Archive for the ‘ Live Reports ’ Category

Stonehenge festival 2025

Affiche stonehenge festival 2025Steenwijk – Pays Bas

Son : variable (plutôt bon sur la grande scène, pas toujours à la hauteur sur la seconde scène).
Lights : discrets dans l’ensemble, affreusement moches pendant le set de Dismember.
Affluence : SOLD OUT
Ambiance : sympa, sauf en toute fin journée quand les zombis torchés incapables de se tenir debout te rentrent dans le lard.

Photos : cliquer ici.

Après avoir pris toutes les dispositions pour renvoyer l’équipe au complet (éviter le train, ses grèves, ses attentats,  ses pannes, penser à prendre des pneus neige cloutés montés sur un panzer capable de nager), nous revoilà prêts a passer la journée sur le parking ou se déroule l’ancêtre des festivals metal des Pays Bas.

Points positifs, une affiche alléchante et un public contenu a une jauge supportable (les organisateurs mettent un point d’honneur a rester sur le même lieu tout en refusant de céder à une expansion qu’ils voient comme une dérive). Points négatifs : pour la fraction belge, la bière locale, la Grolsch est un épouvantable attentat, une insulte au houblon. Et l’organisation maintient envers et contre tout son enchainement permanent des groupes sans réserver la moindre pause. C’est compréhensible de vouloir caler un maximum de groupes à l’affiche mais quand on veut mettre trop d’ingrédients, ça déborde et ça saoule.

Pour nous le festival va vraiment démarrer avec le groupe danois Maceration qui maitrise parfaitement le death metal à la manière de son voisin suédois, un set accrocheur a tel point qu’on va rester sur notre faim et regretter qu’il soit si court. Surtout que Burial Remains qui prend le relais sur la grande scène ne nous convainc pas plus que ça. Mais ils nous laisseront plus de souvenirs que Berzerker legion.

Les vétérans de Master marquent les esprits, le festival est grimpé d’un bon cran, plus d’ambiance, un set efficace. Disharmonic orchestra prend le relais, mais le côté avant garde progressif fait un poil retomber la kermesse. Macabre recevra un meilleur accueil, Massacre nous a incité a aller voir le festival de schlager local sur la grand place, permettant aux belges de sortir de l’asphyxie grâce à l’administration in extremis de Duvel en intraveineuse.

Puis vient le grand enchainement infernal, Malevolent Creation nous laisse perplexe, on a encore assisté à un show d’une sorte de cover band diminué qui fait ce qu’il peut mais sans vraiment décoller. Anaal Nathraakh laisse la rédaction divisée, des bonnes balances et un début de set horrible (en particulier au chant -inaudible-) ou un bon concert. Ce n’est décidément pas possible pour ce qu’il reste du groupe de convaincre sur scène. Un autre groupe de Birmingham suit sur scène, Napalm Death avec un Barney qui donne tout ce qu’il peut mais qui n’est pas au meilleur de sa forme. Une fois encore soit on a aimé les efforts de Barney, soit on est pour la retraite anticipée du groupe. Par la suite, Nile nous met tous d’accord, de près ou de loin ce groupe demeure toujours aussi pénible.
Autopsy, armé de lights et de fumée abondante est le seul groupe de la journée a rendre dignement hommage à Black Sabbath. S’ensuivra un set convaincant
Black Sabbath (Black Sabbath cover) (Intro Part) / Twisted Mass of Burnt Decay / In the Grip of Winter / Charred Remains / Service for a Vacant Coffin / Disembowel / Gasping for Air / Ridden With Disease / Pagan Saviour / Severed Survival / Critical Madness.

Et pour conclure la journée Dismember (dont le seul point négatif sera de mon point de vue de photographe le set de lumières moches), le groupe tient toujours fermement le flambeau du death metal suédois, et livre un set efficace mais un peu court, et donc un peu frustrant. Setlist : Soon to Be Dead / Casket Garden / Tragedy of the Faithful / Dismembered / On Frozen Fields / Fleshless / Skin Her Alive / Dreaming in Red /Override of the Overture

Quant à savoir si nous mettrons les pieds l’année prochaine a Steewijk ? Pas évident quand on sait qu’une semaine après la fin de l’édition 2025, le festival 2026 est déjà annoncé complet (alors qu’Asphyx, Benighted, Grave, Rotting Christ sont annoncés à l’affiche).

Comme tous les ans, le Muscadeath nous donne rendez-vous au Champilambart de Vallet. Depuis plus d’une vingtaine d’années, le festival est une bulle d’air frais où se retrouvent une poignée de passionnés réunis par l’amour du blast beat et du riff assassin.

En 2024, l’organisation n’a pas bougé d’un iota et c’est tant mieux. Pourquoi changer une formule gagnante ? Habitués et néophytes (re)trouvent donc facilement leurs repères. Niveau programmation, un menu attrayant mêlant noms établis et découvertes nous est proposé.

Cette année, nous ferons un focus sur les formations qui se sont distinguées lors de ces deux jours de fureur musicale. Et ce, sans dénigrer les découvertes (Ruyyn, War Inside et Malkavian) ; des valeurs sûres (Hate et Mortuary) ; la subtilité de Pénitence Onirique ; l’efficacité de Vorhees et d’Aborted qui puise malheureusement toujours autant son inspiration chez Carcass.

Houle, second groupe programmé lors de la première journée, a le vent en poupe : signature sur le label des Acteurs de l’ombre ; E.P et excellent album ; concert remarqué au dernier Hellfest. Houle prouve en moins de 3/4 d’heure que cette reconnaissance est méritée. Son black-metal épique nous conquiert avec ce concept original tourné autour de l’océan. Les musiciens sont au cordeau mais, ce qui impressionne le plus sont les vocaux de Adsagsona. Le public réserve un triomphe aux Franciliens. S’il continue sur cette lancée, Houle ira loin.

Dark Funeral est la tête d’affiche du premier jour. Le groupe de Lord Ahriman fait preuve d’un professionnalisme exceptionnel. Dès « Nosferatu », Dark Fu nous emporte dans un tourbillon qui ne cessera qu’avec «Where Shadows Forever Reign ». La troupe sait aussi se ménager avec un « When I’m gone » intense et touchant. Heljarmadr est un frontman charismatique, théâtral, aux vocaux efficaces. Les musiciens sont bien rodés et retranscrivent avec talent les classiques du groupe (« Ravenna Strigoi Mortii », « My funeral » , «Shadows Over Transylvania »). Si la fatigue commençait à poindre le bout de son nez, Dark Funeral procure un regain d’énergie pour l’ultime rendez-vous : Hail to Dark Funeral !

Disfuneral est la découverte de la seconde journée. Et quelle trouvaille ! En quelques notes et accords, nous devinons que Disfuneral a été biberonné au Sweadeath. Celui de Dismember, Entombed ou encore Nihilist. Voix putride, dissonances, pédale Boss HM2W et riffs ultra caloriques sont au rendez-vous. Les Nancéiens connaissent leur partition sur le bout des doigts et nous livrent un set enthousiasmant. Résultat, nous nous ruons sur leur premier album Blood red tentacle.

Nous n’aurions pas misé un kopec sur Karras. Imaginez le tableau, un groupe de death/grind avec un ancien Aqme et un membre de Mass Hysteria. La bonne blague. Et bien, nous nous trompions ! Tout d’abord, parce que Étienne Sarthou (ici à la batterie) a depuis longtemps fait ses preuves avec Freitot, Grymt et les excellents Deliverance et que Yann Heurtaux (guitares) a du se remémorer ses débuts au sein de Necropsy. Mais le vrai plus est Diego Janson, (ex Sickbag) qui insuffle une vraie dynamique au trio. Karras propose un show époustouflant où se mêlent un esprit punk cradingue, des riffs agressifs et une distorsion constante. Il n’en fallait pas plus pour se procurer leur dernier effort None more heretic.

Tout au long de la seconde journée, nous croisons beaucoup de spectateurs avec des t-shirts Bolt Thrower. Logique car l’avant dernier groupe est Memoriam, des vieux briscards dont Karl Willet est le beugleur en chef. Oui, celui de feu Bolt Thrower qui nous a enchantés pendant de nombreuses années. Et même si Memoriam n’est pas du même calibre que son précédent groupe, le quatuor propose un death-metal mid tempo lourd comme une enclume qui vous tombe sur la tête. Le set est plaisant ; Willet est heureux de dispenser la bonne parole. Ses acolytes (dont Frank Healy – Benediction, Cerebral Fix) assurent le job avec savoir-faire et humilité. Pépère peut être mais au final très efficace.

Comme toujours, le Muscadeath est une belle expérience. Un festival à taille modeste qui n’a pas les yeux plus gros que le ventre et dont le but est de satisfaire un public passionné avec une programmation de qualité sans cesse renouvelée. Donc merci pour tout à Ben et à Carnage Asso et vivement l’année prochaine pour l’édition 2025 qui aura lieu les 19 et 20 Septembre !

Nico.

Dernière journée de ce long tunnel de concerts qu’est le Hellfest avec, ce dimanche, une programmation audacieuse. La motivation est (encore) au maximum, même si nous manquons de peu le concert de Pencey Sloe sur la Valley. Direction la Temple pour Sang Froid.

Bien déterminés à nous faire bouger le popotin, les Nantais sortent l’artillerie lourde. « Promising ruining yourself » met tout le monde d’accord. La Temple danse malgré l’heure matinale. Le groupe de Jean-Jérôme Souladié et Thomas (Regarde les hommes tomber) se positionne comme le fer de lance de la darkwave/goth rock ; il délivre une prestation impeccable avec la quasi intégralité de l’album All-nighter.

Nous enchaînons sous l’Altar avec Destinity qui propose un beau thrash/death mélodique. Mick Caesare et ses compères ont de la bouteille. Résultat, le public montre son enthousiasme en répondant aux sollicitations du fougueux chanteur.

Direction la Warzone pour la sensation du moment : Gel. Ce mélange de hardcore, punk, D-beat, saupoudré de post punk, est très énergique. En onze titres fougueux, Gel met tout le monde d’accord. Sami Kaiser (chant) prouve que les femmes peuvent se mesurer aux cadors du hardcore punk. Costaud, efficace et rafraîchissant.

A ceux qui reprochent au festival de rester sur ses acquis, la programmation de cette année nous prouve encore le contraire. Avec Dool, nous découvrons une groupe néerlandais mélangeant doom, hard rock , heavy, rock gothique, avec un léger background black-metal. On se laisse rapidement envoûter par la mélodie de « Venus in flames ». Du tout bon à l’image du « Love like blood » de Killing Joke joliment repris par la bande de Raven Von Dorst.

Therapy ? est une valeur sûre. Le trio irlandais nous le prouve à nouveau avec un set au cordeau. Les tubes s’enchaînent (« Turn », « Teethgrinder », « Stories ») ; la Valley est conquise. Si au début du show, Andy Cairns paraît légèrement réservé, il lâche du lest au fur et à mesure du show. Son acolyte de toujours, Michael McKeegan, s’éclate. L’incontournable « Nowhere » est de la partie. Ne serait-ce pas le meilleur show de cette dernière journée ?

Passage rapide sous la Temple pour constater que Wiegedood est un groupe Black-Metal à ne pas rater. Les Belges commencent de façon classique puis évoluent vers une sorte de post black profond plus introspectif. C’est suffisant pour avoir envie de découvrir leur discographie.

Sur l’Altar toute proche, c’est au tour de The Black Dahlia Murder. Deux ans après le tragique décès de Trevor Strnad, les Américains ont repris leur destin en main. Ils reviennent vaillamment avec Brian Eschbach délaissant sa guitare au profit du chant. Le gars fait l’affaire, ses compères ont envie d’en découdre. Mission accomplie.

Avec son savant mélange d’électro dark et de post rock, ††† (Crosses) était attendu au tournant. La foule se presse devant la Valley. C’est une belle occasion de voir Chino Moreno (Deftones) sur une scène plus confidentielle qu’une mainstage. Manque de bol, le bonheur est de courte durée. Dès l’entame du troisième morceau, « Ghost ride », c’est la panne de micro. Et ça dure… Tant pis. Direction la Warzone pour le concert de Madball au moment même où le son revient. Nous espérons revoir Crosses reprogrammé rapidement et dans de meilleures conditions.

Sur la Warzone, le public est chaud comme un bodybuildeur en manque de créatine. Madball déboule sans crier gare. Freddy Cricien est l’archétype du chanteur de hardcore, bourré d’énergie, souriant ; il saute partout, sa joie est communicative. Les hits s’enchaînent ; la Warzone exulte sur « Set it off », « Hold it down » et « Smell the bacon ». Les New-yorkais s’imposent comme les patrons de la scène NYHC. Et comme dirais l’autre : « That’s not so bad this hardcore music ».

C’est le moment de clôturer notre Hellfest avec les scènes représentatives du metal extrême, l’Altar et la Temple, pour I Am Morbid et Dimmu Borgir.

David Vincent n’a rien perdu de son charisme et entame un set 100 % consacré à son ancien groupe Morbid Angel. Le gars perpétue un héritage important du death-metal. Quel plaisir de réentendre « Immortal rites », « Dominate » et « Pain divine » avec LA voix avec laquelle nous les avons découvert ! C’est du beau boulot.

Arrive l’heure du dernier concert : Dimmu Borgir. Les Norvégiens ne prennent pas de risques ; c’est du solide : « Spellbound (by the Devil) », « Dimmu borgir » et « Progenies of the Great Apocalypse ». Sans oublier le gargantuesque « Mourning palace ».

Cette année, le Hellfest s’est encore ouvert un peu plus et a choisi l’audace. Des têtes d’affiches plus « rock » se sont immiscées dans une programmation déjà riche. Rien de choquant en soit. Voir Offspring et Foo Fighters sur une mainstage reste cohérent. Le festival de l’enfer évolue, s’adapte à son époque mais n’oublie pas ses fondamentaux. C’est un festival unique. Nous avons hâte de découvrir qui fera partie de l’aventure 2025.

Nico.

Les photos de cette quatrième journée se trouvent ici.