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Mister Patate
Juin
18
À l’époque de la sortie de leur premier effort (chroniqué ici), j’étais passé à côté de cette hype qui entourait non seulement Misþyrming, mais aussi toute cette scène BM islandaise qui semblait surgie de nulle part et prête à conquérir le monde. J’ai donc découvert le groupe sur le tard, par hasard, au fil de pérégrinations sur Youtube, et j’avais donc rejoint la cohorte grandissante de fans du groupe un peu tard. Cette fois, par contre, il était hors de question de rater la sortie d’Algleymi et de vérifier si le groupe serait capable de répondre aux attentes et de se démarquer dans une scène déjà extrêmement qualitative (je ne citerai que Svartidaudi et Sinmara qui ont aussi récemment un nouvel album).
Dès la première écoute d’« Orgia », mes espoirs se sont transformés en certitudes. Certains reprochent aux Islandais des mélodies trop faciles sur ce nouvel opus. À mes yeux, c’est justement grâce à cette évolution que le groupe gagne en efficacité sans pour autant renier son héritage extrême. Là où son prédécesseur exhalait une ambiance poisseuse et oppressante, Algleymi se montre plus lumineux, plus épique. Prenez « Orgia » et ses chœurs féminins, par exemple, ou « Ísland, steingelda krummaskuð » qui commence comme un titre de black’n’roll basique avant de gagner petit à petit en profondeur et en intensité avec l’ajout de guitares plus mélodiques. D’aucuns y voient des concessions, je vois plutôt un groupe qui a su négocier un virage et en pleine maîtrise de ses moyens.
La concurrence s’annonçait rude, vu le nombre d’albums de qualité sortis ces derniers mois, ainsi que ceux annoncés dans les semaines à venir, mais nous tenons ici un solide prétendant au titre d’album de l’année. En Black Metal, du moins, personne ne semble en mesure de rivaliser. Fer de lance d’une des scènes BM les plus prolifiques du moment, Misþyrming serait-il en train de devenir un des leaders d’une nouvelle vague du Black Metal européen ? La question mérite d’être posée.
Mister Patate (9,5/10)
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Norma Evangelium Diaboli / 2019
Tracklist (46:16) 1. Orgia 2. Með svipur á lofti 3. Ísland, steingelda krummaskuð 4. Hælið 5. Og er haustið líður undir lok 6. Allt sem eitt sinn blómstraði 7. Alsæla 8. Algleymi
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Mister Patate
Juin
17
En 2015, je disais ceci au sujet de nos amis d’Ingested et de leur album The Architect Of Extinction : « Penance », un interlude instrumental bien plus posé que le reste de la galette, en rupture totale… et honnêtement, je serais curieux de voir ce que le groupe pourrait proposer s’il se lançait dans cette voie plus « mélodique » sur un album entier.
À l’époque (et jusqu’à l’année passée), le groupe officiait dans le Deathcore/Slam de haut niveau, avec tout ce qui fait le « charme » du genre, et les rares tentatives du groupe de faire autre chose laissaient entrevoir un potentiel réel. Quatre ans plus tard, nous voici donc avec Call Of The Void, nouvel EP sorti chez Unique Leader Records (on pourra dire que le passage des Anglais chez Century Media Records a été très bref). Nouvelle identité visuelle, nouveau label, nouveau logo… et nouvelle orientation musicale. Ingested frappe fort, mais pas là où on l’attendait.
Ingested offre ici un EP plus sombre, où la brutalité sonore laisse la place à davantage d’atmosphère, d’ambiances lourdes et de mélodies. Il semble bien loin, le temps où le groupe assénait des titres bourrins et « cons » comme « Skinned And Fucked ». Ici, pas une trace de ces growls inhumains ni de breaks pachydermiques, mais bien 3 titres et un interlude qui dévoilent une autre facette du groupe. La pièce maîtresse de cet EP est clairement le diptyque Eternal Kingdom et, plus particulièrement, son deuxième volet tout en mélodie. Le groupe ose, le groupe évolue, mais cette évolution est clairement maîtrisée et semble naturelle.
Est-ce là le début d’une reconversion du groupe ? Il est trop tôt pour le dire, mais avec ce qu’Ingested vient de dévoiler en un peu moins de 20 minutes, il serait dommage que le groupe ne persévère pas dans cette direction, quitte à perdre en chemin une frange de son public.
Mister Patate (9/10)
Facebook officiel
Unique Leader Records / 2019
Tracklist (17:21) 1. Mouth Of The Abyss 2. Eternal Kingdoms (Part I) 3. Eternal Kingdoms (Part II) 4. The Empyrean Creed
Nostromo est un groupe culte. Ecce Lex, album indispensable et sommet de sa carrière, l’a installé au Panthéon des groupes suisses, au même titre que Coroner ou Celtic Frost. Frondeurs, les Genevois se sont embarqués dans toutes sortes d’aventures musicales (Hysteron-Proteron) ; ils s’en sont toujours tirés la tête haute. Après un hiatus de quatorze années, Nostromo ouvre le second chapitre de son existence avec Narrenschiff.
En dix-neuf minutes et quelques secondes, Nostromo démontre par A+B qu’il n’est pas là pour beurrer des tartines. « The drift » nous embarque pour un rollercoaster qui va droit au but : nous mettre une mémorable branlée. Les musiciens sont véloces. Avec « Taciturn » la précision est au rendez-vous ; les riffs atteignent toujours leur cible. La violence est à son comble avec Javier qui hurle à s’en déchirer les cordes vocales (« As Quasars collide »). L’ensemble dégage un sentiment d’urgence qui excite les sens.
Et quand le rythme ralentit (« Narrenschiff »), le groupe s’embarque dans un metal-indus qui évoque le Napalm Death de « Morale ». Les connaisseurs apprécieront.
Le quatuor effectue un retour gagnant. Nostromo tabasse encore plus qu’à la grande époque. Il continue d’impressionner. On les attend donc désormais sur un format album, qui s’il est du même acabit que cette Nef des fous, risque d’être un nouvel incontournable du metal extrême.
Nico (9/10)
Site Officiel : https://nostromogva.bandcamp.com/
[noiz’aedikt] /2019
01. The Drift 02. Taciturn 03. Superbia 04. As Quasars Collide 05. Septentrion 06. Narrenschiff