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Slayer – Hell Awaits

slahelaw1985 : Metallica a déjà fait son trou et s’apprête à sortir son opus magna, Megadeth sort Killing Is My Business, Exodus nous balance à la face son Bonded By Blood, Kreator et Destruction émergent en Allemagne… à l’époque, le thrash est en pleine ébullition, tant outre-Rhin qu’outre-Atlantique, et c’est d’ailleurs aux States que sortit cette année-là un des albums les plus sous-estimés de Slayer, j’ai nommé Hell Awaits.

Bon, avec le recul et au vu de la discographie du groupe, l’âge d’or de Slayer, pour la grande majorité de ses fans, se situe entre 1986 et 1990 (le triptyque maléfique Reign In Blood / South Of Heaven / Seasons In The Abyss), mais réduire l’œuvre de Slayer à ces trois opus est réducteur. Avant de frapper les esprits avec Reign In Blood, la bande à Tom Araya nous a en effet proposé un deuxième album plus complexe, plus vicieux, moins direct. Ici, l’accent est mis sur l’ambiance, la gradation, les montées en puissance, autant d’aspects dans lesquels le groupe excellait déjà à l’époque (et qui seront encore mis en exergue sur Seasons In The Abyss). Meilleur exemple : « Hell Awaits », le morceau éponyme, plus de 6 minutes de thrash, une intro désormais légendaire (ah… ces « join us » passés à l’envers), Dave qui donne la cadence en cognant ses fûts comme un forcené, avant d’être rejoints par Kerry et Jeff jusqu’au point culminant, la barre des 3 minutes qui marque une rupture dans le morceau et le début d’une descente aux enfers en 7 actes.

Dans l’absolu, Hell Awaits ne comporte pas de mauvais morceaux, mais il faut tout de même reconnaître que certains ressortent davantage de par leur qualité (« Hell Awaits », « At Dawn They Sleep », « Kill Again »)… Ceci explique peut-être pourquoi Hell Awaits est, pour beaucoup, un peu en retrait par rapport à ses successeurs. Néanmoins, Hell Awaits est, à mes yeux, une véritable réussite. Nous sommes en 1985, Slayer vient déjà de frapper un grand coup, et le meilleur est encore à venir…

Mister Patate (08.5/10)

 

Metal Blade Records / 1985

Tracklist 1. Hell Awaits 2. Kill Again 3. At Dawn They Sleep 4. Praise Of Death 5. Necrophiliac 6. Crypts Of Eternity 7. Hardening Of The Arteries

Site officiel : www.slayer.net
Myspace officiel : www.myspace.com/slayer

Metallica – Master Of Puppets

1986: un nouveau pavé dans la mare. Très attendu au tournant après son Ride The Lightning, Metallica offre au metal l'un de ses plus bel opus, un chapitre de 8 morceaux frôlant la perfection.

Master of Puppets est, avec Reign in Blood de Slayer, une des pierres angulaires du Thrash, un des albums ayant donné à ce style ses lettres de noblesses. A ma gauche, Metallica, la rage du Thrash, à travers des structures toujours plus complexes, et une violence qui semble canalisée par la parfaite maîtrise musicale du sujet, à ma droite Slayer qui fait dans la boucherie et où la surenchère se fait dans la violence pure. Au final, de quoi satisfaire tous les aficionados du metal.

Le débat entre cet album et son prédécesseur Ride The Lightning fait rage quant à savoir lequel des deux est le meilleur. Un ami à moi a tranché en disant : « Master est leur meilleur morceau mais Ride reste le meilleur album ». Point de vue défendable, c’est avant tout question d’affinité musicale.

« Master » commence par « Battery » et très classiquement pour Metallica, par une intro acoustique. Petit à petit, la sauce monte… Ces premières 90 secondes donnent des frissons quand, par-dessus les couches 3 couches de guitares acoustiques se font entendre les riff saturés des guitares électriques, on sent que le groupe maîtrise totalement du sujet. Et quand le riff débarque accompagné de bon gros blast de Lars et d'une basse assommante, on sait qu'on y est, une page vient d'être tournée.

1986, l'année du métal. Les solos de Kirk sont dévastateurs, parfaits, arrivent chaque fois au bon moment et donne à « Battery » toute sa puissance. Je pense que j’ai assez répété dans « Ride » a quel point James était un guitariste rythmique hors paire. Sur « Battery » et sur tout l’album qui nous concerne, ce n’est plus de la rythmique, c’est plus précis et plus terrifiant que toute une armée marchant au pas. Une précision militaire –excepté les fameux dégâts collatéraux, du coté militaire- que peu de guitaristes rythmiques approcherons.

Le temps de récupérer n'est pas encore arrivé ! C'est pile à ce moment que débarque à toute vitesse le morceau éponyme. Pour moi, LE meilleur riff de Métallica et, à coup sur aussi, son meilleur morceau. « MoP », c'est 8.38 minutes de plaisir : un chant rageur et rauque, des riffs inoubliables et inspirés, un Cliff Burton impérial à la basse qui ouvre la guerre sur un gros slides bien pensés, mais bien trop en retrait dans le mix (quel dommage !). Un Lars a la batterie qui sera qualifié a cette époque de meilleur batteur dans son genre, et a raison…Quel jeu ! Tout en puissance (moins en finesse, il est vrai) ! Parfois limite sur « Ride », souvent redondant, il offre sur cet album son meilleur jeu et mérite, rien que pour ce morceau, sa place au panthéon des grands batteurs. Kirk ne jouera sans doute non plus jamais aussi bien que sur tout ce morceau.

A 3.35 minutes, les Fours Horsemen, nous gratifient d'une interlude incroyable et repartent de plus belle en enchaînant sur un riff bien lourd et bien pesant, accompagné du chant puissant de James avant de nous propulser sur une autre planète avec le meilleur solo du morceau.

Cela fait, il vous reste encore 2 minutes pour vous délecter de ce génial « Master Of Puppets ». Rarement on aura entendu un morceau aussi varié, aussi intense, dans le Metal, du moins à cette époque. « Master » est typiquement le genre de morceau qui influencera les groupes dix ans plus tard qui ouvriront grands les portes du métal progressif, Dream Theater en tête, dont on connaît l’amour pour Metallica.

La chanson suivante, « The Thing That Should Not Be » est le morceau le plus heavy et le moins thrash de l'album, ce qui lui donne un petit aspect lent, mais bon sang, quelle lourdeur… le motif principal est une tuerie, l’image parfaite de ce qu’on peut appeler « simple mais efficace ». Lars est une fois de plus au sommet, Kirk aussi… ça devient une habitude.

« Welcome Home (sanitarium) » se présente ensuite comme une balade, mais pas du genre pour fillette. Le chant de James est vraiment parfait (ce qui n'est plus toujours le cas actuellement) et le morceau se conclut par un double solo, de James et de Kirk

Et puis, vient le morceau le plus engagé de Metallica : « Disposable Heroes ». Les Horsemen s'opposent ici à la guerre, avec des paroles bien percutantes et intelligentes, preuve que le Thrash n’a pas à être affublé que de paroles pseudo-sataniques, ou bourrées de références à la fête et à l’alcool. C’est avec cet album que le coté « parolier » de James prend toute son ampleur. Sans doute qu’avec Lemmy (dans un autre registre), James Hetfield est l’un des grands paroliers sous estimé du Metal. Le refrain «  Back to the front, You will do ,what I say, when I say. Back to the front, You will die, when I say you must die. Back to the front, You coward, You servant, You blindman» et autre « Why am I diying ? Kill, have no fear, Lie, live off lying.Hell, Hell is here» du pont sont percutants et montre tout l’étendue de la rage de James contre la guerre.

Musicalement, « Diposable Heroes » s'ouvre sur un Lars précis derrière ses fûts et un James toujours puissant au chant, les riffs sont rythmiquement vraiment proche de l'inhumain en terme de précision pour l'époque, rageur et plein de haine. Puis Kirk signe un magnifique solo (oui, encore), histoire de montrer « who’s the boss ».

James ne porte pas les sectes dans son cœur, sa mère est morte à cause de l'une d'entre elle et « Leper Messiah » en parle. Ce n'est pas le morceau le plus puissant ni le plus thrash que Metallica ait jamais fait, mais il comporte quelques passages et une rage intéressante.

Avec « Orion », Métallica nous offre un second instrumental époustouflant. Composé en grande partie par Cliff Burton, et s’ouvrant sur des accords a deux notes à la basse, remplies d’effets,  voici une pièce passant allègrement de plan heavy à des parties jazzy. Le tout semble flotter au-dessus du sol, c'est beau, c'est léger, c'est musical. C'est le genre de morceau à écouter au casque pour pouvoir en percevoir chaque note, chaque petite particularité. Chose rare, on a même droit à un solo de basse (6 min 36) absolument magique, sans compter un break (1 min 45), un pont (4 min, l’une des plus belles suites de notes qu'il soit à jouer à la basse) et l’intro, tous joués avec la basse comme instrument principal, on ne peut que constater la main mise du bassiste sur le morceau, et tout l’album, voir le groupe tout entier. « Orion » n’est pas un morceau de Thrash –hormis son final, c’est un « simple » morceau Heavy qui ne sera plus joué par le groupe après le décès tragique de l’immense bassiste jusqu’à cette tournée pour les 10 ans de l’album en 2004, quand épaulé par Trujillo enfin intégré dans le groupe (ce qui ne sera jamais vraiment le cas pour le malheureux Jason), Metallica sentira le moment venu de gratifier a nouveau le public de cette pièce maîtresse, chef d’œuvre de musicalité s’il en est, qui fidèle au groupe, fini à toute allure dans un riff soutenu par la double pédale de Lars.

Master Of Puppet se termine avec un « Gargage Inc » à l'image de l'album : dévastateur. Non content de fermer l'opus le plus formidable (d’aucuns remarquerons que j’ai choisi mon camp) de Metallica, « Garage Inc » ferme aussi la page Burton et son doigté faisant headbanger à jamais les foules, tout en laissant le bassiste jouer l’intro du morceau en laissant sonner quelques notes en fade-in. Une fois l’intro passée, c’est un déluge de notes et de caisse claire qui débarque. Il ne sera pas écrit que Metallica finira son chef d’œuvre par une pièce calme, non. Riffs acérés, batterie surpuissante, et chant hurlé, rageur, à la limite de la rupture sur le refrain, le groupe ne compte pas laissé la violence et la rapidité aux autres grands du Thrash, et montre que s’il sait se faire doux, il le fait pour mieux éclater nos tympans dans un final ou les poignets droits magiques de James et Kirk font à nouveau merveille !

Le groupe avait déjà fait exploser tous les superlatifs sur Ride The Lightning. Meilleurs musiciens, meilleurs compositeurs, meilleur chanteur, meilleurs riffs, … il prend tout chroniqueur un peu au dépourvu. Comment dire que « Kirk encore meilleur » ou que « James chante encore mieux » quand on l’a déjà dit sur l’album précédent ? Simplement en le disant, et si vous ne me croyez pas, écoutez « Master Of Puppet » à en connaître chaque note par cœur.

Les gens en général ne retiennent Metallica que son album éponyme aussi appeler « Black Album » sans doute parce que celui-ci est quasiment dépouillé du coté thrash des Met's, est plus facile d'accès, mais les fans de métal le savent : Master of Puppets est culte, indétrônable et incontournable. Si proche de la perfection…

[culte] Poney

Site Officiel : http://www.metallica.com
Myspace Officiel : http://www.myspace.com/metallica

1986 – Elektra Records

01. Battery, 02. Master Of Puppets, 03. The Thing That Should Not Be, 04. Welcome Home (Sanitarium), 05. Disposable Heroes, 06. Leper Messiah, 07. Orion (Instrumental), 08. Damage, Inc

Après le pavé dans la mare qu’était Kill’em All, Metallica – histoire de montrer que ce n’était pas un one-shot – revient 18 mois plus tard avec ce qui reste souvent considéré comme leur meilleur album, en lutte avec Master Of Puppets, et plus largement comme un des meilleurs albums de thrash.

C’est un fait que les fans du genre attendaient le groupe au tournant : après avoir fait volé en éclats le metal des années 80’, Metallica (ainsi que tous leurs amis thrasheux) devait prouver que ce n’était pas un hasard, que le metal était bien en train d’évoluer vers plus de radicalité.

Avec « Fight Fire With Fire » pour ouvrir cette merveille d’album qu’est « Ride The Lightning », le groupe semble vouloir noyer le poisson en mettant en intro de  la guitare acoustique, mais ce n’est que pour mieux faire débouler, avec toute la délicatesse des Panzer Division de Rommel, un des meilleurs riff jamais composés (a mon humble avis) par Metallica. « Fight Fire With Fire » porte à merveille son petit nom (« Combattre le feu par le feu ») et ravage tout sur son passage. C’est aussi l’un des morceaux les plus rapides jamais écrit par le groupe. Il est littéralement sublimé par les musiciens qui, déjà d’un bon niveau sur Kill’em All, se sont transformés en véritable maestros. James chante (enfin !), il a déjà atteint la précision chirurgicale qu’on lui reconnaîtra plus tard à la guitare, Lars s’est quelque peu émancipé d’un jeu certes puissant, mais académique – pour ne pas dire stéréotypé, Kirk – qui a pris quelques cours avec Satriani – maïtrise maintenant parfaitement ses soli. Et que dire de Cliff Burton ? Même s’il est a mon goût un peu trop discret dans le mix final de l’album (très puissant, et bien plus professionnel que pour « Kill’em All »), on ne peut douter que c’est certainement le meilleur musicien du groupe. Vu la qualité de ses acolytes, c’est dire le niveau.

Chef d'œuvre

Le groupe va se dépasser encore pour offrir un « Ride The Lightning » d’une énergie qui, après des centaines si pas des milliers d’écoutes, me donnent encore aujourd’hui la chaire de poule. Typiquement « Metallica », le morceau – à l’image du reste de l’album- se complexifie au niveau de la structure. Marque de fabrique du groupe, « Ride the Lightning » flirte avec la musique progressive (pour sa structure) tout en restant très Thrash Metal dans son approche aggressive. En 6 min 38, tout le meilleur du Heavy Metal – et de Metallica – y passe. Commençant pas une basse en slap tapé (assez rare chez Burton pour être signalé) accompagné par la lourdeur (au sens positif du terme) d’Ulrich, tandis que crient les guitares, déboule un riff plus lent mais plus lourd encore que « Fight Fire With Fire ». Quelques couplet-pont-refrain-pont-couplets plus loin, le morceau mute encore pour complètement changer de rythme avant de casser complément pour encore ralentir et voir Kirk amener l'un de ses soli les mieux réussi. Mélodique, précis, puissant, technique, entêtant, les mots manquent pour décrire l’évolution sur quelques mois du jeune guitariste. La rythmique n’est pas en reste, et quand on pense le solo se terminer, il repart de plus belle quand tout le groupe accélère a tout allure pour faire passer « Ride The Lightning » d’un morceau lent mais lourd à un foutu TGV sur fond de blast et de double pédales…Frisson garanti sur fond de « I don’t want to die » clamé par un James Hetfield au sommet de son art. Bien sur, le groupe n’oubliera pas d’encore casser le rythme pour reprendre le riff du début, histoire de bien montré qu’ils ne sont plus la pour écrire de simples morceaux « couplet-refrain-couplet ».

Déferlement de notes

Après un tel déferlement de notes, c’est au bord de la mort que vous entendez l’arrivée de « For Whom The Bell Tolls » (bon, d’accord, le truc sur la mort, c’était facile). Des cloches et une intro à la basse, basse gavée de distorsion et de pédale wha-wha bien entendu, à l’image de Cliff (allez voir les vidéos sur Internet, c’est incroyable). Sur fond d’un riff tranchant à la guitare, la basse de Burton entame, seule d’abord, le riff très Heavy  du morceau, avant d’être rejoint par toute la bande. S’il ne constitue pas un morceau Thrash (ce qui est d’ailleurs une première dans les compos du groupe, dans l’ordre des albums), il n’en est pas moins un morceau d’une efficacité diabolique, au riff tranchant comme un couteau, alourdi une fois de plus par le jeu d’Ulrich, qui n’oublie jamais de mettre tout son poids dans ses baguettes quand il s’agit de martyriser les peaux de sa batterie. Le morceau, à la différence d’un « Ride The Lightning » est plutôt très simple, mais très direct. Les paroles sont claires, clamée par un James qui à ajouté la corde « excellent chanteur » à son arc déjà bien fourni (j’ai déjà cité et re-cité son jeu de guitare, n’oublions pas non plus que c’est un compositeur hors pair, un parolier d’exception –mais pas toujours-, et une véritable machine à riff (dixit Robert « Bob » Trujillo, bien des années plus tard, durant l'enregistrement de Death Magnetic).

« Fade to Black » est un chef d’œuvre. Que ça soit dit. Dès la sortie de l’album à la chaise électrique, le groupe s’est directement fait critiquer par ses premiers fans pour s’être sois disant vendu. Déjà, oui. Déjà en 1984, déjà sur son second album, Metallica est au cœur d’une controverse. Morceau trop calme (sic) pour certains, « Fade To Black » est a mon avis avant tout une véritable balade de musique metal. Le groupe ne tombe jamais dans la mièvrerie et prouve surtout qu’il est devenu déjà (aussi) mature. Ecouter consécutivement « Hit The Light » juste avant, par exemple, est révélateur du bond en avant immense fait par le groupe. Le chant de James dont j’ai déjà parlé plus haut est vraiment excellent, Kirk aussi, seul Lars montre peut-être ses premières limites en continuant son jeu, certes puissant et carré, mais tellement convenu et manquant de finesse pour un morceau plus calme. Si le batteur se montre à la hauteur sur les morceaux puissants, ce n’est pas pour briller sur ceux demandant un peu plus de subtilité dans le jeu…

« Trapped under Ice » est sans doute un petit bijou oublié. Peu joué par le groupe en live, peu connu des metalleux en dehors des fans, il est pourtant puissant et renoue sur cet album avec le thrash. Judicieusement placé, il ouvre la seconde face de l’album à l’époque des vynils, afin de relancer la machine a headbander après un morceau plus calme. S’il n’atteint pas la complexité du morceau « Ride The Lightning », si sa qualité d’ailleurs, il n’en reste pas moins un morceau vraiment efficace et je ne m’explique pas vraiment son désintérêt, tant du groupe que des fans.

Le morceau suivant « Escape » fait aussi partie de mes préférés. Prenant quelque peu ses distances avec le thrash, plus dans le refrain et le chant que dans le riff chirurgical du couplet, il simplifie aussi sa structure au simple couplet-refrain, en ajoutant juste un pont après le second refrain. Le refrain est un classique du genre, facile à retenir et très beau à la fois.

Arrive ensuite l’un des morceaux cultes de Metallica. Sans doute l’un de ses plus grands morceau, et pourtant pas l’un des plus connu hors des fans, j’ai nommé « Creeping Death » ! C’est un véritable hymne au thrash, puissant, rapide, le riff est carrément culte, les 4 musiciens se déchaînent et atteignent sans doute avec « The Call of Ktulu » leur meilleur niveau sur l’album. Le morceau se structure de manière plus complexe que ceux le précédent juste et joue dans la cours des « Ride The Lighning ». Qui n’a jamais chanté le « Die By My Hand » du grand pont au milieu du morceau, toujours très attendu du public qui aurait la chance d’être sur une date où « Creeping Death » fait partie de la setlist ? Qui n’a jamais « chanté » le riff terminant le morceau en live ? C’est typiquement sur ce genre de compositions que Ulrich montre tout son savoir faire, on à beau le décrier aujourd’hui, on ne peut nier son efficacité sur « Creeping Death ». Tirées des dix plaies d’Egypte, le thème et les paroles annoncent aussi tout doucement l’arrivée du grand parolier que sera James Hetfield. Paroles dont ont aura pas droit, au grand bonheur de tous, sur le dernier morceau de l’album, « Call Of Ktulu ».

Quel meilleur moyen que de finir un album que sur un instrumental qui déchire tout ? Quel putain de morceau ! Quelle bombe ! Je ne sais pas dans quel mesure « The Call of Ktulu » m’a fait aimé Metallica (que j’ai perso redécouvert avec S&M, et oui… faut avouer qu’avec tout l’orchestre derrière, ce morceau se sublimissime) ou m’a donné l’envie de devenir moi aussi musicien, mais ça a du vraiment faire pencher la balance.

Commençant par de simples arpèges (comme souvent chez Metallica), c’est à presque 9 minutes de folie, de changements de rythmes, de riff, d’intensités, d’ambiances et le tout sans parole que nous invite les Four Horseman. « The Call … », c’est beau à en pleurer, qu’on aime Lovecraft ou pas, qu’on aime le Heavy Metal ou pas, qu’on aime Metallica ou pas, ce morceau est un bijou, rien de moins, dans l’histoire de la musique.

Même Ulrich qui est limite à la ramasse sur « Fade To Black » se dépasse et place des tas de subtilités dans son jeu, entre contre temps, roulements, cymbales, son jeu aux pieds est excellent, à croire qu’il s’est mis au jazz juste pour ce morceau. Le roi dans ce titre, c’est tout de même encore une fois Cliff Burton qui n’a de cesse de placer des montées harmoniques, des notes aigues aiguisées par sa wha-wha, des slides, des tas de fill-in tous mieux trouvés les uns que les autres, le tout bien sur en faisant son job de bassiste et en asseyant une rythmique du tonnerre de Dieu, bref, la toute grande classe !

Sur Ride The lightning, tout est supérieur : la composition, les musiciens, le chant… Il faut le dire et le redire, car peu de groupe ont réussi en l’espace d’un an dans l’histoire de la musique à autant se sublimer. L’histoire montrera aussi malheureusement que le groupe fera l’extrême inverse plus tard, mais c’est pour une autre chronique… C’est aussi pour cette raison qu’il faut dire et re-dire qu’avec ce superbe album, annonçant le meilleur encore, Metallica a mené la barque du metal pendant des années, et à juste titre. Se focaliser sur St Anger ou Re-load, voir l’affaire « Napster » pour descendre Metallica en flèche est d’une bêtise sans nom, voir un mensonge intellectuel éhonté. S’il a été capable du pire, Metallica à aussi été capable du meilleur. A cette époque, il n’y avait déjà plus de place pour les autres, et si on ne parlait pas encore du « Big Four », il était clair que les maîtres en matière de thrash étaient bien Lars, James, Cliff et Kirk.

Poney (culte)

 

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Megaforce – Elektra Records / 1984

01.Fight Fire With Fire, 02.Ride the Lightning, 03.For Whom the Bell Tolls, 04.Fade to Black, 05.Trapped Under Ice, 06.Escape, 07.Creeping Death, 08.The Call of Ktulu