Réduire Communic à un clone de Nevermore est assez injuste et bien limitatif même s’il est vrai que le chant d’Oddleif Stensland fait irrémédiablement pensé à celui de Warrel Dane. Ceci a pu peser sur la sérénité du groupe tellement la comparaison a été maintes et maintes fois utilisé. Le trio norvégien va bien au-delà d’une simple similitude avec un autre combo, dès lors que l’on aborde ce désormais troisième album (notons que dès leur premier effort," Conspiracy In Mind", Nuclear Blast était déjà aux petits soins pour eux). Payment Of Existence ou l’objet qui affirmera, si besoin était, Communic comme un groupe bien sous tous rapports avec ce qu’il faut pour les hausser vers le sommet du panier et les ancrer comme un groupe très fortement recommandable.
Ne vous laissez pas abuser par l’évocation du terme progressif concernant leur musique, certes les titres sont longs mais dans ce cas il faudra également assimiler Iced Earth à ce style. Les changements de rythme, les grosses rythmiques et les riffs détonants peuvent faire songer aux américains. La tension monte crescendo sur cet album.
L’ambiance est volontairement plus sombre, les morceaux vous prennent à la gorge, les territoires explorés sont denses tant et si bien qu’il est surprenant de ne pas s’apercevoir de la durée écoulée majoritairement entre sept et neuf minutes. Dans la droite ligne des deux albums précédents, Payment of Existence parvient pourtant à affiner le travail réalisé auparavant, le phrasé mélodique est nettement plus efficace et prenant ce qui donnera lieu à un album plus accessible. La prod de Jacob Hansen est énorme et densifie d’autant des titres déjà énormes.
La partie soft du titre éponyme est tout simplement sublime. Comment ne pas succomber à l’intro de Raven’s Cry ainsi qu’à sa basse ultra présente, à ses montées et ses descentes de tempos et cet insatiable volonté de ne pas lâcher l’auditeur à coup de riffs mélodiques martelés à l’envie. Rien n’est acquis sur cette heure. Même si la finesse est mieux dosée, la puissance ne manque pas. Cet album m’a saisi et pris aux tripes d’emblée, dès la première écoute. Preuve pour ma part que je tenais dans les mains un album dont j’aurais des difficultés à me départir. Payment of Existence a eu plusieurs fois l’occasion de confirmer cette impression première qui ne se dément nullement avec le temps. A coup sûr, figurant en bonne place dans mon classement de 2008.
Clayman (09/10)
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Nuclear Blast / 2008
Tracklist (62:48) 1. On Ancient Ground (08:36) 2. The Abandoned One (08:20) 3. Becoming Of Man (07:59) 4. Payment Of Existence (07:35) 5. Through The Labyrinth Of Years (05:46) 6. Ravens Cry (08:26) 7. Unpredictables Of Life (06:49) 8. Stone Carved Eyes (09:12)
Tout en étant un très bon album, Ghosts Reveries nous laissait entrevoir un Opeth qui commençait à tourner un poil en rond. Le temps était venu pour le groupe de renouveler un peu sa formule et de se montrer plus aventureux sous peine de perdre de sa superbe. Le départ du batteur Martin Lopez, suivi de celui du compagnon de toujours, le guitariste Peter Lindgren, au sein du groupe depuis 16 ans, avait de quoi effrayer les fans. La question était de savoir si le groupe allait surmonter ces changements de line-up importants sans perdre une partie de sa personnalité et tout en sachant en tirer profit pour se renouveler. L’intégration de Martin « Axe » Axenrot à la batterie, puis celle de Fredrik Akesson à la guitare créeront peut être le déclic dont le groupe a besoin, c’est ce que nous sauront dans quelques instants.
Les suédois sont de retour avec un quatrième album qui fait l'effet d'un magistral coup de pied aux fesses ! Le groupe a un poil changé de tonalité, en axant Iron Will sur des figures de styles empruntés au heavy metal d'antan, et l'effet s'en ressent d'entrée. Très dynamiques, les deux premières compos se situent dans la veine d'un Spiritual Beggars inspiré, cela dit Grand Magus ne néglige pas ses fondamentaux et retrouve bien vite ses réflexes de pachyderme doom à l'ancienne (comme en témoigne le titre éponyme de l'album). JB n'a rien perdu de ses qualités de vocaliste (il faut en revanche qu'il se modère un poil en concert ou à force d'écluser des bières il peut montrer des signes de faiblesse), et l'ensemble du groupe demeure toujours aussi percutant.