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Whitechapel – Hymns in Dissonance

Ces dernières années, nous avons assisté – avec joie ou répulsion, selon les goûts – à une surenchère dans le monde du Deathcore. Toujours plus de fioritures, d’ajouts symphoniques, de course à la vitesse, de frontmen qui repousse les limites de leur organe pour en sortir les bruits les plus mouillés et/ou incongrus. Mais il existe une autre voie. Celle de la simplicité efficace.

Vous prenez du Deathcore qui marche ici et là sur les plates-bandes du Death d’obédience brutale, vous y ajoutez un des meilleurs frontmen du genre, une petite touche de mélodie pour lier le tout et poser une ambiance. Ça a l’air tout con sur le papier, mais dès la première écoute de ce neuvième opus de Whitechapel, le constat était flagrant : il n’en faut pas plus pour frapper juste. La bande à Phil Bozeman revient à ses premiers amours.

Exit le chant clair et les tentatives d’expérimentation comme sur les pourtant excellents « I Will Find You » ou « Hickory Creek », Whitechapel n’a qu’une seule envie : frapper. Et fort, de préférence. Mis à part quelques respirations bien installées tout au long de l’album (dont « Ex Infernis » en interlude avant le banger « Hate Cult Ritual »), l’album entier dégage une énergie indéniable, alternant breaks pachydermiques, passages mammouthesques et accélérations imparables, le tout avec une production en béton armé.

Rien que sur le plan purement musical, Hymns in Dissonance est déjà une leçon de tabassage. Mais la cerise sur le gâteau, c’est la prestation 3 étoiles de Phil Bozeman. Putain qu’il est bon ! Que ce soit dans les aigus hurlés ou dans les growls caverneux, à l’endroit ou à l’envers (lisez les paroles et vous comprendrez ce que je veux dire), il ne faiblit à aucun moment et confirme son statut de très grand nom du Deathcore. D’un côté, on regrettera un peu qu’il se soit limité à son registre historique brutal, abandonnant son chant clair, mais est-on en droit de se plaindre quand on entend le résultat final ?

Si on m’avait à l’époque, vers 2010-2012, que je serais heureux comme un cochon dans une flaque de boue à l’écoute d’un Whitechapel qui renoue avec ses racines, j’aurais probablement affiché mon plus beau sourire de mange-merde. Et pourtant, je dois reconnaître qu’Hymns in Dissonance a tous les atouts pour me séduire. Comme quoi, dans le monde du Deathcore, il existe encore une vie sans paillettes ni chichis après l’essor des Lorna Shore et consorts.

9/10

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Metal Blade Records / 2025
Tracklist (43:11) 1. Prisoner 666 2. Hymns in Dissonance 3. Diabolic Slumber 4.
A Visceral Retch 5. Ex Infernis 6. Hate Cult Ritual 7. The Abysmal Gospel 8. Bedlam 9. Mammoth God 10. Nothing Is Coming for Any of Us

Misanthrope – Death Ascent

Le death-metal et Misanthrope, c’est une histoire qui dure. Dès le début des nineties (la démo Crisis of soul plus exactement), S.A.S de l’Argilière pataugeait dans la fange, les guitares épaisses et les voix rugueuses. Bien avant de basculer dans le style unique et avant-gardiste caractéristique de Misanthrope.

Death Ascent est un retour aux origines ; un mini-lp musclant des compos qui n’en demandaient pas tant. Misanthrope a enregistré ses voix à Tampa avec Jim Morris au nouveau studio Morrisound. Le résultat fonctionne du feu de Dieu ! Les reprises de classiques du death U.S sont parfaitement exécutées. Le frisson éprouvé lors de l’intro de « Lack of comprehension » (Death) est le même que le jour où nous l’avons découvert. C’est impressionnant. Misanthrope réussit aussi l’exploit de retranscrire la folie musicale d’Atheist avec la reprise du monument « Piece of time » de Atheist. Chapeau bas à Jean Jacques Moréac, Anthony Scemama et Gaël Féret qui impressionnent encore et toujours.

Concernant les reprises de son répertoire, Misanthrope fait le job ; c’est musicalement solide. Pas de grande révolution en soit, mais le rendu est plus velu, plus costaud, plus propre aussi. Et nous redécouvrons le charme brut d’excellentes chansons (le costaud « Hater of mankind »). Niveau voix, SAS utilise très peu son style pleurnichard (les fans comprendront) et grogne d’une bien belle façon. C’est du travail d’orfèvre.

Death Ascent satisfera l’amateur exigeant de metal extrême. Tout en insufflant une fraîcheur inespérée à Misanthrope, il nous rappelle l’importance du quatuor sur l’échiquier du metal. Et le groupe, mine de rien, a peut être sorti l’un de ses meilleurs albums.

Nico (9,5/10)

Sites Officiels : https://www.misanthrope-metal.com , https://holyrecords.com

Holy Records/2025

01. Lack of Comprehension (Tribute to Death) 02. Hater of Mankind 2025 (New studio version era « Hater Of Mankind ») 03. -Emperors of the Void (New studio version era « Immortal Misanthrope ») 04. 1666…Theatre Bizarre 2025 (New studio version era « 1666…Theatre Bizarre ») 05. Piece of Time (Tribute to Atheist) 06. Legacy of Leprosy (New studio version era « Deus Puerilis ») 07. Omega Flight (New studio version era « Recueil d’Écueils – Les Épaves») 08. Diabolical Lamentations (New studio version era « Immortal Misanthrope »)

Si Brian Warner n’est probablement pas une belle personne, son alter-ego Marilyn Manson est quant à lui un artiste fascinant ; une sorte de Bowie 2.0 (dont il se revendique fan, ce qui n’est pas surprenant) qui se réinvente constamment. Faisons fi des scandales et autres jugements en cours ; concentrons-nous sur ce douzième album studio.

One assassination under God (Chapter one) est une belle surprise et se classe, après quelques écoutes, dans les meilleurs crus du trublion américain. Neuf titres où Manson se livre comme jamais. Les titres parlent d’eux-mêmes (« Meet Me In Purgatory », « As Sick As The Secrets Within ») et rendent l’ensemble touchant, voire émouvant… Deux qualificatifs auxquels nous n’aurions jamais pensé il y a quelques années. Musicalement, nous sommes bien loin d’un « Cake and Sodomy », mais plutôt dans la continuité de The Pale Emperor. C’est une sorte de blues industriel extrêmement bien exécuté qui, quoiqu’il arrive, vous enlace pour ne plus vous lâcher. One assassination under God, œuvre très personnelle mais aussi très noire, est placée sous le signe de la mélancolie, de la tristesse, de la mort et enfin de la rédemption. C’est un album d’une telle intensité qu’il nous fait chavirer.

Soyons honnête, nous n’attendions plus Marilyn Manson à un tel niveau, malgré de précédentes sorties honorables. Manson a sorti une vraie pièce de maître. S’il arrive à maintenir la barre avec le second chapitre, il s’inscrira définitivement parmi les meilleurs.

Nico (9,5/10)

Site Officiel : https://www.marilynmanson.com/

Nuclear Blast /2024

01 One Assassination Under God 02 No Funeral Without Applause 03 Nod If You Understand 04 As Sick As The Secrets Within 05 Sacrilegious 06 Death Is Not A Costume 07 Meet Me In Purgatory 08 Raise The Red Flag 09 Sacrifice Of The Mass