Bon. Ted Poley était de retour depuis déjà plusieurs années au sein de Danger Danger mais le groupe US n'avait toujours pas réalisé un nouveau disquue avec son chanteur originel, de telle sorte que la longue parenthèse Paul Laine n'était toujours pas réellement fermée. La voici puisque Ted Poley reprend le micro pour un nouveau disque s'inspirant bien évidemment des premiers essais du groupe plus que de l'époque contestée de Dawn. Ce qui signifie ici que Danger Danger a sciemment cherché à maintenir une identité logée au fin fond des cavernes paléolithiques des eighties. Production léchée, présence bienvenue d'un clavier bien utilisé, chœurs omniprésents et soli de guitare flamboyants font partie d'une recette pieusement conservée. ll est d'ailleurs fascinant de constater à quel point le jeu de guitare du virtuose néoclassique Rob Marcello s'est ici transmuée pour, au-delà des prouesses techniques patentes sur « Ghost Of Love », s'intégrer dans un contexte musical totalement autre.
L'effet recherché sera donc bel et bien au rendez-vous et l'écoute des très plaisants « Ghost Of Love (au refrain très réussi) et « Keep On Keepin' On » suggérera évidemment aux amateurs les hymnes que furent à une époque « Naughty Naughty » ou « Under The Gun ». Nous sommes dans un certain sens loin du besogneux disque solo de Poley, n'était la voix de Poley qui reste ce qu'elle a toujours été : un peu éraillée et aux accents typiquement US. Elle ne m'a jamais plu outre mesure mais il faut bien reconnaître qu'ici elle s'exprime avec beaucoup d'aisance. Les fans ne regretteront sans doute pas l'époque de Paul Laine et ce d'autant plus que Danger Danger signe ici un très beau retour en forme, même si cela surprendra les sceptiques : après vingt ans de carrière en dents de scie, le Hard Fm de Danger Danger peut encore et toujours plaire. Alors évidemment tout ceci est un peu trop évident et immédiat, voire superfétatoire mais il faut bien reconnaître que d'une certaine manière la vieille flamme n'est pas entièrement éteinte…
Baptiste (08/10)
www.dangerdanger.com
Frontiers / 2009
Tracklist (46:20) : 01. That’s What I’m Talking About 02. Ghost Of Love 03. Killin’ Love 04. Hearts On The Highway 05. Fugitive 06. Keep On Keepin’ On 07. Rocket To Your Heart 08. F.U.$ 09. Beautiful Regret10. Never Give Up 11. Dirty Mind
Au beau milieu de l'hibernation forcée de Nightwish, le guitariste du groupe scandinave, Emppu Vuorinen vient de concrétiser un projet qui lui tenait à cœur depuis plusieurs années : Brother Firetribe. À l'écoute de cet éruptif False Metal, l'on comprend aisément pourquoi Emmpu ne pouvait réaliser toutes ses aspirations dans le groupe du claviériste Tuomas Holopainen. En effet Brother Firetribe œuvre dans un registre Hard FM scandinave qui n'aurait pas dépareillé à la fin des années 80' : à vrai dire, seul le son, puissant et massif, tout particulièrement au niveau des guitares, ancre les musiciens dans la scène métallique contemporaine. Le reste évoque Journey, Bon Jovi, Europe voire le Kiss de Crazy Nights.
On pourrait supposer que Vuorinen n'a finalisé si tardivement ce disque car il lui fallait trouver le chanteur adéquat. C'est assurément fait avec Pekka Ansi Heino de Leverage : même s'il officie avec ce dernier groupe dans un cadre beaucoup plus heavy, l'homme se fond parfaitement dans le registre mélodique de Brother Firetribe. Outre la puissance de son organe vocal, il alterne et varie ses mélodies, de la ballade mélancolique (« Spanish Eyes ») aux refrains brûlants et heavy (« Break Out », « Midnight Queen » et j'en passe), sans jamais se montrer banal et convenu. Pour sa première prestation sur album, le résultat s'avère tout simplement stupéfiant ; Pekka Ansi Heino constitue assurément un nom à retenir.
Il est soutenu, non seulement par la guitare de Vuorinen qui signe là ses meilleurs soli (« One Single Breath » ou bien « Valerie » où il opte pour de belles parties fluides) mais aussi par les claviers très présents de Tomppa Nikulainen. Que ce soit lors de moments lead bienvenus – par exemple à la fin de « Love Goes Down » – mais surtout aussi lors de rythmique, pour se combiner aux guitares, à la manière de Journey (« I'm On Fire », « Devil's Daughter ») tout est du plus bel effet.
Au final, tout se révèle exemplaire sur ce False Metal. Au milieu d'une apathie musicale soporifique frappant le hard mélodique, ce premier disque fait figure d'une météorite inattendue mais incontestablement explosive. Espérons qu'elle puisse passer par la France grâce à une distribution conséquente.
Baptiste (9/10)
Spinefarm / 2006
Tracklist : 1. Break Out 2. Valery 3. I'm On Fire 4. Love Goes Down 5. Devil's Daughter 6. Midnite Queen 7. One Single Breath 8. Lover Tonite 9. Spanish Eyes 10. Kill City Kid