The autophagous reign suinte une agressivité bienvenue. Mieux encore, les propos ne sont pas bêtes et méchants. La déliquescence de la société, l’écologie (le brillant « Recycled »)… Tout y passe ; on n’en ressort pas indemne.
En douze titres, Mortuary se replace de lui-même en haut de la chaîne alimentaire. The autophagous reign est une pierre angulaire du death-metal ; un classique instantané. Et, au vu de sa prestation fiévreuse au dernier Muscadeath, nous ne pouvons que vous conseiller de guetter leur venue dans vos contrées. Après leur passage, il est fort possible que l’herbe ne repousse pas.
Nico (9,5/10)
Site Officiel : https://www.mortuary-fr.com
Xenokorp /2019
01. Delete / Replace 02.The Sapiens Order 03. A Curse in Disguise 04. Dominate Modus Operandi 05. Disposable 06. Eternal 07. Onwards to the Terminus 08. Recycled 09. Memorial in Vivo 10. Cheptel 11. Monuments 12. Under the Cross* 13. Drowned into the Unreal* 14. Mummified for Eternity* * (Uniquement disponible sur l’édition limitée)
Malgré le respect que nous avons pour Lofofora, nous nous étions séparés en mauvais termes. Leur précédent effort, Simple appareil, était un accident industriel digne de Tchernobyl : une proposition ratée d’album acoustique. Par bonheur, Vanités annonce le retour du groupe de Reuno Wangermez au tout électrique. Rassurés, nous enfournons le disque compact dans le lecteur.
Avec Lofofora, les habitudes ne changent guère. Le premier titre (ici « Bonne guerre ») est du pur Lofo. Ce sera une parfaite intro pour la tournée à venir. Un bonheur de courte durée car la suite n’est pas du même tonneau. Lofofora s’enlise dans des rimes faciles (« Le refus ») et des mélodies ressassées mille fois. Nous ne retrouvons pas la maturité musicale de L’épreuve du contraire. Il faut attendre le huitième titre pour voir l’affaire enfin décoller. « Désastre » propose du neuf avec une ambiance posée. Un morceau accrocheur en diable qui prouve que, Lofo peut accoucher de grandes chansons : « Les seigneurs » et « La surface ». Elles clôturent, pour le meilleur, un album bien en-deçà de nos espérances.
Si le potentiel est bien présent, il est gâché par des compositions faciles. Quid de la basse, des paroles acerbes, des riffs rentre-dedans ? Sur Vanités, on ne retrouve pas grand-chose. Lofofora sera-t-il capable de retrouver un jour le niveau qui était le sien sur son chef d’œuvre Le fond et la forme ?
Nico (4/10)
Site Officiel : http://www.lofofora.com/
At(h)ome /2019
01. Bonne Guerre 02. L’Exemple 03. Les Fauves 04. Le Refus 05. Le Venin 06. Le Futur 07. Le Mâle 08. Désastre 09. Xit 10. Les Seigneurs 11. La Surface
Olve Eikemo est un cancre. Vous savez, le genre de gamin turbulent, mais doué, qui ne pense qu’à squatter le radiateur de la 3ème B. Le môme qui veut faire rire la classe et qui ne se foule pas trop pour réviser sa géo. Abbath, c’est un peu tout ça mais en version black-metal norvégien. Desservi par les réseaux sociaux, le Norvégien s’est considérablement grillé avec des vidéos frisant le ridicule. Au point que beaucoup en ont oublié le principal : la musique.
Pour ce deuxième essai solo, Abbath a effectué un sérieux resserrage de boulons. Désormais, divers exécutants gravitent autour du boss. Abbath (le musicien) a désormais les coudées franches. Musicalement, ça s’entend ; Outsrider est comme une bonne suite de blockbuster américain. Dans la continuité du premier opus, tout y est plus grand, plus fort… meilleur.
Outsrider n’a pourtant pas la prétention de réinventer la roue ; il reste en terrain connu : un black-metal où les influences purement heavy-metal éclaboussent des compositions épiques. C’est du solide. A l’image de « The artifex » où le Norvégien se fait plaisir en étalant sans complexe ses influences. Le gars a clairement grandi en écoutant Judas Priest et Iron Maiden. On a connu pire comme influences. Autre bon point, l’album s’écoute d’une traite et on en reprendrait même un peu plus. C’est solide, propre, d’une efficacité à toute épreuve. Du travail bien fait qui fera des étincelles sur scène.
Alors oui, nous aurions bien aimé tirer sur l’ambulance et nous moquer du deuxième solo de Abbath. Que nenni, ce ressaisissement musical laisse bouche bée. Parce que, malgré le bad buzz et les « guignoleries » du peinturluré, nous avions juste oublié que le mec avait encore du talent.
Nico (9/10)
Site Officiel : http://www.abbath.net/
Season Of Mist /2019
01. Calm In Ire (Of Hurricane) 02. Bridge of Spasms 03. The Artifex 04. Harvest Pyre 05. Land Of Khem 06. Outsrider 07. Scythewinder 08. Hecate 09. Pace Till Death (Bathory cover)