Agathodaimon_-_PhoenixAussi surprenant que cela puisse paraître, Agathodaimon est toujours en vie. Cinq ans d’absence, il y avait de quoi douter du retour des allemands et pourtant avec à la barre Martin "Sathonys" Wickler et une équipe remaniée revoilà, un cinquième album chez Massacre Records après avoir officié chez Nuclear Blast. Agathodaimon faisait figure de bon élève du black symphonique notamment grâce à son album Chapter III. Puis avec Serpent’s Embrace, la part majoritaire des compositions prenait leur emphase dans le gothic metal sans renier certains éléments des albums précédents. Notamment une part toujours importante d’éléments classieux et grandiloquents. Agathodaimon n’a jamais joui d’une personnalité très forte car la similarité avec les modèles Cradle of Filth ou Dimmu Borgir était très facile.

Phoenix aura pour inconvénient majeur d’être totalement dénué de personnalité. Certes les mélodies guitaristiques sont prenantes sur Heliopolis à l’instar d’un Catamenia. L’alternance du chant black éraillé et du chant clair sur Devil’s Deal aura eu le don à la première écoute de me faire tressaillir l’échine, oui il ne faut parfois pas grand-chose pour éveiller mes sens d’autant que le clavier lugubre pèse sur le morceau même si sa participation est faible. Il faut bien se rendre à l’évidence les guitares et la basse se montrent offensives alors que les claviers restent en retrait. Ces derniers portent d’ailleurs plus souvent un son synthétique et spatial plutôt que orchestral et majestueux.

Au final même si les compositions sont variées et utilisent des ressorts mélodiques divers, des breaks surprenants, du chant bigarré avec une dominance black et que quelques passages instrumentaux valent le coup par leurs abords plus sombres et mystérieux, je reste dubitatif. Phoenix a un beau potentiel mais le chant black semble pompé sur celui du groupe Enslavement of Beauty (que j’adore), le débit des paroles est à l’avenant et le timbre est identique. A l’image de Graveworm, Agathodaimon a fait évolué son fusil d’épaule pour une musique plus accessible (enfin tout est relatif, ce n’est pas de la pop), nous sommes donc en droit d’être dubitatif même si Phoenix tient la route il n’est pas totalement concluant à mon grand désarroi.

Clayman (06/10)

 www.agathodaimon.de 

myspace.com/agathodaimon

Massacre Records – Innovative Promotion / 2009

Tracklist (63:00)

1. Heliopolis 2. Devil's Deal 3. Decline 4. Ground Zero 5. Ghost of a Soul 6. Winterchild 7. Time Is The Fire 8. To Our Ashes 9. Amongst The Vultures 10. Oncoming Storm 11. Throughout The Fields of Unshaded Grace 12. Grey Whisper