Depuis un bon bout de temps, Six Feet Under s’apparente plus à une blague qu’à autre chose. Le groupe de Chris Barnes s’est englué dans une médiocrité (Torment, la série des Graveyard classics…) de laquelle il ne paraissait plus pouvoir se dépêtrer. Malgré quelques albums de bonne tenue (Undead, Unborn, Crypt of the devil), le vocaliste est devenu la risée de la scène death-metal enfonçant le clou encore plus profond avec Nightmares of the decomposed et ses célèbres cris aigus (« eeeeeeee ! ») devenus cultes. Et pourtant, nous restons attachés à Six Feet Under. Allez savoir…
Bref, contre toute attente, Killing for revenge enchaîne une flopée de titres imparables au tempo constamment dans le rouge. En effet, il est impossible de résister à « Know-Nothing Ingrate », « Accomplice to Evil Deeds », « Ascension » et « When the Moon Goes Down in Blood »). Ils annoncent le retour de 6FU aux affaires sérieuses. Et même quand le rythme ralentit (« Hostility Against Mankind »), le quintet arrive à frapper dans le mille. La suite est tout aussi délicieuse avec des titres amenés à devenir de futurs standards ( « Bestial Savagery », « Mass Casualty Murdercide »).
Avec ce dix-huitième opus (!), Chris Barnes et ses acolytes effectuent une remontada inespérée. Enrobé dans une belle pochette signée Vincent Locke, 6FU est musicalement au top et rien ne semble vouloir arrêter ce flot de guitares saillantes (Jack Owen et Ray Suhy ont bien bossé), ces rythmes rapides et ces vocaux graisseux. Même la reprise de « Hair of the dog » arrive à nous enthousiasmer.
Nous n’en attendions pas grand-chose ; Killing for revenge est donc une belle surprise.
1. Know-Nothing Ingrate 2. Accomplice to Evil Deeds 3. Ascension 4. When the Moon Goes Down in Blood 5. Hostility Against Mankind 6. Compulsive 7. Fit of Carnage 8. Neanderthal 9. Judgement Day 10. Bestial Savagery 11. Mass Casualty Murdercide 12. Spoils of War 13. Hair Of The Dog (Nazareth cover – CD et digital)
Le black metal hexagonal est reconnu à travers le monde. Au fil des ans, d’Anorexia Nervosa à Blut Aus Nord, le savoir-faire « made in France » s’est considérablement développé. Un nombre incalculable de formations œuvrent pour la cause du metal noir. Dans cette masse, il est difficile de se distinguer. Pourtant, à l’écoute de Belluaires, nous devinons qu’Ecr. Linf (comprendre « écraser l’infâme », en référence à Voltaire) a tous les atouts pour faire la différence.
Ecr. Linf annonce d’emblée la couleur. « Le désespoir du prophète » est grandiloquent, quasi cinématographique. Le groupe exécute sa partition au millimètre. Il connaît tous les codes du black metal : riffs et mélodies entêtantes, voix d’écorché, batteries percutantes. Ici, tout est grand et puissant (« Le royaume du vide »). Normal, le line up n’est pas né de la dernière pluie. Composé de membres de Demande à la poussière, d’ex Svart Crown, de musiciens participant aux concerts d’Igorrr, Ecr. Linf possède une assise musicale maîtrisée.
« Tribunal de l’âme » est le morceau le plus frénétique tandis que « La danse des crânes » surprend avec son accordéon. Du même acabit, la suite déroule du câble au kilomètre.
Au pire, nous pourrions trouver cela trop propre, mais puisque le talent et une personnalité en devenir sont bien présents, nous passerons outre. Belluaires est cohérent ; une suite logique de titres vers lesquels nous ne manquerons pas de revenir.
01. Le désespoir du prophète 02. Tribunal de l’âme 03. La danse des crânes 04. Missive 05. Le royaume du vide 06. Ultime projection 07. Valetaille 08. Feu pâle
Dirty Black Summer se définit comme un groupe de Blackened 90’s Rock du sud de la France Depuis trois ans, la formation a écumé les routes et s’y est forgé une solide réputation live en délivrant un post-grunge enthousiasmant.
Mais visiblement avec Dirty Black Summer, rien n’est simple. A peine ce premier album sorti, le groupe annonce que : « Pour des raisons internes et personnelles au groupe, nous avons pris la décision de mettre Dirty Black Summer dans un hiatus indéterminé… ».
Une décision surprenante car Gospel of your sins possède tous les attributs d’une réussite : une personnalité affirmée, des influences de qualité, un potentiel et un savoir faire que l’on devine à chaque minute écoulée (Jb Le Bail, Igorrr, ex Svart Crown est aux commandes).
Dirty Black Summer annonce la couleur d’entrée avec « All saints » ; une musique noire qui nous replonge dans les nineties où il n’était pas rare d’entendre un Alice in Chains ou un Soundgarden à la radio. Le quintet connaît sa partition sur le bout des ongles : riffs plombés, voix ténébreuse et mélodies irrésistibles sont au programme. La suite embraye sous un déluge de guitares (« Love funeral ») mêlant deux ambiances ; une tambouille rock grunge et gothique qui n’aurait pas fait tache sur la bande originale du film « The crow ».
Dirty Black Summer se paye le luxe d’enchaîner les brûlots (notre préférence ira vers « Black Pills & Death Mask » et au poignant titre éponyme) jusqu’au solide « Last confession » qui clôture ce premier long format prometteur. En espérant qu’il ne s’agisse pas du dernier.
01. All Saints 02. Love Funeral 03. Black Pills & Death Mask 04. Toxic Boy 05. At The Devil’s Night 06. Gospel Of Your Sins 07. Spit On My Grave 08. Belladonna 09. Nothingness 10. Last Confession