Archive for the ‘ Live Reports ’ Category

Son: Bon.

Lights: Très bons.

Affluence: Un site rempli comme un oeuf.

Ambiance: Familiale.

Moments forts: Pentagram, Triptykon, Mars Red Sky.

 

Le Motocultor est désormais un festival établi. Pour sa 8e édition, les organisateurs ont été ambitieux. Avec une jauge de spectateurs permettant de recevoir désormais 8 000 personnes par jour, une nouvelle scène (la Massey Ferguscene) et une programmation plus éclectique que jamais, tout le monde s'attendait à quelque chose d'énorme. C'est presque le cas, mais tout ne s'est pas fait sans douleur. Le festival a péché sur certains aspects. Même si ce reportage est en grande partie axé sur la musique, il est impossible de ne pas parler des interminables files d'attentes pour acheter les tickets boissons, ni de l'impossibilité de se nourrir dans un délai raisonnable. Un problème dont l'organisation aura à se pencher pour l'année prochaine si elle ne veut pas voir pulluler les pique-niques de festivaliers sur le parking. Mais passons à l'essentiel : la musique.

PsyKup (64)

Suite à un heureux hasard, le festival commence, pour votre serviteur, par le concert de Psykup, remplaçant les frappadingues de Gutalax. Fraîchement ressuscité depuis le split de Manimal, le groupe affiche une excellente forme et nous dispense un classieux metal fusionnant. Cette résurrection fait plaisir et augure le meilleur pour la formation toulousaine.

Killers (113)

Killers est un des premiers groupes à fouler la Massey Ferguscène. Et les vétérans du heavy speed frenchy sont en forme. Après un long instrumental en guise d’intro, les Gascons attaquent les choses sérieuses : la flopée de tubes satisfait la horde de fans présents à ce rendez-vous. Il est intéressant de voir que Bruno Dolheguy et ses comparses traversent les époques sans que les affres du temps ne fassent leur travail de sape. Pro et carré, le groupe est dans une forme qui force le respect. Killers fait partie de ces purs et durs, ces rochers immuables, imperturbables qui vivent le metal au-delà de tout.

Mars_Red_Sky (72)

Le concert de Mars Red Sky nous a emportés vers d’autres horizons. En effet, le stoner-rock du trio envoûte : c'est une invitation au voyage. Riffs graisseux et mélodies enfumées sont au programme. La rythmique est lourde, les riffs gorgés de fuzz. Fonctionnant comme un psychotrope, la musique de Mars Red Sky est addictive. Dans le public, beaucoup de novices sont conquis. On leur conseille vivement de se ruer sur les deux excellents albums de la formation bordelaise.

ROTNS (38)

Avec Rise Of The North Star, on change d’ambiance, de musique, d’attitude. Le groupe joue à fond le jeu de la grandiloquence, ce qui ne l’empêche pas de marcher du feu de Dieu. Véritable boule d’énergie, le quintet atomise l’assistance. A l'image de Vithia (chant), charismatique. Le public lui mange dans la main. ROTNS est tellement « over the top » que la demi-mesure n’est pas de mise : soit on adore, soit on déteste son hardcore moderne et brutal. C’est la grande force de ce groupe qui, mine de rien, risque de devenir énorme s’il continue sur cette lancée.

Solstafir (187)

Les Islandais de Solstafir sont le premier groupe important de la journée. Parfait sur album (Otta est l'un des sommets de 2014), le groupe est généralement convaincant sur scène. C’est encore le cas aujourd’hui. On assiste au plus beau concert de la journée. Parfait dosage de musicalité et d’émotion, Solstafir remporte la mise avec un « Fjara » d’une beauté sans égale, tandis que « Otta » et son riff de banjo enchante les spectateurs. Une seule chose à reprocher : le chanteur. Aðalbjörn "Addi" Tryggvason est un sacré poseur. Que de mimiques inutiles pour nous prouver que sa musique est intense et profonde… Un peu de sobriété ne ferait pas de mal.

Aborted (184)

Dans le pit photos, les videurs se retroussent les manches : « après la pause islandaise, il va falloir se remettre au travail » nous dit-on. Effectivement, on passe d’un univers à un autre. Aborted, fort de son dernier album, est bien décidé à botter des derrières. Joyeux et contents d’être là, Sven De Caluwé et son équipe nous donnent une leçon de deathcore. Les morceaux de The necrotic manifesto sont un appel au pogo et au slam. Au bout de 40mn, un constat s’impose : nos amis les videurs n’ont pas démérité.

Finntroll (46)

Même s’il est plus sérieux qu’à ses débuts, Finntroll est un groupe qui appelle à la fête. Grimés en Korrigans, les Finlandais balancent à qui mieux mieux leurs hymnes enjoués. Le public danse, s'amuse et fait un triomphe à ces valeureux guerriers.

Pentagram (83)

La nuit est tombée, il est temps de basculer dans l'occulte. On ne présente plus Pentagram, légende du doom 70's. Bobby Liebling, hirsute et dans un état second, débarque sur scène. Il nous décoiffe direct. Ses jeunes acolytes ne déméritent pas non plus avec un rock/doom du meilleur effet. Des reliques sont jouées ; les titres du dernier album Curious Volume s’intègrent naturellement au répertoire classique des Américains. Pentagram impressionne. On tire le chapeau au père Bobby qui, du haut de ses 60 ans, n'a rien perdu en voix et en charisme. Pentagram est juste un putain de groupe de rock'n'roll.

Eluveitie (104)

Eluveitie est sympathique, tout comme son folk/black sur ses albums. Hélas, ce soir, une désagréable impression se répand. Le groupe est en pilotage automatique et ne dégage pas grand chose. Certes, le tout est bien exécuté, mais quid de la passion ? Chrigel Glanzmann a l'air de cachetonner et ce n'est pas la charmante Anna Murphy qui troublera cette prestation ennuyeuse.

Triptykon (1)

Le dernier concert de la journée, pour ma pomme, est un des plus attendus du Motocultor 2015. Triptykon, bête monstrueuse de Tom Gabriel Warrior, entre en scène. Les lents accords de « Procreation (of the wicked) » résonnent. La messe est dite. La musique de Triptykon est profonde et prenante. Impossible de résister à ce rouleau compresseur que rien ne peut arrêter. Warrior, est taquin ; il n'a pas vraiment apprécié le concert d'Eluveitie. Et déclare qu'il souhaite laver l'affront fait à son pays… Ambiance ! « Tree of suffocation souls » terrasse l'auditoire tandis que « Circle of the tyrants » dévaste la Massey Ferguscene. Le groupe est soudé, communique constamment et donne une impression d'unité. Le quartet s'amuse et nous gratifie d'une reprise de Hellhammer (« Messiah »), qui ravit les fans hardcore de cette légende du metal. On ressort soufflés, et prêts à rejoindre Morphée.

Nico

Toutes les photos du Motocultor 2015 se trouvent ici.

Son : bon sauf sur Revenge
Lights : pas mal, sauf sur Revenge
Affluence : beaucoup de monde
Ambiance : bon enfant
Moment fort : Krisiun

Ne nous voilons pas la face : l’édition 2014 avait été un fiasco à mes yeux. J’avoue avoir même hésité à me rendre dans le petit village de Méan cette année, et il aura fallu une affiche plus qu’alléchante et une météo clémente pour me convaincre. Retour sur une édition qui avait la lourde tâche de me réconcilier avec ce festival.

Premier constat : l’orga a tiré des enseignements des éditions précédentes, notamment en organisant son parking. Adieu le parking à l’arrache où la moitié des festivaliers se garaient comme des glands, quelques volontaires à l’entrée font le taf et s’assurent que le parking ne tourne pas à l’anarchie. Il aura fallu des années pour en arriver là, mais voilà déjà un bon point tout simple mais appréciable.

Nervosa avait la lourde tâche d’ouvrir les hostilités devant un public déjà bien fourni, et il faut reconnaître que de loin, avec une petite bière (dégueu, c’est de la Bofferding), ces trois thrasheuses brésiliennes font de l’effet et offrent une prestation énergique. Bon, certains compos semblaient parfois un peu longuettes, mais l’impression générale est bonne. Après, était-il nécessaire d’opter pour un groupe brésilien pour ouvrir le fest (tâche réservée jusqu’à présent à un groupe belge… si je ne devais pointer qu’une seule grossière erreur du fest, c’est d’avoir ignoré totalement les groupes belges cette année) ? La question est posée, mais Nervosa fait partie des bonnes surprises de la journée.

Ensuite, l’enchainement Death Metal à tendance occulte Made In Germany avec Drowned et Necros Christos. Du très bon. Du très lourd. Deux styles, deux écoles s’affrontent, et à ce petit jeu, Drowned m’a davantage séduit avec ses petits airs d’Incantation face à un Necros Christos plus touffu et plus ambiancé. Le niveau est déjà monté d’un cran, mais il est 17 heures et nous arrivons déjà à MA tête d’affiche, les Brésiliens de Krisiun.

Et bordel, les frangins font pas semblant. Ces gars ont tout compris quand il s’agit de faire voler du poil dans tous les sens. Piochant allègrement dans leur disco fournie, les trois bûcherons assènent sans répit une setlist qui décrasse bien les conduits. Le son est clair, le groupe content d’être là et le public réceptif. LE concert du jour pour moi avant un Grand Magus lent et poussif. Autant j’ai adoré Krisiun, autant les Suédois me laissent de marbre, et je passe mon set à boire/manger/taper la discute avec des potes.

Et ensuite, les deux « exclus », les ricains de Midnight et les Canadiens de Revenge. Punk ? Hardcore ? Metal ? Personnellement, je me moque éperdument de l’étiquette collée à Midnight. L’intérêt du groupe réside dans son énergie, et on a été servis ! Éclatement de guitare dans le public, compos expédiées pied au plancher, le trio joue fort, joue vite et le public, là aussi, répond présent. Mais ce n’est qu’un échauffement avant la plus grosse imposture de la journée.

Parce que oui, j’attendais beaucoup de la réputation sulfureuse de Revenge. La sécu est sur les dents. Et au final, le concert de Revenge se résumera à une avalanche de bruit. Le son est dégueu (alors qu’il était jusque là très bon), Revenge se subit plus qu’il ne s’apprécie. Radicalisme musical ou simplement Black Metal poussé à l’extrême ? Difficile à dire, mais je tiens là ma déception du jour. Le concert se termine avec l’ensemble de la sécu debout sur les barrières séparant le groupe du public. J’avoue que visuellement, ça faisait presque régiment d’armée sur fond de pilonnage sonore et que ça avait de la gueule… Maigre consolation.

Au niveau de la tête d’affiche, j’avais mes doutes vis-à-vis de Sodom… Et au final, ils se sont vérifiés. Après un début presque prometteur, j’ai rapidement eu l’impression d’avoir un groupe en roue libre devant moi… Je finirai donc par quitter le site du fest avant la fin, quitte à faire l’impasse sur (Dolch), dont j’ai rapidement écouté les sorties et qui me laisse de marbre.

Certes, la météo a été clémente. Toujours est-il que le Méan a fait des progrès en termes d’organisation pratique. Ça fait plaisir d’avoir l’impression d’avoir été écouté, même si je n’ai pas été le seul à pointer certains dysfonctionnements par le passé. Cette édition fait (presque) oublier le fiasco 2014… Allez, rendez-vous en 2016, en espérant que les Dieux de la Météo soient à nouveau aussi cléments !

Wacken Open Air 2015

Wacken 2015 ! Plus d’eau ! Plus de froid et plus de boue ! L’édition 2015, je ne risque pas de l'oublier !

Les terres bénies du festoche ont souffert cette année, des jours et jours de pluie ont laissé la région en piteux état… c'était le chaos total. Dès le premier jour, l’organisation a dû prendre des mesures drastiques, comme demander aux Wackeners de ne pas venir le mardi et obliger les gens à dormir dans leurs voitures : le contraste avec l’année passée est énorme!

Certes, ce n’est pas vraiment rare d’avoir un temps de merde a Wacken, mais cette fois-ci, c'était vraiment grave.

Heureusement, côté musique, c’est bien mieux ! Plus de cent groupes sont là pour se donner à fond et moi, votre humble serviteur, je me suis dirigé vers la gadoue (sacrée, mais gadoue quand même) de Wacken.

Commençons donc avec le mecredi, un jour froid, humide et sombre mais avec quelques bonnes surprises côté musique. On n’ouvre pas encore avec les gros canons, mais on commence bien avec les Metal Battles. Apres deux groupes du battle, The Loudest Silence & Summoned Tide, l’orga a enchaîné sur les matches de catch (eh oui, y’a du catch au Wacken), et j’en ai profité pour bouffer et boire un peu.

Finalement, je me suis rendu de nouveau vers la W.E.T. stage pour Deadiron et Nik Kai. Le dernier devait jouer avec le dieu de la batterie, Mikkey Dee mais hélas… C’était sans Mikkey et avec le groupe de Nik Kai, qui, malgré son statut de jeune prodige de la guitare, était assez…. décevant. Apres Nik Kai, la sécu m’a informé que les photographes ne pouvaient plus accéder au pit photo à cause de la boue. Je suis rentré au camping, il faisait froid, je portais un sac de 20 kg… plutôt crevant !

Vers le soir, j’ai jeté un œil au concert d’Europe, et c’était énorme. Le concert était filmé pour en faire un DVD bonus pour le prochain album. Curieux de voir le résultat !

Le jeudi, c’est le premier jour ‘officiel’ et alors là, on a quelques gros noms sur l’affiche! Comme le mercredi, j’ai commencé par un groupe de Metal Battle, le fabuleusement théâtral Ethereal Sin, du Black Metal Japonais ! Je ne suis pas quelqu’un qui écoute beaucoup de black, mais j’ai bien apprécié l’enthousiasme du groupe. Ok, son anglais était presque incompréhensible, mais le reste était impeccable. Encore une fois, la sécu a limité l’accès au pit donc je me suis dirigé vers le Wackener Village pour me promener un peu en attendant U.D.O. et son orchestre.

Alors ça donne quoi, un U.D.O. avec orchestre ? Eh ben, c’est assez… spécial, le set ne consistait pas seulement de morceaux d’Accept et U.D.O., mais aussi d’autres choses bien moins connues, des trucs allemands. C’est un peu dommage, car les morceaux metal étaient costauds, tandis que le reste était lent et ennuyeux.

S’ennuyer ? Impossible avec le groupe suivant : les allemands d’In Extremo. Comme d’habitude, une vraie fête ! Mon premier concert avec eux remonte à 15 ans au Wacken, et je suis fan depuis.

La bombe du soir, par contre, fut le combo de Savatage et Trans-Siberian Orchestra, j’avaiq jamais vu Savatage en live et les voir au Wacken avec Jon Oliva, c’est comme un rêve devenu réalité. En plus, ils ont ouvert avec ‘Gutter Ballad’, ces notes inoubliable sur le piano, c’est de la chair de poule dès l’ouverture du show, c’est rare ! Apres un set assez court, TSO a pris la scène et comme d’habitude, ils ont livré un show solide, mais si tu penses que c’est fini, tu te trompes ! Apres un set court, ils ont commencé un show combiné sur les deux main stages (qui sont l’une à côté de l’autre) pour faire un set Savatage/TSO combiné, du jamais vu ! On a même eu droit à ‘Believe’ !

Apres des bières et une bonne huit, voilà déjà le vendredi qui se pointe et le travail d’un chroniqueur n’est jamais fini. Commençons donc avec un petit Angra pour se réveiller. Apres leur passage au Hellfest l’an passé, j’avais hâte de les revoir et comme au Hellfest, ils ont livré un bon set. Pareil pour les autres Brésiliens, Sepultura : Derrick Green est un véritable monstre sur scène !

Operation Mindcrime! Queensrÿche eux aussi sont présents à Wacken. Certes, c’est sans Geoff Tate, mais cela reste un groupe solide avec quelques excellents morceaux ! Todd La Torre est un chanteur excellent et il a su reprendre ces chansons sans problèmes. Je crains que Geoff ne reviendra jamais dans le groupe : quand ils montent sur scène, ils s’annoncent maintenant sous le nom de ‘The Real Queensrÿche’

Un autre qui vient de faire assez bien de concerts en Europe ces dernières années, c’est Jeff Waters avec Annihilator! Encore une fois, Jeff nous a donné un show acharné, avec plein de classiques et quelques nouveaux.

Zakk Wylde : plus besoin de le présenter, guitariste d’Ozzy Osbourne et le boss du Black Label Society, c’est toujours une fête quand il passe en tour ! Des morceaux qui nous frappent dans la gueule, des soli géniaux et même un piano sur scène. J’ai beaucoup apprécié.

On a vu pas mal de groupes Allemands annoncer leur départ pour finalement revenir quelques années plus tard. Cette fois, c’est au tour de Running Wild, qui avait joué son dernier concert au Wacken 2009 et qui revient maintenant. Fondés en 1976, ils sont les Pirates Metalleux d’origine ! Un show excellent avec plein de classiques!

Le temps file… déjà le samedi, je commence le jour avec un bon petit coup de Kataklysm pour me réveiller! Le soleil revient petit à petit, et je découvre Avatar sur la Headbangers Stage : excellent !

Une autre bonne surprise : Beyond The Black, un groupe de symphonic metal Allemand avec une chanteuse bien charmante! Parlant du Symphonic Metal, l’ensemble ‘Rock Meets Classic’ de Mat Sinner est là aussi et putain, quel show ! On retrouve à nouveau Jennifer Haben de Beyond The Black comme guest, avec entre autres Michael Kiske, Joe Lynn Turner et Dee F’cking Snider!

Sabaton eux aussi étaient présents à Wacken, et ils ont de nouveau mis le feu au Wacken. Ils sont très populaires en Allemagne et, comme d’habitude, le public a crié plusieurs fois ‘Noch Ein Beer’.

J’avais décidé de me passer de Judas Priest, ils ont fait un bon show au Hellfest et j’ai visité le Wet & Headbangers Stage pour me taper un peu de Obituary et Blood Red Throne !

Finalement, le Wacken, même en plein désordre et chaos, même sous la pluie et dans un pied de boue, ça reste une fête… et comme le dit leur slogan, Rain or Shine, Wacken 2016, je serais là !