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Cette troisième journée est placée sous le signe de Metallica. Le nom est sur toutes les lèvres, dans les discussions au bar, sur la mainstage où est installé le fameux Snakepit, PARTOUT ! Nous n’en parlerons pas, car d’autres concerts bien plus importants, à nos yeux, se présenteront au même moment.

Première découverte : Alien Weaponry sur la mainstage. Après un AKA effectué par Henry Te Reiwhati de Jong (batterie), le groupe néo-zélandais déroule sa demi-heure de concert avec un thrash/groove metal du plus bel effet. Le trio arrive à convaincre avec un set enthousiasmant. Lewis Raharuhi de Jong (guitare/chant) et Tūranga Morgan-Edmonds (basse/chant) arpentent le Snakepit avec fougue. On sent une envie d’en découdre et une joie d’être là sur cette grande scène. On devine aussi le potentiel immense de ce groupe en devenir.

Soyons clairs. Eternal Champion est le meilleur représentant du heavy-metal traditionnel actuel. Le groupe traverse une période difficile (leur bassiste Brad Raub est récemment décédé) mais il sait se montrer vif et conquérant. En sept morceaux, Jason Tarpey (chant), John Powers (Guitares) et le surdoué Arthur Rizk (aux guitares, mais surtout producteur émérite de Power Trip, Cavalera etc.) prouvent qu’ils sont au sommet. Oubliez les pauvres Manowar, les Eternal Champion en ont dans le slip. Des vrais, des purs, et surtout, des durs ! Les hymnes pleuvent et l’orgasme est atteint avec le jouissif « I am the hammer », chanté par Jason avec une cotte de maille sur le visage. C’est ça Eternal Champion ; le genre de groupe qui compose des chansons qui donnent envie de partir au combat, le glaive levé vers le ciel ! Que c’est bon.

Parlons franchement du cas Anvil. Depuis le documentaire « Anvil ! The story of Anvil », nous avons une grande sympathie pour ces glorieux perdants du metal. Alors quand le trio débarque sur cette mainstage trop grande pour lui, le sourire affiché par Lips (chant/guitare) fait plaisir à voir. Le mec est heureux et veut nous rendre la pareille. Hélas, le répertoire de Anvil n’a jamais été très fameux ; hormis l’excellent « Metal on metal », il n’y a pas grand-chose à se mettre sous la dent.

Avec Sanguisugabogg, l’amateur de death-metal a toujours l’assurance de passer un bon moment. Une parenthèse au pays du riff ultra calorique s’ouvre donc sous l’Altar. Sanguisugabogg n’a peur de rien et enchaîne les comptines poétiques. « Black market vasectomy » ouvre le bal et annonce la couleur. C’est du lourd. « Dragged by a truck » et « Necrosexual deviant » ravissent une Altar demandeuse. C’est un bonheur. Mais là ou les Ricains assurent, c’est musicalement. En oubliant le son de caisse claire horrible de leurs albums (il y a des fans), ce death porn gore se révèle d’une efficacité redoutable. Et rien que pour ça, il fallait être sous l’Altar.

Si sur disque, Black Stone Cherry n’a jamais retrouvé la superbe de ses deux premiers albums, sur scène c’est une autre histoire. Le groupe de Chris Robertson (chant/guitare) est une machine qui tourne à plein régime. Pas de fioritures, Black Stone Cherry déballe ce qu’il fait de mieux : un efficace southern rock aux accents grunge. D’emblée, « Me and Mary Jane » met tout le monde d’accord. La suite est une ribambelle de titres taillés pour la scène (« White trash millionaire », « Blame it on the boom boom »…). Ce show nous donne envie de nous replonger dans leur discographie.

Voir Stratovarius sur une mainstage est toujours un bonheur. Une reconnaissance amplement méritée pour ces tauliers du power metal mélodique. Malgré un temps imparti, Timo Kotipelto, Jens Johansson et leur compères font comme la plupart des groupes en festival : une sélection de leur meilleurs morceaux. Une habile façon de contenter fans de toujours et spectateurs occasionnels. Et ça fonctionne! Impossible de résister à « Eagleheart » , « Black Diamond », « Speed of light » et « Hunting high and low ».

On a généralement coutume de dire que le talent est héréditaire. Qu’un père transmet à son fils son savoir et sa science. L’adage se vérifie avec Wolfgang Van Halen. Le gamin est doué, généreux sur scène et d’une humilité guitaristique à faire blêmir un guignol comme Yngwie Malmsteen (nous y reviendrons, rassurez-vous). Bref, Wolfie sait jouer et nous propose quelques morceaux tirés de ses deux albums (forts sympathiques au demeurant). C’est de l’excellent boulot et nous ressortons de ce trop court set satisfaits. Espérons sincèrement que Mammoth WVH sorte un jour LE morceau qui fera de lui un groupe incontournable. Wolfgang Van Halen suinte le talent, ce ne serait qu’un juste retour des choses.

Yngwie Malmsteen a un ego gros comme une pastèque. Il le prouve avec ce concert autocentré sur sa petite personne. Si le Suédois a pu faire preuve de virtuosité et de talent dans le passé, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Il nous livre ici un concert risible où les solos s’enchaînent sans véritable ligne directrice. La technique ne fait pas tout.

Quand Extreme déboule sur la mainstage, c’est une toute autre histoire. Énergie, virtuosité et fun sont au rendez-vous. Le groupe est là pour en découdre. « It (’s a monster) » est la première torgnole inaugurant le tour de chant. Le public exulte pendant que Gary Cherone saute dans tous les coins (au point de se télescoper avec un cameraman). Si la section rythmique (Badger/Figueiredo) fait des étincelles, tous les regards sont posés sur Nuno Bettencourt. Le guitariste s’en donne à cœur joie et fait preuve d’un talent monstrueux doublé d’une humilité à faire pâlir plus d’un Suédois has-been. Les tubes s’enchaînent ; c’est une joie d’entendre « Decadance dance », « Kid ego », « #Rise », Am i ever gonna change » et « Hole hearted ». L’obligatoire « More than words » est beuglé par le public qui en redemande. Le show se termine avec « Get the funk out » et le récent « Rise ». C’est LE concert du festival.

La nuit commence à tomber, tout comme la pluie. Peu importe car la venue de Mr Bungle sur la Valley est un des évènements majeurs de cette édition 2024. Cette incarnation du projet de Mike Patton est d’autant plus exceptionnelle qu’elle regroupe Scott Ian d’Anthrax et le mythique Dave Lombardo (ex Slayer) complétant l’équipe habituelle (Trey Spruance et Trevor Dunn). La Valley est bondée et assiste à un show étrange mais plaisant. Mike Patton est complètement cintré ; ses acolytes suivent ses humeurs et délires. Le groupe enchaîne le répertoire de The Raging Wrath of the Easter Bunny avec des reprises improbables (« I’m not in love », « Satan never sleeps »…) et d’autres plus judicieuses (un « Hell awaits » gargantuesque). Wolfgang Van Halen s’invite sur scène pour « Loss of control » de feu Van Halen et Andreas Kisser pour « Territory ». C’est ce qu’on retient le plus de ce set qui ne propose que la toute première période de ce groupe avant-gardiste. L’affaire se termine sur « All by myself » (transformé ici en « Go fuck yourself ») repris en chœur par l’assistance. Un concert satisfaisant, mais une légère pointe d’amertume se fait sentir : nous aurions préféré un récital regroupant des titres des trois premiers albums.

Le déluge ne s’est toujours pas arrêté. Malgré cela, la Warzone se remplit tranquillement pour The Interrupters. Le public est très motivé. Dès l’intro (« Ghost Town » des Specials, on a connu pire), The Interrupters nous met dans le bain. « Gave you everything » frappe fort et juste ; le public trempé montre son enthousiaste. Aimee Allen et les frères Bivona en rajoutent avec un mélange de punk, ska saupoudré d’une grosse louche de rocksteady influencé par les Specials, Selecters ou encore Rancid(« A firend like me »). Au milieu du set, la pluie s’arrête enfin. Le groupe enquille les incontournables (« By my side », « Got each other »), une reprise improbable (« Bad guy » de Billie Eilish) et le tubesque final « She’s Kerosene ». C’est sur ce joli moment de sourires, de joie, de générosité que se termine notre journée. Allez à demain !

Nico.

Les photos de cette troisième journée se trouvent ici.

Summer Breeze 2024 – Live report

Taux de remplissage : 45.000
Son : Bon dans l’ensemble
Lights : Inexistantes à magnifiques
Ambiance : Bonne, soleil de plomb et rares averses.
Moment fort : Les concerts de Meshuggah, Amon Amarth, Heaven Shall Burn, Feuerschwanz, Rotting Christ, Unearth.

Il est loin le temps ou l’organisation du festival appréhendait en 2006 l’arrivée sur le site de Dinkelsbühl, et comptait sur la présence de « 11.000 métalleux ».  18 ans plus tard c’est un site bien rodé qui accueille 4 fois plus de visiteurs. Mais bien rodé ne signifie pas pour autant perfection. L’arrivée sur le site est toujours un calvaire, fléchage approximatif et embouteillage sous un soleil de plomb sont un poil énervants. Et le plan sur le site internet du festival accompagné de What’s app n’aident pas a garder son calme. Certes, vous allez me dire que je râle pour pas grand chose, que Wacken c’est deux fois pire (normal, il y a deux fois plus de monde), mais cela reste un point noir récurrent que l’organisation n’a pas surmonté.

Abordons les sujets qui fâchent, la bière vendue sur place est non seulement infame, mais en prime elle est chère ! 7 euros le godet de 40 centilitres (dont 2 de consigne), vous n’allez pas me convaincre avec cette Mönchshof. Cela dit ce n’est pas la première fois qu’on a droit a cette mauvaise blague sur le site. Et le public ne va pas aller a la sobriété forcée, celui ci s’est comme d’habitude lourdement équipé sur le camping et le supermarché sur place avait du stock.  On a essayé les cocktails, mauvaise idée. Trop de coca pour Cuba. Et trop cher. L’inflation se ressent aussi sur les stands de bouffe, le kebab a 10 balles sans frites, il n’y a que le petit pain / saucisse qui sauve l’honneur avec un tarif à 5 euros. En prime nous avons fait l’expérience des bandits manchots sur le site du casino festival. Les distributeurs automatiques sont sans doute pratiques, mais il mordent ! Tu crois retirer 50 euros, on te braque 5.99 euros en plus.
D’ailleurs le festival nous a souvent fait penser à cet édito vieux de 11 ans qui demandait s’il fallait péter son compte épargne pour apprécier des dizaines de groupes dans un champ au milieu de nulle part. Il est toujours d’actualité, le Summer Breeze est en pleine session de rattrapage des poids lourds qui vendent en quelques dizaines de minutes des pass allant de 300 voire 339 euros (Hellfest, Grapsop et Wacken). Le tarif du festival a augmenté de 55 % en 5 ans, je doute que ton salaire ou ton argent de poche aient connus la même progression.
Malgré tout, le merchandising du festival demeure pris d’assaut. Et le festival annonce avoir déjà vendu 15.000 tickets pour l’édition 2025.

Côté positif, la scène T Stage débarrassée de son chapiteau est toujours appréciable ainsi que les autres scènes.  Le site lui même est bien organisé, et sauf fatigue, aller et venir entre les scènes est humainement possible (même avec une canne !).  A notre arrivée Obscura termine son périple sur la T stage qui sonne agréablement aux conduits auditifs. Le death metal technique des bavarois passe bien le cap de le scène en festival devant un public fourni.  Sur la grande scène le rock celtique de Flogging Molly permet d’entrer dans le vif du sujet en douceur.
Setlist :  Drunken Lullabies, The Hand of John L. Sullivan, (Try) Keep the Man Down, Whistles the Wind, Life in a Tenement Square, A Song of Liberty, Tobacco Island, The Croppy Boy ’98, Float, Rebels of the Sacred Heart, Devil’s Dance Floor, Crushed (Hostile Nations), If I Ever Leave This World Alive, These Times Have Got Me Drinking / Tripping Up the Stairs, What’s Left of the Flag, Seven Deadly Sins

 

Le quota d’heure de musique celtique passe vite, c’est l’heure de la séance de musculation sur la T Stage. Emmure et son deathcore binaire rentre dans le lard. Côté public on apprécie la prestation et nombre de surfeurs de foule tentent leur chance vers la scène. Un entrainement de match de boxe sans temps mort mais un poil répétitif.

Plus loin sur la petite scène et son chapiteau ouvert (la  » Wera Tool Rebel Stage »), les danois de Nakkeknaekker sont en train de se faire un nom dans la grande famille du Death metal.

 

C’est ensuite a la tête d’affiche du jour de marquer les esprits, Meshuggah livre un show implacable sur la scène principale. Devant un public nombreux le groupe a livré une prestation majeure, le rouleau compresseur suédois n’a pas laissé la moindre chance.
Set list Broken Cog, Rational Gaze, Perpetual Black Second, God He Sees in Mirrors, Kaleidoscope, Humiliative, Born in Dissonance, Mind’s Mirrors, In Death – Is Life, In Death – Is Death, Future Breed Machine, Bleed, Demiurge 

Le groupe sort vainqueur par KO à l’applaudimètre. Nous ne choisirons pas entre Pain et Lord of the Lost, l’estomac a eu le dernier mot.  Après la tornade Meshuggah, aucun groupe ne pouvait rivaliser. Enslaved passait malheureusement trop tardivement pour nos vieux organismes éprouvés par plusieurs de chaleur écrasante.

 

 

 

 

Le 15 aout The Black Dahlia Murder a rassuré les fans sur la scène principale avec un set un peu court mais dense et efficace, le guitariste Brian Eschbach a remplacé au chant le regretté Trevor Strnad disparu en 2022, et il s’en sort avec les honneurs.   Sur la T stage Madball a également livré une prestation réussie, dynamique avec un public qui a répondu présent. Nous avons délibérément évité Behemoth et son cirque pour visiter Dinkelsbühl, le pape autoproclamé du black verse depuis trop longtemps dans la caricature. Architects et son show de tête d’affiche a rassemblé du monde mais nous a touché un poil sans bouger les autres. Le groupe britannique Green Lung et son stoner qui rend un hommage appuyé a Black Sabbath était plus doux à nos oreilles. Malgré un chanteur parfois approximatif, on retiendra plus son appel a les aider  » à faire plus de bruit qu’Architects ».  Le chapiteau était bien rempli.

Le grand moment de la soirée s’est produit pour nous sur la T Stage avec un Rotting Christ au sommet de sa forme. Une messe noire bien trop courte à notre gout, son et lumière du plus bel effet. Un public massif ravi et une set list efficace : 666 / Fire, God and Fear / P’unchaw kachun- Tuta kachun / Kata Ton Daimona Eaytoy / Apage Satana / Dies Irae / Non Serviam / Like Father, Like Son / Grandis Spiritus Diavolos / The Raven

Dark Tranquility monte sur la grande scène en retard. Les titres ressemblent a de la bouillie de Projector et Atoma. Mikael Stanne est porté disparu et quand il émerge c’est consternant. Tout le groupe est a la peine. Un concert à oublier.

On termine la soirée par la discothèque, nous zappons The Ocean et Exodus (qui bat Dark Tranquility  pour la palme du concert à la bourre, 30 minutes de retard pour les californiens).

Cramés, fatigués, malades, si on nous avait proposé un stage tricot de corde pour se pendre le 16 aout, nous n’aurions pas forcément dit non.  On va voir un Whitechapel qui a nous a semblé massif mais un poil brouillon.

Feuerschwanz en revanche va livrer une prestation marquante sur la grande scène, leur métal médiéval rend hommage aux Seigneur des anneaux de rigueur (« Uruk Hai »), un show qui use et abuse de pyrotechnie, mais qui remporte l’adhésion d’un public très nombreux. Avec un pooiil de séance de musculation avec « Berzerkermode’, il fallait bien des vikings bien rodés en haut de l’affiche pour relever le défi.

Setlist : SGFRD Dragonslayer, Memento Mori, Untot im Drachenboot, Metfest, Bastard von Asgard, Valhalla Calling (Miracle of Sound cover), Ultima Nocte, Schubsetanz, Kampfzwerg, Berzerkermode, Highlander, Uruk-Hai, Dragostea din tei (O-Zone cover), Die Hörner hoch, Warriors of the World United (Manowar cover), Rohirrim, Das Elfte Gebot

Callejon ne sera pas convaincant. Los Males Del Mundo sera la victime collatérale de l’horaire qui exige notre présence devant la scène principale ou Odin nous attend.

On se traine voir Amon Amarth. Les suédois nous livrent un best off efficace devant une audience qui ne demande que ça. La plus forte concentration d’admirateurs d’Odin au mètre carré. Des fans objectifs en extase, si Johan leur hurlait l’annuaire en vieux norse ils seraient aux anges. Son, feu et flammes sont au rendez vous, sans oublier les guerriers vikings.

Setlist Raven’s Flight, Guardians of Asgaard, The Pursuit of Vikings, Deceiver of the Gods, As Loke Falls, Tattered Banners and Bloody Flags, Heidrun, War of the Gods, Put Your Back Into the Oar, The Way of Vikings, Under the Northern Star, First Kill, Shield Wall, Raise Your Horns, Crack the Sky, Twilight of the Thunder God

Cradle of Filth a un passif sur scène long comme le bras, c’est le moment de trouver de quoi s’alimenter. On termine la soirée avec un vainqueur de l’eurovision – Lordi – qui ne se laisse pas impressionner par les vikings et déroule son show a l’ancienne.

Regrets de ne pas avoir eu la force de voir Moonspell mais l’horaire est trop tardif pour nos carcasses.

17 aout, Dernière ligne droite, pas la moins chargée, désolé pour les Samouraï pizza cats mais le repas a l’auberge était plus appétissant (oui, on l’avoue on a évité le camping immense, la joie de « dormir » au milieu de sonos impressionnantes accompagnées de groupes électrogènes bruyants et de fêtards qui hurlent encore HELGAAAAAA au milieu de la nuit. La nuit on dort, dans des lits, des vrais. Et on a des douches, quel bonheur !). Première sensation significative de la journée, Unearth en pleine forme qui rameute du monde devant la T stage. Circle pit, et nuage de poussière avec canon à eau pour se rafraichir. On ne dira jamais assez à quel point on apprécie le batteur transfuge de Madball qui assure derrière les futs.

Un set bien trop court, Dawn of the Militant, Incinerate, The Wretched; The Ruinous , Giles, Endless, This Lying World, My Will Be Done, Black Hearts Now Reign

Découverte du jour sur la WTS stage, le groupe de black métal norvégien Tilintetgjort, qui a la lourde de tache de ramener de la fraicheur et de l’obscurité en pleine après midi.

On fuit devant le set daté des Burning Witches.

Le trio Bokassa sur la petite scène est bien plus convaincant. Le public apprécie le stoner puissant et énergique des norvégiens (je dois reconnaitre que parfois Lars Ulrich recommande des groupes intéressants).

On enchaine avec Asphyx les vétérans néerlandais vont livrer une prestation percutante avec un public qui répond présent.


Setlist : The Quest of Absurdity, Botox Implosion, Molten Black Earth, Death the Brutal Way, Asphyx (Forgotten War), Deathhammer, Knights Templar Stand, Wasteland of Terror, Scorbutics, The Nameless Elite, Forerunners of the Apocalypse, The Rack, Last One on Earth.

Subway To Sally, s’installe sur la grande scène devant un public nombreux. Mais, après le death doom batave, la mixture poétique pompeuse de Subway to Sally passe aussi mal que l’odeur du stand de raclette.

Une solution, la fuite vers le groupe suédois Ereb Altor. Du métal un poil viking épique et entrainant, qui fait parfois penser a Bathory, avec un soupçon de doom.

On assiste a un début de prestation sans surprise et linéaire de Sodom qui fait le bonheur de nombreux fans devant la T Stage. On ne s’attarde pas, l’essentiel du public se rend vers la grande scène pour le feu d’artifice final du festival. Il y a autant de monde que pour Amon Amarth.

Heaven Shall Burn nous sort le grand jeu, pyrotechnie, feu d’artifices, vidéos, fausse neige, ils trouvent même le temps de jouer entre deux spectacles de son et lumière.  Marcus est un peu bavard, j’aurais troqué volontiers son temps de parole pour un titre supplémentaire (« The Weapon They Fear » au hasard).  La qualité du son s’est améliorée au fil des premiers titres, notamment au chant. C’est un déferlement à la gloire de la violence musicale que nous livrent les pionniers européens du metalcore. Des circles pits se forment partout.  On crève de chaud au milieu de ce barbecue, mais nous sommes ravis de cuire dans cet enfer qui sonne bien.

Setlist Counterweight, Bring the War Home, Übermacht, Behind a Wall of Silence, Black Tears (Edge of Sanity cover), My Heart and the Ocean, Voice of the Voiceless, Godiva, Hunters Will Be Hunted, Combat, Thoughts and Prayers,  Numbing the Pain,  Endzeit, Tirpitz, Valhalla (Blind Guardian cover).

On jette une oreille distraite sur Myrkur ( qui est aussi réconfortante que la curry wurst et son petit pain que nous étions en train de manger). Il est temps de rentrer, en sachant qu’on ne reviendra pas de sitôt. On loupe Insomnium qui joue trop tard et au delà de notre capacité a en profiter dans de bonnes conditions.

Le Summer Breeze s’apprécie avec ses défauts et qualités, à condition d’en avoir les moyens et de s’être préparé à éviter les pièges qui coutent un bras sur le site du festival. Tout n’est pas de la faute des organisateurs, loin de là, nous n’avons pas tenu compte du facteur « vieillissement et encaissement d’une journée de festival c’est plus comme avant ». La chaleur aussi a joué. Il est loin le temps ou il faisait moins de 10 degrés la nuit (scoop : et ça ne vas pas s’améliorer). Le confort au détriment de la proximité est aussi un élément dont il faut tenir compte.
Je dois l’avouer les festivals avec 150 groupes dont tu sais pertinemment que les chances d’en voir la moitié sont réduites, ça agace. Il faudrait que certains arrêtent avec la calculette du prix du ticket à l’aune du nombre de groupes qui en ferait un évènement « rentable ». L’avenir n’est pas dans la surenchère, et c’est valable pour tous les festivals.   J’ai hâte de retrouver des évènements sur un ou deux jours.

H.

 

Seconde journée sur le site du Hellfest. La motivation est bien présente ; une belle nuit réparatrice y est sûrement pour quelque chose. Heureusement ! Car le programme est copieux.

Le défaut d’un scribouillard non attentif d’un webzine metal est de ne pas lire les dossiers de presse. Pour nous, Smash hit combo, programmé sur la Warzone, était un combo punk californien. Nous avions tout faux ! Il s’agit d’un groupe alsacien mélangeant metal hardcore et hip-hop. Pas mauvais, une belle énergie, mais c’est loin d’être renversant.

Nous enquillons avec le metal/deathcore de The Acacia Strain sous l’Altar. Résolument bas du front, la musique de The Acacia Strain ne révolutionne en rien le deathcore. Avalanche de riffs surchargés en calories et chansons « ineptes »… Cela reste vraiment très américain, dans le mauvais sens du terme. Next.

Nous enchaînons avec Orden Ogan sur la mainstage. Ici pas de surprise, nous avons affaire à un solide groupe de power heavy metal respectant la tradition : hymnes fédérateurs à chanter le poing en l’air et mélodies au poil. Efficace et entraînant.

Se positionner pour prendre des clichés de Fear Factory sur la mainstage, c’est aussi s’infliger un concert de Lofofora en attendant. Manquant cruellement de subtilité, le groupe de Reuno s’enfonce dans les tréfonds de la gêne, transformant ces 45 minutes en un plaidoyer politique maladroit. Jadis ce groupe plein de jugeote, est devenu le roi de l’enfonçage de portes ouvertes ; il n’hésite pas non plus à cracher dans la soupe du festival qui l’invite. Triste, risible, à l’image de leurs derniers albums…

Fear Factory n’ayant pas fourni d’album marquant depuis Archetype, nous n’en attendions donc pas grand-chose. Mais la curiosité de voir le groupe avec le jeune débarqué, Milo Silvestro au chant, nous motive. Et l’Italien remplace Burton C. Bell haut la main. ; c’est même surprenant de voir Fear Factory avec un vocaliste qui assure en live ! Résultat, Dino Cazares et Tony Campos sont galvanisés. La set-list « best of » aligne les tubes (« New breed », « Demanufacture », « Replica », « Linchpin »…) ; c’est un bonheur. L’usine à peur effectue donc un retour gagnant ; on attend avec impatience leur prochain album.

Sous l’Altar, c’est au tour d’Einar Solberg. Il est attendu de pied ferme. Mais, sa prestation n’arrive pas à nous convaincre malgré quelques jolis moments. A l’image de son dernier album, Einar manque de consistance, ce qui n’est pas le cas dans le cadre de son groupe, Leprous.

Sur la Warzone, l’heure n’est plus à la rigolade. Harm’s Way débarque et commence la dispense de torgnoles. Hardcore, metalcore, powerviolence sont à l’affiche d’un menu dopé à la créatine ; tout comme James Pligge (chant) à qui il ne faut pas chercher des noises. Le vocaliste n’est pas là pour rigoler. Nous n’avons jamais vu quelqu’un distribuer autant de pains à la fois.

Clawfinger se fait rare en France ; le groupe n’y a jamais remporté un grand succès. Malgré tout, les fans sont présents et accueillent chaleureusement les Suédois sur la warzone. Zak Tell et ses acolytes sont en grande forme ; l’envie de jouer est bien présente. Le bassiste André Skaug fait le show sans toutefois faire d’ombre au charismatique chanteur et à ses collègues. Bård Torstensen (guitares) et Jocke Skog (machines et voix) donnent sans compter. Une vraie unité se dégage de Clawfinger. Les hits sont au programme (« Rosegrove », « Two sides », « The truth »… ), des sourires illuminent les visages et le récital se termine avec le gargantuesque « Do what I say » et sa comptine addictive. Du très bon boulot.

C’est une autre ambiance qui nous attend sur la Valley. Le doom/stoner d’Acid King conquiert une assistance réceptive. Le trio excelle dans ce mélange d’effluves psychédéliques et de riffs plombés. Lori S (guitare/voix) attire tous les regards pendant que ses compères posent une base musicale solide. Nous nous laissons porter par cette musique magique, ensorcelés.

Le service de la sécurité nous a prévenus : si le concert dégénère, vous ne pourrez pas prendre de photos. Le concert ? Celui de Biohazard bien entendu. Et pas n’importe quelle formation. Le line up classique débarque sur la scène de la Warzone : Billy Graziadei, Danny Schuler, Bobby Hambel et le revenant Evan Seinfeld. La set-list est imparable, il y a tous les classiques  : « Shades of grey », « Wrong side of the track », « Business » … Le quatuor est en forme olympique. Le duo Graziadei et Seinfeld a retrouvé sa cohérence passée ; rien ne paraît forcé. Hambel a conservé sa superbe tandis que Schuler tape fort. C’est un excellent concert. Cerise sur le gâteau : un nouvel album est annoncé.

C’est au tour de Body Count de clôturer notre seconde journée de festival. Contrairement à son dernier passage sur une mainstage, la bande de Ice-T ne déçoit pas. Le pépère est remonté et il le fait savoir à force de « Muthafucka », « Bitches » et autres délicatesses. Ice en joue et il le fait bien. Toujours bien entouré par sa bande de mercenaires (Ernie C, Juan of the dead , Vincent Price), le chanteur/rapper/acteur est galvanisé et offre un best of quasi parfait. Les baffes s’enchaînent (« BC in the house », « There goes the neighborhood », « Manslaughter », « Talk shit, get shot », « Born Dead »…) et le show se termine avec l’obligatoire « Cop killer ». A 66 ans et des poussières, Ice-T assure encore et inspire le RESPECT !

Il est temps maintenant de recharger les batteries.

Nico.

Les photos de cette première journée se trouvent ici.