bloodbath-fathomlessAprès un break de presque quatre longues années, Bloodbath fête son retour en cette an de grâce 2008, et de la meilleure des façons. Pas moins de trois sorties en quelques mois, et surtout, le grand retour du vocaliste fondateur, Mikael Akerfeldt, en tant que membre permanent. Le Bloodbath version 2008 est donc quelque peu différent : exit Dan Swano, remplacé par Per « Sodomizer » Eriksson à la guitare (ex- 21 Lucifers, ex- Genocrush Ferox), et exit Peter Tagtren au chant qui a assuré l’intérim le temps d’un enregistrement, remplacé donc par Akerfeldt. Le nouveau line up n’a rien à envier à l’ancien, avec deux membres d’Opeth, deux de Katatonia et un ex 21 Lucifers.

Unblessing The Purity nous avait annoncé la couleur en seulement quatre titres et un gros quart d’heure : Bloodbath ne ferait pas dans la demi-mesure et le retour serait brutal. C’est donc avec la joue encore toute endolorie par cette claque que fut l’EP que nous attendions ce troisième album du groupe.
Première constatation à l’écoute de la bête, The Fathomless Mastery surprend par le fait qu’il ne poursuit pas vraiment sur la lancée d’un Unblessing The Purity bien plus brutal et plus froid. Etonnant donc, voire un poil déroutant, que le groupe nous ait amené dans une direction qu’il ne suit pas totalement avec cet album, qui opère plutôt un retour vers un Death old school dans la droite lignée de celui pratiqué sur Resurrection Through Carnage. The Fathomless Mastery est donc une sorte de léger retour en arrière, après un Nightmare Made Flesh plus moderne dans l’approche et dans le rendu. Je placerais donc ce troisième album comme suite logique de Resurrection Through Carnage, juste entre ce dernier et Nightmare Made Flesh pour les raisons évoquées, celui-ci prenant une place à part dans la discographie du groupe. 

Quoiqu’il en soit, pas de réelle surprise sur ce troisième album, Bloodbath répond à nos attentes en nous livrant une galette conforme à ses canons, de grande qualité et sans gros changements. Du bon Death à la suédoise aux relents old school comme le groupe sait si bien le faire. La Dream Team déroule les titres avec classe et savoir faire, sans étonner outre mesure l’habitué du son Bloodbath. Très bon tout ça, comme on pouvait s’y attendre, mais justement peut être un peu trop prévisible, et ce sera là mon seul reproche. Je ne peux m’empêcher de me dire qu’un album entier dans la teneur de l’EP aurait élevé le niveau en écrasant de loin la concurrence. Toutefois, à la décharge de Bloodbath je dirais que rare sont les groupes à avoir sortis trois album d’une telle qualité et que ce retour se fait par la grande porte.

Effectivement, pas la peine de couper les cheveux en quatre, une bonne fournée de Bloodbath cuvée 2008 fait du bien par ou elle passe, qu’il y ait de l’évolution ou non. Sans doute galvanisé par le retour d’Akerfeldt et l’apport de sang frais avec Per « Sodomizer » Eriksson, le groupe envoie le boulet. Niveaux chant, Akerfeldt enterre ses rivaux, prestation une fois de plus exceptionnelle qui prouve qu’il est aujourd’hui l’un des meilleurs chanteurs de Death, si ce n’est Le meilleur. Quant au reste du groupe il n’y a rien à redire puisque chaque membre rempli son rôle à merveille : Axe est impérial derrière ses fûts comme d’habitude, le nouveau duo de guitariste formé par Blakkheim et « Sodomizer »  semble se correspondre et Jonas Renkse propose des lignes de basse très propres. L’album démarre très fort avec « At the behest of their death », l’un des meilleurs titres composé par le groupe et continue plus ou moins sur cette lancée avec des titres qui vont faire du mal en live, notamment Mock The Cross et Devouring The Feeble avec un riff magistral qui rappelle dans une certaine mesure un riff du morceau Hessian Peel sur le dernier Opeth. 

Voilà, rien de vraiment nouveau sous le soleil de Bloodbath finalement, mais qui s’en plaindra ? Quand c’est bon comme ça on écoute et on apprécie, en mettant pour cette fois notre exigence de côté. Avec ses deux premiers albums, le groupe était entré direct au Panthéon du Death suédois : sans forcer les choses, The Fathomless Mastery ne fait que confirmer combien cette place est méritée.

Sheol (08/10)

http://bloodbath.biz

Peaceville Records – FSD promotion / 2008

Tracklist (41:41 mn) : 1. At the behest of their death 2. Process of disillumination 3. Slaughtering the will to live 4. Mock the cross 5. Treasonous 6. Iesous 7. Drink from the cup of heresy 8. Devouring the feeble 9. Earthrot 10. Hades rising 11. Wretched human mirror