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La réédition deluxe en deux CDs d'On Stage de Rainbow est l'occasion de se repencher sur un live  légendaire. « Légendaire » car on peut assurément le classer à côté du Made In Japan de Deep Purple, de Tokyo Tapes de Scorpions ou de Live Evil de Black Sabbath. Cette comparaison prestigieuse n'est pas fortuite : les trois premiers disques de Rainbow étaient du calibre des productions des groupes cités plus hauts. Le premier album éponyme (1975), Rising (1976) puis Long Live Rock 'n' Roll (1978) sont assurément des chef d'œuvres, correspondant à une période extrêmement créative pour Ritchie Blackmore. Tâchons d'expliquer cela.

Blackmore, qui s'ennuyait avec Deep Purple Mark III, fut transcendé par le recrutement en 1975 de Ronnie James Dio qu'il avait remarqué dans le groupe Elf ouvrant pour le Pourpre Profond. Et il faut reconnaître que la voix de Dio s'avéra aller à merveille à la musique emphatique et néo-classique du guitariste à la stratocaster. Il restait à régler le problème des autres musiciens. Car en « emprutant » Dio à Elf, Blackmore avait aussi pris dans sa musarde trois des autres musiciens du groupe. Blackmore les limogea prestement après avoir enregistré le Ritchie's Blackmore Rainbow, pour mieux choisir des musiciens plus intéressants. Il put ainsi s'entourer d'un line up de rêve pour enregistrer Rising, le magnum opus de Rainbow : sur ce disque on retrouve évidemment Dio et Blackmore mais aussi Cozy Powell à la batterie, Tony Carey aux claviers et Jimmy Bain. Tous les ingrédients étaient réunis pour franchir un seuil dans la prouesse technnique et la complexité. On pouvait en attendre autant en live.

Un groupe et un genre à leur sommet

Cet enregistrement tiré de la tournée de Rising tombait donc à point nommé en 1977. Il captait sans doute le groupe à son meilleur, lorsque son hard rock baroque et classieux atteignait son sommet. Il y a sur ce On Stage une démesure qui s'accorde totalement avec le propos musical et l'état d'esprit du temps (nous sommes encore à l'époque ou les grands groupes des seventies ne sont pas considérés comme des dinosaures par les jeunes chiens fous du punk). Voyez donc : On Stage fait plus d'une heure et prit donc à l'époque la forme d'un double vinyle. Il valait mieux car les chansons s'étirent ici extrêmement longtemps, la majorité des titres dépassant largement les dix minutes. Seule la chanson d'ouverture, composée durant la tournée pour dynamiser les concerts, « Kill The King », opte pour un format plus ramassé. Très brillante, bien qu'à l'interprétation encore un peu « en rôdage » ici, on retrouvera cette chanson sur Long Live Rock 'n' Roll

Cette durée très généreuse des morceaux est l'occasion d'un medley, puisque l'interprétation de « Man On The Silver Moutain » contient un passage blues (dont quelques notes de « Lazy ») et un extrait de « Starstruck ». Mais elle est surtout la conséquence de longs développement instrumentaux, à l'image de la longue montée en puissance d'un majestueux « Mistreated » repris de Deep Puprle, sur laquelle on ne sait s'il faut plus se pâmer sur la prestation de Blackmore que sur celle de Dio. Malgré le chant assez différent de celui de Coverdale qui intérprétait l'originale, cette version, plus lyrique que bluesy, est une très grande réussite. Seule peut-être la version de « Catch The Rainbow » lui est ici supérieure. Ce titre lent, issu du premier disque, Ritchie Blackmore's Rainbow, prend toute son envergure en live, touchant au sublime, tant sur l'introduction à la guitare que sur les nombreuses interventions d'un Blackmore extrêmement inspiré.

Pour apprécier, On Stage, il ne faut pas regimber devant les longues digressions, les improvisations débridées voire un certain narcissisme des musiciens. Si on est friand de la chose, on ne peut que s'incliner. Et l'on déplorera que le solo de batterie de Colin Powell soit totalement passé à trappe ici, victime du principal problème d'On Stage : le découpage des morceaux.

Un enregistrement à la découpe

En effet, pour faire tenir des chansons très longues sur quatre faces ne dépassant pas les vingt minutes, le producteur Martin Birch a dû élaguer. Et pas qu'un peu. Lourdement. Le solo de batterie de Powell inclus sur « Still I'm Sad » a donc été éliminé. Mais ce n'est pas le plus grave car le jeu de Powell transporte de toute façon tout le disque par sa vigueur, sa précision et sa technique. Il est déjà plus embêtant de constater que certains morceaux sont ici des « collages », certes très bien faits (on ne le perçoit pas à l'écoute), mais des collages quand même. Birch a donc pioché dans différents concerts pour créer les versions live de « Kill The King », « Sixteenth Century Sleeves » etc. 

Pire, il a mis de côté quelques titres phares de la tournée, de telle sorte que le clou est enfoncé en terme d'artificialité. Deux titres clés de Rising : les légendaires « Stargazer » « A Light In The Black » sont tout bonnement absents ici. De telle sorte que le premier album est totalement surreprésenté et que Rising n'apparaît que par l'intermédiaire d'un bout de « Starstruck ». On pouvait espérer que la réédition et la remasterisation par Universal de ce live permettent de réparer cette injustice. Il n'en est rien et la setlist originelle est reproduite à l'identique. Pour écouter une version live de « Stargazer » on pourra se reporter au Live in Düsseldorf 1976, issu des dates européennes de la tournée. Quant à une version live de « A Light In The Black », il faudra s'orienter vers les pirates. 

Même si les titres issus du premier album sont prodigieusement interprétés à l'image la version chantée de « Still I'm Sad » – alors que l'originale était instrumentale –, il reste une certaine frustration pour les fans. Ils se jetteront toutefois sur le deuxième CD proposé en complément du concert officiel. Ce deuxième CD reproduit un concert à Osaka donc quelques bouts se retrouvent d'ailleurs sur le premier CD. C'est dire que le son et l'interprétation sont du même niveau. Un petit bonus a été intégré : « Do You Close Your Eyes », joué de manière un peu brouillonne, mais dont personne ne se plaindra tant tout ce qui est extrait de Rising est mémorable. 

Cette réédition d'On Stage était l'occasion de transfomer un grand live en disque parfait. Ce n'est donc pas le cas ici, même s'il faut rappeler, encore et toujours, qu'On Stage est indispensable dans toute discothèque rock un tant soit peu informée. Voilà encore de quoi cultiver la nostalgie d'une époque, tiens…

Baptiste (10/10 malgré les défauts cités)

 

Universal / 2012

CD 1 (album original) : 

Tracklist (64:00) : 1. Over The Rainbow / Kill The King (5:33) 2. Man On The Silver Moutain (Medley avec Blues et Starstruck) (11:13) 3. Catch The Rainbow (15:35) 4. Mistreated (13:06) 5. Sixteenth Century Greensleeves (7:35) 6. Still I'm Sad (11:00)

CD 2 (live à Osaka, 9 décembre 1976) : 

Tracklist (71:42) : 1. Over The Rainbow / Kill The King (5:56) 2. Mistreated (12:14) 3. Sixteenth Century Greensleeves (8:23) 4. Catch The Rainbow (18:16) 5. Man On The Silver Moutain (Medley avec Blues et Starstruck) (16:22) 6. Do You Close Your Eyes (10:33) 

Helloween – Chameleon

Dans l'enfer de la Divine Comédie de Dante, il y a plusieurs cercles. Je ne se sais pas où il faudrait loger le dernier disque de Helloween avec Michael Kiske, Chameleon, en châtiment des péchés commis. Peut-être au neuvième cercle, dans les marais glacés de Cocyte, accueillant… les traîtres. Trahison (et déception) fut mon sentiment et celui de beaucoup de fans en 1993, face à un disque qui n'avait quasiment plus rien à voir avec l'identité du groupe déjà écornée sur Pink Bubbles Go Ape. Les ventes furent très mauvaises (pour le Helloween de l'époque toutefois car elles dépassèrent les 400 000 exemplaires vendus), la tournée avorta au bout de sept dates après des concerts ratés, de gros problèmes de stabilité mentale d'Ingo Schwichtenberg et une infection de voix (sans doute diplomatique) de Kiske. Les deux seront limogés du groupe rapidement et Kiske en tiendra une hostilité définitive envers Weikath. Plus dramatiquement, Ingo Schwichtenberg, en proie à la schizophrénie et aux problèmes de drogue, se suicidera en 1995. C'est dire le contexte. 

Un disque qui porte bien son nom

Assurément Chameleon n'est pas un bon disque et cela explique qu'il soit totalement renié par le groupe. Mais il a bien au moins une qualité principale : son titre annonce la couleur. À l'écoute des douze morceaux proposés, on a l'impression que le groupe a voulu détruire son identité, sans toutefois chercher forcément à vouloir en reconstruire une autre, stable. Cela explique peut-être l'indigence d'un artwork réduit à quelques couleurs sur un fond blanc : une tentative artistique qui verrait un peintre jeter quelques idées disparates sur une toile blanche, en espérant que les couleurs associées trouveront bon gré mal gré une certaine unité. C'est loin d'être le cas ici et l'incohérence musicale est poussée encore plus loin que sur Pink Bubbles Go Ape. Toutefois à la différence de ce dernier, Chamelon est très bien produit. Tommy Hansen s'est surpassé. 

L'implication du producteur bien différente de l'attitude de Tsangarides sur Pink Bubbles Go Ape, explique que le groupe ait profité d'un contexte propice pour effectuer un gros travail. Car si le disque n'a pas de direction claire, il profite d'un gros effort de composition et d'arrangement. Et de tous, cette fois. Weikath a repris un peu de couleur et compose un tiers du disque, soit quatre titres. S'il y a une vague filiation sur ce Chameleon avec le passé de speed mélodique du groupe, c'est en partie grâce à Weikath. L'exhumation d'une de ses vieilles compositions refusée par Hansen à cause de ses paroles niaises, « First Time », permet une ouverture de disque dynamique. Malgré un côté plus « hard rock » que « heavy » dans la production, ce titre rapide et « helloweenien » m'avait fait espérer à l'époque un certain retour aux sources. Las, il n'en sera rien. Il faudra attendre le somptueux « Giants » (toujours de Weikath), pour retrouver la verve de jadis.

Car dès le second titre très mélodique et truffé de cuivres, « When The Sinner », l'auditeur ne retrouve plus son Helloween, mais plutôt un groupe de hard mélodique, limite FM. Ok : c'est très bien chanté et interprété et la clarinette est très bien venue, mais aucune chatte n'y retrouverait ses petits. Ce morceau composé par Kiske est bien représentatif de nouveaux goûts du chanteur qui se tournait alors de plus en plus vers la pop. La ballade acoustique de Grapow « I Don't Wanna Cry More », gentillette au possible, est d'un intérêt relatif. Le fond est cependant touché avec la pseudo-berceuse « Windmill », railleusement rebaptistée « Windshit » par un Ingo Schwichtenberg exécrant avec raison ce titre composé de manière inattendue par Weikath (qui le revendique toujours haut et fort). 

Plus qu'un mauvais disque, un disque hors sujet à l'époque

Pourtant toutes les autres chansons de ce Chameleon sont loin d'être un si piètre acabit : malgré l'abondance des ballades (quatre au total) et la durée excessive du disque qui le rend vite ennuyeux (71 minutes), on y trouve de bonnes choses. Au milieu de ce bazar on fera l'impasse sur le pseudo hard mélodique FM de « Step Out Of Hell » qui sonne comme un sous-Dokken ou sur un hard rock 'n' roll incongru comme « Crazy Cat » malgré ses cuivres rigolos. « Revolution Now » de Weikath est plus intéressante, bien que l'influence hard 70 soit un peu écrasante et trop marquée pour Helloween. La citation du « San Francisco » de John Philipps sur le break est toutefois plaisante. Dans un genre « hard seventies », « Music » est convenable, bien que le morceau soit trop lent et long. L'épique « Believe » de Kiske me semble mieux tenir la route bien que son break heavy se fasse un peu attendre. On remarquera l'apparition d'un orgue d'église et de chœurs d'enfants pour un résultat… satisfaisant. Kiske est plus à l'aise encore sur la ballade de clôture, « Longing », où il se montre très en verve.

En disséquant un par un les morceaux de ce Chameleon, on se rend compte que rares en sont les compositions franchement catastrophiques. La plupart tiennent plutôt la route, en partie grâce au chant toujours excellent de Kiske. Mais le refus d'interpréter du speed mélodique et l'incapacité à aller dans une direction claire, ne pouvait qu'entraîner une chute soudaine de popularité. Alors que Megadeth sortait Countdown To Extinction et Anthrax Sound Of The White Noise, pendant que Nirvana et Soundgarden bousculaient les charts, la musique du nouvel Helloween, vaguement FM, vaguement seventies, apparaissait encore bien plus décalée que celle de Gamma Ray. 

Weikath prit avec son élégance coutumière la décision qui s'imposait sans doute : il limogea le malheureux Ingo et l'égocentrique Kiske et embaucha pour les remplacer Uli Kusch et un vieil ami, Andi Derris, pour relancer un bateau en plein nauvrage. Il était temps. Mais, malgré les efforts de Weikath et de Deris, jamais le groupe ne se rétablira au point de retrouver sa popularité de la fin des années 90. Il y a des plaies qui ne se cicatrisent pas si facilement. Voire jamais.

Baptiste (4/10 si on le remet dans le contexte de la carrière du groupe, plus si on veut en faire abstraction)

 

EMI / 1993

Tracklist (71:15) : 1. First Time 2. When The Sinner 3. I Don't Wanna Cry No More 4. Crazy Cat 5. Giants 6. Windmill 7. Revolution Now 8. In The Night 9. Music 10. Step Out Of Hell 11. Believe 12. Longing

« Plus dur sera la chute… » Après les succès incontestables de la saga des Keeper Of The Seven Keys et le départ surprenant à l’époque de Kai Hansen, Helloween a connu une période noire qui a mené le groupe proche de la disparition. Pink Bubbles Go Ape, sorti tardi-vement après Keeper Of The Seven Keys part II du fait d’un conflit juridique du groupe allemand avec son ancien label Noise, marqua le premier moment de la chute, le fond n’étant atteint qu’avec Chameleon. Les trois années d’attente furent plus ou moins « meublées » de polé-miques pas bien agréables des musiciens envers leur ancien comparse, Kai Hansen, accusé de « stagner » en proposant avec Gamma Ray un resucé des Keepers. Michael Kiske – depuis très rabiboché avec Hansen – en profita pour attaquer les parties solo lentes du titre éponyme d’Heading For Tomorrow, pour mieux vanter les mérites du remplaçant Roland Grapow. Pour bien marquer la rupture avec Hansen, le groupe – sous l’impulsion d’un Weikath rancunier – extirpa de ses set-lists tous les titres de son ancien leader sauf « Future World ». Ce règlement de comptes effectué notamment au détriment des fans n’était pas bien classieux. C’est dire que l’on pouvait être assez vigilant voire échaudé lorsqu’arriva finalement dans les bacs Pink Bubbles Go Ape.

Des critiques au vitriol

L’album fut copieusement assassiné par les critiques lors de sa sortie et il y eut bien peu de personnes pour le défendre. À ce jour, Helloween ne joue plus aucune de ses compositions en concert. Pourtant, rétrospectivement Pink Bubbles Go Ape n’est pas si mauvais. Il contient même de bonnes choses mais globalement les défauts du disque sont trop nombreux pour en faire un album ne serait-ce qu’« assez bon ».

Commençons par les griefs les plus secondaires : un titre obscur associé à un artwork pour le moins étrange qui vit toutes les citrouilles remplacées par des bulles. On poussait trop loin le principe de l’humour décalé. Par ailleurs, le disque souffre d’une production de Christ Tsangarides totalement aseptisée. Il semble que le courant ne soit absolument pas passé entre les Allemands et le producteur. Ce dernier leur a fait un son très propre mais manquant de puissance, le son des guitares étant tout à fait rachitique et la voix de Kiske trop en avant. Cela ne fait que renforcer une tendance « pop metal » déjà légèrement perceptible sur le disque précédent. Mais comme les compositions du disque sont très largement inférieures à celle des Keeper, le hiatus apparaît nettement.

Kiske et Weikath ont beaucoup reproché à Tsangarides de ne pas les avoir bien conseillé dans le choix des morceaux lors de l’enregistrement de l’album. Le peu de motivation du producteur semble indéniable mais il n’aurait sans doute pas pu faire grand chose tant la panne sèche en terme d’inspiration est palpable ici. Et l’écoute des médiocres faces B de singles proposées sur l’édition remasterisée indique bien que les problèmes de créativité n’étaient pas ponctuels. La faute en partie à un Weikath qui semble avoir été totalement anesthésié par le départ de Hansen et qui ne propose que deux chansons. Tout d’abord un titre assez typé hard FM comme l’insolite « Number One », plutôt agréable mais qui ne devrait pas avoir sa place sur un disque d’Helloween. Puis une niaiserie plus pathétique que drôle : « Heavy Metal Hamster » qui n’aurait jamais dû apparaître que sur un single destiné au marché japonais (c’était l’avis de Tsangarides par ailleurs). Grosskopf fera toutefois pire en insérant sa première chanson dans Helloween. À l’écoute du catastrophique « I’m Doin’ Fine Crazy Man », on comprend pourquoi le groupe s’était dispensé jusqu’alors de ses services de compositeur.

Kiske en leader inattendu et Grapow en bonne surprise

De manière inattendue, c’est Michael Kiske qui s’impose comme le leader du groupe, composant ou co-composant une majorité de titres. Contrairement à une légende tenace, le chanteur n’est pas un mauvais compositeur et il a réussi à produire un single de qualité – « Kids Of The Century » – succédant à une introduction sous la forme d’une comptine plutôt rigolote, « Pink Bubbles Go Ape ». Il chante d’ailleurs particulièrement bien sur cette chanson qui aurait sans doute pu tout à fait trouver sa place sur Keeper Of The Seven Keys part II. La qualité retombe d’un cran sur un de ses autres titres « Goin’ Home », certes bien chanté mais aux mélodies et autres refrains trop faciles. Sa ballade en clôture d’album, « The Turn », est plutôt agréable sans être renversante.

La bonne surprise vient de Roland Grapow : ses morceaux, tout à fait dans la lignée du style classique d’Helloween, sauvent l’album. « Someone’s Crying » est une somptueuse speederie au refrain superbe. « Mankind » et ses six minutes détiennent une dimension épique très classieuse par ailleurs totalement occultée sur le reste du disque. « The Chance » tient aussi parfaitement la route, notamment grâce à un superbe solo démontrant tous les talents de technicien de notre homme. Seul « Back On The Streets » marque le pas. Malheureusement pour Pink Bubbles Go Ape, la répartition des titres est calamiteuse, concentrant la plupart de ces chansons franchement réussies en fin d’album. Peu d’auditeurs seront allés aussi loin. Et beaucoup commenceront à se dire qu’Helloween sans Kai Hansen est en fait un bateau sans capitaine, prenant l’eau de partout. Le disque suivant, Chameleon, les confortera totalement dans cette idée.

Inégal, peu ambitieux, trop « pop », Pink Bubbles Go Ape profite toutefois du chant toujours de haute tenue de Kiske et du savoir-faire du nouveau venu, Roland Grapow, qui signe quand même quelques bonnes compositions et quelques excellents solos. On y sent encore un peu la flamme des Keepers Of The Seven Keys. Mais c’est ici plus une flamèche qu’un brasero. C’est le disque lui succédant qui soufflera la flamèche.

Baptiste (5,5/10)

EMI / 1991

Tracklist (44:03)  : 1. Pink Bubbles Go Ape 2. Kids Of The Century 3. Back On The Streets 4. Number One 5. Heavy Metal Hamsters 6. Goin’ Home 7. Someone’s Crying 8. Mankind 9. I’m Doin’ Fine, Crazy Man 10. The Chance 11. Your Turn