Archive for the ‘ Live Reports ’ Category

Son : Parfait

Lumières : Stroboscopiques

Affluence : Le divan du monde plein comme un œuf

Ambiance : Concentrée.

Moment fort : TOUT le concert de Cult Of Luna.

 

Il n'est guère aisé de précéder le meilleur groupe du monde. Pourtant, Abraham s'acquitte avec brio de ce fardeau. Le quintet suisse rend justice au statut de première partie. Son post-hardcore précis satisfait le public venu nombreux, c'est bon, intéressant et de haute qualité. Mention spéciale à Olivier Hähnel (chant) et son humour très décalé… Malgré cela, comment rester neutre devant ce talent naissant ? On a juste envie de se pencher sur son dernier album, The serpent, the prophet and the whore.

 

Metalchroniques live report

Après cinq années de silence, Cult Of Luna revient sur les scènes françaises pour la promotion de Vertikal. Le souvenir de la « Tournée éternelle » et le choc provoqué par Eternal Kingdom sont restés dans les mémoires. C'est donc dans un climat d'attente que ce concert confirme une chose : le jeu en valait la chandelle.

Le groupe de Fredrik Kihlberg et Johannes Persson (tauliers chez Khoma) tutoie la perfection à plusieurs reprises. Puisant abondamment dans Vertikal, et dans Eternal Kingdom (« Ghost Trail »), Cult Of Luna fait preuve de subtilité musicale. Samples, batterie bicéphale, chant rugueux et guitares rageusement subtiles forment un ensemble très solide.

 

Metalchroniques live report (2)

Et le public le lui rend bien. Une heure et quarante cinq minutes suffisent pour constater que Cult Of Luna grave consciencieusement les tables d'un post-metal exigeant et torturé. Cult Of Luna compte parmi les plus grands et le prouve une nouvelle fois. Assister à l'un de ses concerts reste une expérience à vivre une fois dans sa vie. Une fois initié, attendre le prochain rendez-vous devient vite une torture.

Nico

Eindhoven Metal Meeting 2012

Taux de remplissage: sold out le vendredi
Son: au poil
Lights: tout dépendait des groupes. La palme du lightshow pourri pour Satyricon
Ambiance: sympa
Moments forts: The Amenta, Brujeria
Photos

Soyons honnêtes : en cette veille de fin du monde, je m’attendais à des conditions dantesques pour me rendre au festival haï par les Dieux de la Météo, j’ai nommé le Eindhoven Metal Meeting. 2009 avait été l’année du froid, 2010 celle de la neige, 2011 celle de la tempête (et de la neige au retour), 2012 fut celle… de la petite averse pourrie et des températures oscillant entre 6 et 9 degrés. Cette année, la tempête n’était pas dehors… elle était dedans !

Dès le coup d’envoi, le premier groupe déchaîne un bordel sans nom. The Amenta, un nom à ne pas oublier, à se graver au fer rouge dans les méninges. J’étais dans un état trop avancé pour en profiter au Mass Death, je prends ici la grosse mandale à jeun. 6 morceaux, un temps de jeu ridicule : les conditions sont défavorables à ces pauvres gars qui ont traversé la moitié du monde pour tourner en Europe, mais ils s’en battent. Ca cogne violemment, le son est énorme, les compos tuent. Je reste scotché devant leur show et me rue ensuite au stand de merch pour acheter les albums. Comme quoi, électro et Metal peuvent faire bon ménage. Si une bonne âme pouvait envoyer un album de The Amenta à Morbid Angel pour leur montrer comment mixer ces deux ingrédients correctement, ce serait sympa.

À peine le temps de souffler, et voilà déjà Psycroptic. Je pars avec un a priori défavorable (leur show du Mass Death étant pénible d’un point de vue son), mais il semble cette fois que l’ingé son ait retiré ses moufles. Re-mandale made in Australie. Putain, ils alignent les notes, ces foutus Tasmaniens, et là aussi, le temps de jeu est ridiculement court. Dire qu’Ancient Rites joue juste au-dessus d’eux sur l’affiche… Ancient Rites, d’ailleurs, le mauvais set de la journée, pas inspirant, juste chiant. Après un départ en trombe, le festival connaît un coup de mou, l’occasion pour moi de prendre un pot et de manger un bout avant le dilemme du jour : Dark Tranquillity ou Grand Supreme Blood Court ?

Au final, je ferai les deux, du fifty-fifty dans toute sa splendeur. Les Suédois sortent le grand jeu (du moins musicalement, les lights étant assez mauvaises), tandis que la bande à Van Drunen se la joue pépère dans la petite salle avec un feeling très Asphyxien. Pas mal du tout, je regrette juste le choix cornélien qui m’a forcé à rater la moitié de chaque set.
Mais pas le temps de chialer, parce que maintenant, on se met au Black. Au gnouf Obituary, place à la doublette Enthroned-Taake. La petite salle est bondée comme un œuf, la chaleur se fait tenace, Enthroned monte sur scène et enchaine les morceaux avec une conviction rare. Des soucis de guitare ? On s’en fout, on continue, pas de répit, pas de quartier, du Black comme on l’aime ! Taake, juste après, enfoncera encore le clou avec un Hoest certes relativement calme (du moins au début du set, je n’ai pas tenu jusqu’à la fin, la faute à une soif tenace et une chaleur de bouc), mais néanmoins bien en voix.

Techniquement, même si un autre groupe passait encore après sur la Mainstage, Satyricon était la tête d’affiche du jour. Personnellement, je suis resté sur ma faim. Le groupe est en roue libre (dernier concert de l’année oblige), Satyr et un des gratteux (le frenchie Gildas, si je ne m’abuse) sont blessés, les conditions de visibilité sont pourries (je sais que les Hollandais aiment la fumette, mais là, on a un poil abusé sur les fumigènes, non ?) et la setlist était pour ainsi dire convenue. On se consolera avec le fait qu’on aura au moins appris que le groupe sortira un album en septembre 2013 et que ce sera différent des albums précédents. Pas de black pop comme sur le dernier, donc (ouf), mais pas de Black Metal comme aux débuts (dommage). « Mother North » se finit, la salle se vide assez bien, et les absents ratent le moment de la journée : Brujeria.

Je n’attendais rien des Bandidos, et leur set du Hellfest était peu convaincant. Mais là, quelle claque ! Un son excellent, des zikos contents d’être là (le père Embury était absent et, derrière ce masque du bassiste se dissimulait un Jeff Walker qu’on reverra bientôt avec Carcass. Là aussi, un nouvel album s’annonce, et le premier aperçu donné en live (« Angel de la Frontera ») laisse présager un truc assez sympa.

Au final, même si je ne suis resté qu’un jour, le Eindhoven Metal Meeting aura rempli avec brio son rôle de dernier fest de l’année. Un bon moment, avec une bonne affiche, dans une bonne salle… Que demander de plus ?

Un grand merci à Roman pour le pass photo

Son : Excellent.

Lumières : Bonnes, mais trop intenses pour la tête d’affiche.

Affluence : Très bonne

Ambiance : Carrée

Moment fort : Meshuggah, Meshuggah, Meshuggah… (ad lib)

D’entrée un constat s’impose. Le public s’est déplacé en masse pour célébrer le metal alambiqué des Suédois de Meshuggah. Le Bataclan est plein comme un œuf. Aujourd’hui, pas de semi configuration, le balcon est ouvert au public.

Dans une ambiance bon enfant, Cb Murdoc entame sa demi-heure réglementaire d’amuse-gueule. Balançant sans vergogne un thrash/death décomplexé, Cb Murdoc se fait plaisir sans se ménager. A l’image de son bassiste, Thomas Hellgren, le groupe donne tout ce qu’il a. C’est efficace et cela reste dans les standards. Cette prestation donne envie de se pencher sur son premier album, The Green. Une entrée réussie.

Attendu comme le loup blanc, Decapitated n’est pas là pour vendre des t-shirts. Malgré les galères que le groupe a pu accumuler, la puissance et l’envie sont encore de mise. Vogg, seul membre de la formation d’origine, tricote des riffs complexes qui comblent de bonheur ses fans dévoués à la cause du death technique. Pendant ce temps là, Rafal Piotrowski, énième chanteur du groupe, malmène ses cordes vocales avec ferveur. Un bémol toutefois ; Decapitated est plus convaincant dans ses morceaux plus basiques. Pour un groupe prônant la complexité de ses compos, c’est un comble mais pas un déshonneur. Les Polonais reçoivent un accueil plus que chaleureux.

Le public est au taquet quand, noyé dans la lumière, Meshuggah entre en scène. Atomisant l’auditoire avec un saisissant « Demiurge », le groupe de Fredrik Thordendal met tout le monde d’accord en quelques secondes. Puissant, bluffant de technique, lourd et écrasant, Meshuggah lamine, le temps d’une quinzaine de chansons, un public consentant. La formation suédoise impressionne par sa vélocité et sa force.

Avec un Koloss bien représenté et des classiques (« Future Breed Machine », « New Millennium Cyanide Christ »), Meshuggah confirme son statut de titan indestructible. Ses prestations sont ce qui se fait de mieux en matière de metal technique.

Aller à un concert de Meshuggah reste une expérience ultime. Comme se prendre un parpaing en pleine figure et en redemander.

Nico