XYZ – Forbidden Demos

Dans une interview datant de la sortie de Letter To God, Terry Ilous nous avait retracé le parcours du groupe, de ses débuts à Lyon jusqu'aux succès américains. Il nous avait signalé avec un certain sens de l'autodérision que le groupe avait accumulé les démos avant d'avoir la chance d'être signé chez Capitol. Ces démos auraient pu rester une anecdote d'interview ou des pièces de collectors pour les amateurs acharnés. Le fait est que le tout premier guitariste du groupe, Bobby Pieper, commercialisa il y a peu ces bandes, bandes sur lesquelles il n'avait d'ailleurs parfois pas de droits.

La meilleure réponse que pouvait faire Terry à cette démarche pour le moins inélégante, était de proposer à son tour les titres en question mais en y mettant les formes. Ainsi les titres ont tous étaient remasterisés, les conditions sonores se révélant plus que correctes au final. À un tel point que l'on a du mal à comprendre comment les maisons de disque mirent tant de temps à réagir à la musique du groupe. Cette remarque n'est pas négligeable car je reste persuadé que si XYZ avait pu être signé plus tôt et proposer sa musique au public au tout début de la vague de heavy US, sa carrière en aurait profité.

Passons maintenant à la musique proposée elle-même. Elle nous permet tout d'abord de mieux retracer le parcours du groupe : on observe en 1985 un XYZ beaucoup plus hard FM, alors renforcé d'un clavier pour des titres somme toute frais et plaisants, plus légers et moins groovy (« Made For Love » par exemple ou « It Could Be You »). L'intégration de Marc Diglio correspond à un durcissement progressif de la musique du groupe vers l'architecture musicale que nous connaissons maintenant. On constatera aussi le tournant auquel correspondit le recrutement de Marc Diglio : le talent du guitariste était d'emblée bien supérieur à celui de son prédécesseur, Bobby Pieper, pourtant pas vraiment déméritant. Il est d'ailleurs triste que Diglio se soit complétement effacé de la scène musicale contemporaine.

Nous avons par ailleurs, et c'est la force de cet enregistrement, la chance de rencontrer toute une pléiade de titres inédits, dès le morceau d'ouverture, « Can't Get Over You », resté malheureusement inédit jusqu'à ce jour, en passant par une bonne dizaine de titres à découvrir. La qualité était déjà là dans l'ensemble malgré quelques faiblesses (le titre un peu bateau « Seventeen »), et il est vraisemblable que certaines chansons auraient pu figurer sans problème sur un des disques du groupe. Le fait est que XYZ était assez sûr de lui alors pour proposer des disques composés largement de titres nouveaux. C'était à son honneur en fait. Un disque qui comblera les amateurs du combo. Les nouveaux venus devraient par contre se pencher en priorité sur leur premier opus, ou l'excellent Letter To God, plus représentatifs du style du groupe.

Baptiste (8/10) pour les amateurs

 

Site Officiel: http://www.officialxyz.com/

MySpace Officiel: http://www.myspace.com/thebandxyz

FYCO Records – 2005

Tracklist: 01. Can't Get Over You 02. Inside Out 03. High Life (With Marc Diglio) 04. Follow The Night 05. You Got Me Wrong 06. After The Rain 07. Souvenirs (With Marc Diglio) 08. Made For Love 09. It Could Be You 10. Seventeen 11. Just A Friend 12. Lonely Without You 13. Missin' You 14. Rainy Day (With Bobby Pieper) 15. Lonely Without You (With Bobby Pieper) 16. Never Too Late 17. Souvenirs (With Bobby Pieper) 18. High Life (With Bobby Pieper)

Radioactive – Taken

Radioactive2005Auteur d'un colossal second disque, Yeah !, Radioactive, le projet Hard FM de Tommy Denander, était attendu avec impatience tant le guitariste maintient un haut standard de qualité à travers toutes ses réalisations. J'avais ainsi été totalement impressionné par le contenu de Yeah !, tant au point de vue guitaristique et vocal que de celui de la qualité sonore et de la créativité alors manifestées. Denander, dont la santé et le moral semblent être au beau fixe, avait annoncé avec enthousiasme cette troisième réaisation et présenté une liste d'invités très prestigieux : Bobby Kimball, Steve Porcaro et Steve Lukather de Toto, Robin Beck et James Christian, Kelly Keagy, Gary Barden (ex MSG), Vinnie Colaiuta et j'en passe.

Nolens volens, nous avons en fait ici la confirmation qu'il faut plus que cela pour faire un album marquant. Par exemple il est patent que la multipicité des chanteurs n'a pas permis au disque de vraiment décoller. Il aurait sans doute fallu une implication plus forte de chanteurs engagés dans un projet à long terme et exigeant. Certains refrains pèchent ici cruellement par manque d'inspiration à l'exemple de celui complètement raté du titre d'ouverture, pourtant prometteur « Taken ». Et que dire de la platitude indéniable d'une ballade comme « Thing I Promise You » alors que Radioactive nous avait habitude à des titres lents à la richesse bien réelle. 

Pourtant tout est loin d'être à jeter sur ce disque qui respecte des exigences de qualité indiscutables : la production chromée porte la marque d'un Denander toujours efficace aux claviers, à la basse et surtout à la guitare. Une guitare qui rugit sur plusieurs titres (les excellents « Shattered » avec une intervention bien sentie de Malmsteen – et « Love Is On Your Mind ») mais aussi cherche et développe de très belles mélodies comme sur le chatoyant « Carry On ». Elle s'exprime de manière heureuse surtout sur un instrumental de clôture « Never Gonna Let Go » qui voit en outre l'apparition d'un saxophone bienvenu et d'un Lukather en forme. 

On voit là que le tableau n'est pas si sombre malgré une certaine déception générale : ce Taken ne sera pas l'album de hard mélodique de référence comme ce à quoi l'on pouvait s'attendre mais juste un bon disque du genre, magistralement produit et interprété. Ce n'est pas négiigeable, loin de là.

Baptiste (7/10)

 

MTM / 2005

Tracklist : 01. COW 02. Taken 03. Stronger Than Yesterday 04. Hit Her Where It Hurts 05. Easy's Gettin' Harder 06. This I promise you 07. Forgivness 08. Shattered 09. Premonition 10. Carry On 11. Love Is On Your Mind 12. Sinner 13. Never Gonna Let Her Go

Cryme – Scene of the Cryme

cryme_sceneCryme nous vient du plat pays qui est le mien, soit la douce Belgique. Surprise dans la mesure où je n'avais jamais entendu parler de ce groupe, il faut dire que la formation s'est trouvée en stand-by entre 1996 et fin 2002.
Le groupe, parmi ses faits d'armes les plus notables, a d'ailleurs décroché la première partie de Vicious Rumours au Biebob de Vosselaar en 1994, chose rare pour un groupe francophone… Reformée, cette bande de potes s'est vue proposer un contrat par le toujours actif label Painkiller Records, signature étrange au premier abord, étant donné que Painkiller possède des velléités assez " extrêmes "…
 
En effet, Cryme évolue dans une sorte de Heavy/ hard FM US, pas vraiment un style en vogue dans le milieu à notre époque. J'avoue ne plus écouter ce genre de choses depuis plusieurs années maintenant, mais force est d'avouer que les dix compositions étalées sur cette première galette sont loin d'être désagréables. Premièrement, on ne peut être que impressionné par la qualité de la voix du chanteur et la haute tenue des riffs qui, bien que par moments très acérés, restent toujours mélodiques. La section rythmique n'est cependant pas en reste avec un batteur vétéran ayant joué dans plusieurs formations dans sa contrée natale et un bassiste talentueux dont l'instrument est bien mis en avant par l'excellente production signée André Gielen (Lofofora, Channel Zero, etc…).
 
Les compos sont variées et toujours agréables, malgré le niveau technique impressionnant des musiciens, on ne peut à aucun moment parler de démonstration, on a ici à faire avec un vrai groupe et de vrais chansons. Certains titres sont d'ailleurs bien efficaces, comme " Blood sweat and tears ", " razor edge " ou encore le mélodique et accrocheur " crocodile pit ", probablement le titre phare de ce premier jet.  
Malheureusement, les efforts de ces musiciens méritants seront certainement sacrifiés sur l'autel de la mode, étant donné que plus grand monde n'a d'intérêt pour ce genre de groupes aujourd'hui, sinon les nostalgiques d'une époque dorée pour notre style fétiche.Malgré tout, ce style n'étant habituellement pas du tout ma tasse de thé, je suis arrivé au bout de quelques écoutes sans trop de lassitude. A réserver aux nostalgiques et aux amateurs de hard typé US, Cryme ne manquera certainement pas d'interpeller la curiosité des plus ouverts d'esprits d'entre nous.
 
Thortyir (06.5/10)

Site (archives)

Painkiller records – Adipocere / 2003

Track listing : 01. Midnight sun 02. Razor edge 03. Just another tale 04. Blood sweat and tears 05. Sweetest crime 06. Crocodile pit 07. Detoxicated 08. Moscow girls 09. You won't last (Any long) 10. Gone but not forgotten