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Summer Breeze 2024 – Live report

Taux de remplissage : 45.000
Son : Bon dans l’ensemble
Lights : Inexistantes à magnifiques
Ambiance : Bonne, soleil de plomb et rares averses.
Moment fort : Les concerts de Meshuggah, Amon Amarth, Heaven Shall Burn, Feuerschwanz, Rotting Christ, Unearth.

Il est loin le temps ou l’organisation du festival appréhendait en 2006 l’arrivée sur le site de Dinkelsbühl, et comptait sur la présence de “11.000 métalleux”.  18 ans plus tard c’est un site bien rodé qui accueille 4 fois plus de visiteurs. Mais bien rodé ne signifie pas pour autant perfection. L’arrivée sur le site est toujours un calvaire, fléchage approximatif et embouteillage sous un soleil de plomb sont un poil énervants. Et le plan sur le site internet du festival accompagné de What’s app n’aident pas a garder son calme. Certes, vous allez me dire que je râle pour pas grand chose, que Wacken c’est deux fois pire (normal, il y a deux fois plus de monde), mais cela reste un point noir récurrent que l’organisation n’a pas surmonté.

Abordons les sujets qui fâchent, la bière vendue sur place est non seulement infame, mais en prime elle est chère ! 7 euros le godet de 40 centilitres (dont 2 de consigne), vous n’allez pas me convaincre avec cette Mönchshof. Cela dit ce n’est pas la première fois qu’on a droit a cette mauvaise blague sur le site. Et le public ne va pas aller a la sobriété forcée, celui ci s’est comme d’habitude lourdement équipé sur le camping et le supermarché sur place avait du stock.  On a essayé les cocktails, mauvaise idée. Trop de coca pour Cuba. Et trop cher. L’inflation se ressent aussi sur les stands de bouffe, le kebab a 10 balles sans frites, il n’y a que le petit pain / saucisse qui sauve l’honneur avec un tarif à 5 euros. En prime nous avons fait l’expérience des bandits manchots sur le site du casino festival. Les distributeurs automatiques sont sans doute pratiques, mais il mordent ! Tu crois retirer 50 euros, on te braque 5.99 euros en plus.
D’ailleurs le festival nous a souvent fait penser à cet édito vieux de 11 ans qui demandait s’il fallait péter son compte épargne pour apprécier des dizaines de groupes dans un champ au milieu de nulle part. Il est toujours d’actualité, le Summer Breeze est en pleine session de rattrapage des poids lourds qui vendent en quelques dizaines de minutes des pass allant de 300 voire 339 euros (Hellfest, Grapsop et Wacken). Le tarif du festival a augmenté de 55 % en 5 ans, je doute que ton salaire ou ton argent de poche aient connus la même progression.
Malgré tout, le merchandising du festival demeure pris d’assaut. Et le festival annonce avoir déjà vendu 15.000 tickets pour l’édition 2025.

Côté positif, la scène T Stage débarrassée de son chapiteau est toujours appréciable ainsi que les autres scènes.  Le site lui même est bien organisé, et sauf fatigue, aller et venir entre les scènes est humainement possible (même avec une canne !).  A notre arrivée Obscura termine son périple sur la T stage qui sonne agréablement aux conduits auditifs. Le death metal technique des bavarois passe bien le cap de le scène en festival devant un public fourni.  Sur la grande scène le rock celtique de Flogging Molly permet d’entrer dans le vif du sujet en douceur.
Setlist :  Drunken Lullabies, The Hand of John L. Sullivan, (Try) Keep the Man Down, Whistles the Wind, Life in a Tenement Square, A Song of Liberty, Tobacco Island, The Croppy Boy ’98, Float, Rebels of the Sacred Heart, Devil’s Dance Floor, Crushed (Hostile Nations), If I Ever Leave This World Alive, These Times Have Got Me Drinking / Tripping Up the Stairs, What’s Left of the Flag, Seven Deadly Sins

 

Le quota d’heure de musique celtique passe vite, c’est l’heure de la séance de musculation sur la T Stage. Emmure et son deathcore binaire rentre dans le lard. Côté public on apprécie la prestation et nombre de surfeurs de foule tentent leur chance vers la scène. Un entrainement de match de boxe sans temps mort mais un poil répétitif.

Plus loin sur la petite scène et son chapiteau ouvert (la ” Wera Tool Rebel Stage”), les danois de Nakkeknaekker sont en train de se faire un nom dans la grande famille du Death metal.

 

C’est ensuite a la tête d’affiche du jour de marquer les esprits, Meshuggah livre un show implacable sur la scène principale. Devant un public nombreux le groupe a livré une prestation majeure, le rouleau compresseur suédois n’a pas laissé la moindre chance.
Set list Broken Cog, Rational Gaze, Perpetual Black Second, God He Sees in Mirrors, Kaleidoscope, Humiliative, Born in Dissonance, Mind’s Mirrors, In Death – Is Life, In Death – Is Death, Future Breed Machine, Bleed, Demiurge 

Le groupe sort vainqueur par KO à l’applaudimètre. Nous ne choisirons pas entre Pain et Lord of the Lost, l’estomac a eu le dernier mot.  Après la tornade Meshuggah, aucun groupe ne pouvait rivaliser. Enslaved passait malheureusement trop tardivement pour nos vieux organismes éprouvés par plusieurs de chaleur écrasante.

 

 

 

 

Le 15 aout The Black Dahlia Murder a rassuré les fans sur la scène principale avec un set un peu court mais dense et efficace, le guitariste Brian Eschbach a remplacé au chant le regretté Trevor Strnad disparu en 2022, et il s’en sort avec les honneurs.   Sur la T stage Madball a également livré une prestation réussie, dynamique avec un public qui a répondu présent. Nous avons délibérément évité Behemoth et son cirque pour visiter Dinkelsbühl, le pape autoproclamé du black verse depuis trop longtemps dans la caricature. Architects et son show de tête d’affiche a rassemblé du monde mais nous a touché un poil sans bouger les autres. Le groupe britannique Green Lung et son stoner qui rend un hommage appuyé a Black Sabbath était plus doux à nos oreilles. Malgré un chanteur parfois approximatif, on retiendra plus son appel a les aider ” à faire plus de bruit qu’Architects”.  Le chapiteau était bien rempli.

Le grand moment de la soirée s’est produit pour nous sur la T Stage avec un Rotting Christ au sommet de sa forme. Une messe noire bien trop courte à notre gout, son et lumière du plus bel effet. Un public massif ravi et une set list efficace : 666 / Fire, God and Fear / P’unchaw kachun- Tuta kachun / Kata Ton Daimona Eaytoy / Apage Satana / Dies Irae / Non Serviam / Like Father, Like Son / Grandis Spiritus Diavolos / The Raven

Dark Tranquility monte sur la grande scène en retard. Les titres ressemblent a de la bouillie de Projector et Atoma. Mikael Stanne est porté disparu et quand il émerge c’est consternant. Tout le groupe est a la peine. Un concert à oublier.

On termine la soirée par la discothèque, nous zappons The Ocean et Exodus (qui bat Dark Tranquility  pour la palme du concert à la bourre, 30 minutes de retard pour les californiens).

Cramés, fatigués, malades, si on nous avait proposé un stage tricot de corde pour se pendre le 16 aout, nous n’aurions pas forcément dit non.  On va voir un Whitechapel qui a nous a semblé massif mais un poil brouillon.

Feuerschwanz en revanche va livrer une prestation marquante sur la grande scène, leur métal médiéval rend hommage aux Seigneur des anneaux de rigueur (“Uruk Hai”), un show qui use et abuse de pyrotechnie, mais qui remporte l’adhésion d’un public très nombreux. Avec un pooiil de séance de musculation avec “Berzerkermode’, il fallait bien des vikings bien rodés en haut de l’affiche pour relever le défi.

Setlist : SGFRD Dragonslayer, Memento Mori, Untot im Drachenboot, Metfest, Bastard von Asgard, Valhalla Calling (Miracle of Sound cover), Ultima Nocte, Schubsetanz, Kampfzwerg, Berzerkermode, Highlander, Uruk-Hai, Dragostea din tei (O-Zone cover), Die Hörner hoch, Warriors of the World United (Manowar cover), Rohirrim, Das Elfte Gebot

Callejon ne sera pas convaincant. Los Males Del Mundo sera la victime collatérale de l’horaire qui exige notre présence devant la scène principale ou Odin nous attend.

On se traine voir Amon Amarth. Les suédois nous livrent un best off efficace devant une audience qui ne demande que ça. La plus forte concentration d’admirateurs d’Odin au mètre carré. Des fans objectifs en extase, si Johan leur hurlait l’annuaire en vieux norse ils seraient aux anges. Son, feu et flammes sont au rendez vous, sans oublier les guerriers vikings.

Setlist Raven’s Flight, Guardians of Asgaard, The Pursuit of Vikings, Deceiver of the Gods, As Loke Falls, Tattered Banners and Bloody Flags, Heidrun, War of the Gods, Put Your Back Into the Oar, The Way of Vikings, Under the Northern Star, First Kill, Shield Wall, Raise Your Horns, Crack the Sky, Twilight of the Thunder God

Cradle of Filth a un passif sur scène long comme le bras, c’est le moment de trouver de quoi s’alimenter. On termine la soirée avec un vainqueur de l’eurovision – Lordi – qui ne se laisse pas impressionner par les vikings et déroule son show a l’ancienne.

Regrets de ne pas avoir eu la force de voir Moonspell mais l’horaire est trop tardif pour nos carcasses.

17 aout, Dernière ligne droite, pas la moins chargée, désolé pour les Samouraï pizza cats mais le repas a l’auberge était plus appétissant (oui, on l’avoue on a évité le camping immense, la joie de “dormir” au milieu de sonos impressionnantes accompagnées de groupes électrogènes bruyants et de fêtards qui hurlent encore HELGAAAAAA au milieu de la nuit. La nuit on dort, dans des lits, des vrais. Et on a des douches, quel bonheur !). Première sensation significative de la journée, Unearth en pleine forme qui rameute du monde devant la T stage. Circle pit, et nuage de poussière avec canon à eau pour se rafraichir. On ne dira jamais assez à quel point on apprécie le batteur transfuge de Madball qui assure derrière les futs.

Un set bien trop court, Dawn of the Militant, Incinerate, The Wretched; The Ruinous , Giles, Endless, This Lying World, My Will Be Done, Black Hearts Now Reign

Découverte du jour sur la WTS stage, le groupe de black métal norvégien Tilintetgjort, qui a la lourde de tache de ramener de la fraicheur et de l’obscurité en pleine après midi.

On fuit devant le set daté des Burning Witches.

Le trio Bokassa sur la petite scène est bien plus convaincant. Le public apprécie le stoner puissant et énergique des norvégiens (je dois reconnaitre que parfois Lars Ulrich recommande des groupes intéressants).

On enchaine avec Asphyx les vétérans néerlandais vont livrer une prestation percutante avec un public qui répond présent.


Setlist : The Quest of Absurdity, Botox Implosion, Molten Black Earth, Death the Brutal Way, Asphyx (Forgotten War), Deathhammer, Knights Templar Stand, Wasteland of Terror, Scorbutics, The Nameless Elite, Forerunners of the Apocalypse, The Rack, Last One on Earth.

Subway To Sally, s’installe sur la grande scène devant un public nombreux. Mais, après le death doom batave, la mixture poétique pompeuse de Subway to Sally passe aussi mal que l’odeur du stand de raclette.

Une solution, la fuite vers le groupe suédois Ereb Altor. Du métal un poil viking épique et entrainant, qui fait parfois penser a Bathory, avec un soupçon de doom.

On assiste a un début de prestation sans surprise et linéaire de Sodom qui fait le bonheur de nombreux fans devant la T Stage. On ne s’attarde pas, l’essentiel du public se rend vers la grande scène pour le feu d’artifice final du festival. Il y a autant de monde que pour Amon Amarth.

Heaven Shall Burn nous sort le grand jeu, pyrotechnie, feu d’artifices, vidéos, fausse neige, ils trouvent même le temps de jouer entre deux spectacles de son et lumière.  Marcus est un peu bavard, j’aurais troqué volontiers son temps de parole pour un titre supplémentaire (“The Weapon They Fear” au hasard).  La qualité du son s’est améliorée au fil des premiers titres, notamment au chant. C’est un déferlement à la gloire de la violence musicale que nous livrent les pionniers européens du metalcore. Des circles pits se forment partout.  On crève de chaud au milieu de ce barbecue, mais nous sommes ravis de cuire dans cet enfer qui sonne bien.

Setlist Counterweight, Bring the War Home, Übermacht, Behind a Wall of Silence, Black Tears (Edge of Sanity cover), My Heart and the Ocean, Voice of the Voiceless, Godiva, Hunters Will Be Hunted, Combat, Thoughts and Prayers,  Numbing the Pain,  Endzeit, Tirpitz, Valhalla (Blind Guardian cover).

On jette une oreille distraite sur Myrkur ( qui est aussi réconfortante que la curry wurst et son petit pain que nous étions en train de manger). Il est temps de rentrer, en sachant qu’on ne reviendra pas de sitôt. On loupe Insomnium qui joue trop tard et au delà de notre capacité a en profiter dans de bonnes conditions.

Le Summer Breeze s’apprécie avec ses défauts et qualités, à condition d’en avoir les moyens et de s’être préparé à éviter les pièges qui coutent un bras sur le site du festival. Tout n’est pas de la faute des organisateurs, loin de là, nous n’avons pas tenu compte du facteur “vieillissement et encaissement d’une journée de festival c’est plus comme avant”. La chaleur aussi a joué. Il est loin le temps ou il faisait moins de 10 degrés la nuit (scoop : et ça ne vas pas s’améliorer). Le confort au détriment de la proximité est aussi un élément dont il faut tenir compte.
Je dois l’avouer les festivals avec 150 groupes dont tu sais pertinemment que les chances d’en voir la moitié sont réduites, ça agace. Il faudrait que certains arrêtent avec la calculette du prix du ticket à l’aune du nombre de groupes qui en ferait un évènement “rentable”. L’avenir n’est pas dans la surenchère, et c’est valable pour tous les festivals.   J’ai hâte de retrouver des évènements sur un ou deux jours.

H.

 

Seconde journée sur le site du Hellfest. La motivation est bien présente ; une belle nuit réparatrice y est sûrement pour quelque chose. Heureusement ! Car le programme est copieux.

Le défaut d’un scribouillard non attentif d’un webzine metal est de ne pas lire les dossiers de presse. Pour nous, Smash hit combo, programmé sur la Warzone, était un combo punk californien. Nous avions tout faux ! Il s’agit d’un groupe alsacien mélangeant metal hardcore et hip-hop. Pas mauvais, une belle énergie, mais c’est loin d’être renversant.

Nous enquillons avec le metal/deathcore de The Acacia Strain sous l’Altar. Résolument bas du front, la musique de The Acacia Strain ne révolutionne en rien le deathcore. Avalanche de riffs surchargés en calories et chansons « ineptes »… Cela reste vraiment très américain, dans le mauvais sens du terme. Next.

Nous enchaînons avec Orden Ogan sur la mainstage. Ici pas de surprise, nous avons affaire à un solide groupe de power heavy metal respectant la tradition : hymnes fédérateurs à chanter le poing en l’air et mélodies au poil. Efficace et entraînant.

Se positionner pour prendre des clichés de Fear Factory sur la mainstage, c’est aussi s’infliger un concert de Lofofora en attendant. Manquant cruellement de subtilité, le groupe de Reuno s’enfonce dans les tréfonds de la gêne, transformant ces 45 minutes en un plaidoyer politique maladroit. Jadis ce groupe plein de jugeote, est devenu le roi de l’enfonçage de portes ouvertes ; il n’hésite pas non plus à cracher dans la soupe du festival qui l’invite. Triste, risible, à l’image de leurs derniers albums…

Fear Factory n’ayant pas fourni d’album marquant depuis Archetype, nous n’en attendions donc pas grand-chose. Mais la curiosité de voir le groupe avec le jeune débarqué, Milo Silvestro au chant, nous motive. Et l’Italien remplace Burton C. Bell haut la main. ; c’est même surprenant de voir Fear Factory avec un vocaliste qui assure en live ! Résultat, Dino Cazares et Tony Campos sont galvanisés. La set-list « best of » aligne les tubes (« New breed », « Demanufacture », « Replica », « Linchpin »…) ; c’est un bonheur. L’usine à peur effectue donc un retour gagnant ; on attend avec impatience leur prochain album.

Sous l’Altar, c’est au tour d’Einar Solberg. Il est attendu de pied ferme. Mais, sa prestation n’arrive pas à nous convaincre malgré quelques jolis moments. A l’image de son dernier album, Einar manque de consistance, ce qui n’est pas le cas dans le cadre de son groupe, Leprous.

Sur la Warzone, l’heure n’est plus à la rigolade. Harm’s Way débarque et commence la dispense de torgnoles. Hardcore, metalcore, powerviolence sont à l’affiche d’un menu dopé à la créatine ; tout comme James Pligge (chant) à qui il ne faut pas chercher des noises. Le vocaliste n’est pas là pour rigoler. Nous n’avons jamais vu quelqu’un distribuer autant de pains à la fois.

Clawfinger se fait rare en France ; le groupe n’y a jamais remporté un grand succès. Malgré tout, les fans sont présents et accueillent chaleureusement les Suédois sur la warzone. Zak Tell et ses acolytes sont en grande forme ; l’envie de jouer est bien présente. Le bassiste André Skaug fait le show sans toutefois faire d’ombre au charismatique chanteur et à ses collègues. Bård Torstensen (guitares) et Jocke Skog (machines et voix) donnent sans compter. Une vraie unité se dégage de Clawfinger. Les hits sont au programme (« Rosegrove », « Two sides », « The truth »… ), des sourires illuminent les visages et le récital se termine avec le gargantuesque « Do what I say » et sa comptine addictive. Du très bon boulot.

C’est une autre ambiance qui nous attend sur la Valley. Le doom/stoner d’Acid King conquiert une assistance réceptive. Le trio excelle dans ce mélange d’effluves psychédéliques et de riffs plombés. Lori S (guitare/voix) attire tous les regards pendant que ses compères posent une base musicale solide. Nous nous laissons porter par cette musique magique, ensorcelés.

Le service de la sécurité nous a prévenus : si le concert dégénère, vous ne pourrez pas prendre de photos. Le concert ? Celui de Biohazard bien entendu. Et pas n’importe quelle formation. Le line up classique débarque sur la scène de la Warzone : Billy Graziadei, Danny Schuler, Bobby Hambel et le revenant Evan Seinfeld. La set-list est imparable, il y a tous les classiques  : « Shades of grey », « Wrong side of the track », « Business » … Le quatuor est en forme olympique. Le duo Graziadei et Seinfeld a retrouvé sa cohérence passée ; rien ne paraît forcé. Hambel a conservé sa superbe tandis que Schuler tape fort. C’est un excellent concert. Cerise sur le gâteau : un nouvel album est annoncé.

C’est au tour de Body Count de clôturer notre seconde journée de festival. Contrairement à son dernier passage sur une mainstage, la bande de Ice-T ne déçoit pas. Le pépère est remonté et il le fait savoir à force de « Muthafucka », « Bitches » et autres délicatesses. Ice en joue et il le fait bien. Toujours bien entouré par sa bande de mercenaires (Ernie C, Juan of the dead , Vincent Price), le chanteur/rapper/acteur est galvanisé et offre un best of quasi parfait. Les baffes s’enchaînent (« BC in the house », « There goes the neighborhood », « Manslaughter », « Talk shit, get shot », « Born Dead »…) et le show se termine avec l’obligatoire « Cop killer ». A 66 ans et des poussières, Ice-T assure encore et inspire le RESPECT !

Il est temps maintenant de recharger les batteries.

Nico.

Les photos de cette première journée se trouvent ici.

Tous les ans, le cycle recommence. Après une semaine de préparation, un sac rempli d’affaires diverses et variées, nous sommes enfin prêts. La motivation est au top, les appareils photos vérifiés, les batteries rechargées. A nouveau, avec un plaisir assumé, nous allons arpenter durant quatre jours ce festival incontournable qu’est le Hellfest. Une fois le pass photo en poche, c’est reparti pour un tour.

Passés les contrôles, le temps de traverser l’espace V.I.P, nous arrivons en terrain connu. : le sanctuaire du merchandising, toujours présent pour le festivalier doté d’un bon capital « patience ». La disposition des scènes n’a pas changé d’un iota, la réorganisation de la Valley et de la Warzone reste judicieuse ; la zone de restauration propose toujours des mets de qualité. Rien à redire, le Hellfest est une affaire qui roule.

Niveau nouveauté, nous apprécions l’ajout d’un stand merch « artistes », même s’il faut l’éviter le premier jour pour la trop longue file d’attente. Très attendue, la gardienne des ténèbres focalise tous les regards devant la forêt. Une jolie machine, mélange d’humain, d’araignée et de scorpion, que nous ne voyons pas en action trop occupé par les concerts. Mais maintenant, parlons musique.

Asinhell a la lourde tâche de débuter le festival. Le groupe de Michael Poulsen (Volbeat) et Marc Grewe (ex Morgoth, Insidious Disease) se débrouille plutôt bien. Son death metal est de bonne facture. Les excellentes compos de Impii Hora sont exécutées avec soin. Au vu du pedigree de ses membres, il est dommage que le quintet ne propose pas grand-chose d’excitant sur scène. Mais cela n’empêche pas le public d’être ravi.

Sous l’Altar, Immolation s’impose comme le rouleau compresseur de la journée. Les tauliers Robert Vigna et Ross Dolan savent y faire. Le public remue et fait honneur aux compositions de leur dernier très bon album Act of gods. Bon boulot bien exécuté, comme d’habitude.

Entre deux concerts, nous avons le choix. Soit claquer son PEL au Metal Market, soit découvrir des groupes. La deuxième option est choisie. Direction la Temple pour assister à la prestation de (Dolch). On ne regrette pas le détour ; ce groupe mélangeant avec talent rock gothique, ambiant et darkwave est captivant. Dolch envoûte grâce au talent de sa chanteuse M, qui mène à la baguette sa troupe. Et ça donne envie de jeter une oreille attentive sur leurs albums.

La prestation de Kerry King est très attendue. Fort d’un premier album respectable, le Californien et sa troupe donnent une prestation… respectable. C’est carré, pro, sans fioriture. Si tous les yeux sont logiquement fixés sur le musculeux guitariste, Mark Osegueda (chanteur de Death Angel) se démarque lui aussi, de par son charisme, sa voix et cette capacité à tout donner. La setlist se focalise sur un From Hell I Rise qui, hélas, ne révèle pas encore un titre que l’on qualifiera de « classique ». En revanche, le père Kerry provoque une sacrée excitation dans le public avec « Disciple », « Raining blood » et « Black magic » de Slayer. On n’échappe pas à son passé aussi facilement.

Nous nous ruons ensuite vers l’Altar pour assister au quart d’heure final de Brujeria. Bien nous en a pris car un concert de Brujeria est toujours un bon moment de fun. Les Chicanos vantent toujours la Marijuana au détriment de la Cocaïne avant d’enchaîner avec un furieux « Mantados Gueros ». Clap de fin avec l’obligatoire « Marijuana » qui fait danser le metalleux au rythme de la Macarena. C’est aussi une des dernières prestations avec Pinche Peach, mort à l’heure où nous écrivons ces quelques lignes… R.I.P.

C’est le moment de se placer pour aller prendre des photos pour Megadeth, quand soudain, nous nous apercevons avec quelques pauvres infortunés qu’il va falloir subir le concert de Baby Metal. La suite s’avère un peu floue : K-Pop…metal… Sakura… riffs… Idols… « Ratatata »… « Fu Fu »… Electric callboy, Sailor Moon… Incompréhensible (quoiqu’assez fascinant au final) pour notre part. Mais ça plaît, donc tant mieux. ありがとうございます, mais maintenant passons à autre chose.

Cette autre chose, c’est Megadeth. Le groupe récemment reconfiguré (ici avec Teemu Mäntysaari, dernier guitariste en date) est en grande forme. Dave Mustaine semble satisfait et balance une set list de festival qui fait mouche : l’obligatoire « A tout le monde », « Symphony of destruction », « Skin O my teeth » … Le groupe ressort même de son pochon de vieilles speederies (« Rattlehead », « Mechanix » (pour enquiquiner qui vous savez) qui démontrent, au cas où on l’aurait oublié, que Mustaine est un sacré compositeur. L’affaire se termine sur « Peace Sells » et « Holy Wars » qui prouvent que Megadeth reste un glorieux (vieux) mastodonte du thrash.

Il est temps de se restaurer avant de faire un choix cornélien : Avenged Sevenfold (dont le dernier album est fantastique) ou Sodom (qui n’a rien sorti de vraiment flagrant depuis une éternité mais qui reste une valeur sure en live) ?

Nous choisissons la facilité en nous dirigeant vers l’Altar. Résumons : en concert, Sodom reste une machine de guerre. Tom Angelripper balance impunément quelques skeuds. Et vlan, un « Jabba the hut » gluant ; paf, un « Outbreak of evil » ; boum, un « Agent Orange » pas piqué des hannetons et rajoutons un « The saw is the law » toujours aussi tranchant. Voilà, Sodom reste un pilier du thrash, solide comme un roc. Nous ressortons avec un capital fatigue désormais dans le négatif. Reste juste assez d’énergie pour se déplacer jusqu’à la Temple voisine en l’honneur de Cradle Of Filth.

Pas de surprise, Dani Filth hurle toujours comme un Porcinet qu’on égorge et ses acolytes marquent la scène de leur empreinte. Mais il est temps d’aller dormir après un « The principle of evil made flesh » qui nous servira de berceuse. C’est que demain, ça recommence !

Nico.

Les photos de cette première journée se trouvent ici.