Archive for the ‘ Live Reports ’ Category

Masters@Rock 2014

Masters@Rock 2014 – 29-30/08/2014 Torhout

www.mastersatrock.be

Photos : cliquer ici.

Fin août, la fin des festivals open air, mais il en reste encore quelques-uns, dont le Masters@Rock à Torhout, que nous visitons pour la deuxième fois d’affilée.

Tout comme l’an passé, l’affiche est separée en deux jours, on a le jour plutôt ‘Hard core’ qui tombe le vendredi et le jour Metal qui tombe le samedi.

Le vendredi commence avec un petit groupe local, The Ignored, un groupe de Punkrock peu convaincant. Pas terrible mais peu mémorable, on passe vite vers All For Nothing, le premier groupe Hard Core des Pays Bas. Personnellement, je ne suis pas un fan du genre et malgré les efforts de la chanteuse, ils ne m’ont pas convaincu, il manquait un… je ne sais quoi.

The Black Tartan Clan alors, ce n’est pas du Hard Core, c’est du Punk Folk, ces Belges avec cornemuses me rappellent un peu les Dropkick Murphys, mais avec des chansons bien moins sérieuses et parfois en français.

Retour vers les Pays Bas avec Born From Pain et aussi retour vers le hard core. Ce n’est pas la première fois que je vois ce groupe, et comme d’hab, ça ne me fait rien. Trop de blabla et trop peu de musique mémorable.

Premier groupe des Etats-Unis, Evergreen Terrace est là sans son chanteur retenu au pays pour des raisons scolaires, mais ils ont trouvé un remplaçant. Je ne sais s’il est aussi bon que le chanteur habituel, mais c’était un concert assez sympa. .

Discharge alors… Ce groupe Punk m’a déçu. Peu de présence sur scène, un chanteur qui n’arrête pas de se balader sur scene et la musique…. Après 5 minutes, j’avais déjà oublié comment ça sonnait…

La bombe du jour n’était même pas la tête d’affiche. Biohazard a mis le feu à Torhout avec un set fulgurant et un show extraordinaire. Ils ont surpassé tous les autres groupes. Les maitres du Hard core.

Agnostic Front, quant à eux, ont eu du mal à passer après l’ouragan Biohazard, même un Vinnie Stigma ne sait rien faire et, à Masters At Rock, je me demandais même ce qu’il faisait sur scène… vu qu’il faisait plus de pauses que de guitare.

Pour clôturer la journée, Papa Roach, un nom assez étonnant dans ce line-up orienté Hard Core. Un set solide et correct avec plein d’ambiance : ils ont mis le feu!

Le samedi s’annonce bien meilleur pour moi, fini le hardcore, et un line-up avec presque uniquement des groupes que j’aime !

Remarque, j’ai bien dit presque, il y avait aussi quelques groupes que je ne connaissais pas, et un que j’aimerais ne pas connaitre, mais commençons donc avec un groupe que je ne connaissais pas!

Death Enters My Ocean est un groupe local qui avait gagné sa place dans une compétition et son ‘ambiant post-metal’ est plutôt bon, même si ce n’est pas mémorable. Pour se réveiller, il y a pire.

Les thrasheux d’After All étaient eux aussi là et comme d'habitude, les gars se débrouillent bien.

La première surprise pour moi, par contre, fut King Hiss, du stoner très agréable et un set solide.

Apres les trois groupes Belges, le talent international, et commençons donc avec un groupe qui vient de l’autre côté du globe. Koritni vient d’Australie et c’est la deuxième fois que j’ai la chance de voir ce groupe (la première fois fut le Hellfest 2012) : du Hard Rock très solide.

Crucified Barbara, par contre, vient de Suède, et c’est agréable, tant pour les yeux que pour les oreilles. Moment fort : leur nouvelle chanson ‘To kill a man’, bien plus sérieuse que leurs autres titres, comme ‘I Sell My Kids for Rock'N'Roll’.

On a encore des Suédois sur l’affiche, Corroded, et c’est une bombe! Du Hard rock pur et dur !

Après tous ces bons groupes, je commence à avoir vraiment fait… et qui joue justement ? HACKTIVIST ! YES, je peux enfin manger. Ce groupe mélange du rap, du hip hop et du hardcore et c’est bof. Vraiment bof.

Apres la bouffe, on passe à Kamelot ! C’est la première fois que je les vois depuis qu’ils ont changé de chanteur et j’étais assez curieux de voir ce que ça donne, et Tommy Karevik ne m’a pas déçu, un concert fort avec Alissa White-Gluz (de Arch Enemy) en backing vocals.

Mais hélas… toutes les bonnes choses ont une fin, et après Kamelot, c’était déjà l’heure de la tête d’affiche, Airbourne ! Les Aussies ont balancé un show excellent avec le volume et les lumières à fond ! Un set avec les hits de leurs 3 albums et des clins d’œil vers Black Sabbath et AC/DC. Une grande fête !

Malgré une affluence relativement faible, ce festival fut une réussite, avec une bonne dose de variété et une bonne ambiance… Vivement l’année prochaine !

 

 

Son : Très bon

Lumières : Bonnes.

Affluence : Soutenue.

Ambiance : Bon enfant.

Moments forts : Obituary, Church of Misery, Inquisition, Testament

Dans un festival, quel qu’il soit, le troisième jour est toujours un peu particulier. La fatigue prend généralement le dessus et ralentit nettement le festivalier. Il commence à tourner en rond, il revisite pour la énième fois le metal market et, honte à lui, il s'assoie pour regarder les concerts… Pourtant, cette ultime journée fut motivante. Hormis l'annulation, pour un problème de van, de Six Feet Under, tout s'est bien passé dans l'enceinte du site de Kerboulard.

HeadCharger (49)

Les hostilités commencent avec Headcharger. Le groupe de Caen, bien rodé par des années passées sur la route, ne déçoit pas. Il balance son stoner rock avec vigueur et montre qu'il est possible de faire du bon heavy rock de qualité « made in France ». Un bon show, solide et robuste à l'image de sa musique.

Qatice (67)

L'abomination du jour se nomme Qantice. C'est horrible, à la limite du terrifiant. Une sorte de gloubi-boulga prog auquel se mélange un heavy rétrograde. A éviter sous quelque forme que ce soit.

Church Of Misery (163)

Le niveau remonte de plusieurs milliers de kilomètres avec l'arrivée sur la DaveMustage des Japonais de Church of misery. A l'image de son chanteur, Hideki Fukasawa (sorte de David Coverdale nippon), le quatuor est heureux d'être sur scène et donne tout. Vintage en diable, Doom, lente et constamment tournée vers les aspects négatifs de la race humaine, telle est la musique de ce quatuor qui possède un potentiel énorme.

Inquisition (013)

Changement d'ambiance et de style avec Inquisition. Le black metal du duo est sans compromis, cru, abrasif, mais n'oublie pas d'être accessible. A l'image de leur dernier effort, le brillant Obscure verse from the multiverse, Dagon et Incubus font avancer le schmilblick metal. Ils possèdent une vision bien particulière de ce que doit être le black metal. Brillant et intelligent.

Naïve (56)

Quand le festivalier farfouille sur les stands du metal market, son regard s'arrête sur la boutique d'un groupe et sur un titre qui saute aux yeux : « Trip Hop Metal ». Le mystère se lève lorsque Naïve investit la Suppositor Stage. Ce trio toulousain surprend et charme avec ce metal atmosphérique. C'est prenant, fort et ça ne laisse pas de marbre. Naïve est LA découverte du festival. Ca donne envie de se pencher sur leur album Illuminatis.

Obituary (99)

Les dieux du death metal sont de retour. Enfin débarrassé de l'immonde Ralph Santola, Obituary retrouve la dynamique de ses débuts. Les frères Tardy et Trevor Peres ne se sont pas trompés en recrutant le mythique Terry Butler (Massacre, Death, Six Feet Under) et l'inconnu Kenny Andrews. Le groupe est radieux ; il n'a jamais été aussi efficace. C'est une flopée de tubes (« Chopped in half », « Back to one », « Slowly we rot », etc.) qui s’abat sur le public. Chauffé à blanc, il n'est que sourires et pogo. Les morceaux tirés du prochain album (Inked in blood) donnent aussi l'eau à la bouche… Que demander de plus ?

LoudBlast (41)

Loudblast, qu'on l'aime ou qu'on le déteste, a donné une prestation remarquable. Fort d'un Burial Ground étonnant, la formation de Stéphane Buriez semble avoir la rage. Alex Lenormand (basse) et Drakhian (guitare) apportent une plus-value incontestable et soutiennent avec efficacité leur leader. Tendus comme un slip, les Loudblast montrent qu'il faut encore compter avec eux. Avec cette set list impeccable et une bonne attitude, Loudblast remporte la mise et arrive encore à surprendre.

In Extremo (15)

In extremo arrive sur scène. Tout de suite, la troupe nous fait comprendre qu'on va assister à un concert détendu. Sa musique n'est pas prise de tête ; on se prend vite au jeu de ce metal à biniou. Les membres du groupe sont hilares ; on sent une réelle connivence, un plaisir de jouer évident. Le public réagit bien. Longtemps après ce joyeux concert, on se surprendra à fredonner leur hymne absolu, l’irrésistible et évident « Feuertaufe ».

Belphegor (29)

La nuit commence à tomber. C'est au tour des maléfiques Belphegor de venir cracher leur haine de ce monde décadent. Helmuth et Serpenth, leaders historiques, n'y vont pas de main morte ; ils propulsent leur black sulfureux dans une autre dimension. Avec l'ensemble des clichés qui va avec : corpse paint, attitude rageuse et provocations faciles. Mais le pire, c'est que ça marche à 100%. Belphegor trouve l'équilibre parfait entre le ridicule et une efficacité brute. C'est très, très bon, mais ne soyons pas dupes. Tout cela n'est que du spectacle. Jouissif.

Epica (3)

Epica monte sur scène. Un autre univers s'offre à nous. Les fans sont au taquet. Quand leur idole de toujours, la belle Simone Simons, débarque sur scène, c'est l’apothéose. Le show est rodé, sans défaut ; on se prend très rapidement au jeu. Mainstream et fier de l'être, Epica ne s'en cache pas et reste bien ancré dans une culture metal que d'autres ténors du genre ont vite délaissée. Rien que pour cela, Epica mérite le respect.

Testament (95)

C'est la fin du festival… Testament s’apprête à donner l'ultime show de ces trois jours incroyables. Motivé, le public se prépare à recevoir une leçon de thrash dans les grandes largeurs. Les boys de Chuck Billy et Eric Peterson sont en grande forme ; ils nous le démontrent tout au long d'un concert d’anthologie. Les guitares d'Alex Skolnick sont affûtées, la batterie de Gene Hoglan explose sous son pilonnage intensif et la basse de Steve DiGorgio (remplaçant un Greg Christian encore démissionnaire) claque. Le groupe est à son meilleur. La set list, parfaite, démontre une fois de plus que Testament mérite son statut de légende du thrash.

Pour cette édition 2014 du Motocultor, le bilan est donc POSITIF. Hormis quelques changements impromptus de plateaux et plusieurs malheureuses annulations, il n'y a rien à redire. Le Motocultor reste un festival humain, sympathique et plutôt aventureux avec sa programmation éclectique. On est ici loin des grosses usines à gaz où l'on débite de la musique à qui mieux, mieux. C'est ce qui fait tout son charme. La seule chose qu'on a envie de faire à la fin de ces trois jours, c'est de revenir l'année suivante.

Nico.

Vous trouverez toutes les photos de l'édition 2014 du Motocultor ici.

Son : Très bon.
Lumières : Bonnes.
Affluence : Soutenue.
Ambiance : Bon enfant.
Moments forts : Benighted, Tagada Jones, Behemoth, Shining.

Cette seconde journée sur le site de Kerboulard commence un peu tardivement, soit après les deux premiers groupes. Enemy of the enemy déboule et surprend l’assistance. Voulant remettre au goût du jour une fusion antédiluvienne, le quartet prend le risque de se prendre un vent. Par bonheur, ce n’est pas le cas ; le public adhère plutôt bien à cette mollassonne resucée de Sugar Ray. Bloqué dans les Nineties, Enemy of the enemy amuse au mieux… Ennuie, au pire.

Enemy Of The Enemy (59)

Avec The Decline, pas de déception à noter. Les Rennais nous assènent un punk rock à l’ancienne. Leur musique est revigorante, pêchue et donne l’irrésistible envie de s’installer près du zinc d’un pub irlandais. Le tout est mené par un chanteur à la gouaille imparable qui comble un public connaisseur. Une conclusion s’impose: ce punk rock sympathique et sans prétention fait de The Decline un groupe à suivre.

The Decline (65)

La venue de Brother Dege au Motocultor reste un mystère. S’il bénéficie d’un minimum de reconnaissance, via sa participation à la bande originale du dernier Tarantino, cet artiste reste difficile à cerner musicalement. A la fois folk, psyché et planante, sa musique déconcerte et, au final, provoque l’ennui. On subit plus qu’on apprécie cette musique. Elle nous incite même à rejoindre le sympathique Metal Market qui nous tendait les bras.

Brother Dege (27)

Carnival in Coal, dont c’est le tour d’honneur, a délivré une prestation honorable. L’orchestre, mené par un Arno Strobl très en voix, assure le job avec bonheur. Il semble beaucoup s’amuser. Strobl, même s’il est diminué par une entorse, communique son enthousiasme. Il est plaisant d’entendre le cultissime “Yeah, oystaz” et de guincher sur la reprise de “Maniac” où le groupe est rejoint par l’honorable Stephane Buriez. Bon concert, même si un peu plus de folie aurait été la bienvenue.

CinC (75)

La première grosse fessée de la journée nous est donnée par Benighted. Le groupe est en grande forme. En enchaînant de manière quasiment ininterrompue ses brûlots death-grind, les Stéphanois ne peuvent pas se tromper. Benighted n’a jamais été aussi bon et provoque les premiers vrais remous dans la fosse. Fiévreuse, la formation ne débande pas un seul moment et sort victorieuse de l’arène. Julien (voix) et Olivier (guitares) peuvent être fier de ce qu’est devenu Benighted : un groupe extrême qui compte. Le public est rincé, heureux d’avoir assisté à un des meilleurs concerts de la journée.

Benighted (164)

Benediction ne s’est pas non plus fait prier. Le groupe de Darren Brookes, Peter Rew et Frank Healy affiche une forme éclatante. Mené depuis un petit bout de temps par le très compétent Dave Hunt (hurleur chez Anaal Nathrakh),il fait ce qu’il sait faire de mieux : du death old school. Puissant et en aucun cas rétrograde, Benediction nous livre un show tendu, mais bon enfant. Voir ces académiciens du death prendre du plaisir et entretenir cette flamme loin de se tarir, ça fait du bien.

Benediction (31)

Tagada Jones, fort d’un excellent dernier album, est un groupe né pour la scène. Les Bretons nous démontrent, une fois encore, qu’ils restent les maîtres dans ce domaine. Tendus, les Tagada Jones rentrent sans attendre dans le vif du sujet. « De l’amour et du sang », puis « Instinct sauvage » ne font pas de quartier ; le public prend une claque. Le chant de Niko est enragé tandis que Stef semble remonté comme un coucou suisse. En finissant son show avec le fédérateur « Karim et Juliette », le groupe est à son meilleur. Toujours revendicatif et de plus en plus violent musicalement, Tagada Jones reste nécessaire ; il ne s’est guère émoussé en plus de vingt ans. Véritable antidote à la connerie et au marasme ambiant, Tagada Jones est un groupe des plus respectables.

Tagada Jones (90)

On ne présente plus Mumakil, véritable rouleau compresseur grind helvète. Le quartet n’y va pas avec le dos de la cuillère pour violenter l’audience. La musique de Mumakil est véloce, abrupte, frontale. Tom, chanteur qui en impose, hurle à s’en déchirer les cordes vocales, tandis que Jérôme « Jéjé » Pellegrini tricote moult riffs complexes et vicieux. C’est une leçon de grind donnée par un de ses meilleurs représentants.

Mumakil (74)

L’événement du jour, pour beaucoup de personnes, est la venue des Sheriff en terre morbihannaise. Il s’agit ici du dernier concert d’une tournée de reformation inespérée. Pourtant, même s’il fut agréable, ce concert des Sheriff ne tourneboulera pas les esprits. Même si les titres phares sont joués (« C’est pas Verdun », « Bon à rien »…), on se lasse rapidement. Les temps morts cassent une dynamique qui n’est pas à la hauteur de ceux que l’on a nommés exagérément les Ramones français. Reposons nous donc sur les albums du passé, s’il on veut (re)découvrir l’héritage musical des Sheriff.

Sheriff

Il s’en est fallu de peu pour que Behemoth, tête d’affiche du jour, ne joue pas ce soir. Suite à un problème de transport, l’ensemble du décorum du groupe polonais n’a pu arriver sur le site de Kerboulard. Pas démontés pour autant, Nergal et consorts se décident à jouer sans fards, au naturel, bannissant les photographes par la même occasion. Peu importe, la magie est là.
Encapuchonnés comme des Nazguls et soutenus par de superbes lumières, les membres de Behemoth dégagent une aura maléfique. « Blow your trumpets Gabriel », superbe, donne le ton d’un concert anthologique. Noirs, nihilistes et sans compromis, les morceaux s’enchaînent avec limpidité. Pour ne faire plus qu’un.
Délivré de ses oripeaux, Behemoth joue au plus près de l’os; délivre un concert unique qui comptera dans son histoire. La messe se conclue logiquement avec « O Father O Satan O Sun ! » qui convainc même les sceptiques.

Shining

Il est tard quand Shining monte sur scène. C’est sur le terrifiant « Förtvivlan, min arvedel » que commence le grand concert « malade » du Motocultor. L’attitude de Niklas Kvarforth y fait pour beaucoup. Ce dernier fait le show à lui tout seul : agrippant un pauvre photographe, insultant le public et optant pour une attitude clairement misanthrope. Extrême d’un bout à l’autre, tordu, fou et dérangeant, Shining reste un des piliers de la scène black metal actuelle. Pour preuve, le concert de ce soir qui marque la fin des hostilités de la journée.

Nico.

Vous trouverez toutes les photos de l’édition 2014 du Motocultor ici.