oshy_05122010_aboryPour donner une suite favorable à leur quatrième album Generator, les italiens d’Aborym décident d’élaborer un album concept (et pas des moindres) et de s’entourer de nombreux invités (saxophone, électroniques..). Le fameux Faust s’occupe de la batterie est c’est avec plaisir que l’on peut se délecter des patterns du Nordique. Aborym déboule donc avec ce cinquième méfait et le moins que l’on puisse dire c’est que l’electro/Black metal proposé par les transalpins est du plus bel effet, ça fait mal très mal.

L’ambiance est soignée, les sons sont distordus, et malgré une mise en place et une propreté, bref, osons le mot..une modernité, le son reste assez froid et fidèle à la trame black d’avantage qu’à l’electro qui n’est pas en reste pour autant. Les samples servent assez bien cet ensemble qui avouons-le est un poil fouillis, on ne sait pas toujours où l’on va. Et tant mieux, c’est le concept qui veut ça, hôpital psychiatrique, folie et tout le bastringue. On a ici affaire à une espèce de variation autour d’un titre unique découpé en dix pièces sur le concept de l’asile psychiatrique et de la folie, à ce titre la pochette au demeurant assez ridicule, n’est pas sans rappeler l’exorciste et autres réjouissances mettant en scène le lien pouvant exister entre folie et monstruosité. Sans rentrer dans une analyse psychopathologique le disque se déroule autour d'une trame principale où un personnage traverse des moments qui ont l’air assez pénibles du coup on en profite aussi.

Pour ce qui est de la musique, il s’agit d’un tout autre décor que celui proposé dans le précédent Opus. Psychogrotesque fait un emploi assez massif des claviers qui viennent appuyer des guitares assez sèches avec une batterie bien emmenée entre mi tempo et blast beat. On regrette cependant une basse en retrait peut être le résutat d’une certaine confusion sonore (volontaire ?). Là encore les italiens sauvent la mise, en jouant la carte du concept psychiatrisant du coup ce qui aurait pu être un gros handicap se révèle être un atout dans la musique puisque les parties qui accélèrent le tempo je pense notamment à l’enchaînement piste 2 et 3, qui rendent à merveille cette violence intérieure vécue par ce personnage. Ce disque se révèle très agréable au fil des écoutes et parvient à nous surprendre tant il recèle de surprises, on peut citer cette alliance chant grawl, hurlée et parlé, l’italien passe très bien et ce n’est pas de la langue de Dante dont il est question « I porci quando mi vedono vomitano ».. On vous laisse apprécier. On est parfois à la frontière de la musique progressive les parties 5 à 8 font monter la pression en surajoutant à la musique, des voix robotiques, du saxo, des sons technoides, pour déboucher sur un long silence de plusieurs minutes…glacial.

Ce qui devait être un disque concept "grotesque" se revèle être un éprouvant moment passé avec une forme de folie musicale complètement habitée. Le black metal a de belles heures devant lui ! Ce disque se savoure et n’est pas des plus accessible, mais, laissez vous le temps de le savourer. Les ambiances proposées pour rentrer dans cette plaie béante de Pyschogrotesque méritent qu'on s'y attarde plus qu'un moment.

Aske (08.5/10)

MySpace Officiel:  www.myspace.com/aborym666

Season Of Mist / 2010

Tracklist (52 mn) 01. I 02. II 03. III 04. IV 05. V 06. VI 07. VII 08. VIII 09. IX 10. X