Master Massive – The Pendulum

oshy_17082015_Mast_MassiIl serait juste de dire que la sortie de cet album des Suédois de MASTER MASSIVE est une belle preuve de persévérance. En effet, le groupe est né en 1993 sous l’impulsion du guitariste Jan Strandh. Avec ses petits camarades, il ressent rapidement l’envie de sortir des sentiers battus et d’enregistrer un opéra heavy métal. Mais ce projet, titré The Pendulum, ne verra finalement le jour que vingt-deux ans plus tard, en 2015. Les raisons de cet état de fait restent assez obscures et un nombre forcément conséquent de musiciens ont participé à un moment ou un autre à cette aventure. Espérons que le projet n’ait pas eu à en pâtir.

Les albums concepts, les opéras heavy métal, ne manquent pas, d’un vénérable OPERATION MINDCRIME de QUEENRYCHE au plus récent AVANTASIA de Tobias Sammet. L’exercice est particulièrement complexe et casse-gueule puiqu’il faut à la fois parvenir à composer des musiques attrayantes, une histoire solide, parvenir à coordonner les nombreux intervenants… Et cerise sur la gâteau ici, malgré tous les contacts dont disposaient MASTER MASSIVE, il fallait parvenir à boucler ce projet avec un budget forcément assez contraint.

Alors ce The Pendulum, une bonne pioche ? Et bien non pas vraiment. Le disque est assez long avec pas moins de dix-sept au compteur et l’auditeur aura franchement de quoi s’ennuyer sur la longueur. Le niveau général est plus que correct, les musiciens proposent de belles prestations dans l’ensemble manque dramatiquement de relief. Les compositions prises individuellement peinent à convaincre. En dehors de quelques traits de lumière, The Pendulum apparait monotone et terne. Il manque cette attractivité, ce supplément d’âme qui permet de s’enthousiasmer pour un album. Les bonnes surprises comme « Dear Aadham » ou « Sovereign Power » ne suffisent pas nous tenir en haleine. Sans vouloir être méprisant, les différents invités s’avèrent être des seconds couteaux et certains rencontrent quelques difficultés à se mettre au niveau. The Pendulum est un disque correct mais nous sommes loin de la maestria d’un SHADOWGALLERY période Tyranny ou d’un AYREON période Universal Migrator, histoire de prendre deux autres projets assez similaires à la démarche des Suédois. Nous sommes plus proche du Consortium Project de Ian Parry qui en dehors du premier opus a eu bien des difficultés à nous convaincre.

A l’image de sa pochette pas très avenante malgré les couleurs bien criardes utilisées, The Pendulum des Suédois de MASTER MASSIVE rate la cible et vogue la plupart du temps sur des flots peu engageants. L’effort et le travail fourni sont plus que respectables mais la mayonnaise ne prend jamais vraiment à quelques rares exceptions près. Tout ça pour ça, quelle déception !

Oshyrya (05/10)

 

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ViciSolum / 2015

Tracklist (70:43 mn) 01. The Pendulum 02. Time out of Mind 03. Aadham You Will Not Stand Alone 04. Four Dreams 05. The Monastery 06. I Am the Prior 07. Eye of Silence 08. Dear Aadham 09. Sovereign Power 10. The Media Palace 11. The One Chosen by the Gods 12. Hymn to Yellowhawk 13. Wishing Well 14. Broken Hearts 15. Dark Prophecy 16. Showdown 17. Elegy

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Wacken Open Air 2015

Wacken 2015 ! Plus d’eau ! Plus de froid et plus de boue ! L’édition 2015, je ne risque pas de l'oublier !

Les terres bénies du festoche ont souffert cette année, des jours et jours de pluie ont laissé la région en piteux état… c'était le chaos total. Dès le premier jour, l’organisation a dû prendre des mesures drastiques, comme demander aux Wackeners de ne pas venir le mardi et obliger les gens à dormir dans leurs voitures : le contraste avec l’année passée est énorme!

Certes, ce n’est pas vraiment rare d’avoir un temps de merde a Wacken, mais cette fois-ci, c'était vraiment grave.

Heureusement, côté musique, c’est bien mieux ! Plus de cent groupes sont là pour se donner à fond et moi, votre humble serviteur, je me suis dirigé vers la gadoue (sacrée, mais gadoue quand même) de Wacken.

Commençons donc avec le mecredi, un jour froid, humide et sombre mais avec quelques bonnes surprises côté musique. On n’ouvre pas encore avec les gros canons, mais on commence bien avec les Metal Battles. Apres deux groupes du battle, The Loudest Silence & Summoned Tide, l’orga a enchaîné sur les matches de catch (eh oui, y’a du catch au Wacken), et j’en ai profité pour bouffer et boire un peu.

Finalement, je me suis rendu de nouveau vers la W.E.T. stage pour Deadiron et Nik Kai. Le dernier devait jouer avec le dieu de la batterie, Mikkey Dee mais hélas… C’était sans Mikkey et avec le groupe de Nik Kai, qui, malgré son statut de jeune prodige de la guitare, était assez…. décevant. Apres Nik Kai, la sécu m’a informé que les photographes ne pouvaient plus accéder au pit photo à cause de la boue. Je suis rentré au camping, il faisait froid, je portais un sac de 20 kg… plutôt crevant !

Vers le soir, j’ai jeté un œil au concert d’Europe, et c’était énorme. Le concert était filmé pour en faire un DVD bonus pour le prochain album. Curieux de voir le résultat !

Le jeudi, c’est le premier jour ‘officiel’ et alors là, on a quelques gros noms sur l’affiche! Comme le mercredi, j’ai commencé par un groupe de Metal Battle, le fabuleusement théâtral Ethereal Sin, du Black Metal Japonais ! Je ne suis pas quelqu’un qui écoute beaucoup de black, mais j’ai bien apprécié l’enthousiasme du groupe. Ok, son anglais était presque incompréhensible, mais le reste était impeccable. Encore une fois, la sécu a limité l’accès au pit donc je me suis dirigé vers le Wackener Village pour me promener un peu en attendant U.D.O. et son orchestre.

Alors ça donne quoi, un U.D.O. avec orchestre ? Eh ben, c’est assez… spécial, le set ne consistait pas seulement de morceaux d’Accept et U.D.O., mais aussi d’autres choses bien moins connues, des trucs allemands. C’est un peu dommage, car les morceaux metal étaient costauds, tandis que le reste était lent et ennuyeux.

S’ennuyer ? Impossible avec le groupe suivant : les allemands d’In Extremo. Comme d’habitude, une vraie fête ! Mon premier concert avec eux remonte à 15 ans au Wacken, et je suis fan depuis.

La bombe du soir, par contre, fut le combo de Savatage et Trans-Siberian Orchestra, j’avaiq jamais vu Savatage en live et les voir au Wacken avec Jon Oliva, c’est comme un rêve devenu réalité. En plus, ils ont ouvert avec ‘Gutter Ballad’, ces notes inoubliable sur le piano, c’est de la chair de poule dès l’ouverture du show, c’est rare ! Apres un set assez court, TSO a pris la scène et comme d’habitude, ils ont livré un show solide, mais si tu penses que c’est fini, tu te trompes ! Apres un set court, ils ont commencé un show combiné sur les deux main stages (qui sont l’une à côté de l’autre) pour faire un set Savatage/TSO combiné, du jamais vu ! On a même eu droit à ‘Believe’ !

Apres des bières et une bonne huit, voilà déjà le vendredi qui se pointe et le travail d’un chroniqueur n’est jamais fini. Commençons donc avec un petit Angra pour se réveiller. Apres leur passage au Hellfest l’an passé, j’avais hâte de les revoir et comme au Hellfest, ils ont livré un bon set. Pareil pour les autres Brésiliens, Sepultura : Derrick Green est un véritable monstre sur scène !

Operation Mindcrime! Queensrÿche eux aussi sont présents à Wacken. Certes, c’est sans Geoff Tate, mais cela reste un groupe solide avec quelques excellents morceaux ! Todd La Torre est un chanteur excellent et il a su reprendre ces chansons sans problèmes. Je crains que Geoff ne reviendra jamais dans le groupe : quand ils montent sur scène, ils s’annoncent maintenant sous le nom de ‘The Real Queensrÿche’

Un autre qui vient de faire assez bien de concerts en Europe ces dernières années, c’est Jeff Waters avec Annihilator! Encore une fois, Jeff nous a donné un show acharné, avec plein de classiques et quelques nouveaux.

Zakk Wylde : plus besoin de le présenter, guitariste d’Ozzy Osbourne et le boss du Black Label Society, c’est toujours une fête quand il passe en tour ! Des morceaux qui nous frappent dans la gueule, des soli géniaux et même un piano sur scène. J’ai beaucoup apprécié.

On a vu pas mal de groupes Allemands annoncer leur départ pour finalement revenir quelques années plus tard. Cette fois, c’est au tour de Running Wild, qui avait joué son dernier concert au Wacken 2009 et qui revient maintenant. Fondés en 1976, ils sont les Pirates Metalleux d’origine ! Un show excellent avec plein de classiques!

Le temps file… déjà le samedi, je commence le jour avec un bon petit coup de Kataklysm pour me réveiller! Le soleil revient petit à petit, et je découvre Avatar sur la Headbangers Stage : excellent !

Une autre bonne surprise : Beyond The Black, un groupe de symphonic metal Allemand avec une chanteuse bien charmante! Parlant du Symphonic Metal, l’ensemble ‘Rock Meets Classic’ de Mat Sinner est là aussi et putain, quel show ! On retrouve à nouveau Jennifer Haben de Beyond The Black comme guest, avec entre autres Michael Kiske, Joe Lynn Turner et Dee F’cking Snider!

Sabaton eux aussi étaient présents à Wacken, et ils ont de nouveau mis le feu au Wacken. Ils sont très populaires en Allemagne et, comme d’habitude, le public a crié plusieurs fois ‘Noch Ein Beer’.

J’avais décidé de me passer de Judas Priest, ils ont fait un bon show au Hellfest et j’ai visité le Wet & Headbangers Stage pour me taper un peu de Obituary et Blood Red Throne !

Finalement, le Wacken, même en plein désordre et chaos, même sous la pluie et dans un pied de boue, ça reste une fête… et comme le dit leur slogan, Rain or Shine, Wacken 2016, je serais là !

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Def Leppard – Viva ! Hysteria

viva_hysteria_deluxeChacun à son panthéon musical personnel. En hard rock, le mien est notamment constitué de Rising de Rainbow, d'Operation Mindcrime de Queensrÿche, de Rust In Peace de Megadeth, d'Extreme Agression de Kreator et… d'Hysteria de Def Leppard. Voilà pour le mélange des genres… Je n'ai pas découvert Hysteria à sa sortie, en 1987 mais sept ans plus tard, alors que Pantera et Alice in Chains commençaient à faire la loi sur les ondes de MTV. Une découverte à contre-temps. Depuis, je ne m'en suis pas lassé malgré les sonorités extrêmement datées du disque, des sonorités qui faisaient entièrement « corps » avec une époque en quelque sorte. 

Coup de neuf sur un disque essentiel

Il faut être lucide : malgré les qualités de Slang, d'Euphoria ou de Songs From The Spark Lounge, Def Leppard vit encore sur le succès d'Hysteria et de Pyromania plus de vingt ans après les faits. Il était donc logique qu'à la manière d'un Deep Purple reprenant in extenso son mythique Machine Head pour complaire à son public, Def Leppard en fasse de même avec son chef d'œuvre. Le groupe a toujours tendu au classieux, tant en terme de production que de concert. C'est ce qui l'avait d'ailleurs incité à proposer une scène au centre des salles de concert pour la tournée Hysteria, ce dont on peut avoir un aperçu sur la vidéo tirée des shows de l'époque, In The Round, in Your Face. Il s'agissait toutefois de faire mieux que In The Round, In Your Face.

Ici le groupe pour marquer le coup, a mis les petits plats dans les grands en enregistrant ses récents concerts de Las Vegas avec un son colossal, bien plus puissant que l'original, et débarassé de certaines sonorités trop datées comme la réverbération à tout va. Du coup, ce disque est fortement à conseiller à ceux qui voudraient découvrir Hysteria aujourd'hui. « Pour Some Sugar On Me », « Armageddon It » ou « Women » profitent d'un toilettage exemplaire qui leur donnent une nouvelle jeunesse. Les guitares de Cambell et de Collen s'en donnent à cœur joie, le premier s'appropriant notamment très bien les parties de feu Steve Clark. Les temps ayant changé, on remarquera que les deux guitaristes sont plus bavards que ne l'était la paire originelle à l'époque. Et c'est tant mieux. Personnellement, j'ai toujours goûté les parties solos de Collen, un guitariste de très bon calibre trop méconnu. 

Les ombres aux tableaux

Réécouter en entier Hysteria est l'occasion de réentendre un classique vite abandonné des set-lists comme « God Of Wars » mais aussi des titres moins connus comme « Don't Shoot Shotgun » et sa verve revigorante ou le nerveux « Run Riot ». On remarquera cependant sur ces deux morceaux que le chant d'Elliot, tout à fait convenable généralement, souffre franchement dans les montées ; c'était déjà le cas au début du concert sur « Rocket » et « Women ». C'est le lot des chanteurs vieillissants.

L'autre ombre au tableau est l'inintéressant « Excitable », bel et bien là. Je n'ai jamais compris pour ce titre avait atterri sur Hysteria et non des morceaux bien supérieurs comme « Ring Of Fire » ou « Desert Song » que l'on trouvera sur Retro Active. Mais malgré ce titre, ce sont les difficultés d'Elliot quand il n'est pas dans les médiums – où à mon avis il est meilleur que jadis –, qui empêchent de faire de cette réinterprétation d'Hysteria un must complet. Au moins, on rendrera grâce à Elliot de ne pas avoir trop « triché » à base d'overdubs à foison. Et puis la qualité exceptionnelle des chœurs du groupe palie souvent au problème. 

Redécouvrir deux excellents opus

Ce concert se suffirait déjà à lui même mais il y aussi sa première partie : un concert en lui-même effectué par un faux tribute band incarné par les cinq musiciens de Def Leppard, les Ded Flatbird. Les cinq de Sheffield y interprètent un répertoire de titres rares ou issus des premiers disques du groupe, On Through The Night (1980) et High 'n' Dry (1981), deux albums souffrant d'un son faiblard et d'une inteprétation balbutiante. S'il est plaisant de réentendre « Slang » ou « Promises », redécouvrir ces classiques trop longtemps délaissés et dotés cette fois d'un son énorme qui les transcende totalement constitue un pied intégral pour le vieil amateur. « Rock Brigade », « Let It Go » ou « On Through The Night » sont méconnaissables de puissance. Rien que leur présence sur Viva ! Hysteria justifie de s'intéresser à ce live. Mais c'est loin d'être son seul argument. 

Viva ! Hysteria effectue le tour de force de dépasser l'exercice convenu de réinterprétation d'un classique en entier pour devenir une acquisition indispensable pour les fans mais aussi autement recommandable pour les autres. 

Baptiste (8,5/10) 

 

Site officiel

Frontiers / 2013

Tracklist CD 1 (67:00) : 1. Women 2. Rocket 3. Animal 4. Love Bites 5. Pour Some Sugar On Me 6.  Armageddon It 7. Gods of War 8. Don’t Shoot Shotgun 9. Run Riot 10. Hysteria 11. Excitable 12. Love and Affection 13. Rock of Ages 14. Photograph

Tracklist CD2 (67:00) : 1. Good Morning Freedom 2. Wasted 3. Stagefright 4. Mirror Mirror (Look Into My Eyes) 5. Action 6. Rock Brigade 7. Undefeated 8. Promises 9. On Through The Night 10. Slang 11. Let It Go 12. Another Hit And Run 13. High ‘n’ Dry (Saturday Night) 14. Bringin’ On The Heartbreak 15. Switch 625.

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