Il serait légitime de se poser des questions sur le bien-fondé de cette réédition des tous premiers enregistrements de Mastodon : « cadeau » pour les fans ou surexploitation d’une poule aux œufs d’or par sa maison de disque ? La réponse se situe probablement à mi-chemin entre les deux. Car si Mastodon s’est affirmé, en l’espace de 3 albums, comme une grosse pointure du metal moderne et innovant, on ne peut pas encore parler d’eux comme d’un groupe culte, statut qui justifierait la sortie de Call of the Mastodon.
Pour ceux qui n’auraient pas suivi, Call of the Mastodon n’est donc pas un nouvel album mais une compilation des tous premiers titres jamais enregistrés par le groupe. Bien entendu, pour l’occasion, le précieux sésame a été remixé, remasterisé et le package refait en intégralité par Paul Romano, le responsable des artworks postérieurs de Mastodon. Et force est de constater que le travail a été fait avec le plus grand soin. Pour ce qui est du packaging, impossible de juger sur pièce puisque nous ne disposons que d’un CD promotionnel, comme à l’accoutumée. Pour le reste, on ne peut que confirmer la qualité des retouches sonores effectuées sur ces enregistrements.
Musicalement, le Mastodon des débuts se veut plus brutal et orienté death metal que celui que nous connaissons actuellement. Moins innovant aussi, mais quoi de plus normal sachant qu’il s’agit ici d’un saut de plusieurs années dans le passé. Attention, vous ne serez pas dépaysés cependant. La griffe Mastodon est déjà tout à fait perceptible, caractérisée par cette volonté d’inventer des structures étonnantes, des rythmiques ultra accrocheuses, des mélodies qui restent gravées dans la tête dès la première écoute et ce jeu de batterie si singulier et impressionnant.
Là où le bat blesse, c’est que seules 4 de ces 9 chansons sont absolument inédites. Certes, il est toujours agréable de découvrir les « maquettes » de titres que nous connaissons déjà mais ce genre de cadeau bonus est d’habitude plutôt utilisé comme bonus justement, vous savez à la fin des albums, sur les versions digipack ou les éditions limitées…
Constat assez simple au final : Call of the Mastodon est indispensable pour les fans, ne serait-ce que pour les 4 inédits. Pour ceux qui apprécient le groupe de loin, il n’a qu’un intérêt très limité. Enfin, pour ceux qui ne connaîtraient pas encore Mastodon, ce n’est certainement pas la galette avec laquelle commencer. Essayez plutôt « Leviathan » ou « Remission ».
Rano (06/10) (10/10 pour les fans)
Relapse records / 2006
Tracklist (29:02) 01. Shadows that move 02. Welcoming war 03. Thank you for this 04. We built this come death 05. Hail to fire 06. Battle at sea
07. Deep sea creature 08. Slickleg 09. Call of mastodon
Les suédois de Deathstars avaient sorti un premier album en 2003, dans l'indiffèrence quasi générale, leur mixture de metal indus sans négliger un poil d'electro, le tout ficelé avec un emballage plus goth que moi tu meurs, n'avait guère convaincu.
Ami lecteur si tu as plus de 18 ans tu es dispensé de lire cette chronique d'un groupe qui s'adresse avant tout aux demoiselles mineures en mal d'émotions et d'utilisation intensive de kleenex… Aphasia nous balance des clichés sonores où les gentils garçons de ce quartet fredonnent des chansons pour emballer vite fait bien fait. Bien fait, il faut bien l'admettre, la production est au poil et les compos sonnent bien, plus rock que metal, mais avec teeeeeeeeeellement d'émotions. Ces californiens n'ont décidement rien à voir avec le thrash en sueur de la bay area, ça sent trop l'amour ici pour se frotter à ce style. Par contre, on ne peut s'empêcher de penser que le tout est formaté pour tourner lourdement sur MTV, d'autant que le titre "Flatline" figure sur la BO du film War Of Worlds de Steven Spielberg. Ni bon, ni mauvais, bien ficelé, et plus supportable que la musique d'ascenseur…