Archive for juillet, 2010

Angrepp – Warfare

Angre-warfare_072010Après une demo sortie l’année de leur formation, en 2006, les suédois Angrepp reviennent gonflés à bloc avec leur premier album sorti via le label Abyss Records. Warfare est le genre d’albums qui ne laisse que peu de doutes quant au contenu, tant les indices sont parlant : le nom de l’abum, le titre des morceaux, l’artwork…et même le nom du groupe (« Angrepp » signifie « assaut » en suédois) rendent les choses faciles pour qui veut savoir avant même d’avoir écouter la galette quels sont les centres d’intérêts du groupe et d’où leur musique puisent leur inspiration…la guerre, la guerre et encore la guerre, passée au filtre d’un Blackened/Thrash foutrement bien fait !
 
Musicalement Angrepp n’est pas original, c’est évident à l’écoute de la bestiole. Le groupe évolue somme toute dans un registre que l’on connait bien et dont les représentants sont très nombreux, mais Warfare arrive tout de même à se distinguer un peu de la masse par une personnalité et un style qui accrochent directement l’auditeur. C’est très catchy tout ça, plein de punch : Angrepp maitrise son sujet à fond et sait parfaitement sur quelles ficelles tirer pour assurer une efficacité maximum. On croirait vraiment avoir affaire à un groupe de vieux de la vieille !
 
Les morceaux sont pourtant simples et finalement assez convenus : les riffs sont pour la plupart déjà vus ailleurs, par exemple. Angrepp n’a vraiment pas besoin de complexité pour se montrer intéressant et attractif. Ce qui fait de Warfare un album vraiment sympa, c’est justement sa simplicité, son côté « je fais ce que je sais faire et ce que j’ai envie de faire sans prise de tête » et ce qui s’en dégage donc logiquement : une énergie folle et une façon d’aborder le style qui est fraiche et « légère » si l’on peut dire. Contrairement à nombre de groupes évoluant dans le même registre, Angrepp n’est pas plombant : les morceaux sont assez courts (3,40 min en moyenne grosso modo), l’ensemble est donc très digeste, et de plus très aéré. La brutalité habituelle est également reléguée loin derrière au profit d’un côté très groovy (Angrepp n’a de Black que le chant et quelques riffs assez rares (Cf. « Legions arise ») directement issu du Thrash. 
 
Du côté de la prod, je dirais qu’elle est très bien pensée, car elle convient parfaitement aux contenu, en mettant en valeur de bien belle façon le côté Punk, direct et impulsif qui se dégage des compos. La seule remarque que je pourrais faire à ce sujet concerne les vocaux, qui auraient mérité d’être mis un peu plus en avant (ici ils sont un peu étouffés par la guitare et la batterie, mais rien de vraiment gênant). C’est vraiment le seul reproche que l’on pourrait faire sur cet album qui par ailleurs est d’une efficacité redoutable et rassemble tous les ingrédients qu’il faut pour être apprécié. 
 
Bref, voilà donc un album qui fait l’effet d’une excellente surprise, alors ne perdez pas de temps, enfilez votre veste à patch, mettez des canettes au frais, et procurez vous Warfare sans hésiter !
 
Sheol (08 /10)

www.facebook.com/Angrepp

myspace.com/angrepp

Abyss Records – Clawhammer PR / 2010

Tracklist (34:51 min.) 01. Intro 02. Five Horned Formation 03. Legions Arise 04. Dead And Destroyed 05. Warfare 06. Fiende 07. Rape, Kill, Rock n Roll 08. Firebrand 09. For Now I Have Risen 10. Dictator

 

deadpotatoechildren07101705Le nom de Circle of Dead Children ne vous évoque rien, pas plus que celui de Joe Horvath ? Allez, réfléchissez un peu… Toujours rien ? Et ce guest sur Hell is Empty And All The Devils Are Here d'Anaal Nathrakh ? Haa, voilà, ça vous revient tout doucement ? En effet, Joe Horvath, qui avait poussé la chansonnette avec VITRIOL sur cette bombe atomique du Thrakh, est de retour avec son propre groupe, Circle Of Dead Children, et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il est remonté, le bougre !
 
Psalms of The Great Destroyer se situe à la frontière de deux univers : au Death Metal, il a emprunté quelques riffs, des ambiances lourdes et poisseuses (ce mid-tempo écrasant sur "Refuse To Kill The Same Way Twice") et une voix d'outre-tombe. Au Grind, il a pris les accélérations fulgurantes, le blast à la kalachnikov et le chant dément. Le mariage de ces genres débouche sur un ensemble explosif, où chaque passage mid-tempo est trompeur et dissimule certainement une nouvelle débauche de violence sonore, où chaque morceau peut partir dans une direction tout à fait inattendue.
 
Mais Circle of Dead Children se démarque surtout par son chanteur, dont le registre est particulièrement riche : hurlements porcins, grognements graves et gras, chant death hurlé, murmures, voix de dément, tout y passe, au plus grand bonheur de nos esgourdes qui n'en demandaient pas tant. Joe Horvath porte littéralement chaque morceau à bout de bras (où plutôt à bout de cordes vocales) et nous éructe / crache sa haine au visage, comme une giclée de bile acide qui viendrait nous ronger les rétines…
 
Non, Circle Of Dead Children n'était pas mort… Il veillait, attendant patiemment le moment de se réveiller. Ce moment est venu, ne dites pas que l'on ne vous aura pas prévenu. Hide your women and children…enter hell
 
Mister Patate (08,5/10)

Willowtip Records / 2010

Tracklist (31:47)

01. Avatar of Innocence 02. Ursa Major (1998 revisited) 03. When Human Compost Stains all Earth and Repels the Messengers of Love 04. Chaos Crawls Back 05. Earth and Lye 06. We Who Move with the Graven Worms 07. Bury the Ill Flock 08. Refuse to Kill the Same Way Twice 09. Obsidian Flakes 10. Last Words and Warning Signs 11. Jaracaca 12. Torches 13. Night of Morbid Psycho 14. Germinate the Reaper Seed 15. Starve, Beg & Die a.k.a. Fuck You Kill Me

 

Korn – III : Remember Who You Are

krwya2010Retour vers le passé pour le groupe originaire de Californie, avec ce neuvième album  qui atterrit dans les bacs sous l'égide du label Roadrunner (leur nouveau foyer). Produit par Ross Robinson, le groupe devrait surprendre par ce grand pas en arrière. Un retour à l'année 94, date à laquelle le combo de Bakersfield s'agitait dans un relatif anonymat. Côté son, on retrouve aux manettes celui qui a façonné le son du groupe en 1994, et cela ne manquera pas de susciter la polémique, grassouillette et bien lourde pour les uns, pourrie et froide pour les autres… De mon point de vue, le groupe n'est pas desservi par le boulot de Robinson, en revanche, le souci c'est le recyclage de vieilles recettes qui sentent un poil le moisi (au bout de 15 ans forcément…). Un peu de malaise, sur le plan de l'exécution et de l'interprétation c'est toujours au poil et ce n'est pas déplaisant, mais le côté pilotage automatique agace un tantinet. 

Il est pourtant difficile de résister à l'efficacité de ces compos, telle que « Fear Is A Place To Live » ou au sautillant « Lead The Parade ». On se retrouve donc avec un retour en arrière entre les esgourdes d'autant plus efficace qu'il est souligné par le fait que les changements de line up n'ont pas écorché le groupe. Cela sonne, c'est efficace (et un brin plus dynamique que l'album eponyme sorti 15 ans plus tôt), mais au fond Korn tourne à vide. Le degré zéro de l'inspiration en somme , alors que nous étions habitués à une évolution constante de leur part. Cela étant, les fans les plus croulants devraient y trouver leur compte, les autres plus jeunes aussi, ceux qui haïssaient le groupe pour avoir contribué à l'émergence du Néo metal détesteront toujours autant (ainsi que ceux qui leur en ont voulu pour leur magistrale annulation de leur participation au Hellfest en mode "prenons l'oseille et tirons nous…"). Ni indigent, ni un chef d'oeuvre, pas désagréable pour autant.

Hamster (06.5/10)

www.korn.com

Roadrunner Records / 2010

Tracklist (44 minutes env.) : 01. Uber-Time 02. Oildale (Leave Me Alone) 03. Pop A Pill 04. Fear Is A Place To Live 05. Move On 06. Lead The Parade 07. Let The Guilt Go 08. The Past 09. Never Around 10. Are You Ready To Live? 11. Holding All These Lies